Le Dimanche du Pardon

 

Aujourd’hui, c’est le Dimanche du Pardon, le dernier jour avant le Grand Carême. En ce jour, les chrétiens orthodoxes écoutent des chants liturgiques émouvants, se replient sur eux-mêmes et examinent leurs relations avec leurs parents, enfants, proches, amis et collègues. De la chorale, ils entendent l’appel divin à pardonner à tous et pour tout – pour tout ce qui les a blessés, calomniés ou offensés, consciemment ou inconsciemment. Ils s’embrassent avec un sentiment fraternel et se demandent mutuellement pardon.

Dès demain commence le Grand Carême, qui dure quarante jours jusqu’à l’entrée du Christ à Jérusalem. De cette manière, nous suivons les traces du Sauveur, qui a jeûné pendant quarante jours avant de proclamer l’Évangile au monde. Avant Lui, Noé est resté quarante jours dans l’arche. Moïse a passé quarante jours avec Dieu sur le mont Sinaï. Les Israélites ont erré dans le désert pendant quarante ans. Quelle est la signification sacrée du nombre quarante ? Ces jours, ces semaines et ces années représentent toujours une préparation à quelque chose de nouveau. Ce nombre évoque sans doute aussi les quarante semaines de grossesse avant la naissance d’une nouvelle vie. Pour Noé, il annonçait un monde purifié du péché par le Déluge. Pour Moïse, il marquait l’émergence d’un peuple d’alliance. Pour les Israélites, cela signifiait une nouvelle vie en Terre promise. Pour le Christ, il symbolise la naissance du nouvel Israël, libéré du péché, réconcilié avec Dieu et soumis à la loi de l’Esprit, et non à celle de la chair.

Beaucoup d’entre nous savent déjà que le mot slave "post" (carême) a une connotation militaire et signifie "garde" ou "sentinelle". Nous sommes appelés à être des soldats du Christ. Tout comme les soldats font leurs adieux à leurs proches avant de partir au combat, nous devons d’abord nous pardonner mutuellement avant d’entamer la lutte invisible contre les esprits mauvais extérieurs et contre nos ennemis intérieurs – nos mauvaises habitudes, nos passions et nos tentations. Lors de la liturgie d’aujourd’hui, dans l’Évangile de Matthieu, nous lisons : "Si vous ne pardonnez pas aux hommes leurs offenses, votre Père céleste ne vous pardonnera pas non plus vos péchés." (Matthieu 6:14-15). La même logique du pardon est inscrite dans la prière du Seigneur, le "Notre Père" : "Remets-nous nos dettes, comme nous les remettons à nos débiteurs…"

Le diable durcit les cœurs et les remplit de rancune, au point que certains refusent de pardonner et d’oublier. D’autres pardonnent, mais ne peuvent pas oublier. Un troisième groupe parvient à pardonner et à oublier, ce qui est un exploit remarquable. Saint Jean Chrysostome dit que "il est plus facile de pardonner que de se venger." Mais en raison de notre égoïsme naturel, nous préférons souvent nous abandonner à nos passions et rendre le mal pour le mal. "Le principe œil pour œil finira par rendre le monde entier aveugle". Le monde est ainsi fait que le bien exige souvent un grand effort, tandis que le mal se fait avec une facilité tragique. "Le royaume des cieux est forcé, et ce sont les violents qui s’en emparent" (Matthieu 11:12).

Les anciens Grecs avaient déjà compris que la chose la plus difficile pour l’homme est de se connaître soi-même – son âme, ses qualités et ses défauts. Nous sommes constamment occupés par toutes sortes de tâches, discutons avidement de la vie privée des autres, mais lorsque nous restons seuls, ne serait-ce qu’un court instant, nous nous ennuyons et cherchons des distractions. Prenons-nous le temps, avant la confession, d’examiner notre conscience et de nous souvenir de nos fautes envers Dieu et envers les autres ? Après la confession, nous recouvrons souvent notre âme du linceul de l’oubli et préférons scruter celles des autres. Sans voir la poutre dans notre propre œil, nous remarquons la paille dans celui de notre voisin (Matthieu 7:3). Nous ne considérons même pas le commérage, la moquerie et l’accusation des autres comme un péché, mais plutôt comme un agréable passe-temps et un moyen de socialisation.

Saint Paul écrit : "Ô homme, tu es inexcusable, toi qui juges les autres ; car en jugeant autrui, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui juges, tu fais les mêmes choses." (Romains 2:1).

L’ancienne tradition des Pères du désert raconte qu’un moine juste du désert égyptien vit un jour un de ses frères commettre un péché. Il soupira et dit : "Malheur à moi ! Comme il pèche aujourd’hui, ainsi je pourrais pêcher demain !"

Souvenons-nous de l’épisode de la femme adultère que les pharisiens voulaient lapider. Lorsque le Christ leur dit que seul celui qui est sans péché peut jeter la première pierre, leur conscience commence à les troubler et leur rappelle leurs propres fautes. Honteux, ils baissent la tête, lâchent leurs pierres et s’en vont (Jean 8:9).

Le pardon n’est pas facile. Parfois, l’effort de pardonner réveille notre orgueil, ravive une ancienne douleur, une indignation endormie ou une haine atténuée. Pourtant, le pardon est indispensable pour pouvoir s’unir au Christ pendant la Sainte Communion. Avant de nous approcher du Calice, nous devons rechercher la paix et demander pardon à ceux que nous avons offensés, mais aussi veiller à ne pas nourrir de haine ou de mépris envers ceux qui ont péché contre nous. Car les dons sacrés peuvent aussi être pour notre condamnation si notre cœur est encore chargé de rancune.

Ce soir, lors du Dimanche du Pardon, regardons les autres dans les yeux et tendons la main pour un pardon sincère, afin de commencer le Carême avec un cœur pur. Je vous prie de me pardonner à mon tour mes faiblesses, mes offenses, ou si je n’ai pas été à la hauteur dans certaines situations, si je n’ai pas su répondre à vos attentes. Pardonnez-moi et que Dieu vous pardonne !

Bon Carême à tous !

 

Prêtre Zhivko ZHELEV

Le Triomphe de l’Orthodoxie

 

Nous connaissons les difficultés que l’Église Orthodoxe a subies dans son histoire, dans les temps anciens, où elle eut à subir d’abord les persécutions, puis vinrent les hérésies. Mais c’était il y a longtemps, nous dira-t-on. Toutefois, regardons autour de nous : dans quelle situation se trouvent aujourd’hui l’Église et l’Orthodoxie véritable ? En effet, les hérésies ont toujours existé, mais jamais l’Église n’a connu ce que nous voyons en permanence aujourd’hui : des falsifications spirituelles, des contrefaçons spirituelles, des tentatives pour remplacer l’Église et l’Orthodoxie Véritables par une fausse église et une fausse orthodoxie.

Vous savez combien se développe aujourd’hui cette contagion que l’on appelle l’œcuménisme et qu’adoptent volontiers tous ceux dont l’échine est souple et la conscience flexible. Pour eux chaque Église, chaque confession religieuse, comporte une part de vérité et il convient d’unir entre elles ces parts de vérité pour obtenir un tout qui serait la nouvelle Église véritable. Cela signifie que notre Église Orthodoxe Russe devrait admettre qu’elle ne possède pas la plénitude de la Vérité, mais seulement une partie et que le reste serait mensonge et erreur. Que penseraient saint Séraphim de Sarov ou saint Jean de Cronstadt s’ils entendaient pareille chose ?

Notre Église possède la Vérité, elle s’y tient fermement et ne s’en écartera jamais. Que nous soyons prêtres ou simples fidèles, nous sommes des gens faibles, chacun de nous commet des péchés, trébuche, mais, nous qui sommes dans l’Église, par l’immense grâce de Dieu, nous possédons cette Vérité et jamais nous n’accepterons de dire que nous n’en possédons qu’une partie.

Cette erreur en induit une autre. Une erreur au niveau des principes entraîne immanquablement des erreurs pratiques. Prenez le modernisme qui, de nos jours, s'insinue partout dans la vie ecclésiale. Ne voyons-nous pas à quel point les célébrations et les rites, ainsi que le contenu même de notre vie religieuse, se vident de sens et se dénaturent au point de devenir méconnaissables ? Regardez les traditions sacrées, qu’elles soient antiques, patristiques, ou nos traditions orthodoxes russes que l’on qualifie de dépassées et d'inutiles. Nous savons évidemment que là où est la Vérité, il y a Dieu, et que si nous restons fidèles à la Vérité et à la justice, le Seigneur ne nous abandonnera pas.

J’aimerais répondre à une question qui nous est souvent posée : comment se fait-il que dans les cathédrales où célèbrent des évêques, le jour du Triomphe de l’Orthodoxie l’Église orthodoxe maudisse ceux qui sont dans l’erreur, ceux qui se sont écartés de l’Orthodoxie et ont quitté l’Église. Pourquoi les maudit-on ? C’est cruel ! - nous dit-on .

Que chacun sache que l’Église n’a jamais maudit qui que ce soit. Ce terme de malédiction est en effet effrayant. Dans les Évangiles nous ne le rencontrons qu’à une seule occasion quand il sera prononcé par Celui qui Seul a le pouvoir de le faire, lorsque lors du Jugement dernier Il dira à ceux qui Lui auront été infidèles : « Retirez-vous de Moi, maudits, allez au feu éternel, qui a été préparé pour le diable et ses anges » /Mat. 25, 41/. Lui Seul peut le dire, quant à nous, nous ne maudissons personne. L’anathème proclamée par l’Église n’est en rien une malédiction ou une invocation à faire descendre le courroux de Dieu sur la tête d’unepersonne. Ce n’est qu’une excommunication de l’Église d’une personne qui a cessé de lui appartenir.

Nous avons plus d’une fois rappelé ces paroles du Sauveur : « S’il n’écoute pas non plus l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain » /Mat. 18, 17/, c’est-à-dire qu’il cesse d’être un chrétien. Parlant de telles personnes, l’Église dit qu’elles se sont elles-mêmes coupées de l’Église, ont cessé d’obéir à sa voix maternelle. Elle le fait non seulement pour en informer les autres, mais pour venir en aide aux excommuniés eux-mêmes, espérant que cet avertissement terrible agira sur eux lorsqu’ils entendront à quel sort le jugement de l’Église les condamne pour leurs errements et qu’ils reviendront à la raison.

Dans une Lettre aux Galates, l’apôtre Paul écrivait que des faux-docteurs étaient venus après lui et leur annonçaient un autre enseignement que le sien dans le but de les égarer. Et il leur disait : « Mais quand nous-mêmes, quand un ange du ciel vous annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit anathème » /Gal. 1, 7-8/. Voilà pourquoi l’Église proclame les anathèmes le jour du Triomphe de l’Orthodoxie.

Mais souvenez-vous que la proclamation de l'anathème s’accompagne de prières émouvantes adressées au Seigneur afin qu’Il fasse entendre raison aux égarés. L’Église est forcée de dire d’eux qu’ils sont anathèmes, c’est-à-dire des apostats, et qu’ils sont excommuniés, c’est-à-dire mis en dehors de la communion de l’Église, mais en même temps elle éprouve de la douleur et prie pour eux, afin que le Seigneur les aide à revenir au sein de l’Église. Amen.

 

Saint Métropolite PHILARÈTE

 

 

 

Торжество Православия

 

Мы знаем через какие трудности проходила Православная Церковь на своем пути в древние времена, когда была сначала эпоха гонений, а после нее – эпоха ересей. Но это было, и ушло; и от нас это уже далеко, нам скажут. Но осмотримся вокруг, в каких условиях сейчас находится Церковь и истинное Православие? Ереси в древности всегда были, но не было того, чего так много теперь: духовных подделок, духовной фальши, соблазнов подменить истинную Церковь и истинное Православие лже-церковью или, во всяком случае, лже-православием.

Вы знаете, как теперь разливается повсюду зараза так называемого экуменизма, на платформу которого охотно становятся все, у кого гибкая спина и гибкая совесть. Говорят: «Мы признаем, что каждая церковь, каждое исповедание имеет долю истины, и вот эти доли истины мы хотим соединить вместе, чтобы получилось одно целое – новая истинная церковь». Это значит, что и наша Русская Православная Церковь должна согласиться с тем, что она полнотой истины Христовой не обладает, а только частицей ее, а все остальное – ложь и заблуждение. Что сказали бы преп. Серафим Саровский или св. прав. Иоанн Кронштадтский, если бы им сказали такую вещь?

Наша Православная Церковь истину имеет и в истине твердо стоит, и никогда от истины не отступит. Мы – люди слабые, и служители Церкви и рядовые чада Ее, каждый из нас погрешает, спотыкается, но истиной мы, находясь в Церкви, обладаем – по великой милости Божией – и никогда не согласимся с тем, что это не вся истина, а только часть ее.

Из этого соблазна вырастает другой ; принципиальная неверность всегда влечет за собой и практическую неверность. Возьмите теперь так называемый модернизм, который в наши дни тоже вклинивается всюду в церковную жизнь. Разве мы не видим, как искажается и опустошается до неузнаваемости само наше богослужение и, вообще, всё содержание нашей церковной жизни ? Когда священные традиции, как древние, святоотеческие, так и наши православные российские, называются чем-то отжившими, не нужными. Конечно, знаем мы с вами хорошо, что где правда, там и Богъ, и если мы стараемся хранить верность правде и истине, то Господь нас не забудет и не оставит.

Хотелось бы ответить на вопрос, который часто задают : каким это образом в кафедральных соборах, где служат Архиереи, Православная Церковь в неделю Православия проклинает тех, кто заблудился, кто отошел от Православия и от Церкви и почему она их проклинает? Это слишком сурово, слишком жестоко, нам говорят !

Да будет известно каждому, что Церковь никогда и никого не проклинает. Слово «проклятие» – страшное слово. И в Евангелии мы знаем одно только указание, когда это страшное слово будет произнесено Тем, Кто Один только может его произнести, – когда на Страшном Суде грозный Судия тем, кто был неверен Ему, скажет: «идите от Меня, проклятые, в огонь вечный, уготованный дьяволу и ангелам его» (Мф 25, 41). Он только Один может это сказать, а мы никого не проклинаем. Анафема, возглашаемая Церковью, есть никак не проклятие, не призывание на голову человека кары и гнева Божия, а только отлучение от Церкви, отлучение от нее того, кто фактически перестал в ней уже состоять.

Мы уже приводили слова Спасителя: «Кто Церковь не слушает, тот все равно, что язычник и мытарь» (Мф. 18, 17), т.е. перестал уже быть христианином. О таких Церковь и объявляет, что они себя отсекли от общения с Церковью, перестали слушаться ее материнского голоса. И это – не только для сведения других, чтобы они знали это, но и для пользы самих отлучаемых. Церковь уповает, что хоть это грозное предупреждение подействует на них, слыша, какому суду Церковь их подвергла за их заблуждения, и одумаются.

Когда-то апостол Павел писал к Галатийским христианам о том, что после него закрались лжеучители, которые старались их сбить столку, проповедуя им не то, что он проповедовал. Указывая Галатам на это, апостол Павел говорит: «Если не только мы, но и Ангел с неба будет вам благовествовать не то, что вы приняли от нас раньше, анафема да будет» (Гал. 1, 8-9). Вот потому-то Церковь и возглашает анафему.

Но помните, что провозглашение анафемы соединяется в Торжестве Православия с умилительными молитвами ко Господу о том, чтобы Господь Сам вразумил заблудившихся. Церковь вынуждена о них сказать, что они – анафема, т.е. отступники – и отлучаются от Церкви, но она скорбит о них и молится за них, чтобы Господь помог им образумиться и вернуться в лоно Матери Церкви. Аминь.

 

Св. Митрополитъ ФИЛАРЕТЪ

 

Le Jugement dernier

 

 

La parole de Dieu est une parole éternelle. Et sur le fond de la réalité qui nous entoure, la parole de Dieu résonne comme un avertissement, une admonestation et une réprimande.

Dans les semaines précédentes, à propos de Zachée, du Publicain et du pharisien et du Fils prodigue, le Seigneur nous a montré quels péchés sont les agents du mal dans la vie de l'homme, de la famille, de la société et de la nation. Ces péchés sont : l'orgueil, qui donne naissance à l'impitoyabilité, à l'autosatisfaction et à l'arrogance. Ces péchés sont des signes clairs de la trahison à l’égard de Dieu, ils obscurcissent la raison et renversent les valeurs spirituelles chez l'homme et dans la société.

Après nous avoir montré dans la parabole du fils prodigue l'immense charité de Dieu et Son amour de l’homme, où les bras du Père sont ouverts à tous les renégats qui, après avoir refusé la philanthropie divine pour l'homme ont réalisé la fausseté de leur mode de vie, voilà qu’aujourd’hui la Sainte Église parle de la fin du monde et du Jugement dernier. Le Jugement dernier n'est pas un épouvantail, c’est une réalité, le Fils de Dieu Lui-même, le Christ, nous en parle. Et en nous parlant de ces événements inéluctables, le Seigneur nous met en garde : «Prenez garde que personne ne vous séduise, car beaucoup viendront sous mon nom». «Gardez-vous des faux prophètes, ils viennent à vous sous des vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs», et Il enseigne à Ses fidèles comment chacun de nous doit se comporter face aux événements qui s'annoncent. Mais de quels événements s’agit-il ? - demanderez-vous. Ceux-là mêmes qui apparaîtront avant le règne de l'Antichrist dans toutes les nations du monde et avant le Second Avènement de Jésus-Christ, comme nous le confessons dans le Symbole de la foi : «Je crois au Seigneur, qui reviendra pour juger les vivants et les morts, et dont le règne n'aura pas de fin».

Pour une brève durée de temps, dit le Sauveur, de terribles persécutions contre la foi seront permises pour combattre le christianisme, pour combattre l'Église du Christ. «On vous livrera aux tourments, on vous fera mourir, et vous serez haïs de toutes les nations à cause de mon nom», dit le Seigneur ; ce sera alors le règne de l'Antichrist. Et lorsque l'homme, abandonnant le vrai Dieu, rejetant le Christ Sauveur du monde et se prosternant devant l'Antichrist, aura amené le monde au point où le mal sur terre atteindra son plus haut degré, alors le Seigneur Lui-même descendra du ciel avec puissance et grande gloire. Et Il descendra pour juger.

Mes chers frères et sœurs, nous sommes depuis longtemps témoins de ces événements. Qui, parmi les personnes sensées et celles qui savent voir, qui peut douter de ce que nous sommes face à l'Antichrist qui règne sur les nations, et que le jour du Jugement dernier approche ? Les jours redoutables de la mise à l'épreuve de notre foi et de notre conscience sont déjà arrivés. Les «loups ravisseurs» dont parle le Sauveur sont déjà à l’œuvre dans le monde, ils « séduisent les nations par des paroles flatteuses » (Col. 2, 8) ; ils séduisent les âmes mal affermies «en leur promettant la liberté, étant eux-mêmes esclaves de la corruption» (II Pierre 2, 19). Toutes ces sectes développent une propagande effrénée auprès des chrétiens, les attirant dans leurs filets.

En nous avertissant de ne pas céder aux paroles trompeuses et séduisantes des faux docteurs, le Christ nous dit aussi comment chacun de nous doit se comporter dans l'attente du Second Avènement du Seigneur et du Jugement dernier. Lorsque, à la trompette de l'ange, le Fils de Dieu descendra du ciel toutes les nations se rassembleront devant Lui et Il les séparera les unes des autres, séparant les boucs des brebis. Qui sont les boucs ? - Ce sont les pécheurs impudents et dissolus, ceux qui nient Dieu et le Christ-Rédempteur du monde, les loups déguisés en brebis, les gens porteurs de haine cachée et d'absence de miséricorde. Et qui sont les brebis ? - Ce sont les justes, ceux qui, durant leur vie terrestre, s’assimilaient au Christ, l'Agneau de Dieu qui avait pris sur Soi les péchés du monde. En quoi s’assimilaient-ils au Christ ? - Au fait qu'ils avaient scellé leur foi et toutes leurs vertus par l'amour, car là où il y a l'amour, il y a la recherche d'une vie parfaite dans le Christ, il y a la miséricorde, il y a l'humilité, il y a la justice. Le Christ-Juge nomme les pauvres et les indigents Ses frères, car Il a Lui-même vécu dans la pauvreté sur terre.

Hâtons-nous aussi, très chers, de parvenir à la justice en attendant le jugement de Dieu sur chacun d'entre nous, afin d'entendre, nous aussi, de la bouche du Juste-Juge : «Venez, bénis de mon Père, recevez en héritage le royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde». Amen.

 

 

Évêque MITROPHANE /Znosko-Borovsky/

 

 

Страшный Суд

 

Слово Божие – слово вечное. И на фоне окружающей нас действительности звучит слово Божие и как предупреждение, и как наставление, и как обличение.

В прошлые недели: о Закхее, о Мытаре и Фарисее и о Блудном Сыне, указал нам Господь, какие грехи являются проводниками зла в жизнь человека, в жизнь семьи, общества и народа. Этими грехами являются: разные проявления гордыни, рождающей безжалостность, самодовольство и самонадеянность. Эти грехи являются яркими признаками измены Богу, помрачающими рассудок и опрокидывающими в человеке и в обществе духовные ценности.

Указав нам в притче о Блудном Сыне на безмерное Божие человеколюбие: объятия Отчие отверсты для всех отступников от благой воли Божией о человеке, сознавших ложность своего жизненного пути, – ныне св. Церковь говорит о кончине мiра и о Страшном Суде. Страшный Суд это не пугало, а действительность, о нем говорит нам Сам Сын Божий, Христосъ. И говоря нам об этих неизбежных событиях, Господь предупреждает нас : «Берегитесь, чтобы кто не прельстил вас. Ибо многие придут под именем Моим», «Берегитесь лжепророков, которые придут к вам в овечьей шкуре, а внутри суть волки хищные», и наставляет верных Своих – каким должен быть каждый из нас пред лицом грядущих событий. Каких событий? – спросите вы. Перед воцарением над народами мiра Антихриста и перед Вторым пришествием Иисуса Христа, каковое исповедуем мы в Символе Веры : «Верую в Господа, паки грядущего судить живым и мертвым, Его же Царствию не будет конца».

На короткое время – говорит Спаситель – будут допущены для борьбы с христианством, для борьбы с Христовой Церковью страшные гонения на веру. «Будут предавать вас на мучения и убивать вас; и вы будете ненавидимы всеми народами за имя Мое», – говорит Господь; затем – воцарится Антихрист. И когда человек, оставив истинного Бога, отвергая Христа – Спасителя мiра и поклонившись Антихристу, доведет мiръ до того, что зло на земле достигнет наивысшей степени, тогда с силой и многой славой сойдет с небес Сам Господь. Сойдет для суда.

Дорогие мои, мы давно являемся свидетелями этих событий и кто из зрячих и разумных может сомневаться в том, что стоим мы перед лицом воцаряющегося над народами Антихристом, приближаясь ко дню Страшного Суда? Уже наступили грозные дни испытания наших веры и совести. «Хищные волки», о которых говорит Спаситель, уже действуют в мiре, они «прельщают народы вкрадчивыми словами» (Кол. 2,8); они «прельщают неутвержденные души... обещая им свободу, сами будучи рабами тления» (II Петр. 2,19)). Все эти секты развивают бешеную пропаганду среди христиан, завлекая их в свои сети.

Предупреждая нас о том, чтобы мы не поддавались лживым, вкрадчивым словам лжеучителей, говорит нам Христосъ и о том, каким должен быть каждый из нас в ожидании Второго Пришествия Господня и Страшного Суда. Когда, при трубе Ангела, сойдет с небес Сын Божий, соберутся пред Ним все народы, и Он разлучит их друг от друга, отделив козлищ от овец. Кто такие козлища? – это наглые и беспутные грешники, отрицатели Бога и Искупителя мiра Христа, это волки в овечьей шкуре, люди скрытой и прямой ненависти и немилосердия. А кто такие овцы? – это праведники; это люди, в земной жизни уподоблявшиеся Христу Агнцу Божию, принявшему на Себя грехи мiра. Чем Христу уподоблявшиеся? – Тем, что любовью запечатлели свою веру и все свои добродетели, ибо где любовь, там и стремление к безупречной жизни во Христе, там милосердие, там и смирение, там и праведность. Своими братьями называет Судья-Христосъ бедных, убогих, ибо и Сам в бедности жил на земле.

Поспешим же и мы, дорогие, в ожидании Суда Божия над каждым из нас к достижению праведности, чтобы и нам услышать из уст Судии Праведного: «Придите, благословении Отца Моего, наследуйте от сложения мiра вам уготованное Царствие». Аминь.

 

Епископъ МИТРОФАНЪ /Зноско-Боровскiй/

 

 

 

Le pharisien et le publicain

 

Dès les premiers chapitres de la Sainte Écriture, nous voyons comment la prière et l’offrande à Dieu peuvent être agréées ou rejetées. L’exemple de Caïn et Abel illustre cette vérité essentielle : Abel offrit un sacrifice agréable à Dieu, avec un cœur humble et une foi sincère, tandis que Caïn, bien qu’offrant lui aussi un sacrifice, le fit avec un esprit corrompu par l’orgueil et l’amertume. Le Seigneur regarda avec faveur l’offrande d’Abel, mais Il rejeta celle de Caïn, non pas à cause de la nature de l’offrande, mais à cause de la disposition du cœur en la faisant.

Aujourd’hui, l’Église nous présente une parabole qui illustre cette même leçon spirituelle : celle du pharisien et du publicain (Luc 18, 9-14). Ces deux hommes montent au Temple pour prier, tout comme Caïn et Abel sont allés devant Dieu pour offrir leurs dons. Mais seul l’un des deux sera justifié, car seule la prière humble est agréable à Dieu.

À travers cette parabole, notre Seigneur Jésus-Christ nous enseigne non seulement sur l’humilité et l’orgueil, mais aussi sur la vraie prière qui plaît à Dieu. Tout comme Abel s’est approché de Dieu avec un esprit brisé et un cœur pur, le publicain s’humilie devant le Seigneur et reçoit Sa miséricorde. Inversement, le Pharisien, à l’image de Caïn, présente son offrande avec suffisance, comptant sur ses propres mérites plutôt que sur la grâce divine.

Dans la parabole, nous voyons donc deux hommes monter au Temple pour prier. Le Pharisien se tient debout et prie ainsi : «Ô Dieu, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes…» Ensuite, il énumère ses bonnes œuvres et met en avant ses mérites. Quant au publicain, il se tient à distance, n’osant même pas lever les yeux vers le ciel, mais frappant sa poitrine il disait : «Ô Dieu, aie pitié de moi, pécheur».

L’enseignement du Christ est clair : «Je vous le dis, ce dernier descendit chez lui justifié, plutôt que l’autre». La justification vient de l’humilité et de la repentance sincère, non des œuvres accomplies avec orgueuil : «Mais quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite» (Mat 6, 3) nous enseigne le Christ. Encore moins nous devons nous vanter devant le Seigneur.

Les Saints Pères nous enseignent que la prière véritable doit être empreinte d’humilité, de contrition et de confiance en la miséricorde divine. Voici leurs conseils sur notre manière de prier :

Saint Jean Climaque écrit : «La prière est une conversation avec Dieu, mais si elle est entachée d’orgueil, elle devient un monologue avec soi-même».

Saint Isaac le Syrien nous exhorte ainsi : «Lorsque tu pries, ne recherche pas de paroles savantes, mais prie comme un enfant qui se tient devant son Père».

Saint Jean Chrysostome enseigne que «la prière la plus puissante n’est pas celle qui est ornée de belles paroles, mais celle qui vient d’un cœur brisé et contrit».

Saint Théophane le Reclus nous met aussi en garde contre la distraction dans la prière : «Il ne suffit pas de réciter des prières, il faut que notre cœur y participe pleinement. Une prière distraite est comme une lettre envoyée sans adresse».

La prière du publicain est un modèle parfait : brève, sincère et remplie de repentir. La tradition orthodoxe nous offre aussi la prière de Jésus : «Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur». Cette prière, répétée avec humilité et attention, purifie le cœur et nous unit à Dieu.

Nous devons non seulement éviter la prière du pharisien, qui est tournée vers soi-même et non vers Dieu, mais de ne même pas y penser. La véritable prière est celle qui nous fait prendre conscience de notre pauvreté spirituelle et nous ouvre à la grâce divine.

L’ascèse de la prière est essentielle dans la tradition orthodoxe. Les Pères du désert nous enseignent qu’il faut persévérer dans la prière même lorsque nous ne ressentons rien. Saint Silouane l’Athonite disait : «Tiens ton esprit en enfer et ne désespère pas». Cela signifie que même dans nos luttes intérieures, nous devons nous accrocher à la prière avec foi et confiance en Dieu.

Le pharisien, en se plaçant dans la posture de celui qui se croit irréprochable, jugeait et méprisait le publicain, qui était en proie à ses propres péchés. Les Saints Pères nous avertissent contre cette tentation de juger autrui. Ils soulignent que le jugement extérieur d’un homme, qui se repose sur ses propres mérites, est incompatible avec la miséricorde divine. Comme l’a enseigné saint Jean Chrysostome, celui qui se juge lui-même moins fautif que son prochain ne peut espérer en la miséricorde de Dieu, car il refuse de reconnaître sa propre faiblesse. Le pharisien, en jugeant le publicain, se ferme à la grâce de Dieu et se détourne de la véritable repentance. Il nous rappelle que c’est Dieu seul le juge des cœurs et que notre tâche est de cultiver l’humilité, et non de critiquer ceux qui, malgré leurs fautes, cherchent sincèrement la rédemption.

Chers frères et sœurs, que cette parabole nous enseigne à prier avec humilité et sincérité. Rejetons l’orgueil spirituel et approchons-nous de Dieu avec un cœur brisé et contrit. Refusons de porter des jugements hâtifs sur nos frères et sœurs, car nous sommes tous pécheurs en quête de miséricorde divine. Demandons au Seigneur de nous accorder la grâce d’une prière authentique, semblable à celle du publicain, afin que nous puissions entendre ces paroles consolatrices : « Celui qui s’abaisse sera élevé ».

Que Dieu nous bénisse et nous enseigne à prier comme Il le désire. Amen.

 

Prêtre Zhivko Zhelev

 

 

 

Fils prodigue – À l’attention des Parents

 

Aujourd'hui, nous voudrions parler non pas de la joie du retour du fils prodigue dans la maison paternelle, ni de la miséricorde du père, ni du repentir du fils, mais du devoir des parents à l'égard de leurs enfants. Et nous attacherons nos pensées au précepte apostolique : «Pères, n'exaspérez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur » (Eph.6:4).

«N’exaspérez pas vos enfants». Ne les amenez pas au point où ils peuvent être frustrés et se mettre en colère contre vous. La colère en général est un péché, mais la colère contre les parents l'est plus encore. Parents, n’amenez pas vos enfants à ce péché par une sévérité excessive, des exigences incompréhensibles, par un don de votre amour inégal entre eux.

Vous avez fait de la peine à votre fils ou votre fille, non pas en leur interdisant d'aller au théâtre un jour de fêtes, ou en leur refusant de l'argent, ou en leur faisant payer une faute, mais en levant la main sur eux, alors que vous auriez dû les considérer comme des adultes et ménager leur amour-propre. Une chose est de punir un enfant : au bout d'une minute ou deux, l'enfant ne se souvient plus de la punition et cherche l'affection de sa mère ; tout autre chose est de punir un adolescent. Cette punition, même si elle est méritée, pèse lourdement sur l'âme du jeune homme, blesse cruellement son ego, et laisse longtemps un résidu amer dans son cœur. Après la punition, le cœur du jeune homme se ferme pour un temps à ses parents et ne peut plus percevoir les conseils et les exhortations parentales, même les plus bienveillantes.

Parents, prenez exemple surle père de la parabole d'aujourd'hui ! Àl’exigence de son fils il aurait pu répondre : «Attends, mon fils, il est trop tôt pour demander l’héritage, car je suis encore en vie ! » Ou bien : «Tu n'auras rien de mon vivant ; tu ne veux pas vivre avec moi, va-t'en, mais tu n'auras rien même après ma mort». Alors qu’il donne sans un mot de reproche tout ce qui après sa mort devait revenir à son plus jeune fils. Et par sa magnanimité, il faciliteainsi son retour. S'ils s'étaient séparés dans un sentiment d'hostilité, si le fils était parti tenant en son cœur une rancune contre son père, alors, même au moment le plus amer et le plus désespéré de sa vie errante, il se serait souvenu de la maison paternelle avec un sentiment de rancœur, cette rancœur qui vit habituellement dans une âme obstinée et impénitente. Mais le fils prodigue se souvient de son père avec tendresse, avec un profond sentiment de culpabilité et de remords. Lorsque les plaisirs de la passion s’estompèrent, les souvenirs de son père, en particulier les dernières heures passées avec lui, le ramenaient à la maison avec une force irrésistible. Il était encore dans ce pays lointain où il avait dissipé son bien, mais son âme était déjà prosternée aux pieds de son père.

Mais lorsque nous disons aux parents : «N’exaspérez pas vos enfants», afin qu'ils reviennent plus facilement vers vous après s’être adonnés à leurs passions pécheresses, nous n'entendons pas vous apprendre à être indulgents avec eux, surtout lorsqu'ils pèchent manifestement. Non ! Car saint Paul ne s'est pas arrêté à la phrase : «Pères, nexaspérez pas vos enfants»...», mais il a aussitôt ajouté : «Mais élevez-les en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur».

Si tu veux que tes enfants soient toujours bons, élève-les dès l'enfance dans l'enseignement et les commandements du Seigneur, c'est-à-dire ne leur enseigne pas seulement les sciences qui leur procureront un morceau de pain, mais éduque leur caractère en leur inculquant les commandements de Dieu, apprends-leur à tout regarder avec des yeux chrétiens et à tout juger avec un esprit chrétien.

Vingt années durant, voire plus, les enfants sont confiés à leurs parents. Cela afin que les parents aient la possibilité non seulement de leur apprendre quelque chose, mais aussi d’éveiller en eux l'aptitude à vivre une vie pieuse. Pères et mères, accomplissez votre devoir envers vos enfants : apprenez-leur à prier, priez avec eux, allez ensemble à l'église, afin d'être vous-mêmes un exemple vivant de piété pour vos enfants..

Plus que toute autre chose, par votre exemple, apprenez à vos enfants à considérer la piété non pas comme un appendice, une annexe, non pas comme une sorte d’obstacle dans la vie, mais comme un gage de la bénédiction de Dieu, un gage de leur bien-être.

Si vous élevez ainsi vos enfants dans l'enseignement et les instructions du Seigneur, même s'ils trébuchent dans la vie, même s'ils s'éloignent de vous «dans un pays lointain», mais au moment du repentir, ils se souviendront de la maison paternelle, et de tout ce qui leur avait été inculqué depuis leur enfance, et ils reprendront leurs esprits et reviendront vers vous. Et ce sera alors une grande joie pour vous de savoir que votre enfant était mort - et qu'il est revenu à la vie, qu'il était perdu - et qu'il a été retrouvé. Amen.

 

Saint Métropolite PHILARÈTE

 

 

 

 

 Cлово к Родителям в Неделю о Блудном Сыне

 

 

Сегодня мы хотели бы говорить не о радости при возвращении блудного сына в дом отчий, не о милосердии отца, не о раскаянии сына, а о родительском долге по отношению к детям. И мысли наши мы прикрепим к апостольскому завету: «Отцы, не раздражайте детей ваших, но воспитывайте их в учении и наставлении Господнем!» (Еф.6:4).

«Не раздражайте детей ваших.» Не доводите их до того, чтобы они могли возыметь на вас серчание, досаду, гнев! Гнев вообще греховен, а гнев на родителей еще грешнее. Родители, не вводите их в сей грех излишней строгостью, неразборчивой взыскательностью, несправедливым распределением вашей любви к ним.

Вы обидели вашего сына или дочь, не скажу тем, что не пустили под праздник в театр, или не дали денег, или взыскали за проступок, – но тем, например, что поднимаете на них руку, когда следовало бы их считать взрослыми и щадить их самолюбие. Одно дело – наказать ребенка: чрез минуту-другую ребенок уже не помнит, что ему попало, и тянется к матери за лаской; и совсем другое дело – наказать юношу. Это наказание, пусть даже и заслуженное, ложится тяжестью на душу юноши, жестоко ранит его самолюбие, остается на долгое время горьким осадком в его сердце. После наказания сердце юноши как бы закрывается на некоторое время для родителей и не может больше воспринимать даже самых доброжелательных родительских советов и увещаний.

Родители, берите пример с отца из сегодняшней притчи! Он на требование своего сына мог бы ответить: «Погоди, сынок, еще рано делить имение – ведь я еще жив!» Или : «Не будет тебе ничего, пока я жив; не хочешь жить со мною, – уходи, но тогда не получишь ничего и после моей смерти!» Он отдал без одного слова упрека все, что могло прийтись на долю его младшего сына. И своим великодушием облегчил ему возвращение. Если бы они расстались в неприязни, если бы сын ушел, затаив в сердце обиду на отца, то и в самую горькую и безнадежную минуту своей скитальческой жизни он, если бы и вспомнил про дом отчий, то лишь с озлоблением, с тем озлоблением, какое обычно живет в душе своевольной и нераскаянной. Но блудный сын вспоминает про отца с нежностью, с глубоким чувством своей виновности и раскаяния. Когда увлечения окончились, воспоминания об отце, в особенности о последних часах пребывания с ним, с неудержимой силой повлекли его домой. Он еще был «на стране далече», но душа его уже лежала распростертой у ног отца.

Но говоря родителям: «Не раздражайте детей ваших,» чтобы им легче было вернуться к вам после своих греховных увлечений, мы не хотим научить вас быть к ним снисходительными, даже когда они явно грешат. Нет ! Ведь св. Павел не остановился на фразе: «Отцы, не раздражайте…,» а тотчас же добавил: «Но воспитывайте их в учении и наставлении Господнем

Хочешь ли, чтобы твои дети всегда были хорошими, так с детства воспитывай их в учении и наставлении Господнем, т.е. не только учи их тем наукам, которые дадут им кусок хлеба, но воспитывай их характер, внушая заповеди Божии, но учи их смотреть на все христианскими глазами и судить обо всем христианским умом.

Двадцать лет, а то и дольше, дети остаются на попечении родителей. Это для того, несомненно, чтобы родители имели полную возможность не только чему-то научить их, но и создать в них навык к жизни благочестивой. Отцы и матери, выполните ваш долг пред детьми: научите их молиться, молитесь сами вместе с ними, ходите в церковь вместе, чтобы живым образцом благочестия для детей вы были сами.

Главное же, своим примером научите детей видеть в благочестии не придаток какой-то, не помеху в жизни, а залог благословения Божия, залог их благополучия.

Если таким образом вы воспитаете своих детей в учении и наставлении Господнем, то пусть даже и споткнутся они в жизни, пусть даже и уйдут от вас «на страну далече,» – но в минуту раскаяния вспомнят они о родительском доме, обо всем том, что внушалось им с детских лет, – и опомнятся и вернутся к вам. И будет тогда для вас великая радость, что ребенок ваш был мертв – и ожил, пропадал – и нашелся. Аминь.

 

Святой Митрополитъ ФИЛАРЕТЪ