Traduction d’un article paru en langue russe en juillet 2021 pour le 103° anniversaire de l’assassinat de la Famille Impériale.

https://www.karlovtchanin.eu/index.php/belaiaideia/966-skhozhie-sudby-dvukh-zamechatelnykh-monarkhov-k-103

Protod. Germain

 

 

Destins similaires de deux Monarques remarquables

 

 

Depuis près de vingt ans, année après année, nous célébrons par des articles en langue russe cette date funeste et douloureuse du 17 juillet, jour de l’assassinat du Tsar-Martyr et de toute sa Famille, jour du meurtre du Monarque le plus humain et le plus pur que le monde ait connu, et nous nous demandons comment, parmi le peuple, et en général parmi les hommes, ont pu se trouver de tels scélérats et de tels monstres qui, sans trembler, n’ont pas hésité à sortir leurs revolvers de leur étui et à tirer sans une once de pitié sur des martyrs innocents et sans défense, sur de jeunes enfants ... D'où pouvait venir cette haine sans précédent, ce satanisme ? C’est toutefois une question bien rhétorique que de se demander d’où elle venait. Il est en réalité parfaitement clair d'où elle provient ... Serge Boulgakov, dans un de ses écrits, a défini avec précision ce Régicide comme étant une véritable Messe noire de la révolution. C'est chez Faust que Satan gouverne le bal, mais dans l'histoire de l'humanité Satan gouverne la révolution.

On sait que "nos" révolutionnaires satanistes se sont toujours ouvertement prosternés devant la "grande révolution française", qui fut en quelque sorte l’étoile qui les avait guidés. "La grande révolution française" c’est tout ce que les artisans de la "grande révolution d'octobre" avaient à la bouche. En fait, ces prétendument "grandes révolutions" ont conduit les puissances réellement grandes, et les peuples réellement grands, dans leur état déplorable actuel.

Toute révolution est toujours un défi lancé à Dieu, une rébellion contre Dieu qui, en règle générale, se termine par un Régicide le sang innocent de l'Oint de Dieu est versé. Il en fut ainsi en Russie comme en France. La Monarchie est un pouvoir donné par Dieu, et les démons lui portent toujours le premier coup. Les racines et toutes les horreurs de la révolution bolchevique nous sont bien connues, et nous nous sommes plongés dans ces jours sombres de l'histoire de France et avons été frappés par la ressemblance surprenante entre les deux crimes atroces, et surtout par la similitude frappante entre les destins et les personnalités des deux Monarques.

Avouons-le : nous ne soupçonnions pas l’élévation d'esprit de Louis XVI ! En effet, la République française qui est tellement louée, n'est pas moins menteuse sur son histoire que le pouvoir soviétique ne l'était sur l'histoire de la Russie. Les mêmes clichés, la même supercherie, les mêmes mensonges, les mêmes falsifications et finalement la même représentation de la réalité en miroir déformé qui, de génération en génération, formate la tête des élèves et de la population depuis plus de deux siècles. Pouchkine avait écrit: "La calomnie, même sans preuve, laisse des traces solides". Et en effet toute calomnie, même réfutée cent fois, laisse toujours une trace sur la réputation d'une personne.

Pour cette raison et sur cette base, les personnalités et les règnes des deux Monarques sont soumis jusqu’à ce jour à la calomnie délibérée prise pour vérité absolue. C'est là, la première similitude entre les deux Monarques-Martyrs. Louis XVI est sans doute le plus calomnié de tous les Rois de France, tout comme notre saint Tsar-Martyr est le plus calomnié de tous les Souverains russes. Tous deux sont représentés comme des individus faibles qui se sont retrouvés à la tête de leur pays, tout en n'étant pas à la hauteur de leur position. Tous deux furent illégalement et sans raison objective exécutés par la populace locale.

Mais commençons par le début. Commençons par leurs jeunes années qui, pour chacun, ont été assombries par une catastrophe qui a laissé des traces pour toutes les années ultérieures. Lorsque le jeune Louis, alors encore dauphin-héritier du trône, célèbre son mariage avec Marie-Antoinette, une fête populaire est organisée, pour laquelle des milliers de personnes se rassemblèrent en plein centre de Paris sur la place de la Concorde - alors place Louis XV - et dans les rues avoisinantes, pour admirer le spectacle pyrotechnique. Hélas, à la suite d'une maladresse, un incendie s'est déclaré et la foule s'est précipitée principalement vers la rue Royale qui n’était pas éclairée et où des travaux étaient alors en cours. Des personnes trébuchèrent, tombèrent, furent piétinées et le lendemain matin quelques cent cinquante cadavres furent retrouvés ...Une sorte de Khodynka parisienne. Comme vous le savez, le même présage amer a été envoyé au jeune Souverain russe le jour de son couronnement, lorsque la solennité, la liesse, le désir d'exprimer l'amour à ses sujets s’étaient transformés en catastrophe avec un nombre encore plus grand, décuplé, de victimes. Et le plus curieux, c'est que les deux catastrophes se sont produites à la même date, le 30 mai, certes dans un cas selon le calendrier julien et dans l’autre selon le grégorien.

Ainsi, les similitudes entre les deux Monarques peuvent être relevées à l'infini. Les femmes, chacun le sait, sont comme il est coutumier de dire, cause de tous les malheurs. Pour la populace révolutionnaire qui a infecté une partie de la société, Marie-Antoinette et Alexandra Fedorovna étaient de vrais boucs émissaires en raison de l'influence qu’elles avaient sur leurs époux ; elles étaient prétendument à l'origine de tous les malheurs vécus. Lorsque la guerre entre la France et l'Autriche avait éclaté, la Reine française n'était pas appelée autrement que «l'Autrichienne» et ce surnom lui est resté attaché jusqu'à la fin de sa vie en martyre, car cette étrangère ne pouvait à l’évidence qu’être une traîtresse. Lorsque la Première Guerre mondiale éclata notre Impératrice, du fait de ses origines, ne tarda pas à être accusée de connivenceavec les intérêts de l'Allemagne au détriment de la Russie, et ces fausses accusations se transformèrent finalement en accusations directes de trahison. On sait combien les procès ultérieurs ont démontré l’inconsistance totale de ces insultes. L'amour cristallin de la sainte Impératrice et sa loyauté à sa seconde patrie sont un fait indiscutable, juridiquement prouvé, malgré les flots de calomnies déversés sur elle, mais, comme l'a dit Pouchkine, la calomnie, même sans preuve, laisse des traces indélébiles.

Un autre péché politique majeur pour lequel notre sainte Tsarine tout comme Marie-Antoinette furent accusées, c'était leur mentalité réactionnaire et l'"influence pernicieuse" qu'elles exerçaient sur leurs époux. C'est un fait que les deux Souveraines ont invariablement dirigé leurs conseils contre toute restriction du pouvoir royal. Certes, Louis XVI n'a pas résisté longtemps à la pression de la société et des forces révolutionnaires et a assez facilement accepté la Constitution, abandonnant l'Absolutisme et devenant Roi des Français, et non plus de la France.

En revanche, notre Tsar-Martyr a, tout au contraire, refusé jusqu'au bout, malgré l'insistance répétée et impudente de toutes sortes de Rodzyanko, Goutchkov et autres, d'établir un gouvernement responsable devant la Douma et de devenir ainsi un monarque constitutionnel, c'est-à-dire un monarque d’opérette. Sa réponse au traître général Rouzski est largement connue : « Je ne protégeais pas le pouvoir autocratique, mais la Russie » et il lui avait expliqué qu'il n'était pas sérieux de penser qu'un changement de forme de gouvernement apporterait la paix et le bonheur au peuple. Le Souverain était profondément convaincu que l'Autocratie était un problème principalement ecclésial, religieux et non politique, et il était profondément conscient de la responsabilité qui lui était confiée d'être l’Oint de Dieu, c'est-à-dire qu’Il était responsable de la Russie, qui lui avait été confiée, devant Dieu seul. Le Souverain ne défendait pas ses propres intérêts, mais mais il ne s'estimait pas habilité à remettre le gouvernement de la Russie entre les mains de personnes dont il savait qu'il s'agissait de personnes politiques manifestement incapables et avides qui plongeraient certainement la Russie dans l'abîme, puis démissionneraient en se lavant les mains. «Je suis responsable devant Dieu et la Russie de tout ce qui arrivera et de tout ce qui s'est passé», avait déclaré le Souverain, «que les ministres soient responsables devant la Douma ou le Conseil d'État est sans importance. Voyant ce que font les ministres, et qui ne serait pas pour le bien de la Russie, je ne pourrai jamais me consoler à l’idée que ce n’est pas de mon fait, que ce n’est pas ma responsabilité».

Comment ne pas s'incliner devant tant de noblesse et de grandeur, alors que pour la masse de ceux qui se laissaient berner par les fumées révolutionnaires, et pour tous les arrivistes qui rêvaient de jouer un rôle, le Souverain semblait s'accrocher à Ses intérêts et ne voulait pas lâcher le pouvoir de Ses mains.

La faiblesse de caractère est un autre reproche souvent adressé aux deux Monarques, comme s'ils n'avaient pas d'opinion stable et se laissaient facilement influencer par des tiers. Concernant le saint Tsar-Martyr, ce reproche est particulièrement injuste. Qui peut sérieusement qualifier de faible une personne qui, au moment le plus critique de la guerre, alors que la position de l'Armée russe était considérée par beaucoup comme sans espoir, puisse décider, contre l'opinion écrasante de toutes les personnes influentes et responsables, de prendre le commandement de l'Armée entre ses mains avec toutes les conséquences possibles en cas d’échec, ce qui à l’époque apparaissait comme étant le plus vraisemblable. Et tout le monde sait comment avec une telle décision nullement conciliaire, mais purement individuelle, le Souverain avait orienté le cours de la guerre dans le sens le plus positif pour la Russie. Le président français Emile Loubet témoignait : « Sous des apparences de timidité, le tsar a une âme forte et un cœur courageux, d'une fidélité inébranlable. Il sait où il va et ce qu'il veut ».

Et enfin un autre trait de caractère commun aux deux Monarques, leur piété, ce qui permet notamment de souligner leur parenté spirituelle. Ils aimaient assister aux offices divins, prier, visiter les monastères en un mot, c'étaient des Souverains profondément et sincèrement chrétiens, ce qui allait à l'encontre de la mode parmi la haute sociétéà l'époque de leur règne, mais également des traditions des générations précédentes, lorsque le respect de la religion officielle se transformait souvent en formalité et simple bienséance. On sait que notre Souverain avait l'habitude de bénir avec des icônes les troupes qui partaient au front. Il croyait en l'intercession des puissances célestes, mais combien de réflexions pouvaient être entendues sur le fait qu'il serait plus utile de fournir des obus et des fusils, plutôt que de bénir avec des icônes ... Décidément, les personnalités lumineuses du Roi et du Tsar tranchaient par rapport à la désolation spirituelle ambiante.

Il est étonnant d'observer avec quelle tranquillité d'esprit ils gravirent tous deux leur Golgotha. Les journaux intimes de Louis XVI, ainsi que celui du Tsar-Martyr, témoignent d'un détachement saisissant, on pourrait dire d'une indifférence face aux terribles événements qui se déroulaient. Un tel contrôle de soi, une telle impassibilité apparente, qui furent tant ridiculisées par les opposants, étaient au contraire le signe d'une grande force d'esprit et d'espérance en Dieu. Ainsi, le jour du 14 juillet 1789, pourtant considéré comme le jour de la révolution française, un seul mot laconique est inscrit dans le Journal royal : « Rien ». Dans le journal du Tsar, trois jours avant le jour fatidique de son abdication, on lit : « A 10 heures je suis allé à la liturgie. Le rapport s'est achevé à l'heure./.../ J’ai écrit à Alix puis je suis allé par la route de Bobruisk jusqu'à la chapelle, où je me suis promené. Le temps était clair et glacial. /../ Le soir j’ai joué aux dominos ».

Comment le comprendre ? Indifférence, incompréhension de la situation, comme le pensent et le répètent les opposants hétéroclites de la Monarchie ? Bien sûr que non ! Le monde tout autour s'effondrait et une telle maîtrise de soi était un moyen évident d'éliminer le trop plein de pression psychologique. L'Impératrice-Martyre, qui a tant soutenu son royal époux dans sa fermeté sur les principes autocratiques, reçu la nouvelle de l’abdication avec un calme et une humilité absolus : « C'est la Volonté de Dieu. Dieu a permis cela pour le salut de la Russie ».

Cette piété, cet esprit hautement chrétien de nos Martyrs-Impériaux nous sont bien connus, mais, reconnaissons-le, nous ne nous attendions pas à rencontrer une spiritualité du même niveau chez le Roi Martyr Louis XVI. Nous sommes tombés par hasard sur le texte intégral de Son Testament, on peut dire au sens plein du terme – de son Testament Spirituel, et nous devons admettre que nous sommes étonnés de la hauteur d'esprit qui émane de cette confession ante-mortem. Nous ne nous attendions pas à lire d'une plume catholique une confession aussi purement orthodoxe dans l'esprit de nos écrivains spirituels. Il vaudrait la peine de placer ici ce merveilleux Testament dans son intégralité, mais nous nous limiterons à quelques extraits.

Le document commence par la glorification de la Très-Sainte Trinité : « Au nom de la très Sainte Trinité, du Père, du Fils et du Saint Esprit !

Moi, Louis, XVIème du nom, Roi de France, étant depuis plus de quatre mois enfermé dans la Tour du Temple à Paris, par ceux qui étaient mes sujets, et privé de toute communication quelconque, même avec ma famille, n’ayant que Dieu pour témoin de mes pensées, je déclare ici en Sa présence, mes dernières volontés et mes sentiments. Je laisse mon âme à Dieu mon créateur, et je Le prie de la recevoir dans Sa miséricorde, de ne pas la juger d’après ses mérites, mais par ceux de Notre Seigneur Jésus Christ qui s’est offert en sacrifice à Dieu son Père, pour nous autres hommes. Je prie Dieu de me pardonner tous mes péchés, j’ai cherché à les connaître scrupuleusement, à les détester. Je prie tous ceux que je pourrais avoir offensés par inadvertance, ou à ceux à qui j’aurais pu avoir donné de mauvais exemples ou des scandales, de me pardonner le mal qu’ils croient que je peux leur avoir fait ».

Après ces propos qui semblent tirés d’un ouvrage d’instruction religieuse ou d’un recueil de conseils d’un père spirituel, le Roi-Martyr poursuit : « Je pardonne de tout mon coeur à ceux qui se sont fait mes ennemis sans que je leur en aie donné aucun sujet, et je prie Dieu de leur pardonner, de même que ceux qui par un faux zèle, ou par un zèle mal entendu, m’ont fait beaucoup de mal. Je pardonne encore très volontiers à ceux qui me gardaient, les mauvais traitements et les gênes dont ils ont cru devoir user envers moi ». Comment ne pas comparer cela avec le cœur miséricordieux du Tsar-Martyr, selon le témoignage de sa fille aînée, la Grande-Duchesse-Martyre Olga Nikolaevna . : « Notre Père vous demande de transmettre à tous ceux qui Lui sont restés dévoués, et à ceux sur qui ils peuvent avoir de l’influence, qu’ils ne pensent pas à le venger, puisqu'il a pardonné à tous et prie pour tous, et qu'ils se souviennent que le mal qui est maintenant dans le monde sera encore plus fort, mais que ce n'est pas le mal qui vaincra le mal, mais seulement l'amour ... ».

Distinguons également dans cet étonnant document royal, l'Instruction au jeune Prince-héritier de 10 ans, mort en captivité deux ans et demi après son Père : «Je recommande bien vivement à mes enfants, après ce qu'ils doivent à Dieu qui doit marcher avant tout, de rester toujours unis entre eux. Je recommande à mon fils, s'il avait le malheur de devenir Roi, de songer qu'il se doit tout entier au bonheur de ses concitoyens, qu'il doit oublier toute haine et tout ressentiment, et nommément tout ce qui a rapport aux malheurs et aux chagrins que j'éprouve». Cette Instruction à son Fils ne dégage-t-elle pas le même esprit que la fameuse «Instruction» de Vladimir Monomakh, rédigée au début du XII° siècle au terme d'une riche vie par cet arrière-petit-fils de notre Baptiste, le saint Grand-Prince Vladimir ?

Il est impossible de terminer l'histoire de ce Testament sans parler de son destin ultérieur. Lorsque, au petit matin, le jour de son exécution, on vint le chercher au cachot où il était enfermé, Louis XVI voulut remettre son Testament au Commissaire de la Commune, le prêtre jureur Jacques Roux – de ces prêtres qui avaient accepté la révolution – arrivé parmi la délégation, en disant : «Je vous prie de remettre ce papier à la Reine, mon épouse», ce à quoi le prêtre rouge répondit : «Cette affaire ne me regarde pas. Je suis venu ici pour vous conduire à l'échafaud». Notons un épisode semblable dans le destin de notre saint Tsar-Martyr.Après son abdication, le 8/21 mars, il avait signé un touchant Message d'adieu à son Armée bien-aimée : «Accomplissez votre devoir, défendez vaillamment notre grande patrie, obéissez au gouvernement provisoire... rappelez-vous que tout affaiblissement de l'ordre ne fait que jouer en faveur des ennemis». Mais sur ordre exprès du détestable nouveau ministre de la Guerre Goutchkov, ce Message fut bloqué et n'a pas été porté à l'attention de l'Armée. Il est permis de dire de tels scélérats qu’ils ne craignent pas Dieu, et n’ont pas honte des hommes.

Avant que les coups de feu ne retentissent dans le sous-sol de la maison Ipatiev, le saint Tsar-Martyr n'avait eu le temps d'exprimer que deux mots significatifs montrant son incompréhension : «Mais, pourquoi ?». Louis XVI monta courageusement sur l'échafaud et put dire d'une voix ferme, debout devant la guillotine, face à la foule venue assister à ce «spectacle» : «Je meurs innocent, je suis innocent des crimes dont je suis accusé. Je vous le dis depuis l'échafaud, me préparant à me tenir devant Dieu. Et je pardonne à tous ceux qui sont responsables de ma mort». Les mêmes paroles auraient pu être dites par le saint Tsar-Martyr, si le temps lui en avait été donné, mais des rafales de coups de feu décimèrent sur l’instant toute la Famille et leurs valeureux serviteurs restés fidèles jusqu’au bout.

Les deux exécutions de ces deux grands Monarques sont devenues de véritables jalons qui ont divisé l'histoire de leurs pays respectifs. Dans le destin tragique de ces deux Martyrs, une action peut être identifiée - l'action de Satan. Cependant, à travers le sang qu’ils ont versé, nous voyons quel genre de personnalités ils étaient. Le Roi a été tué parce qu'il était un roi et un chrétien fidèle. En tuant le Tsar, ils tuaient le royaume orthodoxe. Celui qui retient – selon la parole de l’Apôtre /2Thess.2, 6/ – a été renversé et le mal s'est déversé en abondance sur toute la planète. Le saint starets Anatoly d’Optino l’a exprimé de façon magistrale : «La Russie sans Tsar est un cadavre puant. Le Tsar est le Chef de tout, et donc, tout comme un corps avec une tête coupée commence aussitôt à se décomposer, la Russie, si elle perd le pouvoir royal, subira inévitablement le même sort ». N'est-ce pas une prophétie irréfutable ?

Le Tsar disparut, avec lui disparurent la loi, l'ordre et l'État. Tout au long du XIXe siècle, la Russie tsariste avait été une pierre d'achoppement sur la route des révolutionnaires, de l’instauration de leurs plans diaboliques nés de la révolution française. Par conséquent, ne pas voir et ne pas comprendre la beauté morale du saint Tsar-Martyr et du Roi-Martyr, ainsi que le sens du sang qu'ils ont versé, est un signe évident de la tragédie morale de l'homme moderne et de toute notre humanité déchue.

 

 

Protodiacre Germain Ivanoff-Trinadtzaty

 

 

Le Testament du Roi-Martyr Louis XVI peut être lu ici :

https://arguendi.livejournal.com/2019503.html