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Категория: La France Orthodoxe
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La Parabole des Talents

 

Bien-aimés frères et sœurs en Christ, aujourd’hui l’Évangile de Matthieu nous rappelle la parabole des talents. Le Seigneur nous y révèle une vérité profonde : chacun de nous reçoit des dons et des responsabilités de la part de Dieu, et nous serons jugés sur la manière dont nous les faisons fructifier. Il ne nous donne jamais plus que ce que l’on peut supporter (5, 2 ou 1 talent selon nos forces). Cette parabole nous appelle à une vigilance spirituelle constante et à une fidélité active dans la prière, le carême, les bonnes œuvres et le service à notre prochain et à l’Église, car il ne s’agit pas simplement de posséder ou de conserver, mais de mettre en action les dons que le Seigneur nous confie.

Dans cette parabole, un homme, partant en voyage, appelle ses serviteurs et leur remet ses biens. À l’un il donne cinq talents, à l’autre deux, au troisième un, chacun selon sa capacité, et il part. Celui qui part à l’étranger représente le Christ Lui-même qui s’éloigne du monde par Son Ascension et jusqu’à Son deuxième avènement confie à chacun de nous l’administration de nos vies, de nos talents et de nos œuvres. L’étranger symbolise le temps de l’épreuve et de la responsabilité. Dieu ne disparaît pas, mais Il nous confie l’administration de nos vies et de nos ressources, afin que nous les fassions fructifier dans l’attente de Son retour.

Les trois serviteurs représentent tous les croyants. Ceux qui multiplient les talents sont ceux qui vivent dans la fidélité et l’amour de Dieu, et celui qui enterre son talent par peur représente ceux qui laissent la crainte, la paresse ou l’inaction stériliser les dons que Dieu leur a confiés. Les talents, dans le contexte biblique, sont de grandes sommes d’argent, mais spirituellement ils représentent les dons de Dieu : nos talents naturels, nos forces morales, notre foi, notre capacité à aimer et à servir. Tout ce que nous possédons, même nos épreuves et nos ressources, peut devenir un instrument de sanctification si nous le mettons au service du Royaume Céleste. Ainsi, la parabole n’est pas une simple leçon économique, mais une exhortation à mettre nos dons au service de Dieu et du prochain avec courage et fidélité.

Les saints Pères ont médité longuement sur cette parabole et nous offrent des lumières précieuses pour la comprendre. Saint Jean Chrysostome enseigne que le Seigneur donne à chacun des talents selon sa capacité et que notre responsabilité est d’agir avec diligence. Il insiste sur le fait que celui qui ne produit rien n’est pas puni pour ses capacités, mais pour son inertie et sa négligence. Saint Grégoire le Théologien souligne que même un seul talent, bien utilisé, est précieux et peut se multiplier dans l’œuvre de Dieu. La mesure n’est pas la quantité, mais la fidélité dans l’amour et le service. Saint Jean de Damas ajoute que même les talents les plus modestes, s’ils sont offerts avec amour et persévérance, deviennent une source de bénédiction et de joie pour le Royaume de Dieu. Ces enseignements nous rappellent que la parabole concerne non seulement nos actions, mais la qualité de notre vie intérieure, notre prière, notre amour et notre vigilance spirituelle.

Frères et sœurs, méditons maintenant sur notre vie quotidienne. Notre prière est-elle fidèle ou bien nos talents spirituels dorment-ils par paresse ou par peur ? Pendant le carême, prenons-nous le temps de multiplier nos efforts pour Dieu, par le jeûne, la prière et la charité ? Nos dons naturels, notre expérience et notre position sociale sont-ils utilisés pour servir les autres et glorifier Dieu, ou sont-ils simplement enfouis pour notre confort personnel ? Chaque chrétien est appelé à réfléchir sur les talents que le Seigneur lui a confiés et sur la manière dont il peut les faire fructifier pour le Royaume. Même une petite offrande, lorsqu’elle est donnée avec amour et fidélité, devient un trésor aux yeux de Dieu. Le serviteur qui enterre son talent ne fait pas le mal par excès de vice, mais par paresse et crainte. Le Christ nous appelle à oser, à travailler courageusement, et à transformer nos dons en fruits pour Son Royaume.

Pour illustrer cela, pensons à nos saints et moines qui ont vécu dans l’humilité et la fidélité. Par exemple, Saint Nicolas le Thaumaturge est un modèle parfait. Bien qu’il ait occupé des responsabilités importantes comme évêque, il a toujours utilisé ses talents non pour s’enrichir ou s’élever lui-même, mais pour aider les pauvres, défendre les innocents et instruire son peuple dans la foi. Chaque acte de charité, chaque décision juste qu’il prenait était une manière de « multiplier ses talents » spirituels et matériels pour le Royaume. Sa vie montre que même ceux qui ont beaucoup de responsabilités ou de dons ont le devoir de les faire fructifier pour les autres, avec humilité et fidélité.

Un autre exemple intéressant est celui de Sainte Marie l’Égyptienne, qui a transformé sa vie pleine d’erreurs en un don total à Dieu. Ses talents n’étaient pas matériels ni sociaux, mais sa conversion radicale et sa persévérance dans l’ascèse ont fait d’elle un trésor spirituel. Elle a multiplié son talent par la prière, le jeûne et la méditation, et a ainsi rayonné sur beaucoup d’âmes même depuis sa vie solitaire dans le désert.

Souvenons-nous que la parabole des talents est un appel à la responsabilité spirituelle. Dieu nous donne des dons selon notre capacité et attend de nous fidélité et courage. La vraie richesse n’est pas dans l’argent ou le pouvoir, mais dans l’amour mis en action et dans la fidélité de la foi. Prions pour que le Seigneur nous aide à ne pas enterrer nos talents par peur, paresse ou négligence, mais à les voir et multiplier dans la prière, le service et la charité, afin qu’au jour de Son retour, nous entendions Sa voix bienveillante nous dire : C’est bien, serviteur bon et fidèle, entre dans la joie de ton maître. Amen.

 

Prêtre Zhivko Zhelev