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Категория: La France Orthodoxe
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Parabole du riche et de Lazare

L'idée essentielle de cette parabole est qu'une mauvaise utilisation de la richesse prive l'homme du Royaume Céleste et le relègue en enfer pour des tourments éternels. Un homme riche, qui s'habillait de pourpre et de lin fin, vivait dans le luxe pour son propre plaisir. Près du portail de sa maison gisait un pauvre mendiant du nom de Lazare. Ce nom « Lazare » signifie littéralement « Dieu a aidé», c'est-à-dire que ce « pauvre », abandonné de tous, ne pouvait espérer qu'en Dieu. Les chiens lui causaient encore plus de mal et de douleur venant lécher ses ulcères, alors qu'il n'avait pas même la force de les repousser.

Le riche aurait pu se faire un ami de ce pauvre qui à son tour, après sa mort, aurait pu l'accueillir dans les demeures éternelles, mais ce riche était un homme sans cœur, sans pitié pour le pauvre, sans pour autant être cupide puisque tous les jours il festoyait. Il ne plaignait pas son argent, mais ne le dépensait que pour ses plaisirs. Lorsque Lazare fut mort, son âme fut portée par les anges dans le sein d'Abraham, c'est-à-dire qu'il partagea le sort posthume d'Abraham, sort plein d'espoir en une béatitude future qui est le lot des justes. Et Lazare l'avait bien mérité par la vie pleine de souffrances qu'il avait endurée sans jamais se plaindre, acceptée avec résignation.

« Le riche mourut aussi, et il fut enseveli ».Ses funérailles sont ici mentionnées du fait qu'elles furent sans doute somptueuses, tandis que le cadavre de Lazare avait été simplement jeté en pâture aux animaux sauvages. Mais c'est le riche qui seretrouveen enfer, dans les tourments. Et voilà qu'il voit au loin Abraham et Lazare en son sein. La contemplation par des pécheurs de la félicité des justes ne fait qu'augmenter leurs souffrances en enfer, et peut parfois faire naître en eux l'espoir bien vain d'un soulagement. Et tout comme Lazare autrefois cherchait juste à se nourrir de quelques miettes, de même le riche, devenu pauvre à son tour, ne demande que quelques gouttes d'eau pour refroidir sa langue en feu. Mais cette consolation minime lui est même refusée : tout comme Lazare reçoit sa consolation en proportion de ses souffrances antérieures, le riche souffre également en proportion de sa vie antérieure, insouciante et sans pitié.

De plus, Abraham avance une autre raison à son refus : l'immuabilité de la sentence Divine voulant qu'un fossé infranchissable sépare le lieu où les justes jouissent de la béatitude et le lieu de souffrance des pécheurs, à l'image du fossé moral qui les sépare les uns des autres. Abraham refuse également la demande du riche d'envoyer Lazare dans la maison de son père afin de prévenir ses frères qu'ils ne suivent pas son mode de vie. « Ils ont Moïse et les prophètes » lui répond-il, c'est-à-dire qu'ils ont la Loi écrite de Dieu qui leur permet de savoir comment ils doivent vivre pour ne pas se retrouver dans le lieu destourments éternels.

Le riche reconnaît que ses frères sont tout comme lui sourds à la Loi Divine et que seul un phénomène extraordinaire, comme l'apparition d'un mort, pourrait leur faire entendre raison et les amener à changer de mode de vie. Abraham répondit à cela que s'ils en étaient arrivés à une telle déchéance morale qu'ils n'écoutaient même plus la Parole de Dieu, toutes les autres assurances seraient superflues. Un incroyant qui serait même frappé par l'extraordinaire apparition d'un mort, se mettrait très vite à expliquer ce phénomène d'une quelconque autre façon et resterait en fin de compte tout aussi incroyant et impossible à corriger.

Pour preuve qu'il en est bien ainsi, nous le voyons dans l'exemple de ces Juifs incroyants qui n'étaient en rien convaincus par les innombrables signes et miracles que réalisait notre Seigneur Jésus-Christ. Ils refusèrent même de croire lorsqu'ils virent la résurrection de Lazare, ils pensaient même à le tuer. Tout vient du fait, qu'un cœur corrompu par le péché s'obstine à refuser de croire en la réalité des tourments éternels qui attendent les pécheurs et aucun miracle ne peut les contraindre à y croire.

+ Archevêque AVERKY