Le Dimanche du Pardon

 

Nous voilà au début du Grand-Carême. Quoi que nous entreprenions dans la vie, nous commençons toujours par établir un plan d'action, un programme de ce qui nous doit être fait et dans quel ordre. Mais ici nous n'avons pas besoin de le faire. L'Évangile d'aujourd'hui nous donne ce programme. Jusqu’ici, l'Église nous délivrait des enseignements, mais aujourd'hui, elle exige de nous des actes. Prenons la peine d’étudier attentivement l'Évangile d'aujourd'hui, et nous verrons combien ces règles sont simples, accessibles à tous et en même temps exhaustives.

"Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi ; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes leurs fautes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus les vôtres". Quel est donc le but du Grand-Carême ? Il est le suivant : "Que notre Père céleste nous pardonne nos fautes". Que faire pour y parvenir ? Pardonner aux gens leurs fautes. C'est par là que nous commencerons. C'est la première chose à faire.

Deuxièmement : "De même, lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air sombre, comme les hypocrites qui exténuent leur visage, afin de montrer aux hommes qu'ils jeûnent. Mais toi, quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage, afin qu'il ne paraisse pas aux hommes que tu jeûnes, mais à ton Père qui est présent dans le secret ...". Ainsi, jeûnons, non pas pour le montrer aux hommes, mais devant Dieu, et non pas avec découragement, mais dans la joie spirituelle.

Et troisièmement : "Ne vous amassez pas des trésors sur la terre... mais amassez-vous des trésors dans le ciel...". Car en effet, cela détermine toute notre activité et donne une orientation à toute notre vie.

Et enfin, en dernier lieu, "Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur". Voilà quel est le but de notre vie ! Avoir notre cœur en Dieu, rempli de Dieu, afin que Dieu devienne notre trésor. Et ce n’est que dans l'Église que nous pouvons l’apprendre. Et c’est pour nous d’une telle importance, que cela vaut la peine de faire des efforts, de jeûner, de rester plus longtemps à l'église et de prier davantage à la maison. Car ce n'est qu'alors que nous pourrons nous exclamer avec joie : Le Christ est Ressuscité ! et répondre à ceux qui nous saluent : Vraiment Il est Ressuscité !

Le rite du Pardon

Ce que la Sainte Église attend de nous maintenant, ce n'est plus une pensée, ou un sentiment, mais un acte, une action. Les pensées et les sentiments nous étaient inculqués au cours des dernières semaines. Il en est toujours ainsi : la pensée fait naître le sentiment, et le sentiment engendre l'action. Et cette action revêt une importance toute particulière. Entendez-bien : "Si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père céleste ne vous pardonnera pas non plus...". Cela signifie que notre jeûne, nos venues à l'église, nos métanies et tous nos chants seront vains.

C'est dire l'importance de ce premier pas. Mais il n'est pas facile. Certes, il n'est peut-être pas difficile, si l’on se contente de paroles, par souci de bienséance, de formalité. Mais à quoi cela servirait-il ? Mais faire ce pas en toute conscience est très, très difficile, si il s’agit de se reconnaître réellement plus mauvais que l'autre, pire que tout le monde, réellement coupable devant tout le monde, - et il en est bien ainsi : tout le monde est coupable devant tout le monde en tout et pour tout. Et considérer la culpabilité de l'autre à notre égard comme insignifiante, comme inexistante, dont nous serions peut-être même la cause et donc responsables, est encore plus difficile.

Même dans les Vies des Saints, nous lisons des exemples de grands ascètes et confesseurs qui n'ont pas su le faire et qui ont tout gâché. D'autant plus que nous, pécheurs, avons besoin de l'aide spéciale de Dieu pour pardonner et demander pardon sincèrement, du fond du cœur, pour arracher notre ego, notre "moi" autojustificateur. Mais nous devons le faire, le Seigneur l'exige de nous, le Seigneur l’attend. Sans cet effort sur nous-mêmes, nous ne pouvons pas commencer le Carême. Demandons pardon et pardonnons de tout notre cœur. Et je suis le premier à vous demander de me pardonner !

 

Archevêque ANDRÉ /Znosko-Borovsky/

 

 

 

Прощеное Воскресение

 

Вот и начало Великого Поста. Что бы мы в жизни не начинали, мы всегда составляем какой-нибудь план действия, программу того, что должно быть совершено нами и в каком порядке. Но здесь нам не нужно этого делать. Сегодняшнее Евангелие дает нам эту программу. Раньше св. Церковь больше поучала нас, а теперь уже требует от нас действия. Всмотримся только внимательно в нынешнее Евангелие, и мы увидим, как просты, доступны каждому и, в то же время, всеобъемлющи эти правила.

Ибо, если вы будете прощать людям согрешения их, то простит и вам Отец ваш Небесный, а если не будете прощать людям согрешения их, то и Отец ваш не простит вам согрешений ваших.” Значит, какая же цель Великого Поста? Да вот она: “Чтобы Отец наш Небесный простил нам согрешения наши.” Как же этого достичь? Простить людям согрешения их. Вот с этого и начнем. Это самое первое.

Второе: “И также, когда поститесь не будьте унылы, как лицемеры: ибо они принимают на себя мрачные лица, чтобы показаться людям постящимися. А ты, когда постишься, помажь главу твою и умой лице твое, чтобы явить себя постящимся не пред людьми, но пред Отцом твоим, Который втайне…” И так, будем поститься, но не ради людей, а перед Богом, и не уныло, а в духовном веселии.

И в третьих: “Не собирайте себе сокровищ на земле… но собирайте сокровища на небеси…” Ведь это определяет всю нашу деятельность, дает направление всей нашей жизни.

И, наконец, последнее: “Где сокровище Ваше, там будет и сердце ваше.”вот в чем цель жизни нашей! Чтобы сердце наше было в Боге, наполнено Богом, чтобы Бог стал бы нашим сокровищем. А научиться этому можно только в Церкви. И это для нас так важно, что есть из-за чего и потрудиться, и попоститься, и в церкви дольше постоять, и дома больше помолиться. Ибо только тогда мы сможем с радостью воскликнуть: Христос Воскресе! и ответить, приветствующим нас: Воистину Воскресе!


Обряд Прощения

То, что нам предлагает совершить сейчас св. Церковь – это уже не мысль, не чувство, а поступок, действие. Мысли и чувства воспитывались в нас на прошлых неделях. Так ведь всегда бывает: мысль порождает чувство, а чувство порождает действие. И действие это особой важности. Слышите: “Если не будете прощать людям, то и Отец ваш Небесный не простит вам…” А ведь это значит, что и пост наш, и хождение в церковь, и поклоны, да и все говение наше будут тщетны.

Вот до чего важен этот первый шаг. Но он не легок. Сделать его на словах только, просто ради приличия, ради формальности, может быть, и не трудно. Но какой же прок от этого? А сделать этот шаг действительно, признать себя хуже другого, хуже всех, виноватым действительно перед всеми, – а ведь оно так и есть: каждый перед всеми во всем и за все виноват, – это признание сделать очень, очень трудно. А сочесть вину другого перед нами – ничтожною, как бы несуществующей, может быть даже нами и вызванной, – еще труднее.

Даже в Житиях Святых мы читаем примеры того, как великие подвижники и исповедники не смогли этого сделать и этим погубили все. Тем более нам, грешным, нужна особая помощь Божия, чтобы простить и попросить прощенье искренне, от всего сердца, вырвать из него свое самолюбие, себя оправдывающее “я.” Но мы должны это сделать, Господь требует от нас это, Господь ждет. Без этого усилия над собой нельзя начать пост. Попросим же прощенья и простим от всего сердца. Вот и я первый прошу вас: простите меня!

 

Архiепископъ АНДРЕЙ /Зносо-Боровский/

 

 

Triomphe de l'Orthodoxie

 

L'Église orthodoxe célèbre solennellement ce jour consacré précisément à notre foi orthodoxe, jour que nous nommons « Triomphe de l'Orthodoxie ». L'Église célèbre sa victoire sur tous ses ennemis qui depuis deux millénaires se sont levés contre elle et son enseignement.

La voie suivie par l'Église a été difficile, pleine de tristesse et de douleur, ce fut un réel chemin de croix, qui se poursuit de nos jours. Mais véridique est la parole de Son Divin Fondateur, Qui a dit que sur la confession de l'apôtre Pierre – Tu es le Fils du Dieu Vivant – sur cette foi, sur la pierre de cette confession, Il fondera Son Église et les portes de l'enfer, c'est à dire tous les efforts des puissances obscures infernales, ne prévaudront pas contre elle.

Et ces forces obscures infernales se sont abattues sur elle dès les premiers temps. D'abord par les Juifs infidèles, les scribes et les pharisiens, les membres du Sanhédrin tous ennemis du Christ.

Mais peu de temps après monta sur le trône l'empereur égal-aux-apôtres Constantin, sous le règne duquel le christianisme resplendit conformément à la parole de l'apôtre : « La victoire qui a vaincu le monde, c'est notre foi! ». Certes, il y eut plus tard encore des tentatives insensées de reprendre les persécutions sous l'empereur Julien l'Apostat.

Mais lorsque l'époque des persécutions prit fin, les forces obscures infernales ne se calmèrent pas pour autant et se mirent à attaquer l'Église d'une autre manière, par les hérésies. Lorsque parut la première hérésie, celle d'Arius, elle jeta le trouble et fit trembler toute l’Église. Cette hérésie, avec la dernière grande hérésie de l'iconoclasme, furent les plus pernicieuses et les plus dangereuses et elles troublèrent longtemps l’Église.

Il est étonnant de voir combien cette hérésie d’Arius a été tenace : le Premier Concile Œcuménique l'a condamnée, les saints hiérarques Basile le Grand, Grégoire le Théologien, Jean Chrysostome et d'autres l'ont victorieusement combattue, et malgré cela elle a continué à exister, elle a persisté à lutter contre l'Église durant plus de cent ans. De façon tout aussi tenace et durable l'hérésie iconoclaste a troublé l'Église et lorsque enfin, lors du VII° Concile Œcuménique fut définitivement posé le dogme de la vénération des icônes, il fut alors décidé que le premier dimanche du Grand-Carême serait célébré le Triomphe de l'Orthodoxie.

Le concile a fondé sa décision portant sur les saintes icônes sur la définition exacte de saint Basile le Grand qui, parlant des prières élevées devant les icônes, disait que l'honneur qui leur était rendu ne se rapportait pas à l'image en tant qu'objet, mais s'élevait jusqu'au prototype, c'est-à-dire remontait de l'image vers Celui ou Ce qui est représenté sur la sainte icône.C'est ainsi que l'Église a établi ce Triomphe de l'Orthodoxie que nous célébrons aujourd'hui.

Nous ne savons pas ce que nous réserve l'avenir, mais nous savons qu'aujourd'hui nous sommes à une époque où est apparue une nouvelle hérésie appelée « œcuménisme ». Ainsi que l'a dit notre Concile des Évêques de l'Église Russe Hors-Frontières, comme l'ont dit et écrit nombre des nos hiérarques, cette hérésie est en réalité l'hérésie des hérésies, précisément du fait que les œcuménistes souhaitent unir ce qui ne peut pas l'être, concilier la vérité avec le mensonge pour former un tout harmonique. Tentative insensée ! Et elle nous est si joliement présentée ! Prends garde à toi, chrétien ! Méfie-toi de ces séductions contemporaines ! Si tu as quelque doute, si sur tel point tu penses différemment, sache que lorsque tes idées divergent de l'enseignement de l'Église, il te faut alors agir comme l'Archange Michel sur l'icône avec le diable, ou le Mégalomartyr Georges avec le dragon : fouler aux pieds et transpercer d'une lance, anéantir sans pitié chacune de tes pensées qui s'oppose à l'enseignement de l'Église.

Prends garde à ne pas être en désaccord avec tel point de la doctrine de l'Église. Le Christ a dit que celui qui n'écoute pas l'Église n'est rien d'autre qu'un païen et un publicain. C'est pourquoi, si tu as quelque doute, souviens-toi que le jour du Triomphe de l'Orthodoxie, il te faut prier le Seigneur qu'Il t'aide à surmonter tous tes doutes et à croire indéfectiblement tout ce que notre Mère-Église enseigne, car c'est elle qui réalisera ton salut. Prie donc le Seigneur de te donner la force d'être fidèle à Son Église et c'est alors que le Triomphe de l'Orthodoxie sera pour toi également un triomphe, une grande et joyeuse fête pour ton âme. Amen.

 

 Saint Métropolite PHILARÈTE

 

 

Торжество Православия

 

Православная Церковь торжественно празднует день, посвященный самой православной вере нашей, который именуется «Торжеством Православия». Церковь празднует свою победу над всеми своими врагами, которые на протяжении двух тысячелетий восставали против нее и против ее ученья.

Трудным путем, многоскорбным, многострадальным, крестным путем шла Церковь, иэтот путь остается таким в особенности теперь. Но верно слово Божественного Основателя Церкви, Который,на основании исповедания апостолаПетра, что Он есть Сын Бога Живаго сказал, что на этой вере, на камне этого исповедания, Он создаст Церковь Свою и врата ада, т.е. все адские усилия, все усилия темных адских сил, Церкви не одолеют.

А эти темные адские силы обрушились сразу. Самое первое время – чрез неверующих евреев, книжников, фарисеев, членов синедриона – врагов Христовых. Но вскоре после воцарился равноапостольный Константин, при котором уже христианство воссияло, как та вера, про которую говорит св. Апостол: «сия есть победа, победившая мiръ, вера наша»! Правда, была еще безумная попытка и позднее, попытка императора Юлиана Отступника.

Когда прекратилась эпоха гонений, темные адские силы адовы, не успокоившись, стали на Церковь нападать другим образом: появились ереси. Когда появилась первая ересь Ария, то взбунтовалаонавсю Церковь. Именно эта ересь, как и последняя ересь иконоборческая, были самые лютые и злобныеиособенно долго и упорно волновали Церковь.

Поразительно, как живуча была эта ересь Ария: осудил ее Вселенский Собор, победоносно боролись с ней Василий Великий, Григорий Богослов, Иоанн Златоуст и прочие, и несмотря на это, она продолжала существовать и воевала с Церковью более ста лет. Также упорно и долго волновала Церковь ересь иконоборческая. И вот, наконец, когда на VII-ом Вселенском Соборе был окончательно установлен догмат иконопочитания, то тогда и было установлено Торжество Православия совершать в первый воскресный день Великого поста.

Собор в основу своего постановления о святых иконах положил точное определение святителя Василия Великого, который, говоря о молитвах пред иконой указал, что честь воздаваемая пред образом, не к образу самому, как вещи, относится, а эта честь и молитва от образа к первообразу восходит, т.е. восходит от образа к тому, Кто или Что изображены на святой иконе. И вот так, Церковь установила это Торжество Православия, которое мы сегодня празднуем.

Мы не знаем путей церковных впереди, но знаем мы то, что в наше время новая ересь появилась, которая именуется «экуменизмом». Как когда-то говорил наш Архиерейский Собор Русской Зарубежной Церкви, как говорилось и писалось в докладах наших святителей, это – ересь из ересей, ересь всех ересей, именно потому, что экуменисты хотят соединить несоединимое, сочетав правду с ложью и создав гармоничное целое. Безумная попытка! Но как она привлекательно предлагается в наши дни ! Берегись, христианин! Берегись этих соблазнов в наши дни! Проверяй себя, и если в чем-либо сомневаешься, если в чем-либо мыслишь не так, то помни, что в том пункте, в котором твои мысли расходятся с учением Церкви, ты должен поступить с ними так, как на иконе поступает Архангел Михаил с диаволом или великомученик Георгий с драконом: попрать ногами и пронзить копьем – беспощадно уничтожить всякую свою мысль, которая противится ученью церковному.

Берегись не соглашаться с каким-либо пунктом учения Церкви. Основатель Церкви сказал, что кто Церковь не слушает, тот все равно, что язычник и мытарь. Поэтому, если ты в чем-нибудь заколебался, то помни, что в день Торжества Православия, тебе нужно Господа молить, чтобы Господь помог тебе всяческие твои сомненья преодолеть и решительно во всем верить в то, чему учит тебя твоя Мать-Церковь, которая есть совершительница верного твоего спасения. Молись Господу, чтобы Господь дал сил тебе быть верным Его Церкви и если ты верен, то тогда действительно Торжество Православия будет и твоим торжеством, будет великим и радостным праздником для души твоей. Аминь.

 

Святой Митрополитъ ФИЛАРЕТЪ

Dimanche de Zacchée

 

Les semaines de préparation au Grand Carême sont précédées par la lecture de l'Évangile sur Zacchée. Encourageant les pécheurs que nous sommes, le Seigneur dit : « Le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu ».

Alors qu’il était en chemin vers Jérusalem, Jésus-Christ s'est arrêté à Jéricho pour se reposer. Les deux classes sociales les plus importantes de la population de Jéricho étaient les prêtres et les collecteurs d'impôts. Et dans cette ville, où vivaient de nombreux prêtres, Zacchée était le chef des collecteurs d'impôts en faveur des occupants Romains, et en tant que tel il était détesté par le peuple. Ainsi, il était tout naturel de s'attendre à ce que le Messie, le Fils de David, soit accueilli dans la maison de l'un des prêtres, les descendants d'Aaron, mais il n'en fut pas ainsi : le lieu de repos de Jésus-Christ fut déterminé par un événement auquel les habitants de la ville ne s'attendaient nullement.

Zacchée, qui était un grand pécheur, avait le désir profond de voir de ses propres yeux quel genre de personne était ce Jésus-Christ, dont la renommée grandissait parmi la population. Étant de petite taille, il ne pouvait pas, à cause de la foule, apercevoir le Christ. C'est pourquoi, alors que Jésus traversait la ville, Zacchée partit devant en courant et grimpa dans les branches étalées d'un figuier qui se trouvait au bord de la route. C'est sous cet arbre que Jésus-Christ devait passer, et Zacchée aurait ainsi la possibilité de bien Le voir, de voir Celui qui non seulement n’éprouvait aucune haine à l’encontre des collecteurs d'impôts, mais qui avait même élevé l'un d'entre eux au rang d'apôtre.

Tandis que Jésus s'approchait, Zacchée Le vit réellement ce qui le remplit de joie. Mais, imaginez la joie qui fit battre son cœur lorsque Celui qui était reconnu commele Messie de Son peuple s'arrêta sous cet arbre, leva les yeux et, l'appelant par son nom, lui dit de descendre rapidement, parce qu'il avait l'intention de s’arrêter chez lui. Lui, pécheur, méprisable collecteur d’impôts, il lui était donné non seulement de voir Jésus-Christ, la Lumière du monde, le Messie, mais encore de Le recevoir dans sa maison, de partager le repas avec Lui, et de Lui proposer de dormir chez lui ! Zacchée se hâta de descendre de l'arbre et conduisit cet Invité de marque dans sa maison.

Mais le peuple s'était unanimement mis à protester bruyamment. Il leur semblait tout simplement inconvenant et humiliant que le Messie s’arrêtât dans la maison d'un pécheur méprisable, un publicain, dont la profession était à elle seule le symbole de l'humiliation nationale du peuple. Mais la parole miséricordieuse de Jésus avait plus de poids pour Zacchée que les cris et les insultes de la foule. La parole du Seigneur, avec laquelle Jésus-Christ s'était adressé à lui, avait redonné vie au pécheur qu’il était et avait ranimé en Zacchée, avec une force vivifiante, les bonnes qualités de son âme, qui avaient été étouffées par son appât du gain, son égoïsme et le mépris de son entourage. Ravi de l'attention et de l'honneur qui lui étaient témoignés, Zacchée se leva de table et déclara solennellement : « Seigneur, je donnerai la moitié de mes biens aux pauvres, et si j'ai fait du tort à quelqu'un, je le lui rendrai au quadruple ».

La noble abnégation de ce publicain méprisé, qui avec une telle franchise renversait l'idole de sa vie, - l’appât du gain -, justifiait l'honneur que le Christ lui avait fait, et le Sauveur s'exclama : « Maintenant le salut est venu dans cette maison, car lui aussi est fils d'Abraham », Abraham le père des fidèles. Maintenant le salut est donc venu dans cette maison, car lui aussi est fils d'Abraham, c’est-à-dire qu’il est un fils du père des fidèles. Par ces paroles, le Seigneur dénonçait ceux qui L'avaient condamné parce qu'Il était entré dans la maison d'un pécheur, Il dénonçait ceux qui, aujourd'hui encore, comprennent la "filiation d'Abraham" de façon physique et non spirituelle.

Et nous tous, nous sommes des "fils d'Abraham" si nous gardons la foi dans le vrai Dieu, si nous gardons la fidélité à Celui qui est la Lumière de l’Intelligence et le Soleil de la Vérité pour toute l'humanité, si nous restons fidèles à notre Seigneur Jésus-Christ. La Parole de Dieu est une Parole éternelle, et Elle ranime encore les âmes des pécheurs et de tous ceux qui ont préparé leur cœur à la rencontre du Seigneur. Amen.

 

Évêque MITROPHANE /Znosko-Borovsky/

 

 

 

Неделя  о  Закхее

 

Евангельским чтением о Закхее предваряются подготовительные недели к Великому Посту. Ободряя нас, грешников, говорит Господь : «Сын Человеческий пришел призвать и спасти погибших».

Направляясь в г. Иерусалим, Иисусъ Христосъ задержался на отдых в г. Иерихоне. Двумя наиболее выдающимися классами в населении г. Иерихона были священники и мытари. Это был по преимуществу священнический город, в котором одним из начальников мытарей был Закхей. Как начальник сборщиков податей в пользу римлян, Закхей был ненавидим народом. И естественно было ожи дать, что Мессия – Сын Давидов – будет принят в доме одного из священников, потомков Аарона, но случилось не так : место отдыха Иисуса Христа определило нежданное жителями города событие.

Грешник Закхей имел глубокое желание увидеть своими глазами, что за личность был Иисусъ Христосъ, слава о Котором гремела среди народа. Будучи мал ростом, он не мог, из-за тесной толпы, даже взглянуть на Христа. Поэтому, когда Иисусъ проходил через город, Закхей забежал вперед и взобрался на развесистые ветви смоковницы, стоявшей у дороги. Под этим деревом должен был пройти Иисусъ Христосъ, и Закхею предоставлялась полная возможность видеть Его, видеть Того, Который не только не питал обычной для всех ненависти к мытарям, но и одного из них возвысил в звание апостола.

Когда Иисусъ Христосъ приблизился, Закхей действительно увидел Его и радовался этому. Но, представьте себе, какой радостью забилось его сердце, когда признанный Мессия Своего народа остановился под деревом, взглянул вверх и, называя его по имени, велел ему скорее сойти вниз, потому что намеревался быть у него в доме. Ему, грешнику, презренному сборщику податей, дается возможность не только видеть Иисуса Христа – Света мiра, Мессию, но и принять Его в своем доме, ужинать с Ним и предложить Ему ночлег у себя! С радостью поспешил Закхей слезть с дерева и повел Великого Гостя к себе в дом.

Но народ единодушно и громко возроптал. Народу казалось непристойным и унизительным, чтобы Мессия остановился в доме презренного грешника-мытаря, одно занятие которого было символом национального унижения народа. Но милостивое слово Иисуса для Закхея значило больше, чем ропот и оскорбления толпы. Слово Господне, с которым Иисусъ Христосъ обратился к мытарю, переродило грешника и с силой животворной воскресило в Закхее те добрые качества его души, которые были задавлены в нем жаждой наживы, своекорыстием и окружающим к нему презрением. В восторге от оказанных ему внимания и чести, Закхей, встав из-за стола, торжественно заявил : «Господи! половину имения моего отдам я нищим, и если кого чем-либо обидел, воздам вчетверо».

Это благородное самоотвержение презренного мытаря, который с таким прямодушием низвергал кумир своей жизни, оправдало ему, Христом оказанную, честь и Спаситель благостно воскликнул : «Ныне пришло спасение дому сему, потому что и он сын Авраама», сын отца верующих. Этими словами изобличил Господь тех, кто осуждал Его за то, что вошел Он в дом грешника, изобличил тех, кто и ныне не духовно, а физически воспринимает «сыновство Аврааму».

И мы с вами «сыны Авраама», если храним веру в Бога Истинного, если сохраняем верность Тому, Кто для всего человечества является Светом Разума и Солнцем Правды – верность Господу Иисусу Христу. Слово Божие – слово вечное, Оно и ныне возрождает души грешников и всех, кто приуготовил сердце свое для встречи с Господом. Аминь.

 

Епископъ МИТРОФАНЪ /Зноско-Боровскiй/

 

 

Le Publicain et le Pharisien

 

Souvenons-nous de l'Évangile de dimanche dernier. Il s'agissait également d'un collecteur d'impôts, Zacchée. Nous avons vu comment le Seigneur avait retourné toute son âme. Nous avons vu comment, après toute une vie de péché, il s'était repenti, comment il était prêt à donner la moitié de ses biens aux pauvres et à rendre au quadruple quiconque il avait pu offenser. C'est ce qu'il fit sans aucun doute. Et involontairement, le publicain Zacchée et celui de l'Évangile d'aujourd'hui se confondent en une seule image, en un seul homme. En effet, tous deux étaient des collecteurs d'impôts, tous deux étaient de grands pécheurs, et ils se sont tous deux repentis. Et si nous acceptons le fait que l'Évangile d'aujourd'hui est une continuation de celui de dimanche dernier, que le publicain d'aujourd'hui, qui se frappe la poitrine, est, au moins psychologiquement, Zacchée – alors une grande science s’ouvre devant nous, une grande leçon sur la vie d'un pénitent. Et ce faisant, nous devrions tous faire pénitence. Car toutes les injustices que Zacchée avait commises, il les avait faites par appât du gain, pour devenir un seigneur. Et maintenant, lorsque cela s’était réalisé, et qu'il s'était senti être un puissant, – à ce moment précis s’est manifestée la Justice Divine.

Et cette Justice, cette Vérité, nous montre que si un homme se trouve neuf mois dans leseinde sa mère, il reste dans le sein de la terre pendant quatre-vingts ans au maximum, après quoi commencent la souffrance et la maladie. Enfin, à travers la mort, l'homme passe dans le sein de la vie éternelle, et ce pour toujours. Et maintenant Zacchée voyait tout cela : il comprenait toute sa folie, sa mauvaise façon de vivre... Il commença alors à chercher une issue. Et c'est, alors qu’il se trouvait dans cet état d’esprit, qu'il vit arriver le Christ. Pour lui, c'était un rabbi. Il ne pouvait pas, et tout simplement il ne voulait pas s'approcher de Lui. Il voulait d'abord étudier quel genre de rabbi Il était. Et là, nous voyons un figuier, lui sur le figuier, et puis la foule. Pouvez-vous imaginer ce que cet homme orgueilleux a pu éprouver ? Mais le Christ s’est approché et a dit : « Aujourd'hui, je serai avec toi, je serai chez toi ». Et quand Il fut chez lui, il Lui révéla cette puissance qui a immédiatement empli son cœur. Et c’est là que Zacchée dit : « Je distribuerai tout, et à celui à qui j'ai fait du tort, je rendrai au quadruple ». Et c'est ce qu'il fit.

Et qu'en est-il du publicain d’aujourd’hui ? Il est debout, se frappe la poitrine et dit : « Ô Dieu, aie pitié de moi, qui suis pécheur ».

Et non loin de lui, se tient un homme, venant certainement du même milieu que lui, et qui est un pharisien … Il se tient debout, droit, rayonnant de satisfaction, et il dit : "J'ai tout fait, j'ai fait ceci et cela, je… je… je". Mais pourquoi lepublicainne dit-il pas à ce moment : "Moi aussi j'ai donné la moitié de mes biens. J'ai donné au quadruple". Non, il ne dit pas cela, mais tout au contraire il dit : « Ô Dieu, aie pitié de moi, qui suis pécheur ».

Le fait est que le Seigneur avait gratifié le publicain d’un don particulier : Il avait élargi son cœur, mais au début, ce fut une tragédie : l’habitude, la routine... Parce que son homme intérieur était esclave de la routine, de l’habitude. Et cette accoutumance au péché est une force terrible. Ici réapparurent forcément des pensées d'intérêt, de profit, de soif du gain, d’avidité. Et ce cœur, qui avait été libéré par le Christ, redevenait soudain sale... Et il ressentait tout cela... « Seigneur Dieu, aie pitié du pécheur que je suis ! ». Mais que faire ?

Et la Sainte Église nous montre aujourd'hui toute la force de ce moment psychologique, toute la puissance de cette question : que devons-nous faire ? Et c'est avec une force identique qu'elle nous donne, à travers les pensées des Saints Pères, la réponse à cette question. En effet, nos saints Pères nous montrent avec précision ce qui se passait dans l'âme du publicain : du fait que sa conscience était désormais libre, qu’elle avait été libérée par le Christ, son cœur était vaste et la paix l’habitait. Et sa volonté était également libre : c’était la liberté en Dieu. Ce qui sépare notre cœur de Dieu, c'est le péché. C'est ainsi que des ombres ont commencé à apparaître dans le cœur du publicain et il s'est mis à en appeler au Seigneur pour demander de l'aide. Mais comment ces ombres apparaissent-elles ? Elles arrivent, de la façon dont le révèle le saint Évêque Théophane le Reclus dans l'une de ses lettres :

«La pensée se présente, et à moins qu'elle ne capte les sentiments du cœur, elle n'est pas encore un péché. Elle passe, et comme la neige d'aujourd'hui demain elle va fondre et disparaître, mais le cœur restera pur. Si la pensée s'empare du cœur, y pénètre, – ce n’est pas encore le malheur, car il reste encore un moment où l’on peut s'exclamer : "Seigneur, aie pitié !" et le cœur restera pur. En revanche, lorsque la pensée est déjà entrée dans le cœur et quenotrevolonté a dit "je veux" – c'est que l'ombre apparaît. Etdès lors que l'ombre a pénétré le cœur, aussitôts’opère la sympathie avec elle et s’ensuit l'action». C'est alors, comme le dit Vladyka Théophane, que "la chute" arrive. Le péché devient action, et la chute s’ensuit. Dès que l’homme tombe spirituellement, le péché entre dans son cœur, l’acte se commet, l’homme s’éloigne de Dieu, et la souffrance se manifeste de la même façon que pour une personne qui chute physiquement. Et nous savons à quel point la souffrance spirituelle est une tragédie. L’homme est rongé par l'orgueil, la cupidité, l'ambition, toutes sortes de convoitises. Il souffre réellement.Son cœur s’endurcit. C'est précisément ce qui s'est passé, comme nous le voyons dans la lecture de l'Évangile, après que Zacchée, le collecteur d'impôts, se soit rendu compte de son péché et se soit repenti. Le Christ a mis fin à son péché. Sa conscience est devenue libre, mais maintenant il lui faut agir. Et quand il commence à agir,des pensées surviennent et elles sont suivies de sentiments... Que faire ? Alors il s'écrie : "Ô Dieu, aie pitié de moi, pécheur, ne permets pas…". Et le Seigneur donne la Grâce qui ne permet pas, et Il sauve le pécheur. Que devons-nous faire pour recevoir cette Grâce ? Nous avons besoin d'une volonté active. Et comment faire pour l'obtenir, la Sainte Église nous l'enseignera dimanche prochain. Amin.

 

Archevêque ANDRÉ /Rymarenko/

 

 

 

Неделя Мытаря и Фарисея

 

Вспомним Евангелие прошлой недели. Там говорилось тоже о мытаре, Закхее. Мы видели, как Господь перевернул всю его душу. Мы видели, как, после всей его греховной жизни, он покаялся, как он был готов пол-именья своего отдать нищим, и всякому, кого обидел, воздать четверицею. Так несомненно он и поступил. И невольно мытарь Закхей и мытарь сегодняшнего Евангелия сливаются в один образ, в одного человека. Ведь оба они были мытарями, были людьми грешными, и оба покаялись. И если мы так примем, что сегодняшнее Евангелие есть продолжение Евангелия прошлого Воскресенья, что сегодняшний мытарь, ударяющий себя в грудь, и есть, хотя бы психологически, Закхей – то нам откроется великая наука, великий урок в жизни кающегося. А ведь кающимися и должны быть мы все. Ведь всю неправду, которую делал Закхей, он делал для наживы, чтобы быть господином. И вот, когда это господство пришло, и когда он себя уже почувствовал властителем, – в этот самый момент пришла и Правда Божия.

А правда Божия говорит нам о том, что если человек в утробе матери находится девять месяцев, то в утробе земли он пребывает от силы восемьдесят лет, а после этого начинаются страдания и болезнь. И наконец, через смерть человек переходит в утробу вечной жизни уже навсегда. И Закхей это теперь все видел: он понял все свое безумие, неправильный путь жизни… И тогда он стал искать выхода. И вот в таком состоянии он увидал идущего Христа. Для него это был равви. Подойти к Нему он так просто не мог и не хотел. Сначала он хотел обследовать, что это за равви. Тут мы видим смоковницу, тут мы видим его на смоковнице и тут толпа. Представляете себе, что мог пережить этот гордый человек? Но Христоcъ подошел и сказал: “Днесь с тобою будем, у тебя буду.” И когда Христосъ был у него, то тут раскрыл ему ту силу, которая сразу преисполнила его сердце. И вот тут Закхей сказал: “Все раздам, и тому, кого обидел, воздам четверицею.” И так все сделал.

А что же с сегодняшним мытарем ? Теперь он стоит и бьет себя в грудь, и говорит: « Боже, милостив буди мне, грешному »!

А тут же рядом с ним стоит другой, может быть его общества человек, фарисей… Стоит и наоборот, в полном удовлетворении, говорит: “Я все сделал, я сделал и то, и то, я…я” А почему же мытарь не сказал: “А я тоже сделал. Я пол-имения раздал. Я тому-то четверицею воздал.” Почему же он не говорит этого? А наоборот говорит: « Боже милостивый, буди милостив ко мне, грешному! »

Дело в том, что Господь его одарил. Сделал широким его сердце. Но как началось делание, то получилась трагедия: навык, навык… Ведь его внутренний человек был порабощен навыком. А навык это страшная сила. Тут невольно являлись мысли о корысти, и жажды еще большей наживы… И то сердце, которое было освобождено Христом, вдруг стало опять грязным… И он чувствовал все это… « Господи Боже, буди милостив ко мне грешному!». Что же делать?

И вот тут св. Церковь приводит нам в сегодняшний день всю силу этого психологического момента, всю силу этого вопроса: что нам делать? И с такой же силой дает нам через мысли Святых Отцов ответ на этот вопрос. Ведь наши Святые Отцы с точностью показывают нам, что происходило в душе мытаря: благодаря тому, что совесть его была теперь свободна, освобождена Христом, его сердце было широко, мир был в сердце. И воля его тоже была свободна: свобода была в Боге. А расстояние между сердцем и Богом – грех. И вот у мытаря и получилось так, что тени начали появляться в сердце, и он стал кричать ко Господу о помощи. А как же получаются эти тени? А получаются они так, как Владыка Феофан Затворник раскрывает в одном из своих писем:

« Мысль, – она приходит, и если только она не захватывает чувства сердца, то это еще не грех. Она прошла, и как сегодняшний снег завтра растает, так и ее не будет, и сердце остается чистым. Если же мысль захватит сердце, попадет в сердце, – и это еще не беда, есть еще момент в который можно воскликнуть: “Господи помилуй!” и сердце будет чисто. Но когда уже попала в сердце мысль, и когда уже воля твоя сказала “хочу,” – вот тогда получается тень. А раз тень только попала, то тут уже сочувствие получилось, и дело ». Тогда значит получается, как Владыка говорит, “падение.” Грех стал действием, и совершилось падение. А как только духовно пал, грех в сердце попал, дело совершил, от Бога ушел, и начинается страдание, так, как у человека, который упал физически. И мы знаем, какую трагедию представляют собой духовные страдания. Человека гложет гордость, сребролюбие, честолюбие, всякая похоть.., и он мучается. Сердце такого человека каменеет. Вот, что произошло, как мы видим по чтению Евангелия, после того, как Закхей-мытарь сознал свой грех и покаялся. Христосъ разрешил его грех. Совесть стала свободной. Но теперь ему надо действовать. А когда он начинает действовать, то тут и получаются мысли, а за мыслями идут чувства… Как же быть? Вот он и кричит: « Боже, милостив буди ко мне грешному, не допусти… » И Господь дает Благодать недопускающую, и спасает грешника. Что же нам нужно делать, чтобы получить эту Благодать? Нужно активное волеизволение. А как его приобрести, об этом будет учить нас св. Церковь в следующее Воскресенье. Аминь

 

Архiепископъ АНДРЕЙ /Рымаренко/

Dimanche du Fils Prodigue

 

«Repentez-vous, le Royaume des cieux est tout proche» ! Il y a trois semaines, la Sainte Église nous adressait donc cet appel. Et aujourd'hui, l'appel est toujours le même. Toute la question est de savoir comment nous l’appréhendons. Comme de simples paroles ? Ou comme le grand appel de l'Église du Christ, notre Mère, qui sait ce qui nous attend et qui, par conséquent, nous dit avec insistance : Repentez-vous ! Depuis trois semaines, l'Église nous persuade que nous devons nous examiner. Si vous vous souvenez bien, il y a trois semaines, la Sainte Église nous a donné le message de l'Évangile sur Zacchée, sur sa condition de riche juif, collecteur d'impôts, qui avait déjà atteint l'âge où tout ce qu'il avait accumulé de manière injuste était devenu vain, parce que du fait de sa vieillesse il ne pouvait jouir de ce qu'il avait amassé de façonpeu honnête. Et l'Église nous a donné l'image de ce publicain, pour que nous puissions vérifier si nous ne sommes pas prisonniers de notre façon de vivre, et si nous nous préparons comme il se doit à ce quiattend toute personne ? Et dimanche dernier, elle nous le fit sentir encore plus fort en nous révélant le moment de la prière du publicain, qui se frappait la poitrine avec un sentiment d’impuissance et disait : «Dieu, sois miséricordieux envers le pécheur que je suis». C'était comme un prolongement de ce qui avait été raconté à propos de Zacchée.

Et en ce jour, l'Église nous révèle encore plus précisément l'état de la société dans laquelle nous vivons. Un Père avait deux fils. Et le fils cadet était tellement insolent envers son père qu'il exigea quelque chose qu'il n'avait pas le droit d'exiger, parce que cela appartenait au Père. Mais il vient Le trouver et Lui dit : «Donne-moi ce qui m'appartient». Mais qu'est-ce qui t'appartient ? Rien ne t'appartient. Mais le Père était un Père. Et Il donne ce que demandeSon fils et ce dernier s'en va, il s'en va loin, très loin, et dilapide tout ce qu'il a avec des prostituées, dans des festins et des fêtes... Et nous lisons ensuite dans l’Évangile : «En ce temps-là, une grande famine survint». Et donc, quand la famine fut arrivée, ce pauvre homme a commencé à mourir de faim. Il est allé voir ceux avec qui il avait vécu toute sa vie de plaisir et d’insouciance. Ils l'accueillirent, mais l'envoyèrent seulement dans leur champ garder un troupeau de porcs. En regardant les cochons, il aurait aimé manger comme eux des caroubes. Mais ils ne voulurent pas lui donner cela non plus. C'est alors qu'il rentra en lui-même et quand il eut repris ses esprits, il se vitlui-même. Il vit ce qu'il était devenu, il vit son Père, il se souvint de sa maison, des conditions dans lesquelles il avait vécu chez son Père, et un chagrin terrible envahit son cœur. Il était prêt à endurer toutes sortes d'ennuis,siseulement il pouvait être près de son Père. Et le voilà parti. La parabole dit qu'il était parti très loin de son Père. Le retour n'a donc pas été facile : sans argent, sans nourriture, mais avec l'espoir que le Père l'accepterait, ne serait-ce qu'en tant que mercenaire. Et que se passa-t-il ? Alors qu’il était encore loin de la maison, le Père était sorti à sa rencontre, lui avait ouvert les bras... Et puis il y a eu cette scène qui émeut encore beaucoup de gens, au point que des larmes coulent involontairement de leurs yeux. Elle révèle ce que le Père peut être pour son fils.

Ainsi, la Sainte Église propose cette brève histoire – de la chute et du relèvement – à notre réflexion. Dans quel but ? Pour dire à notre conscience, à nous, à vous, à chacun de nous, quelle est notre condition par rapport à notre Père ? Ce Père qui nous a donné la vie. Car pour nous aussi, viendra le jour où nous aurons faim. L'héritage de notre Père sera épuisé. Notre conscience commencera à nous tourmenter. C'est pourquoi la Sainte Église nous livre la parabole d'aujourd'hui : regardons le Fils prodigue et vérifions notre conscience. Notre Père est un Père bon. Il pardonnera tout et acceptera tout... Il suffit d’une seule chose : aller vers Lui.Oui, s'approcher de Lui... Mais pour cela, les forces nous manquent. Parce qu'il faudra marcher longtemps, longtemps, parce que nous sommes partis loin, très loin de Lui.. Il nous faudratraverser un désert aride, avec le sentiment constant de la crainte de ne pas être acceptés.....

Avec cette parabole, la Sainte Église nous donne une indication : des journées importantes du printemps chrétien arrivent – le Grand-Carême – jours au cours desquels l’Église nous donnera l'occasion de nous révéler à nous-mêmes, de pendre conscience de notre état de pécheur, et de blanchir notre âme par le Sacrement que le Seigneur nous donnera par l'Arbre de Vie, dans le Corps et le Sang du Christ, qui nous sont administrés pour nous revivifier. En ce dimanche du Filsprodigue, la Sainte Église nous donne à nouveau une leçon de conscience pour nous ranimer, pour nous rapprocher du Père, pour guérir notre cœur, afin que nous puissions arriver au moment où le Seigneur nous appelle et dire à notre dernier souffle : «Je remets mon esprit entre Tes mains». Amen.

 

Archevêque ANDRÉ /Rymarenko/

 

 

 

Неделя о Блудном Сыне

 

Покайтесь, приблизилось Царствие Небесное!” Так три недели тому назад взывала к нам св. Церковь. Но и в сегодняшний день зов тот же самый. Весь вопрос в том, как мы к нему относимся. Как к словам только? Или же как к великому зову Церкви Христовой, Матери нашей, которая знает, что нас ожидает, и потому взывает к нам: Покайтесь! В продолжении вот трех недель убеждает нас Церковь в том, что мы должны просмотреть себя. Если вспомните три недели тому назад, в воскресенье, давала нам св. Церковь Евангельское благовествование о Закхее, о том состоянии его богатого еврея, мытаря, который достиг уже того возраста, когда все, что он скопил неправильными путями, все это оказалось тщетным, потому что его старость уже отказывалась владеть тем, наслаждаться тем, что было накоплено неправильным путем. И нам Церковь давала образ этого мытаря, для того, чтобы проверили мы, не привязаны ли и мы к тем обстоятельствам жизни, в которых мы живем, и ожидаем ли мы того, чего должно ожидать каждому человеку? А вот в прошлое воскресенье она еще больше и сильнее заставила нас почувствовать, когда раскрыла для нас тот момент молитвы фарисея и мытаря, который безпомощно бил себя в грудь и говорил: “Боже, милостив буди мне грешному!” Это было как бы продление того, что было рассказано о мытаре Закхее.

А в сегодняшний день св. Церковь еще более подробно раскрывает нам то состояние нашего общества, в котором мы сейчас живем. Два сына было у Отца. И младший сын был настолько дерзок по отношению отца, что он потребовал то, чего он не в праве был требовать, потому что это принадлежало Отцу. А он приходит к Отцу и говорит: “Дай мне то, что мне принадлежит”. Что тебе принадлежит? Тебе ничего не принадлежит. Но Отец был Отец. И он дает своему сыну: “Хочешь – вот, возьми.” ион ушел, ушел далеко,далеко, ипрожил все то, что получил, с блудницами, в кутежах… И дальше говорится: “В это время наступил голод”. И вот, когда голод наступил, этот несчастный стал голодать. И он пошел к тем, с кем прожигал жизнь. Они приняли его, но только послали на поле пасти стадо свиней. И он, смотря на свиней, сам хотел питаться так, как свиньи: рожками. Но и этого ему не давали. И вот тут он пришел в себя. И вот, когда он пришел в себя, то тут он увидел себя. Увидел то, что он из себя представляет, увидел и Отца, вспомнил свою Родину, вспомнил те условия жизни, в которых жил при Отце, и в его сердце появилась страшная скорбь. Он готов был пережить всякие неприятности… Только быть возле Отца. И вот он пошел. Сказано в притче, что он далеко ушел от Отца. Значит возвращение было нелегкое: без денег, без пищи,шёлв надежде, что Отец примет его, хоть просто как наемника. Но что же произошло? Еще он был далеко от дома, а Отец уже вышел к нему навстречу, раскрыл объятья… И тут произошла та сцена, которая и ныне многих волнует так, что слезы невольно текут из глаз. Тут открывается то, чем Отец может быть для своего сына.

Вот эту краткую историю, – падения и воскресения жизни, – дает нам св. Церковь. Для чего? Для того, чтобы сказать нашей совести, нам, вам, каждому из нас, в каком мы состоянии находимся по отношении к нашему Отцу? К Тому Отцу, который дал нам жизнь. Ведь и нам придет момент голода. Изживется наше достояние Отцовского наследства. Начнет терзать нас совесть. Вот св. Церковь и дает нам сегодняшнюю притчу: посмотрим на блудного сына и проверим свою совесть. Отец наш – является добрым Отцом. Он все простит, примет… Только нужно подойти к Нему. Вот это: подойти к Нему… Здесь-то у нас не хватает сил. Потому что придется идти. А мы ведь ушли далеко, далеко… Придется идти по суровой пустыне, с постоянным чувством опасения, что не будем приняты…

Св. Церковь дает нам этой притчей указание: наступают великие дни христианской весны, Пост Великий, дни, в которые Церковь даст возможность раскрыть себя, познать свое состояние греховное, и убелить нас при помощи того Таинства, которое даст нам Господь в Древе Жизни, в Теле и Крови Христовой, которые преподаются нам для того, чтобы нас оживить. В это воскресенье Блудного сына св. Церковь еще раз дает нам урок совести для того, чтобы воскресить нас, чтобы приблизить к Отцу, чтобы исцелить наше сердце, для того, чтобы мы могли бы придти в тот момент, когда позовет нас Господь, и сказать в последнюю минуту: “В руки Твои предаю дух мой”. Аминь.

 

Архiепископъ АНДРЕЙ /Рымаренко/