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Категория: La France Orthodoxe
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1-er DIMANCHE après PENTECÔTE

Dimanche de Tous les Saints

 

Vêpres : Isaïe XLIII, 9-14 – Sages. Sal. III, 1-9 – Sages. Sal. V, 15-VI, 3
Matines : Matt. XXVIII, 16-20
Liturgie: Hébr. XI, 33–XII, 2 ; Matt. X, 32-33, 37-38, XIX, 27-30


AU NOM DU PÊRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,

A ceux qui constatent que nos grandes fêtes sont toujours « en retard » par rapport aux fêtes homonymes de l’Occident, il est possible de dire que, par contre, nous sommes en avance par rapport à eux qui fêtent la Toussaint le 1er novembre et « tous les morts » le 2.

Pour nous, la Toussaint n’est pas un jour de brumes automnales : nous la célébrons le Dimanche qui suit la Pentecôte, ce qui est normal puisque les saints sont les fruits de la descente du Saint Esprit, et pour nous c’est une grande fête lumineuse : Duminica mare ! dit-on en roumain. Et tous les saints, ce ne sont pas uniquement ceux qui sont inscrits dans le calendrier, c’est tous ceux qui sont morts en Jésus-Christ, nos ancêtres et nos frères. De la même manière quand l’apôtre Paul écrit à une Église, il écrit à «tous les saints», c’est-à-dire les baptisés qui s’y trouvent.

Jour de lumière et de joie, puisque nous fêtons l’immense multitude des saints, connus et inconnus, qui ont vécu et se sont endormis en Jésus-Christ.

Les textes de ce jour béni donnent l’enseignement spécifique de l’Eglise sur les saints : le monde laïque et déchristianisé aurait volontiers tendance, dans la moins mauvaise hypothèse, à les mettre sur le même plan que les grands hommes, les héros …

« Vous êtes mes témoins, dit Dieu au prophète Isaïe, Il n’y a pas d’autre Dieu que Moi ! ». Les sages sont dans la main de Dieu, dit la Sagesse de Salomon. Dieu regarde les humbles. Ils ont paru souffrir, mais leur espérance est sans fin. Dieu les a éprouvés comme l’or au creuset et les a trouvés dignes de Lui. Ils jugeront les Nations et le Seigneur régnera avec eux pour les siècles. Et encore : ils recevront la couronne de justice et la Main de Dieu les couvrira de Sa force. Tels sont les saints.

L’évangile des matines, d’une certaine manière, donne la clé de leur vocation : « Evangélisez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit » De ce terreau des baptisés sortent les « témoins de Dieu » : les saints se sont oubliés eux-mêmes, aimant Dieu par-dessus tout et le Christ sera avec eux jusqu’à la fin du monde.

I – L’épître ne laisse pas d’être un peu déconcertante. L’apôtre évoque les merveilles des saints d’Israël : ils ont conquis des royaumes, exercé la justice, obtenu l’effet des promesses, fermé la gueule des lions, ils ont mis en déroute des armées d’étrangers, ils ont ressuscité des enfants morts. Leurs souffrances et leurs martyres ne sont pas moins étonnants, ils ont été tourmentés, lapidés, sciés, ils ont vécu en ascètes, vêtus de peaux de bêtes, vivant dans des trous de la terre, eux dont le monde n’étaient pas dignes, mais – là est le paradoxe dont se sert l’apôtre – tous ces saints admirables N’ONT PAS EU LEUR RECOMPENSE … Nous restons sans voix ! et il poursuit tranquillement « parce que Dieu voulait pour eux un sort MEILLEUR ». Ils recevront en effet leur récompense avec nous qui avons eu comme guide et comme modèle LE CHRIST QUI A SOUFFERT ET QUI A ÉTÉ CRUCIFIÉ, alors qu’ils n’avaient connus, eux, le Christ seulement en espérance.

II – L’évangile, complexe et ardu, est néanmoins résolutif :

A) « Quiconque Me confessera devant les hommes, je le confesserai devant mon Père qui est aux cieux, et quiconque Me reniera, je le renierai devant mon Père ».

B) « Celui qui aime son père ou sa mère… son fils ou sa fille plus que Moi, n’est pas digne de Moi ».Quand j’étais enfant, ces paroles me scandalisaient un peu : le plus grand amour que peut connaître un gamin, c’est évidemment celui de son père et de sa mère. Mais il faut la sagesse que donnent les années, les épreuves, la prière et la Grâce non seulement pour savoir, mais pour expérimenter que l’amour suprême est celui que nous porte le Christ notre Dieu, si bien qu’il dépasse infiniment celui que nous portent nos proches les plus affectueux.

Mais le Christ notre Dieu ajoute : « Celui qui ne prend pas sa croix n’est pas digne de Moi ».

L’ascèse est inhérente à la marche vers le salut, et nous le comprenons liturgiquement en ce dimanche de tous les saints qui prélude à un Carême.

Celui qui aura sauvé sa vie, poursuit le Christ dans le même esprit de répudiation des jouissances la perdra, mais celui qui aura perdu sa vie à cause de Moi, la sauvera.

Le Christ est notre MODELE absolu d’ascèse !

C) La solution définitive est dans Matt. XIX, 27-30 : « Et nous, demande Pierre, nous qui avons tout quitté pour Toi ? … ». Christ répond : vous serez sur douze trône jugeant les tribus d’IsraëlQuiconque aura laissé son père, sa femme, ses fils … recevra au centuple dans le royaume des cieux

La conclusion définitive est le renversement des valeurs. Les premiers (héros, grands hommes, etc.) seront les derniers, et les derniers seront les premiers.

Que le Christ notre Dieu, bien-aimés Frères et Sœurs, nous donne l’humilité d’être les derniers et de Le suivre jusqu’à la fin !

AMIN

 

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