Dimanche de Thomas

 

« Thomas, l’un des douze, celui que l’on appelle Didyme, n’était pas avec eux lorsque vint Jésus. Les autres disciples lui dirent : “Nous avons vu le Seigneur”. Mais il leur dit : Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt à la place des clous, et ma main dans Son côté, je ne croirai point ».

Mais quel est le sens profond de son «  je ne croirai point ! » ? Ne pouvait-il vraiment pas croire les autres onze apôtres, ne pouvait-il pas croire ses confrères ? Lui auraient-ils menti ? N’avaient-ils pas tous ensemble suivi l’enseignement du Christ, vécu ensemble tous les miracles qu’Il avait accompli, le Golgotha, Sa mort en croix. Mais le désir des apôtres était maintenant de partager avec lui cette joie qu’ils venaient d’éprouver. Non, ce ne pouvait être du mensonge. Toutefois, Celui qu’ils avaient vu, était-ce réellement le même Christ ? N’était-ce pas un mirage, ou un quelconque autre Christ ? Ne se trompaient-ils pas ?

Et Thomas avait peur de perdre ce qu’il possédait. Mais que possédait-il ? Voici ce qu’il possédait : durant toutes ces années vécues en compagnie du Christ, il s’était pénétré de Son enseignement, de toute Sa façon de vivre et il ne pouvait plus vivre de façon différente. Il souffrait physiquement de ne plus pouvoir vivre auprès du Christ, d’échanger personnellement avec Lui, mais il avait fermement compris que le Christ était venu sur terre pour nous apprendre le plus grand des commandement divin : l’amour pour Dieu et envers notre prochain et Il avait Lui-même accompli cet amour, afin de nous donner les forces d’y parvenir. Au Paradis, le premier homme accomplissait le commandement de Dieu. Pour y parvenir, il puisait les forces en se nourrissant des fruits de l’Arbre de Vie. Mais voici que survint la chute et le péché. Et le Paradis, de même que l’Arbre de Vie, furent perdus et ainsi disparurent les forces que l’homme avait pour mener une vie agréable à Dieu, conforme à Ses enseignements.

Et le Christ est venu nous apporter l’Arbre de Vie Néo-testamentaire : Son Corps et Son Sang. « Vous ferez ceci en souvenir de Moi » – dit-il lors de la Sainte Cène. Et Thomas connaissait l’enseignement du Christ, et il savait où il devait puiser ses forces pour réaliser Ses commandements. Il en vivait. Même en dehors de la présence physique du Christ, il vivait en Christ. Et plus que tout, il craignait de se tromper : et si les disciples avaient vu un autre Christ ? Pas le sien, Celui en Qui il vivait et continuait de vivre. Voilà ce que signifie son « je ne croirais point ! ». Mais le Seigneur était à nouveau apparu à Ses disciples huit jours après Sa Résurrection, alors que Thomas était présent, et Il lui avait permis de mettre la main dans Ses blessures. C’est alors que retentit ce cri enthousiaste de Thomas qui continue à bouleverser notre cœur : « Mon Seigneur et Mon Dieu ! ».

Mais voici à présent les paroles du Christ qui sont adressées à chacun de nous et qui ouvrent une nouvelle époque de la foi qui maintenant durera jusqu’à la fin des temps : « Parce que tu M’a vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru ». Et l’apôtre Jean le Théologien ajoute : « Ceci a été écrit, afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, en qu’en croyant vous ayez la vie en Son nom ». Amen.

 

Archevêque ANDRÉ /Rymarenko/

 

 

2‑я Неделя Пасхи Фомино Воскресенье

 

Фома же, один из двенадцати, называемый Близнец, не был тут с ними, когда приходил Иисус. Другие ученики сказали ему: “мы видели Господа”. Но он сказал им: “если не увижу на руках Его ран от гвоздей, и не вложу перста моего в раны от гвоздей, и не вложу руки моей в ребра Его, не поверю».

Что же значит это его “не поверю!” ? Неужели он мог не поверить другим одиннадцати апостолам, своим собратьям ? Неужели они могли солгать ему ? Ведь всю проповедническую жизнь Христову, все Его чудеса, Голгофу, смерть на кресте они пережили вместе, и вот, теперь этой радостью, которую они все испытали, они хотят поделиться с ним. Нет, это не ложь. Но Тот, Кого они видели, был ли действительно Тот же Христос ? Не было ли это видение или какой-нибудь другой Христосъ ? Не была ли это ошибка ?

А он боялся потерять то, что имел. Что же он имел ? А вот что : за эти годы общения со Христом он впитал в себя Его учение, весь строй Его жизни и уже не мог жить по другому. Ему было больно не общаться больше лично со Христом, но он уже понимал, что Христос пришел на землю, чтобы научить нас главной заповеди Божией : любви к Богу и к ближнему, Самому совершить ее и дать нам силы, чтобы исполнять ее. В Раю первый человек исполнял заповедь Божию. Силы же для исполнения Заповеди Божией он черпал от вкушения плодов Древа Жизни. Но вот совершилось грехопадение. Был потерян Рай, было потеряно Древо Жизни, а вместе с ним и силы к богоугодной жизни.

И Христосъ пришел, чтобы дать нам Новозаветное Древо Жизни : Тело и Кровь Свою. « Сие творите в Мое воспоминание » – сказал Он на Тайной Вечери. И Фома знал заповеди Христовы, он знал где черпать силы для исполнения их. Он жил этим. Он жил, хоть и без человеческого присутствия Христа, но во Христе. И он боялся ошибиться : а вдруг ученикам явился другой Христосъ, не Тот, Которым он жил и продолжал жить. Вот что значит его “не поверю” ! И Господь на восьмой день по Воскресении опять явился ученикам, когда и Фома был в доме, и дал ему прикоснуться к ранам Своим. И тут раздался восторженный возглас Фомы, который и ныне волнует наше сердце : « Господь мой и Бог мой ».

А вот слова Христа, которые уже относятся к нам с вами, открывая новую эпоху веры, которая пребудет уже до скончания мира : « Ты поверил, потому, что увидел Меня. блаженны не видевшие и уверовавшие ». « Сие же написано, добавляет Апостол Иоанн Богослов, дабы вы уверовали, что Иисус есть Христос, Сын Божий, и веруя имели жизнь во Имя Его ». Аминь.

 

Архiепископъ АНДРЕЙ /Рымаренко/

 

 

Dimanche de Marie l’Egyptienne

 

« Cette sorte de démons ne sort que par la prière et par le jeûne ». C’est ce que nous lisions dimanche dernier dans le Saint Évangile. Mais quelle espèce de démons est-ce ? Si vous vous souvenez, il était question d’un enfant qui était possédé et que son père avait amené auprès du Christ. De quelle espèce s’agit-il  ? Ouvrez un journal et vous le comprendrez immédiatement. Voyez combien de personnes, en état de désespoir, se jettent à l’eau pour en finir avec la vie, pensant qu’il n’y a pas de vie éternelle. Combien de cambriolages, de meurtres dus à la passion de l’argent et du pouvoir. C’est précisément decette espèce-là dont il est question. Apparemment, elle ne nous concerne pas. Ah … si seulement il pouvait en être ainsi !

Nous vivons actuellement une période de notre vie qui pourrait être appelée "printemps spirituel". Si le semeur est en retard pour semer, il n’y aura pas de germination et donc pas de pain, et si l’homme est en retard dans son travail sur sa vie intérieure, sur son propre cœur, il restera alors sans nourriture spirituelle. Et si son cœur est habité par une passion quelconque et qu’il en prend conscience, il comprendra alors que Seul Celui qui a créé l’homme pourra l’en débarrasser. Mais pour y parvenir il faut un apprentissage, et cet apprentissage c’est précisément le jeûne et la prière. C’est ce que nous ont appris les lectures de la semaine écoulée. Cette semaine nous avons lu le Grand Canon de Saint André de Crète qui a bouleversé notre cœur, lui a montré toutes ces passions, afin qu’il puisse s’adresser à Dieu en disant : « Pardonne-moi, ô Dieu, guéris-moi, donne-moi Ta lumière éternelle, car il ne me reste peut-être plus que quelques temps à vivre. Peut-être même suis-je en train d’aller vers Toi ». Tous nous allons vers cette éternité et l’Église nous donne ce temps pour nous préparer à voir en nous-mêmes et acquérir les forces nécessaires pour entrer dans la vie éternelle.

Nous pensons souvent que le jeûne, c’est lorsque il y a une bouteille d’huile sur notre table. Certes, se limiter dans sa nourriture, cela fait également partie du jeûne, mais ce n’en est qu’une partie. Le jeûne, c’est lorsque nous ouvrons notre cœur afin d’y voir tout ce qui est superflu pour le balayer et ne conserver que ce qui lui est nécessaire ! Et la prière ? C’est lorsque notre âme sentant le monde divin s’adresse sans cesse au Seigneur : aide-moi, ne me laisse pas entrer en tentation … Fais en sorte que ne se réalise pas en moi l’anéantissement de cette sensation essentielle qu’est la conscience. Aujourd’hui je ressens une grande consolation, parce que mes yeux spirituels contemplent Marie l’Égyptienne, cette pécheresse qui est devenue l’image classique de la femme chrétienne.

C’était une courtisane réputée à Alexandrie, en Égypte. C’était une prostituée, une fille publique. Elle était très belle et ne connaissait pas de limites à la débauche. Et voila qu’elle vit une grande foule monter dans un navire en partance pour Jérusalem et décida de monter également à bord, non pour faire un pèlerinage, mais dans l’espoir d’exercer son activité coupable avec les passagers. Arrivée à Jérusalem, elle suivit la foule et décida, pourquoi pas, d’aller vénérer la Croix de notre Seigneur. Mais lorsque tout le monde entra dans le temple, Marie, malgré tous ses efforts, ne parvenait pas à en franchir le seuil. Elle restait comme figée sur place. Comme si une bourrasque de vent, ou une vague immense, la repoussaient. Rien n’y faisait, elle ne parvenait pas à entrer et elle réalisa qu’une force terrible l’en empêchait. Elle leva les yeux, et son regard se posa sur l’icône de la Mère de Dieu à l’Enfant.

Et sur le champ s’entrouvrit ce voile qui recouvrait sa conscience. Elle avait entendu parler du Christ, savait qu’Il appelait à la chasteté et, d’un coup, sa conscience lui montra toutel’étendue de son péché. Elle tomba alors à genoux devant la Reine Céleste avec ce cri : Pardonne-moi ! Viens à mon aide ! Et là, sans comprendre ce qui lui arrivait, elle fut comme portée par le vent à l’intérieur du temple et se prosterna devant la Croix du Seigneur. Un miracle se produisit alors : elle ressentit une forte soif de pureté et de chasteté. Et lorsqu’elle éprouva intérieurement que ses fautes étaient pardonnées, elle se releva d’un bond, courut vers le Jourdain, le traversa et alla se réfugier dans ce désert. Et elle vécut ainsi durant 47 années dans la sobriété et la vigilance de ses pensées. Elle rongeait la terre dans le but d’extirper toute cette luxure, tous ces désirs charnels, tous ces démons hostiles qui agitaient son corps, puis elle vécut, durant 47 ans, telle un ange,dans la glorification de Dieu.

Voilà pourquoi je dis que ce jour, quil nous est proposé de vivre par l’Église, est une consolation. Il n’est pas de pécheur qui ne puisse être pardonné par le Seigneur. Chacun de nous se retrouvera un jour dans un cercueil et nous disparaîtrons dans la tombe. Mais notre âme partira dans l’éternité. Est-ce que nous réfléchissons, ne serait-ce que de temps à autre, à ce qui l’attend là-bas ? L’Église nous appelle sans cesse à la pénitence et nous ne savons pas comment l’aborder. Prenons l’exemple de Marie qu’une force insurmontable empêchait d’entrer dans le temple. Regardez-vous, examinez votre conscience et vous constaterez la même chose : une force vous empêche de suivre pleinement le Christ. Brisez cette force ! Suivez l’exemple de Marie. Jetez-vous aux pieds de la Mère de Dieu et de notre Seigneur en les suppliant : aidez-moi à être un vrai chrétien, totalement dévoué au Christ, aidez-moi à réaliser Ses commandements. Et alors s’ouvrira devant vous un printemps clair et lumineux. Et lorsque nous serons tout près de la fête de Pâque, nous entendrons le Christ nous dire : « Que la paix soit avec vous » ! Que cette paix soit notre partage. Amen.

 

Saint Métropolite PHILARÈTE

 

 

 

5‑я Неделя Великого Поста - Мария Египетская

 

« Сей род изгоняется постом и молитвою ». Так, если вспомните, в прошлое Воскресенье Евангелие благовествовало нам. Но какой же это род ? Если вспомните, говорилось там о юноше, который был одержим бесами, и его отец привëл юношу ко Христу. Так вот, какой это род : если только раскроете газету, вам сразу сделается понятен “этот род.” Посмотрите, сколько людей, находящихся в состоянии отчаяния, бросаются в воду, для того, чтобы кончить жизнь, думая, что вечной жизни нет. А сколько этих ужасных состояний грабежа, убийства, связанных с этим страшным сребролюбием, властолюбием. Что это такое? Это и есть этот род. Мы, как будто бы непричастны к нему. О… если бы только мы были непричастны !

Сейчас мы совершаем тот период жизни, который мы называем духовной весной. Если земледелец опоздает с посевом, – то не будет всхода и не будет хлеба, а если человек запоздает с приобретением трезвения, внимания к своему внутреннему человеку, к сердцу, – то он останется без питания духовного, в духовном голоде. И если в его сердце есть какая-нибудь страсть, и он осознает это, то он также поймет, что никто не сможет изгнать эту страсть, как только Тот, Кто создал человека. Но для этого нужна подготовка, а она есть пост и молитва. Вот с какими чувствами мы должны были остаться в прошлую неделю. В эту неделю, когда читался Покаянный канон св. Андрея Критского, который разворачивал сердце человека, и раскрывал ему вот эти состояния страсти, чтобы он смог подойти ко Господу и сказать: “Прости меня, Боже, исцели меня, дай мне Твой свет присносущный, дай жизнь, потому что мне может быть только год осталось жизни, а может быть и того нет… Может быть я уже иду вот теперь к Тебе.” Мы все идем туда, в вечность, и Церковь нам дает это время для подготовки, для того, чтобы увидеть себя, приобрести силы, для того, чтобы уйти в вечное бытие.

Мы думаем, что пост это, когда стоит на столе масло постное. Да, конечно, ограничение в пище это тоже есть пост. Но не в этом только заключается пост, это только часть поста. А пост это то, когда человек раскрывает свое сердце так, что он видит все то ненужное и отметает его, и берет только нужное, чтобы сохранить свое сердце. А молитва? Молитва… это то состояние, когда душа, ощущая божественный мир, непрерывно взывает ко Господу: помоги, недопусти… Недопусти, чтобы совершилось во мне убийство самого главного чувства: совести. И вот для меня сегодняшний день является большим утешением. В каком смысле? А вот перед нами, перед нашими духовными очами стоит Мария Египетская. Эта грешница, которая стала классическим ликом, классическим образом христианской женщины.

Она была страшная куртизанка Александрии, Египта. Она была блудница. Она была публичная женщина. Она была красавица. И она не знала предела своего разврата. И вот она случайно увидела, как толпа садилась на корабль. И она, не для того, чтобы ехать в Палестину, а для того, чтобы устраивать свои дела куртизанки среди богомольцев, тоже села на этот корабль. Так и приплыла она в Иерусалим. Она пошла с тою толпой, которая шла поклониться Кресту Господню. От чего бы нет? Вся толпа шла, и она пошла. И вот, когда толпа вошла уже в притвор, то тут, что ни делала уже Мария – она никак не могла войти в храм. Уже почти все вошли, а ее как-будто к месту приковало. Как бы ветром или волною что-то отгоняло ее. Как она ни трепетала, как она ни хотела войти, но она не могла, ее не пускало. Наконец она поняла, что ее не допускала какая-то страшная сила. И тут она взглянула: перед нею стоял лик, икона Богоматери с Младенцем.

И сразу для нее вскрылась эта пелена, закрывавшая ее совесть. Слыхала она о Христе, и слыхала она, что Христос звал к целомудрию. И тут совесть раскрыла ей весь ее грех, и тут упала она перед Царицей Небесной с этим воплем: Прости! Помоги! И тут она сама не увидела и не поняла, что случилось. Она вдруг сразу, будто бы ветром поднята, была внесена в храм и упала перед Крестом Господним. И тут с ней совершилось чудо: у ней появилась жажда чистоты, целомудрия. И когда она почувствовала прощенье, она уже ни на кого не смотря бросилась к Иордану, прошла через Иордан и вот скрылась в этой пустыне. И так сорок семь лет она жила в состоянии трезвения и, как говорила, грызла землю, чтобы уничтожить вот эти похоти, эти плотские стремления, – эти вражьи “рода сего” движения тела. А потом 47 лет она была в славословии Божественной Благодати. Она была как ангел.

И вот, я говорю, что для нас сегодняшний день, который ставит перед нами Св. Церковь, есть утешение. Нет грешника, которого Господь бы не простил. Братья и сестры! Ведь каждый из нас, безусловно, покроется гробовой доской. Ведь каждый из нас скроется в могиле. А душа пойдет в вечность. Что же будет там? Думаем ли мы хоть иногда о том, что там будет? Церковь все зовет и зовет нас к покаянию. Но как начать это? Вот тут и обратите внимание: Мария не могла войти в храм, кто-то не пускал. Просмотрите себя, свою совесть. И у вас то же самое: кто-то не пускает к полной преданности Христу. Прервите это. Но как? А вот так, как Мария. Бросьтесь к Богоматери. Вот об этом я вас и прошу. И ко Господу бросьтесь: Господи помоги, чтобы быть христианином. Привединас кпреданности Господу, к исполнению Его заповедей. И тогда… тогда наступит ясная, яркая весна. И приблизившись к празднику Пасхи, мы услышим Христово слово: мир вам! И этот мир да почиет в нас. Аминь.

 

св. Митрополитъ ФИЛАРЕТЪ

Le Triomphe de l’Orthodoxie

 

Nous connaissons les difficultés que l’Église Orthodoxe a subies dans son histoire, dans les temps anciens, où elle eut à subir d’abord les persécutions, puis vinrent les hérésies. Mais c’était il y a longtemps, nous dira-t-on. Toutefois, regardons autour de nous : dans quelle situation se trouvent aujourd’hui l’Église etl’Orthodoxie véritable ? En effet, les hérésies ont existé dans les temps anciens, mais jamais l’Église n’a connu ce que nous voyons en permanence aujourd’hui : des falsifications spirituelles, des contrefaçons, des tentatives pour remplacer l’Église et l’Orthodoxie Véritables par une fausse église et une fausse orthodoxie.

Vous savez combien se développe aujourd’hui cette contagion que l’on appelle l’œcuménisme et qu’adoptent volontiers tous ceux dont l’échine est souple et la conscience flexible. Pour eux chaque Église, chaque confession religieuse, comporte une part de vérité et il convient d’unirentre elles ces parts de vérité pour obtenir un tout qui serait la nouvelle Église véritable. Cela signifie que notre Église Orthodoxe Russe devrait admettre qu’elle ne possède pas la plénitude de la Vérité, mais seulement une partie et que le reste serait mensonge et erreur. Que penseraient saint Séraphim de Sarov ou saint Jean de Cronstadt s’ils entendaient pareille chose ?

Notre Église possède la Vérité et se tient fermementenelle et ne déviera jamais de cette Vérité. Que nous soyons prêtres ou simples fidèles, nous sommes des gens faibles, chacun de nous commet des péchés, trébuche, mais, nous trouvant dans l’Église, par l’immense grâce de Dieu, nous possédons cette Vérité et jamais nous n’accepterons de dire que nous n’en possédons qu’une partie.

Cette erreur en induit une autre. Une erreur au niveau des principes entraîne immanquablement des erreurs pratiques. Prenez le modernisme qui de nos jours pénètre tous les domaines de la vie religieuse. Ne voyons-nous pas à quel point les célébrations et les rites, ainsi que le contenu même de notre vie religieuse, se vident de sens et se dénaturent au point de devenir méconnaissables ? Regardez les traditions sacrées, qu’elles soient antiques, patristiques, ou nos traditions orthodoxes russes, présentées comme étant dépassées, archaïques et inutiles. Nous savons évidemment que là où est Dieu se trouve la Vérité et que si nous restons fidèles à la Vérité et à la justice, le Seigneur ne nous abandonnera pas.

J’aimerais répondre à une question qui nous est souvent posée : comment se fait-il que dans les cathédrales où célèbrent des évêques, le jour du Triomphe de l’Orthodoxie l’Église orthodoxe maudisse ceux qui sont dans l’erreur, ceux qui se sont écartés de l’Orthodoxie et ont quitté l’Église. Pourquoi les maudit-on ? C’est cruel ! - nous dit-on .

Que chacun sache que l’Église n’a jamais maudit qui que ce soit. Ce terme de malédiction est en effet terrible. Dans les Évangiles nous ne le rencontrons qu’à une seule occasion quand il sera prononcé par Celui qui Seul a le pouvoir de le faire, lorsque lors du Jugement dernier Il dira à ceux qui Lui auront été infidèles : « Retirez-vous de Moi, maudits, allez au feu éternel, qui a été préparé pour le diable et ses anges » /Mat. 25, 41/. Lui Seul peut le dire, quant à nous, nous ne maudissons personne. L’anathème proclamée par l’Église n’est en rien une malédiction ou une invocation à faire descendre le courroux de Dieu sur la tête d’un homme. Ce n’est qu’une excommunication de l’Église d’une personne qui a cessé de lui appartenir.

Nous avons plus d’une fois rappelé ces paroles du Sauveur : « S’il n’écoute pas non plus l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain » /Mat. 18, 17/, c’est-à-dire qu’il cesse d’être un chrétien. Parlant de telles personnes, l’Église dit qu’elles se sont elles-mêmes coupées de l’Église, ont cessé d’écouter sa voix maternelle. Elle le fait non seulement pour en informer les autres, mais pour venir en aide aux excommuniés eux-mêmes, espérant que cet avertissement terrible agira sur eux lorsqu’ils entendront à quel sort les condamne l’Église pour leurs errements et qu’ils finiront par se raviser.

Dans une Lettre aux Galates, l’apôtre Paul écrivait que des faux-docteurs étaient venus après lui en leur annonçant un autre enseignement que le sien dans le but de les égarer. Et il leur disait : « Mais quand nous-mêmes, quand un ange du ciel vous annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit anathème » /Gal. 1, 7-8/. Voilà pourquoi l’Église proclame les anathèmes le jour du Triomphe de l’Orthodoxie.

Mais sachez qu’en même temps que ces anathèmes, des prières émouvantes sont adressées au Seigneur afin qu’Il fasse entendre raison aux égarés. L’Église est forcée de dire d’eux qu’ils sont anathèmes, c’est-à-dire des renégats, et qu’ils sont mis en dehors de la communion de l’Église, mais en même temps elle éprouve de la douleur et prie pour eux, afin que le Seigneur les aide à revenir au sein de l’Église. Amen.

Saint Métropolite PHILARÈTE

 

 

Торжество Православия

 

Мы знаем через какие трудности проходила Православная Церковь на своем пути в древние времена, когда была сначала эпоха гонений, а после нее – эпоха ересей. Но это было, и ушло; и от нас это уже далеко, нам скажут. Но осмотримся вокруг, в каких условиях сейчас находится Церковь и истинное Православие? Ереси в древности всегда были, но не было того, чего так много теперь: духовных подделок, духовной фальши, соблазнов подменить истинную Церковь и истинное Православие лже-церковью или, во всяком случае, лже-православием.

Вы знаете, как теперь разливается повсюду зараза так называемого экуменизма, на платформу которого охотно становятся все, у кого гибкая спина и гибкая совесть. Говорят: «Мы признаем, что каждая церковь, каждое исповедание имеет долю истины, и вот эти доли истины мы хотим соединить вместе, чтобы получилось одно целое – новая истинная церковь». Это значит, что и наша Русская Православная Церковь должна согласиться с тем, что она полнотой истины Христовой не обладает, а только частицей ее, а все остальное – ложь и заблуждение. Что сказали бы преп.Серафим Саровскийили св. прав.Иоанн Кронштадтский,если бы им сказали такую вещь?

Наша Православная Церковь истину имеет и в истине твердо стоит, и никогда от истины не отступит. Мы – люди слабые, и служители Церкви и рядовые чада Ее, каждый из нас погрешает, спотыкается, но истиной мы, находясь в Церкви, обладаем – по великой милости Божией – и никогда не согласимся с тем, что это не вся истина, а только часть ее.

Из этого соблазна вырастает другой ; принципиальная неверность всегда влечет за собой и практическую неверность. Возьмите теперь так называемый модернизм, который в наши дни тоже вклинивается всюду в церковную жизнь. Разве мы не видим, как искажается и опустошается до неузнаваемости само наше богослужение и, вообще, всё содержание нашей церковной жизни? Когда священные традиции, как древние, святоотеческие, так и наши православные российские, называются чем-то отжившими, не нужными. Конечно, знаем мы с вами хорошо, что где правда, там иБогъ,и если мы стараемся хранить верность правде и истине, то Господь нас не забудет и не оставит.

Хотелось бы ответить на вопрос, который часто задают : каким это образом в кафедральных соборах, где служат Архиереи, Православная Церковь в неделю Православияпроклинает тех, кто заблудился, кто отошел от Православия и от Церкви и почему она их проклинает? Это слишком сурово, слишком жестоко, нам говорят !

Да будет известно каждому, что Церковь никогда и никого не проклинает. Слово «проклятие» – страшное слово. И в Евангелии мы знаем одно только указание, когда это страшное слово будет произнесено Тем, Кто один только может его произнести, – когда на Страшном Суде грозный Судия тем, кто был неверен Ему, скажет: «идите от Меня, проклятые, в огонь вечный, уготованный дьяволу и ангелам его» (Мф 25, 41). Он только Один может это сказать, а мы никого не проклинаем. Анафема, возглашаемая Церковью, есть никак не проклятие, не призывание на голову человека кары и гнева Божия, а только отлучение от Церкви, отлучение от нее того, кто фактически перестал в ней уже состоять.

Мы уже приводили слова Спасителя: «Кто Церковь не слушает, тот все равно, что язычник и мытарь» (Мф. 18, 17), т.е. перестал уже быть христианином. О таких Церковь и объявляет, что они себя отсекли от общения с Церковью, перестали слушаться ее материнского голоса. И это – не только для сведения других, чтобы они знали это, но и для пользы самих отлучаемых. Церковь уповает, что хоть это грозное предупреждение подействует на них, слыша, какому суду Церковь их подвергла за их заблуждения, и одумаются.

Когда-то апостол Павел писал к Галатийским христианам о том, что после него закрались лжеучители, которые старались их сбить столку, проповедуя им не то, что он проповедовал. Указывая Галатам на это, апостол Павел говорит: «Если не только мы, но и Ангел с неба будет вам благовествовать не то, что... вы приняли от нас раньше, анафема да будет» (Гал. 1, 8-9). Вот потому-то Церковь и возглашает анафему.

Но помните, что провозглашение анафемы соединяется в Торжестве Православия с умилительными молитвами ко Господу о том, чтобы Господь Сам вразумил заблудившихся. Церковь вынуждена о них сказать, что они – анафема, т.е. отступники – и отлучаются от Церкви, но она скорбит о них и молится за них, чтобы Господь помог им образумиться и вернуться в лоно Матери Церкви. Аминь.

Св. Митрополитъ ФИЛАРЕТЪ

3 ° Dimanche du Carême – Vénération de la Croix

 

Devant nous est exposée la Croix du Christ. Mais sur le Golgotha il y avait encore, nous le savons, deux autres croix : le Christ était au milieu et de chaque côté deux brigands étaient crucifiés. Le Christ sur la Croix accomplissait Son Sacrifice Rédempteur pour le monde entier. Mais qu’est-ce qui avait amené ces deux brigands sur leur croix ? C’était leurs crimes qui les avaient amenés à être crucifiés. Mais pourquoi étaient-ils devenus brigands ? Il fut un temps, pourtant, où eux aussi étaient de petits enfants innocents, peut-être même étaient-ils des camarades de jeux. C’était une période lumineuse de leur jeunesse. Et puis … ils ont éprouvé, comme chacun de nous, la pression de deux forces contraires qui exerçaient leur influence sur eux : une influence bonne et une mauvaise. Et leur volonté était soumise tantôt à l’une et tantôt à l’autre, mais rapidement, le mal étant beaucoup plus séduisant, ils se sont mis à suivre de plus en plus l’influence mauvaise. Dans un premier temps ils éprouvaient des remords de conscience, mais peu à peu leur conscience s’endurcit et cessa de les faire souffrir. Alors, ils prirent entièrement, sans la moindre hésitation, le parti du mal, d’abord concernant leur volonté et leurs sentiments, puis ils vinrent à accomplir ouvertement des crimes qui les amenèrent à la croix et à la mort en croix. Et ils étaient là, en train d’agoniser lentement. Non seulement les heures de leur vie, mais les minutes, étaient comptées. Le Seigneur sur Sa Croix agonisait au milieu d’eux et l’un des brigands L’insultait, alors que l’autre, au contraire s’efforçait de le calmer et de lui faire entendre raison, et il s’adressa au Christ : « Souviens-Toi de moi, Seigneur, lorsque Tu entreras dans Ton Royaume », et Jésus lui répondit : « Je te le dis en vérité : aujourd’hui-même tu seras avec Moi au Paradis ».

Le Christ mourut le premier, puis moururent les deux brigands. La grimace du blasphème s’était figée sur le visage de celui qui invectivait le Christ et seul un rire diabolique ébranlait le ciel au-dessus de sa croix. Ce rire était terrifiant et triomphant à la fois, il signait une victoire définitive de cette force maligne sur l’âme de ce brigand. Alors qu’au-dessus de la croix de celui qui s’était repenti régnait un silence solennel et une sorte de lueur joyeuse. Son âme pure, lumineuse, lavée par les souffrances et le repentir entrait au Paradis. L’assemblée des anges regardait avec joie et stupeur cette toute première âme entrant au Paradis, cette âme du tout premier saint du Nouveau Testament lavée par le Sang du Christ.

Et nous sommes réunis ici devant la Croix de notre Seigneur. Aux yeux du jugement des hommes nous ne sommes ni criminels, ni brigands. Mais notre situation est-elle aussi favorable face au jugement de Dieu ? Non. Tous, autant que nous sommes, nous enfreignons les commandements Divins et donc, nous sommes des criminels. Et si jusqu’à présent nous n’avons pas accompli de crimes manifestes, ce n’est que du fait que la Grâce Divine et et nos Anges gardiens nous en ont préservé, en revanche, si nous avions été livrés à nous-mêmes, – Dieu seul, ainsi que notre conscience, savent ce qu’il pourrait nous arriver, et ce qu’il nous arrivera assurément si Dieu nous abandonne. Scrutons honnêtement notre conscience, interrogeons-la, et elle nous dira certainement qu’aux yeux de Dieu nous ne sommes pas meilleurs que ce brigand, et peut-être même pires. Mais les souffrances que le Bon Larron a enduré sur sa croix l’ont aidé dans son salut. Et nous … qu’est-ce qui pourra nous permettre de racheter nos fautes ? Lui, était un brigand raisonnable, et nous … Nous vivons et imaginons qu’il en sera toujours ainsi et pourtant, nos années, nos mois, nos semaines, et peut-être même nos jours et nos heures sont comptés. Saurons-nous trouver en nous au moment ultime ce repentir que lui a connu ? Et si au dernier moment ce n’est pas le repentir que nous ressentirons, mais un sentiment contraire ? Que le Seigneur nous en préserve ! Faisons en sorte qu’approchant maintenant de cette Croix et nous prosternant devant elle, nous disions avec le Bon Larron : « Souviens-Toi de moi, Seigneur, dans Ton Royaume » ! Pensons que peut-être cette occasion ne se présentera plus à nous. Profitons donc de cet instant que nous donne le Seigneur. Devant Ta Croix, Seigneur, nous nous prosternons et nous glorifions Ta sainte Résurrection.Amen.

 

Archevêque ANDRÉ /Rymarenko/

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3‑я Неделя Великого Поста, Крестопоклонная

 

Перед нами Крестъ. Это Крестъ Христовъ. Но на Голгофе было еще два креста: Христосъ посредине, а по обеим сторонам были распяты два разбойника. Христосъ на Кресте совершал Искупительную Жертву за весь мiръ. А что же привело сораспятых с Ним на эти кресты ? Их преступления, ведь они были разбойниками. Что же их сделало разбойниками? Когда-то ведь и они были невинными детьми и, может быть, даже играли вместе. Это была светлая пора детства. А потом… они ощутили, как и каждый из нас, как бы две противоположных силы, влияющих на них: добрую и злую. И их воле приходилось склоняться то на одну, то на другую сторону. Сначала они колебались, но потом, т. к. зло казалось более соблазнительным, они всё чаще и чаще стали соглашаться со злом. Сначала совесть укоряла их, а потом она огрубела и перестала их мучить. И тогда они уже всецело, без оглядки, стали на сторону зла сначала в области воли и чувства, а затем пошли и на открытые преступления, что и довело их до этих крестов, до казни. И вот оба они умирали. Не только часы, даже минуты их были сочтены. А Господь между ними умирал на Своем Кресте. Один из повешанных злодеев злословил Его. Другой же напротив унимал хулителя и сказал Иисусу: “Помяни меня, Господи, когда приидеши во Царствие Твое!” И сказал ему Иисусъ: “Истинно говорю тебе: ныне же будешь со Мною в раю.”

Христосъ умер первым, а потом и два разбойника. У того, который поносил Господа, так и застыла гримаса хулы на лице, и только хохот Мефистофеля потрясал воздух над его крестом. Хохот этот был страшный и торжествующий. Да, это была окончательная победа злой силы над этой душой. А над крестом покаявшегося разбойника была торжественная тишина и как бы какое-то радостное сияние. А душа его в это время, светлая, чистая, омытая страданьями и покаянием, вступала в Рай. И Ангельские лики с радостью и изумлением смотрели на эту первую душу, входящую в Рай, на эту душу первого святого Нового Завета, омытую кровью Христовой, душу разбойника.

Вот и мы с вами собрались здесь в храме перед Крестом Христовым. В глазах суда человеческого мы не преступники и не разбойники. Но так ли всё у нас благополучно перед Судом Божьим? Нет. Все мы преступали и преступаем заповеди Божьи. А раз так, – значит и мы преступники. Если мы до сих пор не совершали явных преступлений, – это только Благодать Божья, Ангелы хранители не допускали нас, а предоставленные самим себе, – один Богъ да наша совесть знают, чтобы с нами могло быть, да еще и может быть, если Богъ нас оставит. Давайте честно проверим свою совесть, спросим ее, и она вероятно нам ответит, что мы, по Суду Божью, не лучше того благоразумного разбойника, а, может быть, и хуже его. Одни его страдания на кресте сколько могли искупить. А мы… чем мы можем искупить? Он был разбойником благоразумным, а мы… Вот мы так живем и думаем, что будем так жить и жить. А ведь наши годы, месяцы, недели… а, может быть и дни, даже часы сочтены. Да и будет ли у нас в последний момент то покаяние, которое было у него ? А вдруг наступит другое состояние, противное тому. Да сохранит нас Господь! Давайте вот сейчас, подходя и прикладываясь ко Кресту, скажем с благоразумным разбойником : Помяни мя, Господи, во Царствии Твоем ! Ведь, может быть, другой минуты у нас не будет. Воспользуемся же этой минутой, которую дает нам Господь. Кресту Твоему покланяемся, Владыко, и святое Воскресение Твое славим. Аминь.

 

Архiепископъ АНДРЕЙ /Рымаренко/

Dimanche du Pardon

Matthieu VI, 14-21

« Car si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père Céleste vous pardonnera aussi ». Cette pensée est exprimée de façon claire et définitive. La journée d’aujourd’hui est tout spécialement consacrée au pardon et à la réconciliation des uns avec les autres.

Demander pardon n’est pas chose facile. L’on dit souvent : "pardon", "excusez" lorsque par inadvertance on marche sur le pied de quelqu’un ou que, sans le vouloir, on lui a bloqué la route. Ce n’est pas de cela dont on parle ici, mais de cet état d’âme dont il est question dans l’Évangile lorsque une personne dit à une autre : « Je me repens » /Luc 17, 4/. Demander pardon de la sorte, n’est pas chose facile : cela demande un effort et un sacrifice. Il faut arracher de son cœur un sentiment de séparation, de froideur, d’intransigeance et d’irréconciliabilité. Il n’est pas facile de demander pardon, car un petit démon d’amour-propre, d’orgueil et d’ambition loge en nous. Et ce sont précisément ces sentiments-là qu’il est nécessaire de chasser soigneusement et sans relâche hors de soi. Il faut les arracher de notre cœur. Ce n’est pas une formalité, mais un exploit spirituel de repentance et de réconciliation. Ceux qui n’ont pas laissé croître en leur cœur ce terrible serpent qu’est l’orgueil n’éprouvent pas de peine à demander pardon. Les gens qui ont un cœur bon y sont toujours prêts. Il y avait avant une coutume voulant que lorsque le prêtre disait « Les choses saintes aux saints ! » les fidèles s’adressaient les uns aux autres en disant : « Pardonnez-moi, pères et frères, si j’ai péché ce jour en parole ou en acte » et ils s’inclinaient de part et d’autre. Mais pour quelle raison cette coutume est-elle si difficile à accomplir pour une personne instruite et éclairée ? Du fait de son orgueil personnel, du fait que chacun d’eux se trouve sous l’emprise d’influences non orthodoxes, non religieuses, non chrétiennes. Alors que les gens simples qui sont libres de ces influences, n’éprouvent aucune peine à se réconcilier et à demander pardon.

Si nous parvenons à crucifier notre orgueil, alors la grâce viendra en nous et si même par la suite nous venons à nous disputer à nouveau, ce ne sera pas alors avec autant d’intensité et notre âme sera beaucoup moins envahie par la colère et la méchanceté. Demander pardon est un sentiment et un état d’esprit salutaire.

Faites avant tout la paix avec vos proches, avec lesquels il y a toujours plus de motifs de fâcheries. Celui qui aura pris l’habitude de demander pardon, mourra assurément après avoir fait pénitence et s’être réconcilié avec ses proches.

L’orgueil, la rancœur, la froideur, la vanité tout cela ne sont que des mauvaises herbes qu’il convient d’éliminer soigneusement en s’efforçant de les arracher avec la racine, afin qu’elles ne poussent à nouveau et ne viennent étouffer et détruire les bonnes céréales.

Hâtez-vous de demander pardon sans chercher à savoir qui a tort et qui a raison. Si l’on vous demandait de vous auto-flageller, votre hésitation serait compréhensible. Alors que là, la recherche de la paix sera immédiatement suivie d'un sentiment gratifiant de réconciliation.

Que le Seigneur nous juge dignes de mener ce bon combat.

Frères et sœurs pardonnez-moi si j’ai péché en parole ou en action. Amen.

 

Saint Métropolite ANTOINE

 

 

Прощеное Воскресенье

Мф. 6, 14-21

Если вы будете прощать людям согрешения их, то простит и вам Отец ваш Небесный”. Мысль высказана определенно и законченно. Сегодняшний день особо посвящен прощению и примирению друг с другом.

Просить прощения не так легко. Часто говорят : “простите, “извините, когда нечаянно наступают вам на ногу или нечаянно загородили дорогу. Но мы не об этом говорим, а о том настроении, о котором говорится в Евангелии, когда один человек говорит другому : “каюсь” (Лк. 17,4). Так просить прощения – не легко : это труд и жертва. Надо вырвать из сердца дурное чувство отделенности, охлажденности и непримиренности. Просить прощения не легко потому, что упорно сидит в нас бесенок самолюбия, гордости и амбиции. Вот эти чувства и надо тщательно и упорно изгонять. Их надо вырвать из сердца. Это не формальность, а подвиг покаяния и примирения. Люди, не пригревшие в своем сердце страшной змеи гордости, легко просят прощения. Добрые люди всегда готовы к этому и был обычай, когда священник скажет “Святая Святым,” обращаться друг ко другу со словами : “Простите меня, отцы и братья, если согрешил во дни сем словом или делом”, и кланяться на обе стороны. Но почему так трудно исполнить этот обычай образованному человеку ? Из-за его самолюбия, из-за того, что почти каждый из них находится под влиянием не православных, не церковных, не христианских настроений. Простые люди, свободные от последних, легко примиряются и просят прощения.

Когда кто распнет свою гордость, то его посетит благодать и если даже он потом снова поссорится, то не так сильно, а на половину меньше душой его овладеет зло. Просьба о прощении – настроение спасительное.

Особенно миритесь с домашними, для ссоры с которыми было больше причин или поводов. Кто привык просить прощения – умрет после покаяния и примирения.

Самолюбие, ожесточенность, отдаленность, гордость – все это сорная трава, которую надо тщательно выпалывать, стараясь вырвать ее с корнем, иначе она снова прорастет и заглушит и погубит добрые злаки.

Спешите просить прощения, не разбирая кто прав и кто виноват. Если бы от вас просили подвига самобичевания, то понятно если бы вы заколебались. Тут же за делом мира, тотчас последует отрадное чувство примирения.

Да удостоит нас Господь подвизаться в семь подвиге.

Простите мя, отцы и братия, если согрешил словом или делом. Аминь.

св. Митрополитъ АНТОНIЙ