SERMON du 23e DIMANCHE après PENTECÔTE

 

Matines : Matt. XXVIII, 16-20

Liturgie : Eph. II, 4-10 ; Luc VIII, 41-56

Hébr. VII, 26 – 8, 2 ; Jean X, 9-16

 

AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !

Bien-aimés Frères et Sœurs,

I L’évangile de Matines est cette apparition de Jésus ressuscité aux apôtres sur la montagne où Il leur avait ordonné d’aller. Là, ils L’adorèrent même ceux qui avaient douté : la Miséricorde du Seigneur, vous le voyez, est un discernement plein de sollicitude. C’est alors que le Christ leur commande d’évangéliser les nations les baptisant au nom du Père du Fils et du Saint-Esprit [C’est la seule fois où le Christ nomme explicitement la Trinité] et Il leur donne cette assurance que nous recevons nous aussi : « Je suis avec vous jusqu’à la fin du monde ».

II – L’épître du 23-e dimanche est un hymne à la Grâce ! Dieu, qui est riche en miséricorde, dans son amour nous a ressuscités alors que nous étions morts, Il nous a rappelés à la vie avec le Christ. C’est par Sa Grâce que vous êtes sauvés, et, anticipant et se plaçant naturellement dans l’éternité, l’apôtre ajoute Il nous a ressuscités ensemble, Il nous a fait asseoir DANS LES LIEUX CÉLESTES en Jésus-Christ. Nous n’y sommes pas encore, bien-aimés Frères et Sœurs, mais, pour l’apôtre inspiré, c’est comme si nous y étions déjà ! et il poursuit : afin qu’apparaisse dans les siècles des siècles l’immense richesse de Sa Grâce. Par la Grâce, vous êtes sauvés PAR LE MOYEN DE LA FOI. Ce n’est pas par les œuvres, par les actes, que vous êtes sauvés. Nous sommes néanmoins la créature de Dieu fondée, dans le Christ – et donc aussi –, pour les bonnes actions que Dieu a préparées pour que nous les accomplissions.

Nous avons vu l’immense miséricorde du Christ, l’épître nous place déjà dans la réalité de notre béatitude céleste, l’évangile est celui de la fille de Jaÿre, mais s’y insère l’épisode bouleversant et édifiant de l’hémorroïsse. Christ, appelé par Jaÿre qui était un des chefs de la synagogue, se rendait chez lui, et, tandis qu’Il marchait au milieu de la foule, l’humble hémorroïsse qui avait perdu tout son argent en soins médicaux, touche son vêtement en étant sûre d’être guérie … Le Christ sent qu’une « force était sortie de lui » et dit : « Qui ma touché ? ». Les apôtres ne comprennent rien … mais l’hémorroïsse se prosterne aux pieds du Christ et raconte son humble espoir et sa guérison. Le Christ lui dit : « Ma fille, ta foi t’a sauvée ». Mais, tandis qu’après ce premier miracle, Il poursuivait son chemin, on vient dire de chez Jaÿre que la fillette était morte. Jésus dit au père : « Crois seulement et elle sera guérie ! » … Le Christ arrive dans la chambre de la morte, Il dit : elle n’est pas morte, elle dort ! On se moque de lui, Il fait sortir tout le monde, et prenant la petite fille par la main, Il lui dit : Ma fille, lève-toi ! Elle se lève assise et le Christ commande qu’on lui donne à manger.

Il est vraiment le Maître de la vie et de la mort.

III – Christ est véritablement un souverain sacrifiateur différent de tous les autres. Les souverains sacrificateurs juifs entraient dans le Saint des Saints avec leurs offrandes et non sans s’être munis de sang. Mais notre souverain sacrificateur a fait cela une fois pour toutes en S’offrant Lui-même. Et ce souverain sacrificateur, le Christ, est assis à la droite du Père, ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle.

La péricope évangélique amplifie et illustre cette vocation suprême du Christ notre Dieu : Je suis la Porte par laquelle on entre dans le Royaume, Je suis le Bon Berger, et il développe : le bon berger donne sa vie pour les brebis, l’employé au contraire, fiche le camp quand le loup arrive, parce qu’il n’est qu’un employé …

Et la parabole assume toute sa signification théologique : « Mes brebis me connaissent comme je connais mon Père et comme mon Père me connaît » !

Comme l’hémorroïsse, comme la fille de Jaÿre portée par la foi de son père suivons toujours le Bon Berger qui est la Porte du ciel !

AMIN

 

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