SERMON du 17-e DIMANCHE après la PENTECÔTE

Et miracle de l’Archange Michel

Matines : Luc, XXIV, 36-53

Liturgie : 2 Cor. VI, 16 – 7, 1 ; Matt. XV, 21-28

Hébr. II, 2-10 ; Luc X, 16-21

 

I Dans le texte de l’épître aux Corinthiens, prescrite en ce jour, Dieu, en incitant le peuple à quitter totalement les idoles, dit en propres termes : « Vous êtes le Temple de Dieu », et, à l’intention de ce peuple réuni par la juste croyance et purifié, Il ajoute : « Je serai votre Père et vous serez mes fils et mes filles ! »

Quelle douceur dans cette proximité de l’affection divine !

C’est ce que nous ressentons aussi dans le sixième évangile de la Résurrection lu aux matines : Christ apparaît à nouveau à tous ses apôtres. Ceux-ci croient d’abord voir un fantôme. Il leur dit qu’il n’en est rien, leur montre ses mains et ses pieds, et comme ils doutaient encore dans leur joie, Il leur demande s’ils avaient quelque chose à manger. Les apôtres lui donnent des poissons et un rayon de miel qu’Il mange devant eux, et c’est ensuite qu’Il les conduit sur la route de Béthanie, Il les bénit, et, sous leurs yeux Il s’élève vers le ciel. Un nuage Le dérobe à leur vue, et ils rentrent à Jérusalem dans une joie totale.

L’Epître aux Hébreux, dans la péricope lue en l’honneur de l’archistratège Michel évoque le témoignage des anges, présents en divers épisodes de l’Ancien Testament (Israël, « fort contre Dieu » n’a-t-il pas lutté toute une nuit avec l’archange ? Souvenez-vous aussi de Tobie – pour ne pas parler du rôle des anges dans l’Annonce faite à Marie et dans les avertissements donnés plusieurs fois à son époux concernant Jésus enfant). Les anges ont ainsi eu un rôle mémorable dans l’histoire du Salut. Toutefois, ce n’est pas aux anges qu’est soumis le monde à venir : « Qu’est-ce que l’homme, est-il dit dans l’Ecriture, rappelle l’apôtre, que Tu te souviennes de lui, ô Dieu ? Et du fils de l’homme que Tu en prennes grand soin ? » L’homme, en effet, est de peu inférieur aux anges, pourtant c’est un homme, Jésus-Christ, que Tu as couronné de gloire et que Tu as établi souverain de tous les ouvrages de Tes mains.

Les anges ont continué à se manifester dans le monde chrétien et c’est une intervention miraculeuse de l’Archange Michel à Colosse dont nous faisons mémoire en ce jour. Un homme, Archippe, priait à Colosse dans une église que les païens voulaient détruire par une rivière détournée : l’homme a invoqué l’archange Michel qui a vaincu le déferlement des eaux.

IIL’Evangile du 17 e Dimanche, est l’évocation, bouleversante, d’abord de la rigueur du Christ, puis de sa prodigieuse mansuétude dans l’épisode de la Cananéenne. C’était une humble femme de Cana et vous savez qu’il y avait un contentieux entre les juifs proprement dit et ces autres sémites qu’ils ne fréquentaient pas. Or cette cananéenne demande humblement au Christ de délivrer sa fille tourmentée par les démons. Le Christ ne répond pas. Les apôtres Lui demandent de lui parler car elle les suit et les importune. Or le Christ dit – ce qui est dans la ligne des réactions juives d’alors – : « Je ne suis venu que pour sauver les brebis perdues d’Israël : il n’est pas bien de donner aux chiens la mentalité des juifs était dure - le pain des enfants ». « Oui, répond la Cananéenne, mais les chiens mangent les morceaux qui tombent de la table des enfants ». Le Christ fut ému par cette foi : « Femme, lui dit-il, ta foi est grande ! Qu’il soit fait comme tu le souhaites ». Et dans l’instant, sa fille fut guérie.

Notre Dieu est mort pour nous sur la Croix et Il nous invite à renoncer au monde et à Le suivre. Prendre notre croix, c’est cela l’imitation de Jésus-Christ. Mais Il est, nous le savons, d’une mansuétude infinie ! et nous en avons ici une preuve inoubliable.

C’en est une autre preuve que la mission confiée aux apôtres, d’aller deux par deux dans tous les villages, guérissant les malades, chassant les démons - ces anges déchus par suite de leur orgueilleux mépris de l’homme -, ressuscitant les morts. Ces apôtres reviennent et font part au Christ de leur merveilleuse surprise en voyant que même les démons leur obéissent.

Le Christ témoigne alors de Sa propre nature divine, en disant : « J’ai vu Satan tomber du ciel comme l’éclair » car Il est Lui-même coéternel et antérieur au monde. Il évoque pareillement tous les autres miracles qui accompagneront la prédication évangélique : ils marcheront sur les serpents et les scorpions et les boissons mortelles ne leur feront pas de mal. Il ajoute alors : « Ne vous réjouissez pas de ces grandes œuvres et de ce que les démons vous soient soumis mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont inscrits dans les cieux ».

Ces apôtres étaient des hommes simples, sans culture en particulier. Mais le Christ laisse éclater Sa gratitude et Sa joie : « Oui, je te loue, Père, de ce que Tu as caché ces choses aux intelligents et que Tu les as révélées aux simples ! »

Ayons cette simplicité, bien-aimés frères et sœurs, qui était celle de ces hommes frustes, apôtres et également de la cananéenne qui, dans son humilité totale, a reçu du Christ la guérison de sa fille !

 

AMIN

 

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