« Cherchez d'abord le royaume de Dieu »

 

« Cherchez d'abord le royaume de Dieu et Sa justice,

et tout cela vous sera donné par surcroît »

 

Vous sera donné tout ce qui vous est indispensable à l'existence terrestre : la nourriture, la boisson, les vêtements … Mais cela ne vous sera pas donné tout simplement, automatiquement, mais à une seule condition : « Cherchez d'abord le Royaume de Dieu ».

Mais que signifie « cherchez » ? Cela signifie que le Seigneur exige de nous des actes, un effort volontaire. Souvenez-vous des évangiles que nous avons lus ces deux dernières semaines, Dimanche de Tous les Saints et de Tous les Saints de Russie, ainsi que ce qui est dit dans la lecture d'aujourd'hui : ce sont en quelque sorte des étapes, des marches par lesquelles tous les saints sont montés vers les demeures célestes et que nous tous devons également gravir. En effet, il n'y a pas d'autre chemin. Lavoie menant vers le Seigneur est la même pour tous : confesser le Seigneur devant les hommes, L'aimer plus que tout et tous, prendre sa croix et marcher sur Ses pas comme les Apôtres L'ont suivi laissant tout derrière eux : leurs familles, leurs filets, leurs barques. Et ne pas se soucier de ce que nous aurons à manger ou à boire, de quels vêtements nous habiller car notre Père Céleste sait que nous avons besoin de tout cela. Et l'évangile nous propose des exemples merveilleux : « Regardez les oiseaux du ciel, ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n'amassent rien dans les greniers et votre Père céleste les nourrit. Et pourquoi vous inquiéter pour le vêtement ? Considérez les lis des champs, comment ils croissent : ils ne travaillent, ni ne filent ; et cependant je vous dis que Salomon même dans toute sa gloire n'a pas été vêtu comme l'un d'eux ».

Voilà ce que signifie chercher le Royaume des Cieux. Mais quel est le centre de cette recherche ? Quel en est le principe ? Il résidedans cette phrase : « La lampe du corps c'est l’œil. Si ton œil est saint, tout ton corps sera dans la lumière ; mais si ton œil est mauvais, tout ton corps sera dans les ténèbres».

Mais que faut-il entendre par « œil » ? L’œil n'est autre que notre conscience. Ainsi, si notre conscience est pure, tout notre être sera lumière. Mais pour cela, il faut qu'il y ait un effort de notre part : nous devons veiller attentivement sur nos pensées et sur chaque mouvement de notre cœur. C'est précisément pour cela que cet œil interne nous est donné.

Que le Seigneur nous aide à tendre toutes nos forces à préserver cet œil pur. Et alors tous les commandements divins deviendront pour nous tout à la fois joyeux et réalisables, car nous serons dans la lumière.

Christ, la vraie Lumière qui illumine et sanctifie tout homme venant en ce monde, que soit marquée sur nous la Lumière de Ta face, afin qu'en elle nous voyons Ta Lumière inaccessible. Amen.

 

Archevêque ANDRÉ /Rymarenko/

 

 

 

« Ищите же прежде Царствия Божия »

 

 

Ищите же прежде Царствия Божия и Правды Его,

а это все приложится Вам.”

 

Приложится все необходимое для земного существования: пища, питие, одежда… Но не так просто приложится, а при одном условии : « Ищите прежде Царствия Божия ».

А что же значит: « ищите »? Это значит, что Господь требует от нас действия, волевого усилия. Вспомните чтения Евангельские за последние две недели: в “Неделю Всех Святых,” и в “Неделю Всех Святых в Земле Русской Просиявших,” а также и то, о чем говорится в сегодняшнем Евангелии: это как бы ступеньки, по которым шли все Святые к Горним Обителям и по которым и нам всем надо идти. Ведь иного пути нет.

Путь ко Господу один для всех. Вот он : исповедывать Христа перед людьми, любить Его больше всех и всего, взять крест свой и следовать за Ним, вот так, как Апостолы пошли за Ним, оставив все позади : и семьи, и сети, и лодки свои. И не заботиться о том, что нам есть и что пить, или во что одеваться, потому что Отец наш Небесный знает, что мы имеем нужду во всем этом. И дивные примеры приводит нам Евангелие : « Взгляните на птиц небесных, они не сеют, не жнут, а Отец ваш Небесный питает их. И об одежде что заботитесь? Посмотрите на полевые лилии, как они растут: не трудятся, не прядут; но говорю вам, что и Соломон во всей славе своей не одевался так, как всякая из них… »

Вот что значит искать Царствия Небесного. Но в чем центр такого искания? Что от нас требуется для этого? В чем начало? А вот в чем : « Светильник для тела есть око. Итак если око твое будет чисто, то все тело будет светло; если же око твое будет худо, то и все тело твое будет темно ».

Какое же это « око » ? А око это и есть совесть наша, а тело – все существо наше. Значит, если совесть наша будет чиста, то все существо наше будет светло. А чтобы совесть была чиста, для этого нужно усилие с нашей стороны : нужно зорко следить за мыслями нашими, и за каждым движением нашего сердца. Вот для этого нам и дано это внутреннее око.

Да поможет же нам Господь напрячь все свои силы, чтобы хранить его чистым. И тогда все заповеди Божие станут для нас радостными и возможными, ибо мы будем во свете.

Христе, Свете Истинный, просвещая всякого человека, грядущего в мир, да знаменуется на нас свет Лица Твоего, да в нем узрим свет неприступный !

Архиепископъ АНДРЕЙ /Рымаренко/

L’humilité du centurion

 

 

« Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice ... ». C’est sur ces paroles que nous avons laissé l’Évangile dimanche dernier.

Le jour de la Pentecôte, le Seigneur a envoyé le Saint-Esprit à Son Église. Et à l’image de la nature qui, après avoir été réchauffée par le soleil, laisse éclore des fleurs, des plantes et des fruits, de même l’Église, après avoir reçu le Saint-Esprit, Donateur de Vie, s’est mise à donner les fleurs spirituelles que sont nos saints merveilleux.

Toutes les lectures de l’Évangile après la Descente du Saint-Esprit nous disent ce que nous devons faire pour gagner le Royaume des Cieux, ce que tous les saints ont fait, comment ils ont cherché et trouvé le Royaume de Dieu et Sa Justice. Nous avons déjà les commandements du Seigneur, mais aujourd’hui c’est la vie même qui nous est donnée, des exemples vivants. Ainsi, l’évangile de ce jour nous donne l’exemple d’un centurion romain, un païen. C’est un exemple d’extrême humilité où nous voyons un maître, par amour pour son prochain, devenir esclave. Par sa position sociale, ce centurion n’était pas seulement le maître de la centaine de soldatsqui étaient sous son commandement, mais de tous les Juifs, et donc du Christ, car les Juifs avaient été réduits en esclavage par les Romains.

Ce centurion avait un serviteur qui était tombé gravement malade et souffrait énormément. Le centurion apprend que parmi ses sujets Juifs il y en avait Un qui était doté d’un pouvoir surnaturel de guérison. Ce centurion était évidemment païen et ne connaissait donc pas les Saintes Écritures, ne savait rien des attentes messianiques des Juifs et le Christ n’était pour lui qu’un homme, qui plus est un de ses sujets. Il pouvait donc le faire appeler auprès de lui. Toutefois, l’humilité efface toutes les frontières. Son serviteur est en danger et cet Homme peut l’aider. Et le centurion n’hésite pas à aller lui-même voir le Christ. Il vient le supplier non pour sa femme, son fils, sa fille, sa mère ou son père, mais pour son serviteur. Lui, citoyen romain vient prier un Juif asservi par Rome, il Le prie comme un esclave prie son maître. Il Lui dit : « Seigneur, mon serviteur est gravement malade et il souffre cruellement ». Il ne dit rien d’autre.

Tout son chagrin transparaissait dans ces paroles, et il confie ce chagrin au Christ. Il se tient devant Lui, humble, tête baissée, dans l’attente d’une réponse. « J’irai et je le guérirai », répond le Christ. Comme tout est simple. Mais voyez à quelle hauteur s’élève la foi et l’humilité du centurion ; il interrompt le Christ : « Seigneur, je ne suis pas digne que Tu entres sous mon toit ». Regardez quelle humilité il manifeste : je ne suis pas digne ! C’est comme s’il disait : je suis pécheur et Tu es un Juste, « mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri ». Une seule parole ! Et le Seigneur fut même étonné de constater une telle foi : « En vérité, dans Israël même, je n’ai pas trouvé une si grande foi ». Et pourtant, le foi du centurion était si simple, tellement humble. « Moi qui suis soumis à des supérieurs, j’ai des soldats sous mes ordres, et je dis à l’un : Va, et il va ; et à un autre : Viens, et il vient ». Par là il veut dire : Seigneur, Tu es le Maître de la maladie et de la guérison, de la vie et de la mort ...

Dis seulement une parole ! Une seule parole !

Et cette parole, le Seigneur l’a dite : « Va, et qu’il te soit fait selon ta foi », et à l’instant son serviteur fut guéri.

En récompense pour son humilité. Voilà ce que peut faire l’humilité ! Que le Seigneur nous donne en partage l’humilité du centurion.

 

Archevêque ANDRÉ /Rymarenko/

 

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Смирение сотника

 

 

Ищите прежде всего Царствия Божия и Правды Его…” Вот с чем нас оставило Евангелие прошлого Воскресения.

В день Пятидесятницы Господь ниспослал Церкви Своей Духа Святого. И подобно всей природе, которая после того, что солнышко пригрело, стала растить цветы, растения и плоды, – так и святая Церковь, по получению Духа Святого, Жизни Подателя, стала растить духовные цветы, – дивных Святых Своих.

И все Евангельские чтения, после Сошествия Святого Духа говорят о том, что нам надо делать для получения Царствия Небесного, что все Святые делали, как Они искали и как обрели Царствие Божие и Правду Его. Нам давались заповеди Господни. А сегодня уже не заповеди, не научение дается нам. Нет… А сама жизнь, живой пример. И в пример для нас Евангельское чтение приводит римского сотника, язычника. И пример этот – пример глубочайшего смирения. Пример этот показывает нам, как господин из-за любви к ближнему становится рабом. Ведь по гражданскому положению этот сотник был господином не только над сотнею воинов, которыми он командовал, но и над всяким Иудеем, а, значит, и над Христом. Ибо Иудеи были порабощены Римлянами.

У сотника этого был слуга. И этот слуга заболел и жестоко страдал. И вот сотнику говорят, что среди подвластных ему Иудеев есть Один замечательный Человек, Который имеет сверхъестественную силу исцеления. Ведь сотник был язычник. Он не знал Священного Писания, он ничего не знал о мессианских ожиданиях Иудеев. И Христос был для него, несомненно, великим Человеком, но все же только Человеком, причем, ему же подвластным. Ведь он мог послать за Ним, призвать Его. Но смирение стирает все границы. Слуга его в опасности, и этот Человек может ему помочь. Сотник сам идет ко Христу. Идет и просит: не за жену, не за сына, не за дочь, отца или мать… а за слугу. И просит Иудея, порабощенного Римом, Римский гражданин, просит милости, просит как раб у своего господина. Он и говорит: “Господи, слуга мой лежит дома в расслабленном состоянии и жестоко страдает.” Он больше ничего не сказал.

В этих словах трепетало все его горе. И это горе свое он принес ко Христу. А теперь стоит и смиренно, с поникшей головой, ждет ответа. “Я приду и исцелю его,” – отвечает Христос. Как все просто. Но посмотрите, что тут происходит, на какую невероятную высоту подымаются вера и смирение сотника. Он останавливает Христа. “Господи, я недостоин, чтобы Ты вошел под кров мой…” Слышите: я недостоин… Ведь это покаяние, это то же самое, если бы он сказал: я грешник, а вот Ты – Праведник. – “Скажи только одно слово, и выздоровеет слуга мой.” только слово… Даже Господь удивился такой вере: “И в Израиле не нашел Я такой веры.” А ведь вера сотника была такая простая, самая смиренная: “Я ‑подвластный человек, но имею у себя подчиненных воинов. Говорю одному: пойди, и идет, и другому: приди, и приходит.” Что же выражают эти слова? А вот что: Ты Господин над болезнью и здравием, над жизнью и над смертью…

Скажи только слово! Одно слово!

И Христос сказал это слово: “Иди, и как ты уверовал, да будет тебе.” И выздоровел слуга его в тот час.

Как награда за смирение. Вот что может сделать смирение! Да дарует же и нам Господь это смирение сотника!

 

Архиепископ АНДРЕЙ /Рымаренко/

 

Tous les Saints de la Terre Russe

La fête d’aujourd’hui est une fête particulière. Elle a fait son apparition dans la vie ecclésiale il n’y a pas si longtemps – elle a été instituée par le Grand Concile de l’Église Russe en 1917 – car dans les temps anciens il n’y avait pas de fête en l’honneur des saints russes. Maintenant, depuis la glorification des Saints nouveaux-Martyrs de Russie, elle revêt un sens et une signification particuliers, car nous voyons qu’aucun peuple, aucun pays n’a donné autant de saints que la Russie et le peuple russe ont donnés.

Et pour nous tous, chers frères, il y a là un enseignement et, si l’on peut dire, un reproche parce que tous les saints nouveaux-martyrs, aujourd’hui glorifiés et qui ont rejoint la cohorte des saints russes, vivaient dans des circonstances cauchemardesques, de persécutions terribles, non seulement dans le sens d'intimidations et de tortures, mais encore d'oppression morale. Et en dépit de tout cela, ils ont tenu ferme et ils moururent les premiersen martyrs durant ces terribles années sanglantes.

C’est pourquoi nous devons prendre exemple sur eux, et ce d’autant que nous vivons dans un contexte de liberté. Et malgré cela notre mode de vie ne correspond en rien à l’enseignement chrétien. Jadis, saint Théophane le Reclus écrivait que si l’on veut glorifier un saint, il ne suffit pas de le glorifier, encore faut-il imiter ses exploits spirituels. Et cela doit se rapporter à tous ces saints qui ont glorifié le Seigneur et Sa majesté durant ces années terrifiantes et sont restés des fils et des filles fidèles de l’Église Orthodoxe. Amen.

Saint Métropolite PHILARÈTE

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Все Святые Земли Русской

Сегодняшний праздник – особый праздник. Он не так давно появился в церковной жизни, ибо праздника в честь русских святых в старые добрые времена не было. Он появился. А теперь он имеет особый смысл и содержание, потому что после того как совершилось прославление Новомучеников Российских, мы с вами видим, что ни один народ, ни одна страна не дала столько святых, сколько дала русская страна и русский народ.

А для нас с вами, возлюбленные, здесь и назидание, и, если угодно, и обличение, потому что ведь эти святые, которые прославлены теперь и присоединились к сонму святых русских, жили в кошмарных условиях: в условии страшных гонений, не только в смысле издевательств и пыток, но и в смысле морального гнета. Они, однако, устояли и оказались первыми мучениками в эту страшную годину лихолетья.

Поэтому нам и нужно брать с них пример – мы живем на свободе. Однако, наша жизнь совсем не отвечает верности закону христианскому! Вот русские святые нас и призывают следовать за собою, не только их прославлять. Когда-то святитель Феофан Затворник писал, что если хочешь прославить святого, то не только надо его прославлять, но и подражать его подвигам. Это надо знать и о всех, кто прославил Господа и Его величие в эти страшные годы и остались верными сынами и дочерьми Православной Церкви. Аминь.

Святой Митрополитъ ФИЛАРЕТЪ

Dimanche de Tous les Saints

«Celui qui ne prend pas sa croix et ne Me suit pas, n’est pas digne de Moi».

 

Si l’on veut comprendre comme il se doit cette sentence du Christ, il convient de bien analyser la notion de ‘croix’. Le Seigneur l’emploie fréquemment dans Ses discours. «Si quelqu’un veut venir à Ma suite, qu’il renonce à soi-même, qu’il prenne sa croix et Me suive». De même, dit-Il au jeune-homme riche : «Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel, puis viens, prends ta croix et suis-Moi».

Le cœur d’un fidèle orthodoxe comprend parfaitement le sens de ce mot et par croix il désigne les difficultés, les ennuis, les peines, les malheurs et les chagrins de la vie. Tous, nous en portons beaucoup de ces croix. Chacun porte la sienne !

Chez l’un, la femme est malade, - c’est une croix. Chez un autre, c’est l’enfant qui est handicapé, - et c’est une croix. Chez un troisième, les enfants sont bien portants, mais ils ne réussissent pas dans les études, - c’est également une croix. L’enfant d’un quatrième a été renversé par une voiture et le voila handicapé pour la vie, - c’est aussi une croix. Le cinquième a été abandonné par sa femme, - c’est également une croix lourde à porter ! En un mot, il n’est pas de personne à qui le Seigneur n’ait posé une croix sur les épaules. Mais notez bien que le Seigneur ne donne à chacun que la croix qu’il est en mesure de porter. Si un bon maître ne charge jamais son cheval plus qu’il ne peut supporter, se peut-il que le Seigneur, Qui est un Père aimant et charitable, agisse différemment ? Si donc, il peut nous sembler parfois que la croix qui nous est donnée est trop lourde, cela vient de notre peu de foi en Dieu.

Et voilà que tous ces stavrophores, ces porteurs de la croix du Christ, avancent sur le chemin de la vie : les uns sont vigoureux, ne plient pas l’échine sous le poids de la croix, ils avancent avec des paroles de bénédiction sur les lèvres pareils à Job qui, couché sur son tas de fumier, s’exclamait : « Que le nom du Seigneur soit béni ! ». Alors que d’autres se traînent, courbés sous le poids de la vie ; nulles paroles de bénédiction ou de glorification du Seigneur sur leurs lèvres et pourtant on n’entend aucune parole de désespoir ou de révolte. « Que Ta volonté soit faite ! ». Ce sont des hommes pourvus d’une grande patience qui porteront leur croix jusqu’au bout.

On peut encore voir un autre groupe de ces porteurs de croix. Ils n’arrivent plus à avancer, ils sont arrêtés, exténués ; leurs visages sont emplis de souffrance, inondés de larmes, mais à travers ces larmes brille la foi et chacun d’eux garde sa croix sur ses épaules. Ils ne s’en débarrasseront pas, car au loin ils voient le Seigneur Christ qui fut crucifié, mais avait vaincu le mal de cette vie par Sa croix et avait terrassé la mort d’une blessure mortelle. Tous ceux qui bénissent le Seigneur dans leur malheur en remettant sans murmures leur vie et leur volonté entre les mains de Dieu, tout comme ceux qui ont tout perdu hormis leur espoir de pouvoir porter leur croix jusqu’au bout – tous sont dignes du Seigneur, car ils n’ont pas rejeté leur croix.

Et combien de chrétiens qui suivent une autre voie, une voie large ! On ne voit pas de croix sur leurs épaules. Ce sont tous ceux qui disent « Seigneur, Seigneur ! », mais qui n’accomplissent pas Sa volonté et refusent de vivre selon Ses commandements ; ce ne sont pas ceux qui rejettent la Parole Divine, mais qui ont par avance décidé qu’elle ne les concerne pas, n’a pas été écrite pour eux. En un mot, ce sont ceux qui tout en portant le nom de chrétien vivent en païens, pour leur propre plaisir et non pour Dieu. Le Seigneur a dit qu’ils sont indignes de Lui, car si même ils le suivent, ils refusent de porter leur croix.

Et que promet le Seigneur à ceux qui Le suivent en portant leur croix ? Peut-on imaginer qu’Il ne leur réserve que douleur, malheur et souffrance ? Si à la fin, même ceux qui aiment Dieu ne peuvent s’attendre qu’à des ennuis et des malheurs, peu nombreux seront ceux qui auront la force de porter leur croix. Mais le Seigneur a dit : « Quiconque aura quitté des maisons, ou des frères, ou des sœurs, ou un père, ou une mère, ou une femme, ou des enfants, ou des champs à cause de Mon nom, il recevra le centuple et possédera la vie éternelle »

Voilà quelle est la récompense pour tous ceux qui acceptent de porter la croix de leur vie ! Reprenez courage vous tous qui êtes fatigués, reprenez vos forces vous qui êtes affaiblis. Si les paroles du Christ ne parviennent pas à vous convaincre, pensez à ceux que nous sommes en train de fêter aujourd’hui : tous les saints, ceux qui comme nous ont eu à porter la croix de leur vie et l’ont amenée, sans se plaindre, jusqu’au bout et ont hérité de la vie éternelle. Amen.

 

Archiprêtre Victor Illienko

 

 

 

Неделя Всех Святых

Кто не берет креста своего, и следует за Мною, тот не достоин Меня

 

Чтобы хорошо понять это Христово изречение, нужно вдуматься в одно слово “крест.” Это слово Господь не один раз употребил в Своих речах. “Если кто хочет идти за Мною, да отвергнется себя, возьмет крест свой и по Мне грядет.” Также и богатому юноше Господь сказал: “Пойди, все, что имеешь, продай и раздай нищим – и будешь иметь сокровище на небесах и приходи, последуй за Мною, взяв крест.”

Народ православный своим сердцем хорошо понял значение этого слова и крестом обозначает тяготы, беды, невзгоды, несчастья и скорби жизни. Много их у нас, этих крестов; и у каждого человека – свой! У одного жена больная – это крест. У другого – дитя калека; и это крест! У третьего дети здоровы, но не преуспевают в ученье – это тоже крест. Четвертый попал под машину и на всю жизнь стал калекой – и это крест. Пятого бросила жена – и это крест нелегкий!

Одним словом, нет человека, которому бы Господь не положил на плечи креста. Причем каждому Господь дает крест по силам его. Если хороший хозяин не накладывает на лошадь больше, чем она может понести, то неужели же Господь, милосердный Отец всех, будет поступать иначе? И если иногда нам кажется, что наш крест слишком тяжел, что он выше наших сил, то это бывает от недоверия к Богу, от нашего маловерия.

И вот идут крестоносцы Христовы путем жизни: одни бодро, не сгибаясь под тяжестью креста, со словами благословения на устах, подобно Иову, который и лежа на гноище восклицал: “Да будет благословенно имя Господне”! Другие бредут, согбенные тяготою жизни; слова благословения, хвала Господу не звучит у них на устах, но не слышно и слов отчаяния, ропота; одно слышится: “Да будет воля Твоя!” Это люди великого терпения; они донесут свой крест до конца. Вижу я и еще одну группу крестоносцев. Они уже не идут, они остановились, они очень устали; лица их полны страдания, глаза их полны слез, но и сквозь слезы еще светится вера и у каждого крест на плечах. Они не сбросят его, ибо видят впереди себя Христа Господа, некогда распятого на кресте, но победившаго крестом зло жизни, и самую смерть уязвившего смертельной раной.

И благословящие Господа в несчастьях, и молча предавшие свою жизнь в волю Божию, и, наконец, те, что потеряли все, кроме надежды донести свой крест до конца – все они достойны Господа, ибо не отказались от креста своего.

А сколько христиан, что идут другим путем, путем широким! Не видно крестов на плечах их. Это те, что говорят:” Господи-Господи!” но воли Его не исполняют, по заповедям Его жить не хотят; это те, что не охуждают Слова Божия, но о нем они заранее решили, что не для них оно написано. Наконец, это те, кто нося имя христианское, живет по язычески, угождая себе, а не Богу. Про таких Господь сказал, что они недостойны Его, ибо идут за Ним, не взяв креста своего.

Что же обещает Господь идущим за Ним с крестом на плечах? Неужели одне скорби, несчастья, страдания? Если бы в конечном итоге и любящих Бога ожидали только беды и напасти, то немного было бы сильных понести такой крест. Но Господь сказал: “Всякий, кто оставит домы, или братьев, или сестер, или отца, или матерь, или жену, или детей, или земли ради имени Моего, получит во сто крат и наследует жизнь вечную.”

Вот награда несущим крест жизни! Ободритесь же все уставшие, укрепитесь ослабевшие! Если слова Христовы вас мало убеждают, вспомните, кого мы чествуем сегодня: всех святых, тех, кто подобно нам несли жизненный крест, донесли его безропотно до конца и наследовали жизнь вечную. Аминь.

Протоиерей Виктор Ильенко

Dimanche de l’Aveugle-né

 

 

Nous avons entendu aujourd’hui le récit évangélique de saint Jean le Théologien sur la guérison par notre Seigneur Jésus-Christ d’un aveugle de naissance. Et il est important de noter qu’à la fin du récit, le Seigneur dit : « Je suis venu dans ce monde pour un jugement, pour que ceux qui ne voient point voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles » /Jn 9, 39/. Ces paroles ont sans doute provoqué parmi les pharisiens des réflexions ironiques comme : « Serions-nous, nous aussi, des aveugles ? » /Jn 9, 40/. Et ils entendirent cette réplique du Seigneur : « Si vous étiez aveugles, vous n’auriez point de péché » /Jn 9, 41/, parce que tant qu’un homme ne sait pas, qu’il est ignorant, il ne peut rien transgresser consciemment et ne peut donc commettre de gros péchés. Et si même il ne fait pas ce qu’il devrait, le Seigneur ne le lui en tiendra pas rigueur, car il ne sait pas qu’il pèche. Et le Seigneur poursuit : « Mais maintenant vous dîtes que vous voyez, et donc votre péché demeure ».

Souvenez-vous qu’il s’agit là d’un jugement terrible, car il est prononcé par Celui qui Seul peut justifier ou condamner. Notre Seigneur Jésus-Christ n’a pas donné seulement la vue physique, mais également spirituelle à l’aveugle. Et l’évangile nous montre en même temps combien les ennemis du Christ, par leur obstination, s’aveuglent toujours plus en persistant dans leur erreur.

Après qu'il a été guéri par le Seigneur, on a demandé à cet homme comment cela était arrivé. Mais il ne put répondre qu’une seule chose : il était aveugle lorsque le Seigneur s’était approché de lui. Sans doute avait-il entendu comment on appelait le Sauveur, c’est pourquoi il dit : « Un homme que l’on appelle Jésus m’a enduit les yeux avec de la boue. Puis je me suis lavé dans la piscine de Siloé comme Il me l’avait demandé, et j’ai recouvré la vue ». Et il ne dit pas autre chose aux pharisiens qui également le pressaient de questions. Une querelle s’éleva parmi ces ennemis du Christ. Les uns disaient qu’Il ne pouvait pas venir de Dieu puisqu’Il ne respectait pas le sabbat, c’est-à-dire la loi. D’autres rétorquaient : comment un pécheur pouvait-il faire des choses pareilles ? L’ancien aveugle entendait tous ces arguments et la vérité lui apparaissait de plus en plus clairement. Les propos de certains pharisiens – comment un pécheur pouvait-il faire de tels prodiges – devinrent pour lui une ligne directrice et il finit par leur dire : « Je vous l’ai déjà dit, et vous ne m’avez pas écouté. Pourquoi voulez-vous l’entendre encore ? Est-ce que vous aussi, vous voulez devenir Ses disciples ? » /Jn 9, 27/. Eux, ces ennemis déchaînés du Sauveur, voudraient devenir Ses disciples ? Se rendait-il seulement compte de la rage dans laquelle il les mettait en suggérant cela ? Et ivres de colère ils lui dirent : « Toi, tu es son disciple, nous, nous sommes disciples de Moïse. Nous savons que Dieu a parlé à Moïse, mais celui-ci, nous ne savons d’où il est » /Jn 9, 27-28/.

L’Église, après avoir fait le récit de ce miracle du Sauveur, chante également par la bouche de chacun de nous  dans le kondakion de ce jour : « Les yeux de mon âme étant aveugles, je viens à Toi, ô Christ, comme l’aveugle de naissance ». Il y a encore quelques semaines, nous priions avec persévérance : « Donne-moi de voir mes fautes ». Si dans nos prières nous demandons de voir nos fautes, cela signifie que nous ne les voyons pas comme il le faudrait du fait que, précisément, les yeux de nos âmes sont aveugles. C’est pourquoi cette prière est pleine de sens et elle est comprise par chacun. Les saints ont toujours dit que l’homme ne voit pas ses propres péchés.

Saint Macaire d’Egypte disait qu’un homme pouvait être bon, mais tout au-dedans de son âme il y a toujours des racines vénéneuses. Le Christ est venu nous guérir de cette corruption. C’est précisément ce que ne voient pas les réformateurs contemporains de nos vies. Ils ignorent tout simplement que l’homme est un être pécheur. C’est pourquoi le bienheureux Augustin disait que toute la différence entre les hommes est que certains sont plus mauvais, alors que d’autres le sont moins. Quant à nous, nous devons toujours avoir à l’esprit que nous sommes pécheurs et devons demander au Seigneur d’éclairer les yeux de notre cœur, tout comme il éclaira la vue spirituelle et physique de cet aveugle-né. Amen.

Saint Métropolite PHILARÈTE

 

 

 

Неделя  о  Слепом

 

Сегодня мы с вами слышали за Божественной литургией повествование святого евангелиста Иоанна Богослова о том, как Иисус Христос исцелил человека слепорожденного, т.е. который никогда ничего не видал. Характерно то, что когда закончилось это евангельское повествование, Господь сказал: «На суд Я пришел в этот мир, чтобы невидящие видели, а видящие оказались слепы». На это озлобленные враги, книжники и фарисеи, вероятно, с иронией и насмешкой Ему сказали: «Неужели и мы слепы?». И получили ответ, Господь им сказал: «Если бы вы были слепы, то не имели бы... греха», потому что, когда человек не знает, не ведает, он не может ничего сознательно нарушить и большого греха не совершает. Если даже сделал не так и Сам Господь не вменяет это ему в грех, если он не знал, что он грешит. Господь и говорит: «Если бы вы были слепы, то не имели бы этого греха, но так как вы сами утверждаете, что вы видите, то поэтому грех ваш остается на вас».

Помните, что это очень страшный приговор, потому что произнес его Тот, Кто Один только может оправдать или осудить. Господь Иисус Христос дал бывшему слепцу не только физическое, но и духовное зрение. В то же самое время Евангелие показывает, как своим упорством враги Христовы все больше и больше ослепляют себя, оставаясь в своем заблуждении.

Когда Господь исцелил слепого человека, его спросили, как это произошло? Он ответил, что он не может ответить на этот вопрос: он был слеп, когда к нему подошел Господь. Вероятно он слышал, как Спасителя называли, поэтому он и сказал в ответ: «Человек нарицаемый Иисус , положил брение мне на очи . Я после этого умылся в Силоаме, по Его повелению, и прозрел». Они спросили его: «Кто Он? Он ответил: не знаю». Его повели к фарисеям, они тоже его стали допрашивать. Он коротко им сказал: «Брение положил мне на очи, я умылся и вижу». Между фарисеями и между врагами Христовыми тут поднялся спор – «распря», как в Евангелии сказано: одни говорили, что Этот Человек не от Бога, потому что субботы не хранит, т.е. закон. Другие возражали: как может грешный человек делать такие дела? Бывший слепец слышит эти речи, эту распрю и истина для него становится все яснее и яснее. И вот эти слова одной группы фарисеев (как может грешный человек такие знамения творить), для него и послужили руководящей нитью для дальнейшего и в конце концов он им сказал: «Я сказал вам уже и вы не слышали, что вы опять хотите слышать? или... вы хотите быть Его учениками?». Они, осатаневшие враги Спасителя, хотят быть Его учениками?! Он и не подозревал, конечно, какой удар он им нанес этими словами. И они уже с гневом и злобно отвечают: «Ты ученик Его, а мы Моисеевы ученики. Мы знаем, что... Моисею говорил Бог, а откуда Этот мы не знаем».

Церковь, рассказавши сегодня нам об этом чуде Спасителя, в то же самое время от лица каждого из нас поет в кондаке дня: «Душевными очима ослеплен, к Тебе, Христе, прихожу, яко же слепой от рождения». Не так давно мы настойчиво Богу молились: «Даруй ми зрети моя прегрешения». Если мы просим, чтобы нам зреть, видеть наши прегрешения, значит, мы их не видим, как должно. Это, как раз потому, что мы «душевными очами» ослеплены. Поэтому эта молитва церковная для каждого из нас вполне осмысленна и понятна. Да и святые отцы всегда говорят, что человек своих грехов как должно не видит.

Преподобный Макарий Египетский говорил, что бывает человек хороший, но глубже всего корни в его душе ядовитые. От этой порчи пришел нас исцелить наш Господь Иисус Христос. Это как раз то, что совершенно не видят в наши дни теперешние реформаторы жизни. Они все забывают, да и не знают, что человек есть грешное существо. Поэтому, как говорил блаженный Августин разница между людьми только в том, что один больше зол, а другой меньше. Нужно всегда сознавать, насколько мы грешны и испорчены грехом и просить, чтобы Господь просветил наши очи сердечные так, как Он просветил и физическое и духовное зрение у этого бывшего слепца, о котором мы слышали. Аминь.

св. Митрополитъ ФИЛАРЕТЪ