Alors que depuis 10 mois notre paroisse de Cannes est en crise ouverte du fait de la décision prise par le Recteur, contre l’avis nettement exprimé de l’Administration paroissiale et de la majorité des paroissiens, de se mettre sous l’obédience du Synode de New-York, nous allons de surprise en surprise et de consternation en consternation. Jusqu’où iront-ils ? – serions-nous tentés de dire. Jusqu’où tomberont-ils ? Après avoir nié rechercher une union avec le Patriarcat de Moscou et avoir accusé de faire des procès d’intention ceux qui dénonçaient leurs mensonges, le Synode de New-York présidé par Mgr Laur en vient aujourd’hui à faire la promotion, sur son site officiel, de voyages à Moscou ... pour assister, si le cœur vous en dit, à l’événement historique de la capitulation-trahison du 17 mai prochain pour la modique somme de 2.100 à 4.900 $ selon les prestations retenues ... Mgr Varnava, interdit de séjour sur le territoire paroissial par décision de justice tout comme le p. Séraphim, sentant peut-être la situation lui échapper définitivement, toute honte bue et tournant casaque à 180° – mais qui n’en a pas fait autant parmi ceux qui se reconnaissent dans le Synode de New-York? – s’est adressé à Poutine et à Alexis II, leur demandant de prendre sous leur protection le patrimoine paroissial de Cannes !... Quand on pense qu’il y a encore peu le seul nom de Mgr Varnava faisait office d’épouvantail de l’anti-soviétisme ... Et le plus invraisemblable est que ce fait ne semble scandaliser personne, ni n’ouvre les yeux de personne. Par ailleurs, le Synode de New-York, secondé localement par le diocèse de Genève dirigé par l’inénarable Siméon Donskoff, alias ‘‘évêque Michel’’, vient d’assigner en référé l’Administration légitime de l’Association Saint-Michel-Archange d’avoir à comparaître le mercredi 14 mars prochain. S’il est fait peu de cas de l’héritage spirituel et idéologique, il en va tout autrement de l’héritage matériel... Et est-ce un hasard si, dans la – mauvaise – action menée contre notre église de Cannes, se retrouvent associés les mêmes donneurs d’ordre (Synode) et exécutant (Donskoff) que lors des exactions odieuses perpétrées contre notre regretté Métropolite Vitaly. Souhaitons qu’à Cannes leurs ‘‘efforts’’ soient couronnés du même succès qu’à Mansonville en novembre 2001.

La Rédaction

A  propos  de  l’appel  de  Mgr  Varnava  à  Poutine  et  au  ‘‘Patriarche  de  Moscou’’


Une information effarante avait circulé à la fin du mois de décembre dernier selon laquelle l’évêque Varnava de Cannes avait personnellement adressé un courrier au président Poutine en personne et au ‘‘patriarche’’ soviétique Alexis II, demandant à ce collaborateur déclaré et actif du KGB depuis une quarantaine d’années, connu sous le nom de code « Drozdov », de bien vouloir prendre « toutes les mesures pour la sauvegarde de ce patrimoine de la Russie » et que notre église-cathédrale Saint Michel-Archange à Cannes soit prise sous la protection de la Fédération de Russie.

Nous avons maintenant confirmation de l’authenticité de cette information.

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Dès que nous avons appris le départ de notre ancien évêque dirigeant, nous avions avec tristesse pris acte de sa décision et avions déclaré que nous nous en tiendrions aux règles de convenances et n’irions pas régler publiquement nos comptes avec celui qui fut notre évêque. Six mois s’écoulèrent durant lesquels nous nous tînmes strictement à cette attitude que nous nous étions nous-mêmes fixée, mais, aujourd’hui, la situation s’étant radicalement transformée, nous sommes amenés à apporter les éclaircissements suivants.

Nous ne pouvons laisser sans réponse l’affirmation semblant donner à croire que « des gens » – à savoir l’Administration paroissiale légalement élue – tenteraient de s’approprier indûment la cathédrale et les biens attenants, tout comme nous devons, hélas, dissiper la fausse impression selon laquelle l’évêque Varnava agirait là selon sa conscience et ne s’occuperait d’une manière toute désintéressée que d’une seule chose : éviter que ce petit coin de ‘‘Sainte Russie’’ ne tombe entre des mains indignes.

Notre cathédrale n’a JAMAIS appartenu ni à la Russie, ni à plus forte raison à l’actuelle Fédération de Russie. Certes, notre saint Tsar-Martyr tout comme, par exemple, le saint et juste Jean de Kronstadt, ont pris part au projet d’édification de notre splendide cathédrale. Toutefois, la majeure partie des dons provenait des Russes ‘‘locaux’’ pour les besoins spirituels desquels a été bâtie l’église. Parmi eux, citons le Grand-Duc Mikhaïl Mikhaïlovitch, le Grand-Duc Mikhaïl Nikolaevitch, la Grande-Duchesse Anastassia Mikhaïlovna, la Grande-Duchesse Meklenbourg-Sherinsky, A.F. Skripnitsa, épouse Tripet, qui avait fait don du terrain sur lequel a été érigée l’église, et nombre d’autres personnes encore.

Et il n’est que pure fiction d’affirmer que l’Association Saint Michel Archange aurait été créée dans le but de préserver « un bien de l’Empire Russe ». Nul ne saurait sérieusement croire que l’Association qui se trouve être l’UNIQUE propriétaire d’un bâtiment édifié il y a 112 ans, ait été fondée dans le but de le transmettre aujourd’hui à un patriarche soviétique. L’Association avait été créée et enregistrée en tant qu’entité religieuse conformément à la législation française relative aux associations cultuelles.

Par ailleurs, on affirme qu’en 2001 le Patriarcat de Constantinople aurait tenté de s’emparer de notre propriété. Rien de tel n’a jamais eu lieu. En revanche, le 12 mai 2002, après le schisme perpétré au sein de l’Eglise Hors-Frontières par Mgr LAUR et son entourage, l’Association fut conduite à convoquer une Assemblée Générale Extraordinaire qui se déroula sous la présidence d’un Administrateur judiciaire. Trois possibilités furent offertes au vote des membres de l’Association : rester fidèles au Métropolite VITALY, passer sous l’obédience de Mgr LAUR et, en troisième choix, on proposait le passage à l’exarchat de Constantinople. Dans la mesure où la majorité des membres, avec à leur tête l’évêque VARNAVA – ce qui aujourd’hui semble une ironie amère – avait manifesté leur fidélité au Métropolite VITALY, l’église et les biens s’y rapportant demeurèrent aux mains de fidèles fermement opposés à quelque relation que ce soit avec le Patriarcat de Moscou.

En mai 2006, mue par les mêmes considérations, la direction de l’Association refusa de suivre Mgr VARNAVA dans son allégeance au métropolite LAUR qui annonçait son union au Patriarcat de Moscou, et ce d’autant plus qu’à cette époque la paroisse eut connaissance de certains faits totalement inadmissibles au sein de l’Eglise qui disqualifiaient Mgr VARNAVA et p. Séraphim pour conduire la vie spirituelle de la paroisse. Au même moment firent leur apparition des sommes d’argent colossales provenant on ne sait d’où, ni de qui. La seule réponse que les responsables de l’Association purent obtenir avec peine était que ces capitaux provenaient de « personnes généreuses ». Certes, mais la générosité a ses limites ... Et ces sommes astronomiques étaient soi-disant destinées à une réfection générale de la cathédrale qui, ainsi que chacun peut le constater, ne nécessite nullement des travaux de cette envergure. Le montant vertigineux des sommes en question, tout comme leur provenance inconnue, mirent l’Association dans l’obligation, pour éviter d’éventuelles poursuites judiciaires, d’en informer le Procureur.

Pour trancher le conflit opposant Mgr VARNAVA et les responsables de l’Association, une enquête fut diligentée à la suite de quoi Mgr VARNAVA et le hiéromoine Séraphim Barantchikov furent placés deux jours en garde à vue par les services de Gendarmerie. En outre, et jusqu’à nouvel ordre, il leur est dorénavant formellement interdit à tous deux de pénétrer sur le territoire relevant de l’Association paroissiale et une instruction a été ouverte contre eux. Il est permis de penser que dans un Etat de droit, ce qui est le cas de la France, de telles procédures ne sont pas entamées sans fondement. C’est avec tristesse et non sans une honte certaine que nous sommes amenés à exposer ces faits.

Ajoutons encore que tous les griefs que l’Association pouvait formuler à l’égard de son ancien président et archevêque furent en détail exposés à la fin du mois de juin dernier à l’évêque GABRIEL, secrétaire du Synode présidé par le métropolite LAUR qui l’avait mandaté pour enquêter sur la situation cannoise. Toutefois, au même titre que toute sa hiérarchie, Mgr GABRIEL ne jugea pas utile de tenir compte de ces informations...

De même, nous ne pouvons manquer de réfuter une autre affirmation encore. Dans la lettre de Mgr VARNAVA il est dit que depuis ces cinq dernières années, la majorité des membres de l’Association « aurait commencé à considérer ce patrimoine de la Russie comme son bien propre, ce qui lui permettrait d’en disposer à sa guise ». Notons, pour commencer, que jusqu’au 24 septembre dernier, le président de l’Association n’était autre que Mgr VARNAVA lui-même. Ce dernier, effectivement, a cherché, surtout ces derniers temps, à gérer l’Association sans aucune concertation avec les autres membres du Conseil d’Administration, et le plus souvent en opposition totale avec eux. Et dans la mesure où dans cette lettre perce l’insinuation perfide laissant croire que l’Association considère comme lui appartenant ce patrimoine dont la Russie serait prétendument propriétaire, il est suggéré qu’il conviendrait, en conséquence, de prendre des mesures pour le protéger ! A ce propos, c’est avec peine que nous sommes amenés à dire qu’il a été procédé à une perquisition de l’appartement personnel de Mgr VARNAVA, à la suite de laquelle furent découverts certains objets de valeurs qui furent restitués à l’Association.

Dieu nous est témoin que jamais nous n’aurions voulu divulguer tout cela, mais que nous y sommes contraints étant donné les contre-vérités outrancières proférées par certains, et le fait que le Synode de New-York a intenté une action en référé, qui sera jugée le 14 mars prochain, contre l’Association dans le but de s’approprier la cathédrale. Nous voulons continuer de croire que Mgr VARNAVA se trouve être le jouet d’on ne sait quelle force obscure le manipulant. Cela fait déjà un certain temps que les paroissiens observaient avec inquiétude et perplexité des relations qu’entretenait Mgr VARNAVA aussi bien en Russie, qu’en dehors de la Russie, relations incompréhensibles pour un évêque de l’Eglise Hors-Frontières, et même pour un simple ‘‘émigré blanc’’. Force est de reconnaître que Mgr VARNAVA couvre par son nom des affaires et des faits qui nous sont totalement inadmissibles et qui devraient lui apparaître tout autant inadmissibles.

Il est indubitable que le patriarcat soviétique sautera sur l’occasion pour satisfaire cette demande de « protection » de l’église de Cannes en laquelle il ne pouvait même pas espérer en rêve et qu’il emploiera tous les moyens « pour éviter que cette propriété historique ne tombe entre les mains de dilapidateurs indignes ».

Que ce qui se passe à Cannes serve de leçon préventive à tous les ″hors-frontières″ inconséquents qui sont prêts à s’unir au Patriarcat de Moscou avec cette assurance enfantine qu’ils sauront préserver leurs biens ecclésiastiques. Quant à ce qui concerne l’Association paroissiale, elle a trouvé aujourd’hui un fondement canonique solide, son Conseil d’Administration suit une voie claire et ne doute pas que la Vérité finira par triompher. Quant aux menaces qui peuvent être proférées, elles n’intimident personne et sont directement transmises aux instances judiciaires.


Protodiacre Germain Ivanoff-Trinadtzaty

Secrétaire du Diocèse d’Europe Occidentale