12e DIMANCHE après la PENTECÔTE



Matines : Matt. XXVIII, 16-20
Liturgie : 1 Cor. XV, 1-11 ; Matt. XIX, 16-26



AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs !



I L’Evangile de ce jour est celui du jeune homme riche et, à première vue, il est assez décourageant. Mais les textes de ce jour alternent les raisons d’optimisme et une vue plus réaliste des affaires du monde.

L’Evangile de Matines, c’est l’apparition du Christ sur la montagne qu’Il leur avait désignée. Lorsqu’ils Le virent, ils L’adorèrent même ceux qui avaient douté. Jésus s’approcha et leur dit : «Toute puissance m’est donnée dans le ciel et sur la terre. Allez, instruisez les nations les baptisant au nom du Père du Fils et du Saint-Esprit – seule énonciation complète du nom de Dieu dans tous les évangiles -, leur apprenant à garder ce que je vous ai commandé. Et voici je suis toujours avec vous jusqu’à la fin du monde»!

L’homme ne peut rien par lui-même, mais ce qu’il peut, il le peut par le Christ.


II – Cette péricope de la première Epître aux Corinthiens est d’abord une récapitulation rapide et percutante de l’Evangile annoncé par les apôtres : le Christ est mort pour nos péchés, Il est ressuscité le troisième jour! Toute la crédibilité des Evangiles repose sur la RÉSURRECTION! D’où l’évocation détaillée des diverses apparitions du Christ à Ses apôtres, à des groupes de fidèles (dont cinq cents d’entre eux!), finalement même à Paul qui se qualifie d’avorton et de dernier des apôtres …

Cependant – et retenez ce qui a été dit plus haut sur l’efficacité de l’action humaine – ce qu’il a été donné de faire à cet avorton, c’est-à-dire Paul, c’est par la grâce de Dieu qu’il a pu le faire.

Il a donc travaillé comme les apôtres et plus qu’eux – rappelez-vous ce qui a été dit sur l’immensité de la production des épîtres pauliniennes – mais ce qu’il a pu faire, c’est par la Grâce de Dieu qui était en lui et avec lui qu’il a pu le faire.

Au bilan, conclut-il, soit donc moi, soit donc eux, c’est ce que nous prêchons et qu’il vient de rappeler, et c’est par cette prédication en laquelle vous avez cru, dit-il aux Corinthiens, que vous avez reçu le Salut.


III – Nous arrivons à l’épisode du jeune homme riche et de ses problèmes. Remarquons-le dès le départ, ce jeune homme était animé des meilleures intentions. Il s’approche du Christ et l’aborde : «Mon bon Maître, que dois-je faire pour être sauvé»? Le Christ le reprend avec quelque raideur : «Pourquoi m’appelles-tu bon?» Mais, poursuit-Il, de façon plus bienveillante, «si tu veux être sauvé, observe les commandements» et le Christ les énumère. Le bon jeune homme réplique : «Je les ai observés depuis ma jeunesse! Que me manque-t-il encore?». Vous l’observez, il s’agit non seulement d’un très honnête jeune homme, mais ce jeune homme est animé par le désir – fondamentalement louable! – de progresser.

La réponse du Christ est impérative et redoutable : «Vends tous tes biens et donne-les aux pauvres

L’honnêteté, bien-aimés Frères et Sœurs est relativement facile, mais la perfection est très difficile …

L’honnête jeune homme s’en alla tout triste, car il avait de grands biens!

Un riche, conclut le Christ, entrera difficilement dans le royaume des cieux … Et Il poursuit par une métaphore : «Il est plus aisé de faire passer une corde par le trou d’une aiguille!...» [Un chameau, traduit-on souvent, ce qui est absurde : il s’agit d’une homonymie]

Cet épisode douloureux effectivement laisse les apôtres assez tristes : «Mais dans ces conditions, qui pourra être sauvé?». Et le Christ répond : «Pour l’homme c’est impossible! Mais pour Dieu, tout est possible!».

Comme nous le disions au début, l’action humaine est limitée, souvent impuissante. MAIS PAR LA GRÂCE, TOUT EST POSSIBLE.


AMIN

 


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