Parabole du SemeurLuc VIII, 5-15

 

Nous avons entendu la parabole du Seigneur sur le semeur. Tout le monde la connaît. Le semeur est sorti semer et sa semence est tombée en divers endroits, mais seulement celle qui est tombée dans de la bonne terre a donné un bon fruit. Certaines sont tombées au bord du chemin et des oiseaux sont arrivés, les ont picorées et tout a disparu. Il en est ainsi de ceux qui sont spirituellement négligents. Ils peuvent entendre une parole de vérité, mais il leur arrive selon ce que dit le proverbe : c’est entré par une oreille, sorti par l’autre et rien n’est resté dans la tête.

Une autre semence est tombée sur une terre caillouteuse couverte d’une fine couche de terre. Et voilà que la semence a germé, mais n’a pas eu le temps de donner un fruit, le soleil a desséché la fine couche de terre qui recouvrait les pierres, et la semence a séché sans porter de fruit. C’est le cas de ceux qui sont inconstants, qui dans un premier temps sont prêts à accepter la parole de vérité, vivre en bons chrétiens, mais à peine se heurtent-ils à des désagréments, des peines, et alors qu’il leur faudrait manifester qu’ils sont de bons chrétiens orthodoxes, ils reculent et abandonnent la vie chrétienne qu’ils menaient et, de même que les autres, ils ne portent pas de fruit.

Une autre semence est tombée dans les mauvaises herbes et les ronces. Elle a germé et aurait pu donner un fruit, mais les mauvaises herbes l’étouffèrent. C’est le cas de ceux qui acceptent la parole de vérité, leur âme tend vers elle, ils commencent à vivre une vie chrétienne, mais la vanité du monde, tous les soucis d’ici-bas et notamment l’appât de la richesse finissent par étouffer ce bon fruit. La vanité des biens terrestres et les péchés ont étouffé le bon fruit.

Mais voici enfin la semence qui tombe dans de la bonne terre, donne une pousse qui se développe et porte un bon fruit. Dans sa vie spirituelle tout homme peut connaître divers niveaux qui toutefois tous peuvent donner un bon fruit. Et ayant dit cela, le Seigneur appela ses disciples à réfléchir à ce qu’ils avaient entendu : «  Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! » . 

La bonne semence est toujours semée. Le Seigneur en personne est le premier Semeur, puis il y eut Ses apôtres, puis leurs successeurs les évêques et les prêtres. Cette bonne semence est semée jusqu’à aujourd’hui. Mais il faut se souvenir ici d’une autre parabole dans laquelle il est dit que le maître a ensemencé son champ d’une bonne semence, mais que son ennemi est venu de nuit semer de l’ivraie parmi le blé, une semence nuisible.

Et c’est précisément aujourd’hui le champ de notre vie : la bonne graine est semée, mais combien de mauvaises graines sont semées aujourd’hui ! Et ces mauvaises graines, telles des ronces, peuvent totalement étouffer les bonnes semences. C’est pourquoi – gardez précieusement la Parole du Seigneur lorsque vous l’entendez ou la lisez, recevez-la pieusement dans votre âme et souvenez-vous qu’il faut non seulement la recevoir, mais la réaliser dans votre vie.

L’Evangile ne doit pas être un livre rangé dans l’armoire ou posé sur la table où il se couvre de poussière, ce doit être le Livre de Vie de tout chrétien. C’est pourquoi seul celui qui écoute et lit la Parole de Dieu est réellement un chrétien authentique. Sachez qu’avant d’achever Sa vie sur terre le Seigneur a dit que cette Parole, elle est dans l’Evangile. Et si un homme n’a jamais ouvert le Livre des Evangiles, la discussion sera très brève avec lui lors du Jugement Dernier. Souvenez-vous en, lisez le Saint Evangile et essayez de diriger votre vie selon l’Evangile. Amen.

 

Saint Métropolite PHILARÈTE

 

Saint et Juste JEAN de Kronstadt

 

Lorsque nous étudions la vie de saint Jean de Kronstadt, nous constatons qu’il a commencé sa vie de prêtre de la même façon que beaucoup d’autres prêtres. Il était né dans une famille pauvre d’un modeste chantre, avait connu la pauvreté, le besoin avant de recevoir la prêtrise. Mais il y a une énigme ; comment, ayant commencé sa vie comme tant d’autres prêtres, est-il devenu ce géant spirituel, comme il y en a peu, non seulement en Russie, mais dans toute l’Église Universelle ?

Il faut encore se souvenir combien son ascèse était ardue. Nos plus grands saints, comme saint Serge ou saint Séraphim et d’autres, se retiraient du bruit et de la vanité de ce monde, alors que tout le labeur pastoral de saint Jean s’est déroulé au milieu des masses humaines.

Mais il a lui-même donné l’explication à cette énigme. Ayant commencé son périple pastoral comme l’un des simples prêtres de la cathédrale de Kronstadt, il a tendu toute son attention et toutes ses forces à ce que nous appelons « l’homme intérieur ». Il dira lui-même par la suite qu’il avait décidé fermement, dès son premier jour de prêtrise, de se surveiller, de se contrôler en permanence. Ainsi, il s’efforçait de réprimer tous les désirs pécheurs, toutes les inclinaisons vers le péché dès qu’elles affleuraient son âme.

Nous voyons là combien il est différent de nous, grands pécheurs. Combien de péchés et de séductions nichent dans notre âme pécheresse !… Combien faibles et impuissants sommes-nous lorsqu’il nous faut vaincre le péché, parce que nous avons tardé à entrer en lutte contre lui, car lorsque le péché a déjà pris possession de notre âme, il est alors plus que difficile de le vaincre et de le chasser de son âme. Quant à saint Jean, dès lors qu’il remarquait en soi une insinuation pécheresse, car cela lui arrivait aussi, il était un homme comme nous, il l’arrêtait immédiatement et entamait une lutte sévère contre notre ennemi, le Séducteur, qui, comprenant qu’il avait affaire à un serviteur de l’Église tout à fait exceptionnel, se mettait à l’assaillir de façon telle que les gens pouvaient le voir. Un des prêtres qui avait souvent célébré avec le père Jean dans sa jeunesse témoignait : « Que de fois ai-je vu comment l’ennemi tentait d’enchaîner le père Jean durant la célébration ; son visage alors s’assombrissait, il s’arrêtait, se tenait immobile et l’on voyait qu’en son for intérieur une lutte terrible se déroulait. Il invoquait alors le Nom du Seigneur et il s’illuminait entièrement, joyeusement et avec entrain, baigné de grâce divine, reprenait la célébration ». Menant un tel combat contre ses inclinations pécheresses, contre l’ennemi de notre salut, le père Jean rapidement se mit à grandir spirituellement.

Et à un certain moment il se transforma en thaumaturge, d’abord de Kronstadt, puis de toute la Russie. Nous savons combien sa célébrité a franchi les frontières de la Russie, parce que de tous les coins de notre monde s’élevaient vers lui des demandes pour qu’il prie, de sa prière puissante et audacieuse, auprès du trône de notre Seigneur de Gloire. Nous avons eu en Russie beaucoup de grands saints qui accomplissaient de très nombreux miracles, mais un tel océan de miracles, dont on ne saurait en calculer le nombre et qui accompagnaient saint Jean dans la seconde moitié de sa vie pastorale, nous n’en avons jamais eu de pareil. Ce n’est pas pour rien que ses enfants spirituels et tous ceux qui le vénéraient, disaient que cela leur rappelait les temps évangéliques. Tout comme les miracles fleurissaient autour du Christ, de même un flot incessant de miracles entourait Son fidèle serviteur.

Voilà quel homme de prière et thaumaturge, le Seigneur a envoyé au peuple russe à la veille des temps difficiles qu’il allait endurer. Le père Jean avertissait, sonnait l’alarme. Dans ses sermons des dernières années il le répétait sans cesse. Il disait : « Peuple russe, préserve ton bon et pieux Tsar. Si tu parviens à le garder, la Russie restera pour de longues années encore puissante et glorieuse pour le plus grand bonheur de ses amis et la crainte de ses ennemis. Et si tu ne le préserves pas, on tuera ton Tsar ainsi que la Russie, et toi tu connaîtras le déshonneur et on ira jusqu’à te priver de ton nom » !

De quelle terrible façon s’est réalisée sa prédiction… Le peuple russe n’a pas voulu écouter ce grand prophète que le Seigneur lui avait envoyé et sur la Russie se sont abattus des maux terribles qui durent jusqu’à présent. Mais nous avons foi en notre grand saint qui intercède pour nous par sa prière. Le saint père Jean n’a jamais refusé sa prière pastorale à qui la demandait lorsqu’il était sur terre. Maintenant qu’il est près du trône terrible du Seigneur de Gloire, qu’il se tient dans Sa Gloire avec les autres grands saints de Dieu, nous savons avec assurance qu’il ne nous oublie pas et qu’il n’oublie pas notre malheureuse Patrie, et qu’il élève là-haut ses prières ardentes. Que par ses saintes prières le Seigneur envoie à notre peuple épuisé par tant de tourments, la libération espérée de tous ses malheurs et du joug des sans-Dieu. Amen

Saint Métropolite PHILARÈTE

Aimez vos ennemis /Luc 6, 31-36/

19° Dimanche après Pentecôte

Depuis la Parabole des Talents /Mt 25, 14-30/ qui est lue le 16° Dimanche après Pentecôte, les lectures successives des Évangiles dominicaux nous montrent combien le talent, cette force qui nous est donnée par le Seigneur pour que nous puissions réaliser Son commandement d’Amour envers Dieu et notre prochain, se réalise dans différentes manifestations chrétiennes de l’âme humaine. Le Dimanche de la Cananéenne, ce talent s’est manifesté par une profonde humilité ; le Dimanche de la Pêche miraculeuse par l’obéissance à la Parole de Dieu et dans une foi inébranlable. Et dans l’Épître /IICor 11, 31-12, 9/ et l’Évangile de ce Dimanche c’est dans la grande sérénité avec laquelle on accueille les chagrins et la douleur, et tout spécialement dans la joie ineffable que l’on éprouve en pratiquant la charité et l’amour envers nos ennemis. Car en effet, dans une compréhension purement humaine ce fait est antinaturel, mais par la force du talent qui nous est donné par le Seigneur il devient possible et même joyeux. Et l’extrait de l’Évangile de Luc que nous avons entendu nous dresse un tableau très net de ce que doit être un chrétien.

Si nous voulons être fils et filles du Dieu Vivant, de Celui que nous appelons Père, si nous voulons authentiquement être Ses enfants, nous devons apprendre de Lui comment accomplir ce qui est sans doute le plus difficile pour l’homme et qui est de ... donner. Donner sans rien attendre en retour, donner de la surabondance de notre cœur et de notre amour.

Le trait caractéristique de tous les saints et de tous les chrétiens authentiques c’est qu’ils sont capables de s’oublier eux-mêmes et de se dire à eux-mêmes : éloigne-toi de mon chemin car tu m’empêches de voir le monde que Dieu a fait, tu me caches Dieu Lui-même ainsi que mon prochain. Nous devons apprendre à nous oublier, non seulement un temps, mais devenir totalement oublieux de nous-mêmes, tournés vers Dieu, le monde et les hommes et être capables de donner tout comme Dieu donne. Donner du simple fait qu’en notre cœur règne l’amour, donner sans se soucier de soi un seul instant, ni quand tu donnes, ni quand tu fais le bien, sans jamais attendre un sourire de remerciement ou quelque don en retour … Si nous n’avons pas encore appris ne serait-ce que dans une certaine mesure à nous comporter ainsi, c’est que nous n’avons pas encore commencé à être chrétiens.

Et en effet, qui parmi nous peut se vanter de ne s’adresser à Dieu que par amour, et non uniquement quand nous avons besoin de quelque chose, ou lorsque nous L’implorons quand avec honte nous prenons conscience de notre vie ? Qui parmi nous peut dire qu’il donne toujours et à chacun, d’un cœur ouvert et dans la joie, dans l’espoir que celui qui reçoit ne se sentira pas diminué de recevoir, n’en sera pas blessé, humilié d’être un pauvre, un indigent qui tôt ou tard sera tenu de rendre ce qu’il a reçu ?

Il faut apprendre à donner de façon telle que celui qui reçoit reçoive dans la joie, qu’il s’agisse d’une bonne parole ou d’une aide matérielle, et qu’ainsi s’ouvre une nouvelle dimension relationnelle, une nouvelle dimension d’amour entre les hommes.

Arrêtons-nous un instant et réalisons que nous n’avons pas encore entamé le chemin qui fera de nous des chrétiens véritables. Cette prise de conscience amènera peut-être certains à changer de vie. Souvenons-nous : Dieu donne sans compter, gratuitement, sans rien attendre en retour. Et se peut-il qu’il ne se trouve en nous suffisamment de gratitude pour que nous ne sachions Lui répondre de ce même amour que celui qu’Il répand sur tous ceux qui Lui sont chers ?

Si nous nous efforçons d’accomplir ce que l’Église par les paroles de l’Evangile nous donne, alors s’ouvrira pour nous cette Lumière divine du Christ qui nous donnera la force de supporter toutes les difficultés de la vie terrestre et de trouver le repos dans la vie éternelle avec le Christ. Amen

 

Любите врагов ваших /Лука 6, 31-36/

19-ая Неделя по Пятидесятнице

 

Начиная с Недели о Талантах /Мф 25, 14-30/, воскресные Евангельские чтения показывают нам, как талант, – эта сила, данная каждому из нас от Господа для исполнения Его заповеди о Любви к Богу и к ближнему, выявляла себя в разных христианских свойствах человеческой души. В Неделю о Хананеянке– в глубоком смирении, в Неделю о Чудесном улове рыбы – в послушании Слову Божию, в непоколебимой вере. А вот в Апостоле /II Кор. 11, 31-12, 9/ и в Евангельском чтении сегодняшнего воскресенья – в великом терпении в скорбях, а особенно в той неизреченной радости, которая сокрыта в милосердии и любви к врагам. Ведь последнее, по человечески, является противоестественным, но силою таланта Господня, – становится возможным, радостным, прекрасным. Сегодняшний отрывок из шестой главы Евангелия от Луки дает нам такую четкую картину, чем должен быть христианин.

Если мы хотим быть сыновьями, дочерьми Бога Живого, Того, Кого мы называем Отцом, если мы хотим быть подлинно Его детьми, мы должны от Него научиться сáмому, может быть, трудному, что есть для человека: давать... Давать, не ожидая ничего в ответ, давать только от полноты сердца и от полноты любви.

Характерная черта всех святых и всех подлинных христиан в том, что они способны оторвать свое внимание от себя самих, сказать себе самим: Отойди с моего пути, ты мне закрываешь мiръ Божий, ты мне закрываешь Бога Самого и ближнего моего... Мы должны научиться не только минутами забывать себя, но быть такими людьми, которые всецело отвращены от себя и обращены к Богу, к мiру, к людям и которые способны давать так, как дает Бог : давать только потому, что в сердце нашем властвует и ликует любовь, давать, не вспоминая о себе ни в минуту, когда даешь, ни потом, когда совершил добро в ожидании ответной улыбки или ответного дара... Если мы не научились хоть в какой-то мере так относиться к жизни, к Богу, к людям, то мы не начали еще быть настоящими христианами.

И действительно: кто из нас может похвастаться, что он обращается к Богу только с любовью, а не лишь тогда, когда ему что-либо нужно или когда Его надо умолить после того, как стало стыдно своей жизни ? Кто из нас может сказать, что он постоянно, каждому, открытым сердцем, радуясь, дает, в надежде, что тот, кто получает, не будет нашим даром унижен, не будет нашим даром ранен, не почувствует, что он – бедняк, который, рано или поздно, должен отдать то, что ему дали.

Надо научиться давать так, чтобы тот, кто получает, ликовал, что через полученный дар – доброе ли слово, материальную ли помощь – открылась новая глубина отношений и новая глубина любви между людьми...

Давайте задумаемся над тем, что мы и не начали ещё становиться истинными христианами... Может быть, кто-нибудь из нас и опомнится ? Вспомним : Бог дает даром. Он дает, не ожидая ничего Себе в ответ. Но неужели в нас не найдется благодарности, чтобы Ему ответить той же любовью, которую Он распространяет на всех, кого любит ?

Если будем исполнять то, что нам дает св. Церковь словами Евангелия, то для нас раскроется тот свет Божественный Христа, который даст нам силы для несения тяжелой жизни земной для того, чтобы упокоиться в вечном бытии со Христом. Аминь

La pêche miraculeuse /Luc 5, 1-11/

 

Il y a deux dimanches, la sainte Église nous proposait la parabole des talents. Le talent, c’est la force qui nous est donnée par le Seigneur pour que nous puissions accomplir le commandement d’amour envers Dieu et envers notre prochain. Dimanche dernier nous avons pu voir l’adaptation de ce talent à la vie. Une mère avait une fille possédée par le démon. Elle se jette aux pieds du Christ et supplie : « Viens à mon aide !» ! Mais le Christ se tait. Alors les apôtres se mettent à interpeller le Seigneur sur cette cananéenne, et le Christ leur répond : « Je n’ai été envoyé que pour les brebis perdues d’Israël /.../ Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux chiens ». La cananéenne s’exclame alors : « Mais les chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leur maître ». Devant pareille humilité, le Seigneur prend pitié d’elle : « O femme, grande est ta foi, qu’il te soit fait selon ton désir ».

Et l’évangile d’aujourd’hui, sur la pêche miraculeuse, nous montre comment ce même talent, appliqué à la vie et se manifestant dans une obéissance inconditionnelle et une confiance absolue à la Parole du Christ, est porteur du fruit de la foi.

Le Seigneur enseigne sur le lac de Génésareth. Il y avait là deux barques et le Christ monte dans l’une d’elles. Il s’adresse à Pierre et dit : « Avance en pleine mer et jette tes filets ». Pierre répond : « Maître, toute la nuit nous avons travaillé sans rien prendre ». Il faut savoir que les apôtres étaient des pêcheurs expérimentés et connaissaient parfaitement les lois de la mer : si de nuit on n’a rien attrapé, il est totalement inutile d’essayer de jour, ce qu’il dit au Christ, tout en ajoutant : « Mais sur Ta parole, je jetterai le filet ». Il le jeta et le miracle se réalisa. Les barques étaient tellement chargées de poissons qu’elles commençaient à couler. Alors Pierre tomba aux pieds du Sauveur et dit : « Éloigne-Toi de moi, Seigneur, parce que je suis un homme pécheur ».

Examinons le processus de la foi. L’apôtre savait qu’il n’était pas possible d’attraper des poissons. Toutefois, il fait sienne la Parole du Christ et cette volonté, qui est celle du Christ, il l’accomplit. Et qu’advient-il ? Un miracle ? Certes, un miracle, mais le plus grand miracle n’est pas dans l’abondance de poissons capturés, mais dans le retournement de l’âme qui s’est opéré en Pierre. Il s’est vu lui-même. Il a vu sa propre nature. « Éloigne-Toi de moi, Seigneur, parce que je suis un homme pécheur ». Voilà quel est le processus du cheminement de la foi : recevoir en son cœur la Parole du Christ, la réaliser, et alors s’ouvre ce qui est l’essentiel à notre salut, à notre vie intérieure.

Des gens disent parfois : je n’ai pas la foi. Mais que signifient ces paroles ? Elles disent simplement que tu n’accomplis pas l’enseignement du Christ. En effet, si tu avais seulement essayé de suivre la Parole du Christ, d’accomplir ne serait-ce qu’un seul de Ses enseignements, alors la réalité de ta vie apparaîtrait à tes yeux. Mais tu refuses de le faire, te contentant de dire : je n’ai pas la foi. Et donc, comment faire ? Tout simplement comme l’apôtre Pierre. En dépit de toute son expérience de pêcheur, il obéit au Christ et jette son filet. Il obéit à la Parole du Christ. Mais où pouvons-nous trouver cette Parole ? Tout simplement dans le livre des Saints Évangiles. Si nous lisions l’Évangile et l’appliquions dans notre vie, alors s’ouvrirait notre vie en Christ. Sa résurrection nous apparaîtrait alors plus réelle que le monde physique même qui nous entoure. Et Il remplirait notre cœur de la joie indicible d’une vie éternelle qui ne connaîtrait pas de fin ...

Prenez seulement l’Évangile entre vos mains et essayez de l’appliquer à votre vie. Prenez tout ce que nous donne la Sainte Église. Alors vous connaîtrez également un miracle, un miracle bien plus grand que cette pêche miraculeuse. S’ouvrira alors pour vous le Christ Lui-même, comme Il s’est ouvert à Pierre. Et vous direz alors en votre cœur : je suis pécheur, Seigneur … Et comme je suis pécheur, je suis malade, il me faut donc un médecin. Mais où le trouver ? Le Seul médecin qui soigne le cœur est le Christ !

Seigneur, Tu vois nos infirmités et les plaies en nos cœurs causées par les péchés qui ne nous permettent pas d’accomplir Ton enseignement, Ta Parole. Guéris-nous et aide-nous à commencer une Nouvelle Vie. Amen !

 

Archevêque ANDRÉ /Rymarenko/

 

 

О чудесном улове рыбы /Лука 5, 1-11/

 

Позапрошлое воскресенье Святая Церковь предлагала нашему вниманию притчу «О талантах.» Талант - это та сила, которая дается нам Господом для исполнения Его заповедей о любви к Богу и ближнему. Прошлое же воскресенье показало нам применение этого таланта к жизни. – У одной матери бесновалась дочь. Мать бросилась ко Христу: «Помоги!» А Христос молчал. Тогда апостолы стали говорить Христу, указывая на нее, на эту Хананеянку. Христос же им ответил: «Ведь я пришел к детям, погибшего дома Израелева. Нехорошо взять хлеб у детей и бросить его псам.» Тогда Хананеянка закричала: «Но и псы едят крохи, которые падают со стола господ своих.» Тут в ее сознании получилось полное смирение, и в ответ на это глубочайшее смирение Господь сжалился над нею : «О, жено, велика вера твоя! Да будет тебе по желанию твоему.»

А вот сегодняшнее Евангелие о чудесном улове рыбы показывает нам, как тот же талант, по выражению Евангельскому, «употребленный в дело,» то есть, примененный к жизни, проявляется в безусловном послушании и доверии к Слову Господа и дает плод веры. Что же такое вера? В чем заключается её процесс ? Ответ на это и дает нам сегодняшнее Евангелие.

Христос проповедует на озере Генисаретском. Две лодки стояли у берега. Христос проповедовал на одной из них. Тут Он обращается к Апостолу Петру и говорит: «Отплыви на глубину и закинь сети». Петр отвечает: «Учитель, мы целую ночь трудились и ничего не поймали». А ведь апостолы были опытные рыболовы, знали законы моря: – уж если в ночь рыба не поймалась, то днем ни за что улова не будет. И Петр говорит это Христу. Но, добавляет: «По Слову Твоему закинем сети». И закинули. И чудо совершилось. Лодки настолько были переполнены рыбой, что начинали тонуть. Тогда Апостол Петр падает к ногам Спасителя и говорит: «Отойди от меня, Господи, яко грешен есмь».

Вот процесс веры. Апостол знал, что рыба не могла пойматься. Но он принимает Слово Христа в себя, в свою волю, и эту волю, уже Христову, исполняет. И получается… что? Чудо? Да, чудо. Но не в обилии улова главное чудо, хотя и улов это – чудо. А главное чудо – в том перевороте души, которое совершилось у Петра. Он увидел себя, он увидел свою сущность. «Отойди от меня, Господи, я – грешник» ! Вот в чем процесс веры: принять в свое сердце Слово Христа, исполнить его… и тогда откроется то, что самое важное для нашего спасения, для нашей внутренней жизни.

Люди говорят: я не верю. Что значат эти слова? Они означают, что ты не исполняешь учение Христово. Потому что, если бы ты только попробовал исполнить Слово Христа, хоть одну заповедь Христову, то и для тебя открылась бы сущность жизни твоей. Но ты не хочешь этого сделать и потому говоришь: «веры нет у меня.» А как же попробовать? А вот так как Апостол Петр. Наперекор всему своему опыту рыбака, он послушался Христа и закинул сети. Послушался Слова Христа. А где же для нас это Слово? Да в Евангелии, - вот где. Если мы будем знать Евангелие и применять его к жизни, тогда раскроется нам наша жизнь во Христе. И воскресение Его для нас станет более реальным, чем окружающий нас физический мiръ. И неизглаголанной радостью вечного бытия наполнит Он сердце наше, и ей не будет конца…

Возьмите только Евангелие в руки, попробуйте только применять его к вашей жизни… возьмите все, что дает нам Святая Церковь. Тогда и для вас совершится чудо, большее чудо, чем чудесный улов. Для вас раскроется Сам Христос, как Он раскрылся Петру. Тогда и вы скажете глубоко в своем сердце: «Грешен, Господи» ! А раз грешен, значит, болен, и нужен врач. А если врач, - то кто же «врач сердца»? Один Христосъ !

Господи, Ты видишь немощи и греховные язвы нашего сердца, мешающие нам исполнить Твое учение, Твое Слово. Исцели нас и помоги нам начать Новую Жизнь. Аминь !

Архiепископъ АНДРЕЙ /Рымаренко/

Le plus grand commandement /Mat. 22, 35-46/

 

« Et l'un d'eux, docteur de la loi, lui fit cette question, pour l'éprouver: Maître, quel est le plus grand commandement de la loi? »

Si vous avez été attentifs comment la Sainte Église, nous ouvrant le mystère de notre salut, nous indique progressivement à travers les lectures évangéliques la voie à suivre pour qui veut sauver son âme, vous aurez alors remarqué que depuis la fête de Pâque jusqu’à ce jour, plusieurs cycles nous ont été proposés. L’un d’eux nous montrait que le Seigneur est Celui qui nous sauve du péché et qu’Il est tout puissant. Puis on nous montra quelle devait être la disposition de notre âme pour que nous puissions recevoir et utiliser cette force transmise par le Seigneur. Ces lectures de l’Evangile nous ouvraient aux sentiments d’humilité et d’obéissance envers le Seigneur. Puis nous en sommes arrivés au fait que tout ce que nous donne le Seigneur, ne peut se réaliser qu’à l’intérieur des limites de l’Église. Tout comme la barque dans laquelle se trouvaient les apôtres les protégeait et les gardait. Cette barque était ce que sont les lois qui régissent la vie de l’Église et protègent de toutes les turbulences extérieures ceux qui sont dans la barque. Mais cela ne peut se réaliser que si nous obéissons au Seigneur. Et cette obéissance est inséparable des émotions et épreuves que nous atteignent, tout comme les apôtres les ont connues, lorsqu’ils ont traversé les tempêtes et les frayeurs. En revanche, si nous essayons de ravir cette force divine, alors nous abandonnons l’esprit d’obéissance pour celui d’une audacieuse arrogance.

Ailleurs, lorsque nous lisons dans les évangiles comment le Seigneur a mystérieusement nourri cinq mille personnes avec seulement cinq pains, Il nous parle déjà de l’Église. « Donnez-leur à manger ! », dit-il aux apôtres, repoussant ainsi leur tentative de laisser partir ces gens trouver de la nourriture dans les villages voisins. Ne faut-il pas y voir le fait qu’Il confie aux apôtres et à leurs successeurs le soin de nourrir les hommes de la nourriture authentique, Son Corps et Son Sang dans la sacrement de la Divine Eucharistie ?

Les lectures dominicales des évangiles nous confortaient toujours plus dans le fait que la vie chrétienne ne peut exister qu’au sein de l’Église, selon des lois et règles ecclésiales précises, dans la Divine Eucharistie qui est l’Arbre de Vie du Nouveau Testament. Nous amenant à cette compréhension, l’Église nous montre, nous explique ce que sont la vie et le monde qui nous entourent.

Et aujourd’hui la Sainte Église nous dit que nous devons accomplir les commandements. Lorsqu’Il créa l’homme, le Seigneur lui fit le commandement d’aimer Dieu et son prochain. Et ce commandement, nous devons l’accomplir. Lorsque le Seigneur S’est incarné et est venu sur terre, c’était pour sauver l’homme. Mais de quelle façon ? En accomplissant le commandement d’amour à l’égard de Dieu et du prochain en nous donnant la force pour le réaliser. Et lorsque nous réalisons ce commandement, nous obtenons la béatitude.

Durant toute les années où Il a enseigné sur cette terre, le Christ a été tenté par Satan. Au tout début, dans le désert : tenté par le pain, par le miracle, par le royaume. Ayant repoussé toutes ces tentations, le Christ a accompli ainsi le commandement d’amour pour Dieu. Par la suite, l’ennemi ne tentait plus le Christ directement, mais à travers les cœurs des hommes, dans l’espoir de faire naître en Lui la haine du prochain. Toutefois, jamais le Christ ne s’est emporté contre l’homme, mais toujours contre la force maligne, disant : « Eloigne-toi de Moi, Satan ». Ainsi, le Seigneur a Lui-même accompli ce commandement parmi les plus importants et Il nous a donné la force de l’accomplir également grâce à Ses Sacrements. Et nous devons donc le réaliser !

« Quel est le plus grand des commandements ? », avait demandé un docteur de la Loi. Et le Seigneur lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C'est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes ».

 

Archevêque ANDRÉ /Rymarenko/

 

 

Наибольшая Заповедь   /Mф. 22, 35-46/

 

«И один из законников, искушая Христа, спросил, говоря: «Учитель, какая наибольшая заповедь в законе

Если вы были внимательны к тому, как Святая Церковь, раскрывая нам тайну нашего спасения, постепенно по Евангельским чтениям воскресным указывает нам путь воскресения души человеческой, то вы заметили и то, что начиная от Пасхи до сегодняшнего дня было несколько циклов. Один из этих циклов убеждал нас в том, что Господь есть наш Спаситель, и Спаситель от греха, и что Он всесилен. И дальше показывались нам те состояния, которые должны быть у нас в душе, чтобы воспринять эту силу, которую преподает нам Господь. И эти Евангельские чтения раскрывали нам чувства смирения и преданности Господу. А потом эти циклы подошли к такому, что все это, что дает нам Господь, может совершиться, но только в пределах Церкви. Как ладья, в которой плыли апостолы, сохраняла апостолов. А ладья эта была как законы, в которых жила и живет Церковь, которые защищают тех, кто находится в ладье от всех тех волнений, которые происходят вне ладьи. Но это возможно только, если с нашей стороны будет послушание ко Господу. А такое послушание связано с известными переживаниями, так как и Апостолы переживали: и бурю, и страх. Но если мы воздерзаем на Божественную Силу, мы тогда теряем послушание, а получаем вместо послушания дерзновение.

И дальше, в Евангелии о насыщении пяти тысяч пятью хлебами, тоже, таинственным образом, Господь как бы говорит о Церкви. «Вы дайте им есть!» говорит Он Апостолам, отклоняя их попытку отпустить людей в соседние селения для покупки пищи. Не означает ли это и то, что Он поручает им, Апостолам и их преемникам питать людей истинною пищею, Его Телом и Кровью в Таинстве Божественной Евхаристии?

Воскресные Евангельские чтения все больше и больше убеждали нас, что христианская жизнь может быть только в Церкви, при определенных законах Церковных, при Божественной Евхаристии, которая есть Древо Жизни Нового Завета. Вот приведя нас к этому пониманию, Церковь начинает показывать нам, разъяснят, нам, чем является наша, окружающая нас жизнь.

И вот в сегодняшний день Святая Церковь показывает: мы и исполнять заповеди должны. При сотворении человека Господь дал ему заповеди: любви к Богу и ближнему. И эти заповеди мы должны исполнить. И Господь, пришедший на землю, пришел для того, чтобы спасти человека, но как? Исполнить заповедь любви к Богу и ближнему и дать силы исполнить эту заповедь. А мы, исполняя эту заповедь, получаем Блаженство.

В течение всей Своей Евангельской жизни Христос был искушаем сатаной. В начале – в пустыне: искушение было хлебом, чудом и царством. Отвергнув все эти искушения, Христос исполнил заповедь о любви к Богу. А затем враг уже не подходил явно ко Христу, а только через сердца человеческие, желая возбудить во Христе ненависть к ближнему. Но никогда Христос не прогневался на человека, а только на силу вражью, говоря: «Отойди от Меня, Сатана!» Так Господь Сам исполнил эту величайшую заповедь, и в Своих Таинствах дает и нам силы исполнить ее. Так будем же исполнять!

«Какая наибольшая заповедь?» – Спросил законник. И Господь отвечал: «Возлюби Господа Бога твоего всем сердцем, всею душою, и всем разумением твоим: сия есть первая и наибольшая заповедь: вторая же подобная ей: возлюби ближнего твоего, как самого себя: на сих двух заповедях утверждается весь закон и пророки.»

Архиепископ АНДРЕЙ / Рымаренко/

Guérison de la fille de la Cananéenne  /Mt 15, 21-28/

L’Évangile nous relate aujourd’hui comment notre Seigneur Jésus-Christ a guéri la fille malade, possédée, d’une femme cananéenne. Lorsque le Seigneur s’est rendu au nord de la Palestine cette nouvelle s’est immédiatement répandue de toute part. Une femme qui n’était pas juive, mais cananéenne, païenne donc, et qui avait une fille gravement malade a également entendu cette nouvelle. Toute mère sait à quel point il est douloureux de voir son enfant souffrir.La mère ne souffre pas moins que son enfant, mais ses souffrances sont morales. Mais voila que son cœur endolori apprend que non loin d’ici se trouve Celui dont on parle tant, ce merveilleux Thaumaturge. Elle se précipite à Ses pieds et Lui demande de guérir sa fille. Et là, les apôtres sont manifestement surpris, car jamais notre Seigneur n’a refusé d’aider quiconque qui le Lui demandait, mais là Il se taisait, ne disait mot. Les prières de la mère se poursuivant, les apôtres à leur tour demandent au Seigneur d’intervenir et ils L’entendent leur répondre d’une voix sèche et froide : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël »/Mat. 15, 24/. Mais la cananéenne n’est pas de cette maison, et elle se jette à nouveau vers Lui en Le suppliant : « Seigneur, viens à mon aide ». Elle entendit alors une réponse qui effraya les apôtres car jamais ils n’avaient entendu parler ainsi le Seigneur. Non seulement Il refuse de l’entendre, mais de quelle manière ! : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants pour le jeter aux chiens ». Comprenez bien combien ce fut difficile pour le Sauveur de répondre ainsi. Sa charité et Son amour infinis L’ont toujours porté à venir en aide et il Lui a assurément fallu déployer de très grands efforts pour se retenir et pouvoir ainsi mener à terme ce qui Lui semblait essentiel de faire. Et voilà qu’en réponse à Son refus brutal Il entend ces paroles admirables : «Oui, Seigneur, mais les chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres». Face à cette réponse si inattendue, le Seigneur ne peut refuser plus longtemps de l’entendre et Il s’exclame à haute voix : « O femme, grande est ta foi ! Qu’il soit fait selon ton désir ».

Quel étonnant exemple d’une foi admirable ! Et souvenons-nous que c’était une païenne !… Comme cela nous rappelle un autre exemple de foi admirable chez un païen, le centurion de Capharnaüm, qui demandait au Seigneur de guérir son serviteur malade. Le Seigneur avait proposé de venir chez lui, mais le centurion répondit : « Seigneur, je ne suis pas digne que Tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri » Mat. 8, 8/ . Le Seigneur fut étonné de voir une telle foi et dit à ceux qui L’entouraient : « En vérité Je vous le dis, en Israël même Je n’ai trouvé une si grande foi », en Israël, c’est-à-dire là où l’on pourrait s’attendre à la trouver, Je n’ai pas vu une foi semblable à celle de ce païen. Et le Seigneur lui dit tout comme à cette femme : « Va, et qu’il te soit fait selon ta foi ». Et le serviteur fut guérisur l’instant.

Nous avons devant nous ces exemples étonnants d’une foi humble, mais forte. Comme cela est éloigné de notre peu de foi ! Parfois l’homme semble s’adresser d’abord avec foi au Seigneur, mais lorsque Celui-ci, dans Sa grande sagesse, n’accomplit pas immédiatement ce qui est demandé, alors il sombre dans la tristesse et dit – Dieu ne m’entend pas. Ce n’est pas que fit la cananéenne. On aurait pu croire que le Seigneur refusait de l’écouter, or Il entendait tout, et ce n’est que lorsqu’Il montra à tous quel trésor d’humilitéétait tapi dans l’âme et le cœur de cette femme, qu’Il accorda enfin ce qu’elle demandait.

De tels exemples de foi nous sont utiles à tous. Malgré notre peu de foi, lorsque nous demandons une chose au Seigneur, faisons-le en balayant tous les doutes et demandons sans relâche. Ne perdons pas courage si notre prière ne se réalise pas, car il est possible que le Seigneur nous éprouve, comme Il le fait souvent. Peut-être que dans Sa grande sagesse, Il voit que ce que nous demandons n’est tout simplement pas bon pour nous. Un père ou une mère donneront-ils à leur enfant ce qu’ils savent être un péché ? Évidemment, non ! Le Seigneur veut peut-être pour nous quelque chose de meilleur comme Il a l’habitude de le faire : donner plus que ce qui Lui est demandé. Souvenez-vous de Zachée qui voulait seulement voir le Seigneur et qui a obtenu infiniment plus. Le larron sur la Croix demandait au Seigneur qu’Il se souvienne de lui dans Son Royaume, et en réponse à sa prière il a entendu: «En vérité Je te le dis, aujourd’hui tu seras avec Moi dans le Paradis».

Ainsi que le disait notre grand thaumaturge Jean de Kronstadt : « Prie avec une foi ferme, ne laisse aucun doute entrer en toi, mais en même temps remets-t’en complètement à la volonté du Seigneur : si ce que tu demandes est bon pour toi, le Seigneur te l’accordera sur ta foi ». Si c’est bon, ne désespère pas, mais s’Il ne te l’accorde pas, c’est qu’Il pense autrement. Le Seigneur dit  : «Car vos pensées ne sont pas mes pensées,
et vos voies ne sont pas les voies que j’ai prescrites ; autant le ciel est élevé au-dessus de la terr
e, autant les voies que je vous ai prescrites sont élevées au-dessus de vos voies »/Isaïe 55, 8-9/. Remettons-nous en à la volonté du Seigneur, demandons avec foi et il nous sera donné selon notre foi ! Amen

 

Saint Métropolite PHILARÈTE

 

 

Исцеление Хананеянки /Мф 15, 21-28/

 

Святое Евангелие сегодня поведало нам, как Господь Иисус Христос исцелил у одной женщины-хананеянки ее больную бесноватую дочь. Когда Спаситель удалился в северные края Палестины молва о Нем летела повсюду. Услышала о Нем и женщина – не иудеянка, а хананеянка, язычница, у которой дочь была больна тяжким недугом беснования. Всякая мать знает, как невыносимо тяжко видеть, как страдает дитя. Когда дитя больно, то мать страдает не меньше его, только морально. Изболевшее ее сердце вдруг слышит, что поблизости Тот дивный чудотворец, о Котором так много говорят люди. Устремилась она к Нему и просит, чтобы Он исцелил ее дочь. Апостолы, вероятно, удивились, потому что Господь Иисус Христос никогда никому не отказывал, а тут Он просто ни слова ей не отвечал. Ее мольбы продолжаются и сами апостолы стали просить за нее, а Он им отвечает холодным сухим ответом: «Я послан только к овцам погибшим дома Израилева», а она не от дома Израилева. Мать снова бросается к Нему и умоляет: «Господи, помоги мне!». Тут она услышала ответ, которого апостолы, наверно, испугались, потому что таких ответов они от Своего Учителя никогда не слыхали. Он отказывает ей снова и, как отказывает! – «нехорошо отнять хлеб от детей и бросить псам»! Имейте в виду, для Господа Спасителя это был немалый подвиг! Его бесконечное милосердие и Его любовь всегда стремились на помощь и тут, вероятно, Ему стоило больших усилий удержаться, чтобы довести до конца то, что Он считал полезным. И вот, Он отвечает резким отказом, и слышит изумительный ответ: «Да, Господи! Но ведь и псы едят крупинки, крошки, которые достаются им от стола их господ». При этом необыкновенном ответе Господь уже отказываться больше не мог и Он воскликнул вслух всех стоящих: «О, женщина! велика вера твоя; да будет тебе, как ты хочешь» !

Удивительный пример изумительной веры! Будем помнить, что это была язычница!.. Как это нам с вами напоминает другой случай, когда изумительную веру проявил язычник, а не иудей, – капернаумский сотник, который просил Господа исцелить его больного слугу. Господь ему предложил, что Он придет и исцелит, а сотник говорит: «Господи, я не достоин такой милости – слово скажи, и мой слуга исцелеет!». Господь удивился этой вере, повернулся к народу и сказал: «аминь, глаголю... ни во Израиле толикой веры обретох», т.е. в Израиле, там, где казалось нужно было ее ожидать, Я не нашел такой веры, как у этого язычника. И также, как этой женщине, ему Господь сказал: «иди, и, как ты веровал, будет тебе» ! И исцелел слуга его в тот же час.

Вот, пред нами эти поразительные примеры смиренной, крепкой, веры. Как это не похоже на наше маловерие! Человек как будто бы иногда с верою начинает Господа просить, но когда Господь не исполняет сразу по Своим премудрым решениям, человек уже впадает в унынье, говорит: «Бог не слышит меня». Не сказала этого хананеянка. Как будто было такое впечатление, что Он слушать не хочет ее, а оказалось, что Он все слышал и, когда показал всем какое сокровище смиренной веры таилось в душе и сердце этой женщины, тогда Он даровал ей то, о чем она просила.

Эти примеры веры нужны нам всем. В нашем маловерии, если просишь у Бога, проси не сомневаясь и проси неотступно. Не падай духом, если не исполняется твоя молитва, быть может Господь тебя испытывает, как испытывал многих. Может просто неполезно тебе, по Его премудрому разуму, то, чего ты просишь. Разве любящие отец или мать дадут своему сыну или дочери то, в чем они видят грех? – Нет, конечно! Может быть, Господь тебе готовит нечто лучшее, чем ты у Него просишь, потому что есть у Него такая привычка – давать больше, чем у Него просят. Вспомните, как Закхей хотел только Его увидеть, а получил бесконечно больше. Разбойник на кресте молился о том, чтобы Господь только не забыл его, когда придет во Царствие Свое, а услышал царственный ответ: «аминь глаголю тебе, ныне со Мною будеши в раю".

Как и говорил великий чудотворец св.Иоанн Кронштадтский: «Молись с твердой верою, не допуская сомненья, но в то же самое время, целиком положись на волю Господню: нужно тебе то, что ты просишь, полезно оно тебе – Господь даст, по вере твоей». Если нужно, то не унывай, если не дает, – значит Он помыслил иное. Господь говорит: «Мои пути – не ваши пути, и Мои мысли – не ваши мысли, но как небо отстоит от земли, так Мои пути отстоят от ваших путей и мысли Мои от мыслей ваших» ! (Ис. 55, 8-9). Предайся в волю Господню и тогда с верою проси и будет тебе по вере твоей. Аминь

св. Митрополитъ ФИЛАРЕТЪ