Les enfants de Bethléem

 

 

Chers frères et sœurs,

 

En cette période où nous célébrons la Nativité de notre Seigneur Jésus-Christ, l'Évangile selon Matthieu (2:13-23) nous confronte à un contraste saisissant entre la joie de la naissance divine et la tragédie du massacre des enfants innocents de Bethléem. Ce passage nous invite à réfléchir sur la dualité de la lumière et des ténèbres, de l'innocence et de la cruauté, de l'obéissance humble de Joseph et de la soif insatiable de pouvoir d’Hérode.

La naissance de Jésus est une source de joie immense pour l'humanité. Les cieux se réjouissent, les bergers accourent, et les mages d'Orient viennent adorer l'Enfant divin, le Messie du monde. Celui qui prendra nos fautes et nos péchés sur Soi. Cependant, cette lumière naissante est rapidement assombrie par la cruauté du roi Hérode. Craignant pour son trône à l'annonce de la naissance d'un "roi des Juifs", Hérode ordonne le massacre de tous les enfants de deux ans et moins à Bethléem et dans ses environs. Cette tragédie, connue sous le nom de "Massacre des Innocents", illustre la profondeur de la corruption humaine lorsqu'elle est dominée par la peur et la soif de pouvoir. Ces enfants deviennent les premiers martyrs pour le Christ.

Hérode incarne la figure du tyran obsédé par le maintien de son autorité, prêt à commettre les actes les plus cruels pour éliminer toute menace. Son cœur est fermé à la vérité divine, et sa paranoïa le conduit à perpétrer un acte d'une violence inouïe. Cette soif de pouvoir n'est pas propre à Hérode; elle est une tentation universelle qui peut habiter le cœur de tout être humain. Lorsque l'homme cherche à asseoir sa domination à tout prix, il s'éloigne de Dieu et de ses commandements d'amour et de justice.

Saint Jean Chrysostome, dans son commentaire sur l'Évangile de Matthieu, souligne la cruauté et l'insensibilité d'Hérode, le qualifiant de "prince cruel" et d'"insensibilité pleine de folie". Il décrit comment Hérode, lié par son serment insensé, permet à une jeune fille de demander tout ce qu'elle veut, menant à des actes barbares. La cruauté du roi ne reste pas impunie même dans ce monde. Il avait une gangrène nécrosante, accompagnée de parasites qui se nourrissaient de sa chair. Il mourait petit à petit étant vivant. Cette maladie était accompagnée d’une odeur insupportable. Dans le psaume 37 on lit : « Mes plaies sont puanteur et pourriture, c’est là le prix de ma folie ».

En contraste frappant avec l'arrogance d'Hérode, nous trouvons l'exemple humble et obéissant de Saint Joseph. Averti en songe par un ange du Seigneur, Joseph ne doute pas; il se lève en pleine nuit, prend l'Enfant et sa mère, et fuit en Égypte pour protéger Jésus des intentions meurtrières d'Hérode. Son obéissance immédiate et sa confiance totale en Dieu démontrent une foi profonde et une soumission exemplaire à la volonté divine. Joseph ne cherche pas le pouvoir ni la reconnaissance; son seul désir est de servir Dieu en protégeant sa famille.

Saint Jean Chrysostome, dans son commentaire sur l'Évangile de Matthieu, souligne la promptitude et l'obéissance de Joseph : "Joseph ne s'arrête point à délibérer, il ne dit pas : 'La chose est bien dure, c'est la première fois que je l'entends ; hier encore l'ange m'ordonnait de prendre l'enfant et de le conduire en Égypte, et maintenant il me commande de retourner en Judée ; n'est-ce pas se jouer de moi ?' Mais non, Joseph ne tient aucun de ces discours, parce qu'il est un homme fidèle."

Saint Basile le Grand, bien qu'il ne commente pas directement ce passage, nous enseigne l'importance de l'obéissance et de la foi en Dieu dans ses écrits ascétiques. Il affirme que l'obéissance est une vertu fondamentale pour la vie chrétienne, nous guidant vers la perfection spirituelle.

A qui ressemblons-nous le plus aujourd’hui ? A Hérode ou à Saint Joseph ? L'histoire d'Hérode nous met en garde contre les dangers de l'ambition démesurée et de la peur de perdre notre statut ou nos possessions. Cette ambition qui peut nous rendre cruels, peut aussi endommager les cœurs de nos enfants, qui non seulement entendent nos paroles et copient nos actes, mais ils modèlent leurs cœurs  prenant l’exemple du cœur parental. Ce passage nous appelle à examiner nos propres cœurs et à nous détourner de toute inclination à dominer ou à contrôler les autres pour notre propre bénéfice.

Saint Joseph, de l’autre côté nous montre la voie de l'obéissance fidèle et de l'humilité. En mettant sa confiance en Dieu et en agissant sans hésitation selon la volonté divine, il devient un modèle pour tous les croyants. Nous sommes appelés à écouter la voix de Dieu dans nos vies et à y répondre avec la même promptitude et la même foi.

En cette période de la Nativité du Christ, alors que nous célébrons la venue du Prince de la Paix, rappelons-nous que la véritable grandeur ne réside pas dans le pouvoir ou la domination, mais dans l'humilité, l'obéissance à Dieu et le service envers les autres. Puissions-nous suivre l'exemple de Saint Joseph, en écoutant la voix de Dieu et en agissant avec foi et courage pour protéger et aimer ceux qui nous sont confiés. Amen.

Avec amour en Christ,

+ Père Zhivko

 

 

Théophanie

 

En ce jour de la fête de la Théophanie-Baptême du Christ, il n’est pas superflu pour chaque chrétien orthodoxe de se souvenir d’un autre baptême, celui qui avait été célébré sur chacun d’entre nous et au cours duquel avait été faite, par la bouche de nos parrains, la promesse de renoncer à jamais à satan et ses œuvres et de se joindre pour toujours au Christ.

Nous avons célébré le rite solennel de la grande bénédiction de l'eau. Son centre, sa partie principale, pourrait-on dire, est la prière majestueuse dans laquelle le Seigneur est glorifié et la grâce de l'Esprit Saint est invoquée sur l'eau consacrée. Cette prière commence par les belles paroles : «Tu es grand, Seigneur, et tes œuvres sont merveilleuses». C'est par ces mêmes paroles que commence la prière lors du baptême d'une personne.

Il n'est donc pas inutile de rappeler ces promesses, qui sont prononcées lors du baptême au nom de chacun d'entre nous, soit par la personne elle-même, lorsqu'elle est baptisée en tant qu'adulte, comme c'était souvent le cas dans l'Antiquité, ou si elle est baptisée en tant qu'enfant, et où ces promesses sont prononcées pour elle par son parrain ou sa marraine. Et ces promesses, par lesquelles le chrétien s’engage auprès de Dieu de renier Satan et toutes ses œuvres et de s'unir au Christ, elles sont non seulement oubliées par les gens, mais beaucoup ne savent pas du tout qu'elles ont été prononcées pour eux et qu'ils auraient dû réfléchir à la manière de les accomplir.

Et si, au dernier jour de l'histoire de la race humaine sur la terre - au jour du Jugement Dernier - il s'avère qu'une personne a fait des promesses (ou que ses parrainsles ont faites pour elle), mais qu'elle ne sait pas ce que sont ces promesses, nimême ce qui a pu être promis ? Qu'arrivera-t-il à cette personne ? Réfléchissez donc, frères, à ce que signifie renoncer à Satan et à toutes ses œuvres et s'unir au Christ. Penses-y, chrétien, en ce jour de cette grande et lumineuse fête, penses-y et prie pour que le Seigneur t’envoie une foi ferme et la détermination d'accomplir ces promesses, de ne pas te laisser absorber par la vanité du monde et de ne pas perdre ce lien avec le Seigneur, par lequel tu t’étaisengagéà Lui être uni pour l'éternité.

La fête d'aujourd'hui s'appelle donc la fête du Baptême du Seigneur, mais encore la fête de la Théophanie ; comme le chante le tropaire, c'est en cette fête particulière que « fut manifestée l’adoration due à la Trinité ». Les trois personnes de la Sainte Trinité sont ainsi apparues pour la première fois. Les gens ont entendu la voix de Dieu le Père : «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection» (Matthieu 3,17), et le Saint-Esprit, sous la forme d'une colombe, est descendu du Père sur le Fils. C'est ainsi que, pour la première fois, «fut manifestée l’adoration due à la Trinité», raison pour laquelle cette fête est appelée « fête de la Sainte Théophanie ».

Le Christ Sauveur est venu sur le JourdainSe faire baptiser par Jean. Mais c’était les pécheurs qui venaient à Jean, pour lui confesser leurs péchés et se faire baptiser. Alors queLui était sans péché, absolument libre et pur, et pourtant Il s'est humblement joint aux autres pécheurs. Ainsi, Jésus-Christ a apporté sur terre le principe de l'humilité et nous a laissé ceprécepte : «Venez et apprenez de moi, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes» (Mat. 11:28, 29). Il nous a aussi commandé l'humilité, contrairement aux principes de l'orgueil et de l'amour-propre dont regorge l'humanité actuelle. Pourquoi peut-il exister tant de désaccords même dans l'Église et dans les paroisses ? Parce qu'il y a partout une confrontation d'egos humains enflammés, mais si nous avions l'humilité à laquelle le Seigneur nous appelle, il n'y aurait rien de tout cela.

Apprenons donc de notre Sauveur, qui, tel le dernier des pécheurs, est venu vers Jean pour être baptisé par lui ; apprenons de Lui cette vertu pieuse et odorante, sans laquelle, comme l'ont dit les saints pères, aucune autre vertu ne peut être parfaite. Amen.

 

Saint Métropolite PHILARÈTE

 

 

Богоявление

 

В день праздника Богоявления – Крещения Господня, всякому православному христианину не лишнее вспомнить о другом крещении, о том крещении, которое совершено было над каждым из нас, православных христиан, крещения, в котором каждый из нас дал устами своих крестных родителей обещание Богу в том, что он будет всегда отрекаться от cатаны и дел его и будет всегда соединяться, «сочетаться» со Христом.

Мы совершили торжественный чин великого освящения воды. Его центром, главной, можно сказать частью, является величественная молитва, в которой прославляется Господь и призывается благодать Святого Духа на освящаемую воду. Молитва эта начинается прекрасными словами: «Велий еси, Господи, и чудна дела Твоя». Этими же словами начинается и молитва при крещении человека.

Так вот, не мешало бы нам вспомнить о тех обетах, которые даны при крещении от лица каждого из нас,самим человеком, когда он крестится взрослым, как этоделалось часто в древности, а если он крестится в младенчестве, то за него эти обеты произносит его крестный отец или крестная мать – «восприемники», как их называет Церковь. И вот эти обеты, в которых христианин обещался Богу отрицаться сатаны и всех дел его и сочетаться, соединиться со Христом, эти обеты не только забываются людьми, но многие вообще ничего не знают о них и о том, что эти обеты за них произнесены и что они должны были бы подумать о том, как надо эти обеты исполнить.

А что, если в последний день истории человеческого рода на земле – в день Страшного Суда окажется, что человек обеты-то дал (или за него дали восприемники), а он и не знает, какие это обеты и что было обещано? Что будет с таким человеком? Подумайте, братие, о том, что значит отречься от сатаны и всех дел его и сочетаться Христу. Подумай же об этом, христианин, в этот день светлого и великого праздника, подумай, и молись, чтобы Господь послал тебе твердую веру и решимость эти обеты исполнить, а не поглощаться суетой мiра и терять связь с Господом, с Которым ты обещался сочетаться навсегда.

Сегодняшний праздник именуется праздником Крещения Господня, но еще и праздником Богоявления; как поется в его тропаре, в этот именно праздник «тройческое явися поклонение». Все три Лица Святой Троицы впервые явились. Люди услышали голос Бога Отца: «Сей есть Сын Мой возлюбленный, о Немже благоволих» (в Котором Мое благоволение) (Мф.3:17), а Дух Святый, в виде голубя, от Отца сошел на Сына. Таким образом, впервые «трочейское явися поклонение», почему и называется этот праздник «праздник святых Богоявлений».

Христосъ Спаситель явился на Йордан, чтобы креститься от Иоанна. Но к Иоанну приходили грешники, исповедовали ему грехи свои и крестились. А Он, был без греха, абсолютно от него свободен и чист, и, однако же, смиренно становится в ряд с другими грешниками. Итак, Иисусъ Христосъ принес на землю начало смирения и оставил нам завет: «Приидите и научитеся от Мене, яко кроток есмь и смирен сердцем: и обрящете покой душам вашим» (Мф.11:28, 29). Он заповедал и нам смирение, вопреки началам гордыни и самолюбия, которыми пышет теперешнее человечество. Смотрите, почему у нас так много несогласий, и в ограде церковной и в приходах? Потому что всюду сталкиваются раскаленные человеческие самолюбия, а если бы в нас было то смирение, к которому Господь нас призывает, то ничего этого не было бы.

Научимся же у нашего Спасителя, Который как последний грешник пришел к Иоанну, чтобы креститься от него, научимся от Него этой боголюбезной и благоуханной добродетели, без которой, как говорили святые отцы, никакая другая добродетель совершенной быть не может. Аминь.

 

Святой Митрополитъ ФИЛАРЕТЪ

 

 

La femme courbée et la fête de l’Entrée dans le Temple

 

 

Chers frères et sœurs, nous avons entendu deux lectures de l'Évangile aujourd'hui. L'une concerne la guérison de la femme courbée un jour de sabbat, et l'autre est consacrée à la Vierge Marie. Cette semaine, nous avons en effet célébré l’Entrée au Temple de la Très-Sainte Mère de Dieu.

Notre Seigneur Jésus-Christ a simplement imposé Ses mains sur cette femme, qui était courbée depuis 18 ans, et elle s'est immédiatement redressée et s’est mise à louer Dieu. Mais les chefs érudits du peuple, les pharisiens et les scribes de l'Ancien Testament, murmurèrent en disant : Voyez, quel pécheur, quel transgresseur de la Loi ! En réponse à leur condamnation, le Seigneur s'en remit immédiatement au jugement de leur conscience et leur montra que c'étaient précisément eux, ces prétendus zélateurs de la Loi, qui ne respectaient pas la doctrine du repos sabbatique dans leur comportement humain. Le Seigneur traita d'hypocrites les chefs d'Israël qui vivaient selon le Talmud. C'était une accusation grave portée contre eux, car l'hypocrisie révèle le mensonge et le vide intérieur, l'envie et la cruauté.

Le peuple de Dieu, les enfants d'Abraham, ce que se considéraient être les dirigeants juifs, devraient semble-t-il connaître et se souvenir des paroles de leur prophète Osée : «Je veux la miséricorde, non le sacrifice». Un cœur miséricordieux connaît les faiblesses de l'homme et ne se permettra jamais de condamner son prochain, surtout lorsque celui-ci prend en charge le fardeau de celui qui souffre, qu’il met la main sur les blessures d'un autre. Les scribes du Talmud étaient guidés par l'envie dans leur relation au Christ. L'envie, comme le dit saint Jean Chrysostome, «transforme l'homme en diable, en démon féroce».

À partir de ce récit, tournons-nous vers nous-mêmes et scrutons-nous. Ne remarquons-nous pas la pétrification de nos cœurs ? Non pas à cause du chagrin et de la souffrance, mais à cause de la cruauté personnelle et de l'injustice, de l'hypocrisie et du vide spirituel - tout en gardant extérieurement la foi.

Comment peut-on réchauffer et spiritualiser les cœurs endurcis ? La fête de l’Entrée de la Vierge Marie au Temple répond à cette question. La Vierge Marie semble elle-même nous dire : entrez dans le temple et ne vous hâtez pas d'en sortir. Votre oreille sera touchée par les merveilleuses paroles des prières, votre cœur sera réchauffé par les merveilleux récits des grandes œuvres de Dieu dans le monde, et votre âme tourmentée s’ouvrira pour recevoir la puissance de Dieu, qui apporte la joie et la lumière intérieures. Et en effet, chers frères et sœurs, en restant attentivement dans le temple, en participant par la pensée et le cœur aux chants de l'église, en participant aux paroles du prêtre, toute personne est nourrie spirituellement et quitte le temple fortifiée et renouvelée.

La Très-Sainte Vierge, placée sur la première marche du temple, est montée, seule, plus haut et, guidée par la main du Grand-Prêtre, s'est rendue à la Chambre Haute – dans le Saint des Saints. De même, dans l'enfance, nos pieux parents, dans le sacrement du baptême, nous ont placés sur la première marche de l'ascension spirituelle, et par la suite, en poursuivant l’ascension «vers le Saint des Saints», vers la Jérusalem Céleste, nous devons monter par nous-mêmes. Nous devons monter, nous élever, guidés par le Christ à travers la prière et les saints sacrements, et malheur à celui qui fait demi-tour et que l'heure de la mort retrouverait regardant en arrière, vers le bas.

Lorsque nous sommes à l’intérieur de l’église, nous sommes enfants du Christ et tous frères dans le Christ. Dans l’église, nous sommes éduqués dans la dévotion à Dieu, dans l'amour et la miséricorde, lorsque nous sommes dans l’église notre cœur se réchauffe et l'âme tourmentée de l'homme se délie, – c'est pourquoi la Vierge nous précède au temple, elle marche devant nous, et appelle les enfants et leurs parents à la suivre. Amen

 

 

 

 

Согбенная женщина и праздник Введения во Храм

 

 

Два Евангельских чтения слышали мы сегодня с вами, дорогие. Одно об исцелении согбенной женщины в день субботний и второе – Пресвятой Деве Марии посвященное.На этой неделе мы праздновалиВведения во Храм Пресвятой Отроковицы.

Господь наш Иисусъ Христосъ только руки Свои возложил на женщину, в течении 18-ти лет согбенную, и она тотчас выпрямилась и стала Бога прославлять. А ученые вожди народа, ветхозаветные фарисеи и книжники, возроптали, вознегодовали: смотрите – какой грешник, закона нарушитель! В ответ на осуждение Господь сразу обратился к суду их совести и показал им, что именно они, эти мнимые блюстители Закона, не держатся в своих житейских делах учения о субботнем покое. Лицемерами назвал Господь вождей Израиля, живущего по Талмуду. Это было для них тяжелым обвинением, ибо в лицемерии раскрывается ложь и внутренняя пустота, зависть и жестокость.

Люди Божии, чада Авраама, каковыми считали себя вожди иудейские, должны, казалось бы, знать и помнить слова своего пророка Осии: «Милости хочу, а не жертвы». Милостивое сердце знает немощи человеческие и никогда не позволит себе осуждать ближнего, а тем более когда ближний на себя принимает бремя страдающего, прикасается к ранам другого. Завистью руководились в своих отношениях ко Христу книжники Талмуда. Зависть же, как говорит св. Иоанн Златоуст, «превращает человека в диавола, соделывает его лютым демоном».

От этого повествования перейдем к себе самим, посмотрим на нас. Не замечаем ли мы окаменения наших сердец? Не от горя и страданий, нет, а от личной жестокости и неправды, от лицемерия и духовной пустоты – при внешнем сохранении веры.

Чем же можно согреть и одухотворить застывающие сердца? На этот вопрос отвечает нам праздник Введения во храм Отроковицы Марии. Сама Пречистая как бы говорит нам : войдите во храм и не торопитесь уходить из него. Вашего слуха коснутся дивные слова молитв, ваше сердце согреется от дивных повествований о великих делах Божиих в мiре, и раскроется измученная душа ваша для принятия силы Божией, дающей внутреннюю радость и свет. И действительно, дорогие братья и сестры, со вниманием пребывая в храме, участвуя мыслью и сердцем в церковном пении, участвуя в словах священника, человек духовно питается и выходит из храма душевно укрепленным и обновленным.

Пресвятая Отроковица, поставленная на первую ступень храма, дальше Сама поднялась и, водимая рукою Первосвященника, направилась в Горняя – во Святая Святых. Так, в младенчестве, и нас с вами благочестивые родители наши, в таинстве крещения, поставили нас на первую ступеньку духовного восхождения, а дальше – держа направление «во святая святых» – к Горнему Иерусалиму, мы должны сами подниматься. Подниматься, восходить, водимые Христом чрез молитву и святые таинства, и горе тому, кто повернется обратно и час смерти застанет его обращенным вспять, к низу.

В храме мы – чада Христовы и друг другу братья во Христе. В храме мы воспитываемся в преданности Богу, в любви и милосердии, в нем согревается сердце, раскрывается измученная душа человека, – посему и идет в храм, впереди нас, Дева Пречистая и за Собою зовет и детей и их родителей. Аминь.

 

Епископъ МИТРОФАНЪ /Зноско-Боровскiй/

 

 

 

La richesse céleste et le vrai trésor

Luc 12:16-21

 

 

Frères et sœurs bien-aimés,

Un jour, un homme a demandé en plaisantant à son prêtre : « Quel intérêt nous paye Dieu dans sa banque céleste pour notre piété ? » Le prêtre lui répondit : « Cent fois et la vie éternelle. » Cette réplique, bien que pleine d’humour, renferme une profonde vérité sur la façon dont Dieu nous invite à considérer nos valeurs, nos priorités et notre notion même de richesse.

La parabole de Jésus dans l’évangile de Luc de ce jour nous parle d'un homme riche, qui, après une récolte abondante, décide de détruire ses greniers pour en construire de plus grands, pensant qu'ainsi il pourra se reposer, manger, boire, et se réjouir pendant de nombreuses années. Ce riche croit qu'il a sécurisé son avenir avec ses biens. Dans sa logique, plus il amasse, plus il sera en sécurité. C'est souvent la même logique que nous pouvons retrouver dans notre monde aujourd’hui : plus de biens, plus de réussite, plus d’assurance.

Mais Jésus nous rappelle la réalité de cette sécurité illusoire. Car, dans la parabole du jour, Dieu interrompt soudainement les projets de l’homme riche :"Insensé ! Cette nuit même ton âme te sera redemandée ; et ce que tu as préparé, pour qui cela sera-t-il ?" En un instant, tout ce qu'il a amassé ne signifie plus rien, car sa vie lui sera retirée. Cette histoire nous montre la fragilité de nos plans humains et l'absurdité de placer notre confiance dans des choses éphémères. 

Dans le début du sermon le prêtre qui répond à l’homme en le recadrant lui rappelle cette vérité : nos efforts spirituels, notre piété, nos œuvres d’amour et de foi sont en réalité un investissement auprès de Dieu, une “banque céleste”. Mais la récompense de Dieu ne se mesure pas en intérêts financiers ou en biens matériels. Dieu promet une récompense bien plus grande : "cent fois et la vie éternelle."

Cela signifie que la richesse spirituelle et les vertus que nous cultivons en servant Dieu et notre prochain ne s’épuisent jamais. Elles se multiplient. Quand nous investissons dans ce qui plaît à Dieu : la miséricorde, la justice, l’amour, nous construisons un trésor qui ne rouille pas et qui ne se dévalue pas. Ce trésor spirituel n’est pas seulement une bénédiction pour la vie éternelle, il enrichit aussi notre vie présente, car il nous procure une paix intérieure que rien d’extérieur ne peut troubler.

St Jean Chrysostome nous donne son point de vue sur la richesse : “Les richesses sont des outils : elles peuvent servir pour le bien ou le mal, selon l’usage que nous en faisons.”

Dieu ne condamne pas la richesse en elle-même, mais l’attachement excessif à celle-ci et l’égoïsme qui en découle.

La Bible nous donne beaucoup d’exemples d’hommes riches qui ont su utiliser la richesse en tant qu’outil et non pas en tant que but dans la vie : Abraham, Job, Joseph d’Arimathée, Zachée qui se repent et change complètement sa vie.

Jésus conclut cette parabole par un avertissement : "Ainsi en est-il de celui qui amasse des trésors pour lui-même et qui n'est pas riche pour Dieu." Être “riche pour Dieu,” c’est vivre en ayant conscience de notre dépendance à son égard. C’est reconnaître que tout ce que nous avons – notre vie, nos talents, nos ressources – nous viennent de Lui et que nous en sommes seulement les gestionnaires.

Quand nous vivons pour Dieu, nous changeons notre manière de voir la richesse et la vie. Le riche de la parabole ne s'est jamais demandé ce qu'il pourrait faire de sa richesse pour servir les autres. Il n'a jamais pensé à Dieu ou à son prochain, et c’est pourquoi Jésus le qualifie d’“insensé”. Saint Basile Le Grand nous enseigne : “Les riches amassent comme s'ils vivaient pour toujours, mais ils meurent comme s'ils n'avaient rien accumulé.” Dieu ne condamne pas la possession de biens matériels, mais il nous avertit que les richesses accumulées pour nous-mêmes ne servent à rien si elles ne sont pas mises au service de notre prochain et de la gloire de Dieu.

La promesse de “cent fois et la vie éternelle” nous encourage à placer notre espérance en Dieu, car Il ne déçoit jamais. Quand nous vivons pour Lui, nos efforts portent du fruit. Dieu, dans son amour infini, récompense toujours notre foi et notre fidélité. La vraie récompense, ce n’est pas ce que nous pourrions accumuler sur terre, mais l’assurance de la vie éternelle et la joie d’avoir vécu selon le plan divin.

Frères et sœurs, si un jour quelqu’un vous demande avec humour quel est le “taux d’intérêt” de la piété, rappelez-lui : Dieu nous offre cent fois ce que nous investissons en amour, en foi et en charité, et en plus Il nous accorde la vie éternelle. Nous sommes tous invités à construire notre richesse dans Sa “banque céleste,” une richesse qui dépasse le temps, qui porte des fruits pour les autres et qui nous accompagne jusqu’à la vie éternelle.

Puisse le Seigneur nous aider à être sages et à choisir la vraie richesse, celle qui réside dans la relation avec Lui et dans le don de nous-mêmes pour les autres. Amen.

 

Prêtre ZHIVKO

"Libérés pour Témoigner et Choisir la Grâce"

 

Luc 8:26-39

 

 

Chers frères et sœurs,

Saint Philarète de New York, dont nous célébrons la fête aujourd’hui nous éclaire sur l’évangile du jour : « Si l'âme veut se libérer, elle doit abandonner ce qui l'enchaîne aux passions, et accueillir Celui qui lui tend la main. » Le texte évangélique du jour nous invite à observer la lutte entre l’attrait de la grâce divine et notre attachement aux sécurités matérielles.

L’homme possédé est décrit comme un être brisé, isolé, vivant parmi les tombeaux et rejeté de la société. Il incarne un état de souffrance qui dépasse l’emprise humaine. Saint Jean Chrysostome nous rappelle que cet homme "n'était pas seulement esclave, mais en proie à une souffrance bien plus cruelle que celle de l'esclavage" (Homélie sur l’évangile de Luc). En venant à lui, Jésus montre que personne n’est exclu de la miséricorde divine. Le Bienheureux Théophylacte écrit : «Le démon est saisi par deux passions de malveillance : l'audace et la peur. Car les mots : "Que me veux-tu, Fils du Dieu Très Haut ?" sont ceux d'un esclave audacieux et sans honte, tandis que "Je t'en supplie, ne me tourmente pas !" est l'expression d'un peureux. »

Puis pour rappeler la puissante influence sur l’homme, ainsi que son orgueil le démon réplique : « Mon nom est Légion, car nous sommes nombreux ». Une légion est une référence militaire romaine qui compte entre 2500 et 6000 soldats. Ce nom représente une puissance collective qui semble difficile à surmonter. La présence d’une légion de démons suggère que cet homme est intérieurement fragmenté, divisé en de multiples parties qui l’empêchent de se trouver lui-même et de mener une vie équilibrée. En employant un terme aussi intimidant que Légion, les démons semblent vouloir affirmer leur pouvoir, mais l’histoire montre que Jésus a l’autorité pour libérer même les plus tourmentés. En dépit de leur nombre et de leur puissance apparente, ces esprits sont finalement impuissants face à Lui.

Après avoir libéré l’homme, Jésus permet aux démons par leur prière d’entrer dans un troupeau de porcs, qui se précipite dans le lac où ils se noient. Selon la loi des juifs, le porc n’est pas cacher et il est considéré comme impur. Même s’il n’y a pas d’interdiction d’élevage, la pratique le décourage fortement. La mort du troupeau suscite la peur et l’incompréhension parmi les habitants. Cette perte représente un déficit économique significatif pour eux, et leur attachement à leurs biens devient un obstacle à l’accueil de Jésus. Ils lui demandent de quitter leur région, préférant leur confort matériel à la présence divine.

Ainsi Saint Grégoire de Nysse souligne ce dilemme : "Les habitants ont vu la puissance de Dieu, mais ils ont préféré leurs biens matériels à la lumière divine." Saint Philarète poursuit cette réflexion en disant : « Une âme trop attachée aux richesses écarte la lumière de Dieu, car elle craint plus pour son or que pour sa propre guérison. » Ce passage nous met en garde : même lorsqu’il est difficile d’accueillir la grâce en raison des sacrifices qu’elle demande, cela reste le chemin de notre véritable liberté.

Après avoir été guéri, cet homme souhaite suivre Jésus, mais le Seigneur l’envoie plutôt comme témoin auprès des siens. Il devient un apôtre de la miséricorde de Dieu dans une région qui a rejeté Jésus. Cet appel est un modèle pour nous : parfois, nous sommes appelés à témoigner de la grâce dans des contextes difficiles, voire hostiles.

Saint Basile le Grand nous éclaire ici : "L'âme qui a rencontré le Christ et a été guérie, ne peut demeurer en silence ; elle est brûlée par le désir de partager ce qu'elle a reçu." Saint Philarète ajoute : « Témoigner de la grâce reçue est une offrande qui nourrit l'âme et qui éclaire ceux qui sont encore dans les ténèbres. » C’est là le témoignage que cet homme délivré devient pour son peuple : un signe vivant de la miséricorde divine, même dans un lieu qui a refusé la grâce.

Ce passage nous met face à une question essentielle : sommes-nous prêts à recevoir la grâce, même si cela implique de renoncer à certaines sécurités ? Cette liberté intérieure est ce que Jésus offre, mais elle demande parfois le sacrifice de nos attachements. Comme les habitants de cette région, nous sommes souvent tentés de protéger ce qui nous apporte sécurité ou confort, au lieu d’accueillir la transformation divine qui libère vraiment.

Frères et sœurs, l’Évangile d’aujourd’hui nous rappelle que Jésus est venu pour libérer, guérir et restaurer. Cependant, il nous laisse toujours libres de choisir ou de rejeter cette libération. Que cet exemple nous encourage à ne pas laisser nos attachements matériels ou nos peurs nous priver de l’œuvre que Dieu veut accomplir en nous.

Puissions-nous, comme l’enseigne Saint Philarète, « ouvrir notre cœur et abandonner ce qui nous enchaîne, pour accueillir Celui qui nous tend la main. » Soyons libérés pour devenir des témoins de Sa miséricorde auprès de ceux qui nous entourent. Amen.

Que Dieu bénisse!

 

Père Zhivko