22-è DIMANCHE après PENTECÔTE

 

Matines : Matth. XXVIII, 16-20

Liturgie : Eph.  II, 4-10 ; Luc VIII, 26-39

[Martyrs. Eph. VI, 10-17 ; Matth. X, 16-22]

 

AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT !

Bien-aimés Frères et Sœurs,

IL’épître de ce dimanche est un hymne à la Grâce ! Dieu, qui est riche en miséricorde, dans Son amour nous a ressuscités alors que nous étions morts, Il nous a rappelés à la vie avec le Christ. C’est par sa Grâce que vous êtes sauvés, et, anticipant et se plaçant naturellement dans l’éternité, l’apôtre ajoute : Il nous a ressuscités ensemble, Il nous a fait asseoir DANS LES LIEUX CÉLESTES en Jésus-Christ. Nous n’y sommes pas encore, bien-aimés Frères et Sœurs, mais, pour l’apôtre inspiré, c’est comme si nous y étions déjà ! et il poursuit : afin qu’apparaisse dans les siècles des siècles l’immense richesse de sa Grâce. Revenant quelque peu sur la terre, l’apôtre précise : Par la Grâce, vous êtes sauvés PAR LE MOYEN DE LA FOI. Il balaye, d’une certaine manière, les revendications de ceux qui opèrent, ce n’est pas par les œuvres, par les actes, que vous êtes sauvés. On entrevoit les discussions ultérieures sur la foi et les œuvres : vous êtes sauvés par la Grâce, par la foi : que nul ne se vante de ses œuvres ! Mais avec une richesse équilibrée et vivifiante, il ajoute : nous sommes la créature de Dieu fondée dans le Christ – et donc aussi –, pour les bonnes actions que Dieu a préparées pour que nous les accomplissions.

Comment ne pas repenser, en cette épiphanie de la Grâce, à la parole du Seigneur : « Je suis avec vous, tous les jours et jusqu’à la fin du monde » ?

II – Mais cet hymne à la Grâce, n’ôte pas non plus ce qui est imputable, le cas échéant, à l’homme seul – et volontairement seul. La péricope de Luc est celle de ce possédé gadarénien qui vivait dans les sépulcres, entièrement nu, et qui terrorisait les populations. Ce possédé voit s’approcher le Christ et il Lui dit : « Que me veux-tu, Fils de Dieu ? » - car les démons ne se trompent pas et ils savent reconnaître Dieu. Le Christ se prépare à délivrer le possédé et Il demande au démon : « Quel est ton nom ? » - « Légion » est la réponse, car il y avait une multitude de démons dans ce possédé.

Christ les chasse, et au moment où ils devaient sortir de l’homme, ils implorent le Seigneur afin de ne pas retomber dans l’abîme : « Permets-nous d’entrer dans ces porcs qui paissent là ! » Christ le permet, et la légion de démons s’empare des porcs qui aussitôt se jettent dans le lac et S’Y NOIENT. Vous comprenez par là que le démon, quels que soient ses apparences et ses faux-semblants, est toujours puissance de mort.

La suite de la péricope, en un balancement signifiant avec l’épître, montre la réaction des Gadaréniens : avertis de ce qui s’est passé, constatant avec stupeur la guérison du possédé qui les avait effrayés, ils demandent néanmoins au Seigneur de quitter leur pays. Car l’homme est libre. La Grâce ne s’impose pas et notre Dieu se retire.

Le possédé voulait Le suivre. Christ le renvoie chez lui en lui disant de raconter les bienfaits que Dieu a faits pour lui. Et ce possédé guéri n’y a pas manqué. L’homme, nous l’avons déjà vu peut être reconnaissant. De toute manière, il est libre.

La Grâce est toujours présente. Même les démons du Possédé la reconnaissent. Elle opère et elle sauve. Le possédé a été guéri de ses démons. Les Gadaréniens ont vu le miracle, mais ils ont été effrayés et ont demandé au Christ de se retirer.

Vous le voyez : on peut refuser la Grâce : elle est toute puissante, mais l’homme est libre …

Puissions-nous toujours, frères et sœurs bien-aimés, reconnaître la Grâce et l’accepter.

III – C’est aux « bons » que s’adresse l’épître célébrant les martyrs. Restez avec le Seigneur, commence l’apôtre, mais il ajoute aussitôt : « Revêtez-vous des armes opportunes POUR COMBATTRE LES EMBÛCHES DU DIABLE ! » La puissance du démon est terrifiante, nous venons d’en voir un exemple dans le possédé que nous avons quitté et qui était si terriblement fort qu’il brisait toutes les chaînes par lesquelles on avait voulu le lier. Mais les armes les plus redoutables sont de nature totalement spirituelle : ayez comme ceinture, la Vérité. Que la justice soit votre cuirasse. Ayez comme chaussures, votre zèle d’évangélisateurs – le Seigneur et Rédempteur, vous le voyez ne perd jamais de vue le moyen de sauver l’homme, libre et intelligent –, que la Foi soit votre bouclier contre lequel s’émousseront les contradictions des contradicteurs. Votre arme enfin, votre épée ne sera autre que la Parole de Dieu.

Mais pour autant, la victoire n’est nullement assurée : « Je vous envoie comme des brebis contre des loups » … Il faudra donc user de prudence, mais soyez aussi simples que la colombe. Circonspection en somme et pureté de cœur. Mais les persécutions ne manqueront pas à ces « saints de Dieu » comme dirait l’apôtre. On les persécutera, on les trahira, le frère livrera le frère, le père le fils, le fils les parents, on les traînera devant les tribunaux. L’Esprit leur dira ce qu’il faut répondre, nous retrouvons là cette arme pure qu’est la Parole de Dieu. Cela continuera toutefois et nous voyons bien combien notre propre siècle est en guerre contre la vérité chrétienne …

Le Christ est toujours avec nous, mais ces attaques insidieuses ou violentes continueront jusqu’à la fin du monde.

L’apôtre Paul, dans l’enthousiasme de son hymne à la Grâce, anticipait – nous l’avons vu – l’immanquable gloire des élus. Et le Christ lui-même nous dit, en terminant cette évocation des persécutions, « Celui qui persévérera jusqu’à la fin SERA SAUVÉ ! »

 

AMIN

 

 

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