Dimanche de Tous les Saints

 

Dimanche dernier l’église était couverte de verdure et de fleurs et semblait nous dire : voyez comme la nature est obéissante à son Créateur. Passée la fête de la Nativité du Christ, la terre s’est tournée vers le soleil qui lui a progressivement transmis sa chaleur vivifiante. Et la nature ne s’est pas montrée ingrate envers son Créateur. En réponse à Sa douceur, elle a produit cette beauté divine, ces fleurs, et plus tard elle produira des fruits. Et nous ? Est-ce que, en réponse à la douceur spirituelle de la Grâce Divine si abondamment répandue sur nous, nous offrons à notre Créateur de la beauté spirituelle, des fleurs et des fruits de vertu ? Il S’est fait homme pour nous, Il est mort pour nous, ressuscité pour nous, est monté au Ciel pour nous envoyer Son Saint Esprit ! Et nous ? Toute cette splendeur de la nature, n’est-elle pas un reproche vivant fait à notre conscience ? Soyons francs, c’est bien là un reproche qui nous est fait. Mais comme si cela ne suffisait pas, nous voulons encore justifier notre négligence, notre ingratitude. Les commandements du Christ sont merveilleux, disons-nous, mais si tout le monde se mettait à les suivre, toute la terre alors se transformerait en un magnifique lit de fleurs divin. Mais est-ce accessible à nos faibles forces humaines ?! Et bien, ce Dimanche de Tous les Saints donne une réponse à voix forte que le monde entier peut entendre : oui, cela est possible.

Tous les Saints, dont nous faisons aujourd’hui mémoire, suivaient l’exemple du Christ et accomplissaient le commandement d’aimer Dieu et son prochain. Et pourtant les temps où ils vivaient étaient difficiles, sans doute plus difficiles que les nôtres, et les circonstances de leurs vies étaient souvent plus dangereuses au plan spirituel et leur existence bien pire que la nôtre. Et pourtant, ils avançaient, luttaient … et ont fini par atteindre les demeures célestes où ils sont aujourd’hui glorifiés.

Regardez les icônes et les fresques de nos églises et vous les verrez : martyrs, confesseurs, moines saints, fols en Christ, instruits, incultes, riches, pauvres, évêques, moines, laïques. Voyez de combien d’étoiles le Seigneur a illuminé Son firmament spirituel. C’est l’Église Céleste. Elle couvre tout l’univers et elle est constamment enrichie par l’Église militante sur terre. Chacun y a sa place. Ecoutons ce que dit l’épître de ce jour : « Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement, et parcourrons avec persévérance le chemin qui nous est tracé, portant notre regard sur Jésus, le Chef et le Consommateur de la foi ».

Mais dîtes-vous bien que tous ces saints étaient des hommes vivants, en tous points semblables à nous. Et tout comme nous, ils étaient tous différents. Mais absolument tous possédaient trois qualités identiques. Ces qualités sont indiquées dans la lecture de l’évangile de ce jour. Elles sont obligatoires pour tous, donc pour nous aussi, et nul ne peut les ignorer. Les voici : «  Quiconque Me confessera devant les hommes, Je le confesserai aussi devant Mon Père qui est dans les Cieux ». C’est la première qualité. Comprenez-vous combien elle est importante pour nous-mêmes et pourtous nos contemporains ? Tout ce monde qui nous entoure semble nous dire : « Es-tu chrétien, ou es-tu des nôtres » ? Etcette question ne peut pas rester sans réponse de notre part. Dans nos paroles, dans nos actes, dans nos pensées, nos sentiments nous devons toujours répondre d’une voix forte et ferme : « Oui, je suis chrétien » !

Et voici la deuxième qualité : « Celui qui aime sa mère ou son père plus que Moi, n’est pas digne de Moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que Moi, n’est pas digne de Moi » ! Là, le Seigneur exige de nous cet amour total et absolu qui englobe tout. Nous devons L’aimer plus que tous et plus que tout. Et ce n’est qu’ainsi que nous pourrons réellement aimer nos parents, tous ceux qui sont nos proches, ceux que nous ne connaissons pas et même nos ennemis. Et enfin, la troisième qualité : « Celui qui ne prend pas sa croix et ne Me suit pas, n’est pas digne de Moi ». C’est là une condition qui ne nécessite même pas d’explication : chacun de nous connaît des peines et des difficultés dans sa vie. Ce sont des difficultés et des peines personnelles, chacun a les siennes propres. C’est difficile, c’est pénible, mais c’est notre vie et c’est ce que Dieu veut pour nous …

Rendons grâce au Seigneur pour cette croix également, car sans elle nous ne pouvons pas être sauvés. Mais le Seigneur veut notre salut à tous et veut que nous nous unissions dans une même glorification avec tous les saints que nous célébrons aujourd’hui. Amen.

 

+ Archevêque ANDRÉ /Rymarenko/