Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit !

 

Christ est Ressuscité !

 

Lorsque l’on parle de la Résurrection du Christ, beaucoup la comprennent comme un événement terrestre. Il y avait un homme qui vivait, puis il est mort, puis il est monté au ciel. Et ils ne la comprennent que dans une dimension terrestre, mais si nous ne voyons que cela dans la Résurrection du Christ, alors elle n’a pour nous aucun sens. Lorsque le Seigneur est venu, Il a dit : « Repentez-vous, car le Royaume des Cieux est proche »,et la Résurrection du Christ est précisément cet avènement du Royaume des Cieux. Les portes du Royaume Céleste sont dorénavant ouvertes.

De même que le Seigneur a détruit les portes de l’enfer, Il a pareillement enlevé le séraphim qui se tenait à l’entrée du Royaume Céleste, du Paradis, agitant une épée flamboyante /Gen. 3, 24/. Ce séraphim qui gardait l’entrée du Paradis n’est plus là. L’entrée du Royaume des Cieux est ouverte. La Résurrection du Christ est cette venue même du Royaume Céleste, ainsi que le Christ l’a montré à Ses disciples sur le mont Thabor lors de Sa Transfiguration. Et le fait que le Christ est Ressuscité et qu’Il Se soit montré à Ses disciples, ce n’était pas seulement l’apparition du Christ Ressuscité, mais l’apparition du Royaume des Cieux.

Et lorsque nous abordons ce phénomène non dans une dimension purement terrestre, mais lorsque nous croyons qu’un autre monde existe, un monde supérieur et inaccessible à nous – ce monde est en réalité le Royaume des Cieux dont le Seigneur nous a ouvert la porte, afin que nous puissions y pénétrer. Dire que le Christ est Ressuscité revient à dire que les portes du Royaume des Cieux se sont ouvertes à nous.

Ainsi donc, chers frères et sœurs, lorsque les Femmes Myrophores se tenaient dans le tombeau vide, elles se tenaient sur le seuil de ce nouveau Monde Éternel, c’est pourquoi il est dit dans les Écritures Saintes qu’elles furent saisies d’épouvante. Et elles s’enfuirent effrayées du fait qu’elles se trouvaient au bord d’un abîme, au bord de l’éternité, et toute personne qui s’est rendue à Jérusalem, qui a pénétré dans le tombeau du Christ a pu le ressentir et est à même de comprendre mes paroles que là-bas deux mondes se frôlent, le monde terrestre et le Monde Céleste. Et c’est donc ce Monde Éternel qui s’est ouvert pour nous grâce à la Résurrection du Christ. Dieu veuille que chacun de nous puisse franchir le seuil de ce Royaume, afin d’être pour l’Éternité avec le Christ dans Son Royaume Éternel.

Que le Seigneur vous garde tous !

Métropolite AGAFANGEL

Dimanche des Femmes Myrophores – 2020

(d’après enregistrement magnétophone)

 

Во имя Отца, и Сына, и Святаго Духа !

 

Христосъ Воскресе !

 

Когда говорят о Воскресении Христовом, то многие воспринимают это как некое земное событие. Жил человек, потом он умер, потом воскресъ и вознесся на небо. Всё это воспринимают только в земном измерении, а если так понимать Воскресение Христово, то оно абсолютно для нас не имеет никакого значения. Когда Господь пришёл к нам, Он сказал : «Покайтесь, приблизилось Царство Небесное», так вот, Воскресение Христово и есть наступление Небеснаго Царства. Открылись врата Небеснаго Царства.

Так же как Господь сокрушил врата ада, точно так же убрал Он серафима, который стоял у входа Небесного Царства, у входа в Рай, с обращающимся огненным мечом. Уже нет больше этого серафима, который сторожил вход в Рай. Вход в Небесное Царство открыто. Воскресение Христово и есть пришествие Небеснаго Царства. Воскресший Христосъ и есть это Небесное Царство, как Он это показал Своим ученикам на горе Фаворской в Своём Преображении. И то, что Воскресъ Христосъ и явился Своим ученикам это было не просто явление Воскресшаго Христа, это было явление Царства Небеснаго.

Когда мы с этим сталкиваемся не только в таком плоском измерении, а верим, что существует мiръ иной, высший мiръ нам недоступный – этот мiръ именуется Небесным Царством и Господь открыл нам дверь в Него. Говорить, что Христосъ Воскресъ это то же самое, что говорить открылись врата Царства Небеснаго. Это имеет одно и то же значение.

Так что, дорогие братья и сестры, когда Жены Мироносицы стояли в этом пустом гробе, они стояли на пороге этого нового Вечнаго Мiра, поэтому и сказано в Священном Писании, что страх и ужас их объял. Они бежали оттуда от ужаса, от того, что они стояли на краю бездны, вечности, и всякий, кто был во Иерусалиме, во гробе Господнем, может это почувствовать и поймёт мои слова, что там, как бы, прикасаются два мiра – земной и Небесный. Так вот, открылся нам Воскресениемъ Христовымъ этот Вечный Мiръ и дай Богъ нам всем переступить порог этого Царства и быть в вечности со Христомъ в Его Вечномъ Царстве.

Храни Вас всех Господь !

Митрополитъ АГАФАНГЕЛЪ

Неделя Женъ Мvроносицъ – 2020

(по магнитофонной записи)

La Rédaction : Nous vous proposons un sermon de Mgr CLÉMENT, Evêque de l’Église des V.C.O. de Grèce, transmis par Mgr AMBROISE. Cette réflexion sur l’enseignement pouvant être tiré de la Vie de Sainte Marie l’Egyptienne, et son application à la situation que nous subissons actuellement, a été traduite du grec en anglais et de l’anglais en français. Nous remercions Matouchka Catherine Doucet de nous avoir transmis ce texte plein d’enseignements.

Ceux qui désirent approfondir leur connaissance de l’exploit spirituel de cette sainte, nous rappelons sa Vie transcrite par saint Sophrone patriarche de Jérusalem, qui vous avait été en son temps indiquée :

https://www.pagesorthodoxes.net/saints/marie-egyptienne.htm

 

 

Un enseignement adapté à notre

temps: la vie de Sainte Marie l’Égyptienne

 

Cette année, nous traversons le temps du Grand Carême dans des circonstances extraordinaires dues à l’épidémie du coronavirus. Si la fête de Sainte Marie l’Égyptienne nous apporte toujours des enseignements, elle nous donne cette année en particulier le courage et la force de tirer profit de la situation actuelle. Ainsi pourrons-nous sortir du carême non seulement sans atteinte à notre santé mentale, mais encore avec une abondance de bénéfices spirituels.

Les Saints Apôtres Paul et Jacques, Frère du Seigneur, nous guident dans cette direction : « ... et nous nous glorifions encore dans nos afflictions sachant que l’affliction produit la patience ; et la patience, l’expérience ; et l’expérience, l’espérance ; et cette espérance n’est pas vaine » (Romains 5:3-4), et « Heureux est celui qui souffre patiemment les afflictions, parce qu’après avoir été éprouvé il recevra la couronne de vie que Dieu a promise à ceux qui l’aiment. » (St. Jacques 1:12).

Examinons maintenant comment la fête du jour nous apprend à utiliser les difficultés présentes au profit de notre vie spirituelle.

Dimanche de Marie l’Egyptienne

 

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit !

Aujourd’hui, chers frères et sœurs, la Sainte Église commémore Marie l’Egyptienne et en sa mémoire nous avons lu aujourd’hui l’Evangile où le Seigneur, avant de prendre le chemin de Sa Passion volontaire, est entré dans la maison d’un pharisien, sans doute un de Ses disciples, et dans cette maison il y avait une pécheresse qui Lui lava les pieds de ses larmes, puis les essuya de ses cheveux et le pharisien pensait en lui-même – comment se fait-il, si le Seigneur est un prophète, qu’Il ne sache pas qui s’est approchée de Lui et qui Le touche. C’est une femme pécheresse !

Mais le Seigneur dit qu’elle avait beaucoup aimé et, pour avoir tant aimé, beaucoup de ses péchés lui sont remis. Mais « aimer », dans la langue russe contemporaine ne veut strictement rien dire, ce mot a perdu tout son sens. Avant les événements terribles que la Russie a connus, avant la révolution, le mot « Amour » ne se rapportait qu’à Dieu Seul, et à rien d’autre. « Amour » est le nom même de Dieu, le nom du Christ et lorsqu’Il dit que cette pécheresse a beaucoup aimé, cela signifie qu’elle a été réceptive à l’Amour du Christ et, à celui qui a beaucoup aimé, beaucoup de péchés seront remis. Et celui qui a moins aimé, il lui sera moins remis, quelle qu’ait pu être sa vie, qu’il ait beaucoup ou peu péché.

THEOPHANIE

« Pendant qu’Il priait, le ciel s’ouvrit, et l’Esprit-Saint sous une forme corporelle, comme une colombe » /Luc 3, 2-22/ descendit sur le Fils de Dieu debout dans le Jourdain. La voix de Dieu le Père se fit entendre du haut des cieux : « Celui-ci est Mon Fils bien-aimé, en qui J’ai mis toute Mon affection » /Mat. 3, 17/.

Oui, aujourd’hui également le ciel est ouvert, à nouveau l’Esprit-Saint descend sur les eaux et Dieu rend témoignage de Son Fils. Ah ! si seulement les yeux de notre âme pouvaient s’ouvrir ! Si seulement nos oreilles pouvaient entendre les paroles célestes ! Nous pourrions alors voir que les cieux au-dessus de nous sont ouverts. Nous pourrions voir le Fils de Dieu parmi nous et l’Esprit Saint volant au-dessus de nous et nous pourrions entendre la voix de Dieu témoignant de la divinité du Sauveur du monde. Nous pourrions comprendre comment l’Esprit Saint est descendu sur les eaux leur rendant la bonté originelle qu’elles avaient lors de la création du monde, en leur conférant une force vivifiante qui régénère la nature déchue.

Seuls les cœurs purs voient le divin. Ceux qui sont enténébrés par le péché regardant ne voient pas, écoutant n’entendent pas.

Lors du baptême de notre Seigneur les gens voyaient le ciel, mais le Précurseur Jean seul vit les cieux s’ouvrir. Beaucoup de gens avaient vu le Seigneur Jésus-Christ lorsqu’Il est venu au Jourdain, mais seul Jean comprit que c’était le Fils de Dieu Incarné, alors que les autres ne voyaient en Lui qu’un homme ordinaire, un charpentier, fils de charpentier. Il est possible que Jean n’ait pas été le seul à voir l’Esprit Saint sous forme de colombe descendre sur Lui, mais il fut le seul à comprendre qu’il s’agissait de l’Esprit Saint, alors que les autres le prenait pour le vol d’un simple pigeon.

Beaucoup, sans doute, ont entendu la voix de Dieu le Père sur le Jourdain, mais seul Jean entendit distinctement le témoignage de Dieu sur Son Fils. Les autres crurent entendre un tonnerre grondant au-dessus des eaux, tout comme plus tard ils crurent entendre gronder le tonnerre, alors que c’était la réponse de Dieu le Père à la prière de Son Fils :« Père, glorifie ton nom! Et une voix vint du ciel: Je l'ai glorifié, et je le glorifierai encore. La foule qui était là, et qui avait entendu, disait que c'était un tonnerre. D'autres disaient: Un ange lui a parlé » /Jn 12, 28-29/

De même aujourd’hui nous voyons les nuages qui couvrent le ciel et nous ne voyons pas que les cieux sont ouverts, nous respirons l’air, mais nous ne ressentons pas l’Esprit Saint qui descend sur nous et sur les eaux, nous entendons les paroles des chants liturgiques et nous ne comprenons pas leur puissance divine.

Or, en réalité, parmi nous se tient Celui qui a dit : « Là où deux ou trois sont réunis en Mon nom, Je suis parmi eux » /Mat. 18, 20/ . En réalité les cieux sont ouverts et leur Créateur témoigne de Son Fils Co-Éternel, et l’Esprit Saint descend actuellement sur les eaux pour les sanctifier. Par la grâce divine, cette eau deviendra source de santé corporelle et spirituelle, elle nous sanctifiera nous, nos habitations ainsi que la nature, nous la garderons pure des années entières sans que jamais elle nese corrompe. Elle sera comme la voix divine clamant que notre Seigneur Jésus-Christ est le Fils de Dieu descendu en ce monde pour nous régénérer, rendre notre nature incorrompue, et nous élever dans l’Église Céleste.

Ouvrons nos cœurs par notre foi et du fond de notre âme clamons : «Tu es grand, Seigneur, et admirables sont Tes œuvres, et nulle parole ne suffit à chanter Tes merveilles ! ».

Saint JEAN de Shangaï

O Dieu, aie pitié de moi pécheur

 

Il existe très certainement beaucoup de raisons expliquant pourquoi cette prière, qui peut à certains moments faire naître en notre âme un sentiment très profond, nous la prononçons le plus souvent de façon inconsciente, rapide, de sorte qu’elle ne fait qu’effleurer le bout de nos lèvres. Nous n’avons pas le temps, nous sommes pressés : le matin – pour aller au travail, le soir – pour aller nous coucher. Les soucis nous mangent tout notre temps, toute notre attention, tous les ressorts de notre âme. Nous ne trouvons pas le temps pour nous retrouver en nous-mêmes, nous n’avons pas le temps de scruter notre âme, nous n’avons pas le temps de nous mettre debout devant le Seigneur et de Lui dire comme à un être vivant, à un proche : « O Dieu, aie pitié de moi, pécheur ! » et de le dire avec la certitude absolue de ne pas prononcer cette phrase dans le vide.

Mais si nous n’avons jamais le temps, si les prières que nous faisons chez nous sont toujours imparfaites, si ce cri du publicain ne sort pas du fond de notre âme, du moins maintenant, essayons de nous tenir droit et dans la crainte de Dieu demandons-nous pourquoi il en est ainsi, n’y a-t-il pas de moyens de se corriger ?

Pourquoi cette courte prière qui a justifié le publicain en dépit de son indignité et de tous ses péchés, ne nous apporte pas, à nous, cette même justification ? Ne serait-ce du fait que nous ne mettons pas tout notre cœur à le dire ? Nous ne ressentons pas le besoin de nous frapper la poitrine comme le publicain, car c’est là un geste de contrition profonde, porté de tout notre cœur. Nous ne baissons pas notre regard, parce que c’est le signe d’une humilité. Nous ne faisons rien de tout cela. Et c’est regrettable à en pleurer, car Dieu n’aime que les cœurs contrits et humbles et Il ne les méprise pas.

Et pourtant un cœur n’est pas une pierre ! On a beau frapper une pierre, jamais elle ne se ramollira. Alors qu’il est possible d’attendrir un cœur humain. Ce n’est pas en vain que le prêtre qui se prépare à célébrer la Liturgie, prie ainsi : « Viens dans mon cœur, Seigneur, transforme mon cœur de pierre en un cœur de chair qui puisse Te craindre, T’aimer, Te vénérer, Te suivre et être nourri par Toi ! ».

C’est avec l’espoir d’une telle modification du cœur humain, avec l’espoir que le Seigneur qui est toujours prêt à transformer notre cœur mauvais, froid, renfermé, égoïste pour le rendre doux, tendre, aimant que nous avons désiré délivrer ce sermon.

« O Dieu, sois nous propice, à nous pécheurs ! ». Car tant que je me console à l’idée de ne pas être pire que les autres, que je considère que mes péchés sont tout ce qu’il y a d’ordinaire et sont pardonnables, je ne suis pas en mesure d’éprouver le sentiment de pénitence, de remords, et le sentiment d’affliction ne peut pas naître en moi. Il faut se mettre devant Dieu et nous regarder non pas avec nos propres yeux qui sont pernicieux et bien trop complaisants pour nous-mêmes, mais essayer de nous scruter avec les yeux du Christ. Comment le Christ-Sauveur voudrait nous voir dans notre vie quotidienne ? Tout ce dont notre cœur, notre tête sont remplis, toute notre activité – tout cela apporte-t-il de la consolation à notre Père Céleste ? Il faut absolument que le Christ soit présent dans notre vie, qu’Il soit notre compagnon de route ; nous devons tout faire comme si nous étions toujours devant ses yeux. Et ce n’est seulement là que tout ce qui se cache en nous apparaîtra sous sa vraie lumière. Nous cesserons alors de nous consoler à l’idée que nous ne sommes pas pire que les autres, alors seulement pourra naître ce profond élan de notre cœur qui nous permettra de nous exclamer le cœur contrit : « O Dieu, aie pitié de moi pécheur ! ». Amen

Archiprêtre Victor Illienko