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Категория: La France Orthodoxe
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Parabole des invités au festin

 

 

« Car beaucoup sont invités, mais les élus sont peu nombreux »

Frères et sœurs, le Christ nous parle aujourd’hui dans l’évangile du jour d’un roi qui prépare les noces de son fils. Dans la Bible, les noces sont toujours une image de l’alliance de Dieu avec son peuple. Le prophète Ésaïe annonçait déjà : « L’Éternel des armées préparera pour tous les peuples, sur cette montagne, un festin de mets succulents » (Ésaïe 25:6). Le fils du roi, c’est Jésus-Christ, l’Époux venu pour s’unir à son Église. Le roi, c’est Dieu le Père, qui a tout préparé dans son amour : le salut, la rédemption, la joie éternelle. Le festin, c’est le Royaume, où règne la communion avec Lui. Rien ne manque, car tout a été accompli à la croix.

Mais Jésus nous montre la réaction tragique des premiers invités. Les serviteurs représentent d’abord les prophètes envoyés à Israël. Pendant des siècles, Dieu a parlé à son peuple, rappelant son amour et son alliance. Mais les prophètes ont été rejetés, méprisés, parfois même mis à mort. Enfin, Dieu a envoyé son propre Fils. L’invitation est devenue plus urgente encore : « Venez aux noces, tout est prêt. » (Mat. 22:4) Mais les chefs religieux ont refusé, et Jésus lui-même sera rejeté et crucifié. Les serviteurs représentent aussi les apôtres, porteurs de l’Évangile, souvent persécutés pour avoir proclamé cette invitation.

Ce rejet n’est pas seulement celui d’un peuple ancien ; il traverse l’humanité entière. Dans la parabole, certains invités s’occupent de leurs affaires, de leurs champs, de leurs commerces. Voilà l’image de l’indifférence spirituelle : l’invitation est entendue, mais elle est étouffée par les préoccupations de la vie. D’autres maltraitent les serviteurs : voilà le rejet violent, la haine ouverte contre Dieu et ses envoyés. L’histoire se répète encore aujourd’hui. Combien repoussent la Parole de Dieu, non pas toujours par hostilité, mais par simple négligence, comme si le Royaume n’était pas une urgence, comme si Dieu pouvait attendre ! C’est là déjà que résonne le verdict du Christ : « Beaucoup sont invités, mais les élus sont peu nombreux. »

Face à ce refus, le roi ouvre plus largement encore son invitation. Les serviteurs vont dans les carrefours, ils rassemblent tous ceux qu’ils trouvent, bons comme mauvais. Quelle bonne nouvelle ! La grâce de Dieu n’est pas réservée à une élite. Elle est ouverte à tous, sans distinction. C’est ce que Saint Apôtre Paul proclamera : « Il n’y a plus ni Juif ni Grec, ni esclave ni libre, ni homme ni femme, car vous êtes tous un en Jésus-Christ » (Galates 3:28). L’Église, c’est cette salle de noces remplie de personnes très différentes, issues de toutes nations et de toutes conditions, unies par la seule grâce de Dieu. Nous aussi, nous avons été trouvés au bord du chemin, au carrefour de notre vie. Nous n’étions pas dignes d’entrer, mais le Roi nous a fait grâce.

Cependant, Jésus ajoute un avertissement sévère : un homme est trouvé sans vêtement de noces. Il avait accepté l’invitation, il était entré dans la salle, mais il n’avait pas revêtu l’habit nécessaire. Cet habit n’est pas une tenue matérielle, mais il symbolise la justice que Dieu donne à ceux qui croient. Ésaïe disait : « Il m’a revêtu des vêtements du salut, il m’a couvert du manteau de la justice » (Ésaïe 61:10). L’Apocalypse décrit l’Église comme une épouse vêtue d’un fin lin éclatant, qui représente « les œuvres justes des saints » (Apocalypse 19:8). L’habit de noces, c’est Christ lui-même, sa justice imputée, sa vie nouvelle offerte.

Cet homme sans habit de noce illustre une vérité dérangeante : il est possible d’être proche du Royaume sans y entrer vraiment. Il est possible d’être assis dans la salle, de fréquenter l’Église, d’entendre l’Évangile, et pourtant de ne pas être revêtu du Christ. Sans la nouvelle naissance, sans la foi vivante qui nous unit à Jésus, nous restons nus devant Dieu. Voilà pourquoi cet homme est réduit au silence. Il n’a aucune excuse. Il ne pouvait pas entrer par ses propres moyens. Le roi avait préparé l’habit, mais il a refusé de le revêtir.

Et Jésus conclut par cette parole solennelle : « Car beaucoup sont invités, mais les élus sont peu nombreux. » Oui, Dieu appelle largement, généreusement. L’invitation est universelle, mais seuls les élus répondent vraiment, car ils acceptent le vêtement de la grâce et se laissent transformer. Le salut ne dépend pas seulement d’avoir entendu l’appel, mais d’y avoir répondu par une foi sincère et une vie renouvelée.

Frères et sœurs, cette parabole nous interpelle aujourd’hui. Nous avons tous reçu l’invitation. Mais comment y répondons-nous ? Sommes-nous de ceux qui s’excusent, accaparés par leurs affaires ? Sommes-nous de ceux qui entrent dans la salle, mais sans l’habit de noces, sans le Christ pour nous couvrir ? Ou sommes-nous de ceux qui, conscients de leur indignité, acceptent humblement le vêtement que Dieu nous offre ?

Le Royaume est prêt, le festin est préparé, et le Roi nous attend. Ne restons pas parmi la foule des invités distraits, mais soyons de ceux qui sont choisis, de ceux qui ont répondu avec foi, de ceux qui ont revêtu Jésus-Christ. Alors nous entendrons, au jour des noces éternelles de l’Agneau Divin : « Heureux ceux qui sont appelés au festin des noces ! » (Apocalypse 19:9).

Car oui, beaucoup sont invités, mais les élus sont peu nombreux.

 

Prêtre Zhivko Zhelev