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Категория: La France Orthodoxe
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SERMON – improvisé – de la 15e SEMAINE après la PENTECÔTE

Clôture de la Dormition


Evangiles : Jean III, 13-17

Matt. XXII, 35-46



Les deux évangiles de ce jour ont en leur centre le Christ Sauveur et la Divinité du Christ qui définit la spécificité de notre Foi.

Il y a eu, dans l’histoire, beaucoup de grands Réformateurs religieux, à partir desquels commence une nouvelle et seconde phase d’une religion antérieure, Zarathoustra le rénovateur de la plus ancienne religion connue, Bouddha également, plus près de nous, Manès et Mahomet. Certains d’entre eux, ont explicitement enseigné qu’ils étaient une émanation de Dieu. Manès a enseigné qu’il était l’incarnation de l’Esprit Saint.

Le Christ, d’une certaine manière, s’insèrerait dans cette filière de prophètes inspirés. Comme Manès, Zarathoustra, d’autres encore, il a été tué. Mais LUI SEUL est ressuscité des morts ! Comme le dit puissamment le saint Apôtre Paul « Si le Christ n’est pas ressuscité, toute notre foi est vaine ! »

Lui seul.

Or ici, dans l’Evangile de Jean que vous avez entendu, Il dit : « Nul ne monte aux cieux, sinon Celui qui en est descendu, Lui-même qui est – notez le temps ! – dans le ciel ». Mais Il poursuit en évoquant l’épisode de Moïse et du serpent d’airain. C’est un passage des Nombres (XXI, 6-9) : une (nouvelle !) infidélité des Israélites avait été châtiée par des serpents brûlants dont la morsure était mortelle. Les Juifs se tournèrent vers Moïse qui s’adressa au Seigneur. Celui-ci lui commanda de faire un serpent d’airain et de le mettre sur une perche : quiconque le regardait était guéri de conséquences de la morsure des serpents. Ce serpent d’airain est, pour la transmission chrétienne unanime, l’image du Christ Sauveur, élevé sur la Croix et dont nous vient le Salut. Quiconque croira en Christ sera sauvé : en effet, Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique pour que quiconque ait la foi en Lui, obtienne la vie éternelle. Dieu n’a pas envoyé son Fils pour juger le monde, mais pour que le monde, par Lui, soit sauvé.





AU NOM DU PERE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT

Bien-aimés Frères et Sœurs


Epître : 2 Cor. IV, 6-15 ; Philippiens II, 5-11

Evangile : Matt. XXII, 35-46 ; Luc, X, 38-42 et XI, 27-28


I – L’épître est rude à comprendre, mais lumineuse dans ses apparentes contradictions.

Dieu qui a fait sortir la lumière des ténèbres, dit l’apôtre Paul, a répandu la lumière dans nos cœurs afin que nous éclairions les hommes par la connaissance de Dieu en Jésus-Christ notre Seigneur. Certes, ajoute-t-il, nous sommes de bien petits contenants pour la lumière ! Nous sommes petits, perplexes, médiocres, mais afin que cette grande puissance en nous de la Lumière soit attribuée à Dieu seul et non à nous. Nous portons dans notre corps la mort du Christ, puisque nous sommes baptisés, afin que la vie de Jésus-Christ paraisse aussi. Dans toute notre vie, nous sommes sans cesse livrés à la mort, persécutés, afin que la vie de Jésus-Christ paraisse aussi dans notre mortalité, si bien que la mort agit en nous afin que la vie soit en vous : nous avons en effet un même esprit de foi, et c’est pour cela que nous parlons, persuadés que Celui qui a ressuscité Jésus des morts nous fera paraître en Sa présence avec vous tous.

Pensez profondément en vous-même, bien-aimés frères et sœurs, à cette Lumière du Christ qui est en vous et qui vous fait surmonter toutes les embûches et les médiocrités du monde.


II - La péricope de Matthieu commence par une question des pharisiens qui, satisfaits d’avoir entendu Jésus « fermer la bouche » des sadducéens - lesquels, voulant contester la résurrection des morts, avaient évoqué la femme ayant été l’épouse successivement de sept frères … - l’interrogent à leur tour en Lui demandant quel est le « plus grand commandement » de la Loi. Christ répond aussitôt que c’est celui qui prescrit d’aimer Dieu « de tout son cœur de toute son âme et de tout son esprit » et Il ajoute que le second lui est semblable : « tu aimeras ton prochain comme toi-même ».

Les libres-penseurs de naguère, les spiritualistes vagues, les droits-de-l’hommistes sont satisfaits de cet enseignement qui, croient-ils, va dans leur sens. Mais l’amour du prochain qui est ici prescrit n’est pas un altruisme vague. Il ne peut être disjoint, en effet, de l’amour de Dieu. C’est en aimant Dieu, que, du même mouvement nous aimons le prochain. Et, de la même manière que Dieu n’est pas un quelconque « premier Principe », « Grand Architecte de l’Univers », mais le Christ, qui est en nous par Ses Sacrements et par Sa Grâce, comme Il est en même temps au Ciel, de la même façon l’homme que nous devons aimer n’est pas un homme abstrait, il n’est pas les « enfants qui ont faim », en Afrique ou en Indochine, il n’est pas les cancéreux, les malades d’Alzheimer pour lesquels on requiert notre générosité financière qui permet de ne plus y penser ! Le prochain – le mot est un superlatif -, il est le plus proche, mon fils qui fait les quatre cents coups, ma vieille mère qui perd la tête et qui me fait lever (pour rien !) dix fois par nuit, la voisine de palier dont personne ne s’occupe plus. Comme le Christ le dit dans la parabole du bon samaritain, le prochain, c’est celui qui souffre sous nos yeux et dont il faut s’occuper, ce qui, bien souvent entraîne des désagréments. Le prochain, c’est celui qui est à côté … et qui pèse !


Aimer le prochain effectif, cela dérange : comme le Christ « s’est dérangé » pour venir du Ciel sur la terre et sur la Croix.

Soyons-lui fidèles, bien-aimés Frères et Sœurs et aimons le plus proche !


III – Mais, en ce jour de la Clôture de la Dormition, comment n’évoquerai-je pas, dans la ligne de ces paradoxes féconds précédemment évoqués, la péricope de Luc propre à ce jour et à toutes les fêtes mariales.

Le paradoxe patent – et cela remonte à l’Eglise universelle antérieure au schisme catholique -, c’est que dans cet évangile en l’honneur de la Mère de Dieu, la « Marie » dont il est question, ce n’est pas elle, mais la sœur de Marthe et de Lazare !

Marthe vaque aux soins du ménage et de la préparation du repas et elle dit au Seigneur : « Cela ne te gêne-t-il pas que ma sœur – c’est-à-dire Marie qui écoute assise les enseignements de Jésus – me laisse tout faire ? Dis-lui de m’aider un peu ! » Jésus lui répond calmement : « Marie a choisi la meilleure part et elle ne lui sera pas enlevée ».

C’est un peu perturbant pour l’active et dévouée Marthe … Mais de toute façon dans cet évangile marial il n’est pas question de la Mère de Dieu …


L’Eglise cependant ne nous laisse pas dans cette problématique surprenante. En effet, elle fait suivre ce récit d’une fin – résolutive – qui n’est pas la suite de ce récit, mais d’un autre épisode situé un peu plus loin. L’évangile de ce jour se termine ainsi « Comme Jésus disait cela, une voix de femme s’éleva de la foule – il n’y avait pas de foule puisque Jésus parlait aux deux sœurs chez elles – disant : « Bienheureux les flancs qui t’ont porté et les seins qui t’ont allaité ! »

Jésus répond : « Bienheureux ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la gardent ! »


Qui, mieux que la Mère de Dieu a gardé la Parole de Dieu que celle « qui sans tache enfanta le Verbe de Dieu ? »

Cet évangile de Marthe et Marie est donc véritablement celui de la Mère de Dieu.


Que, par les prières de la Mère de Dieu, nous soyons fidèles à l’amour de Dieu et à l’amour du prochain !


AMIN


 

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