Antipâque et saint Thomas

 

Le Christ est ressuscité !

 

« Paix à vous ! » Ce sont les premiers mots avec lesquels le Christ salue Ses disciples après la Résurrection. La paix dont nous avons tant besoin. La paix que l’on peut recevoir uniquement lorsque nous sommes proches du Christ, quand nous sommes proches de Dieu. La paix que les saints ont cherchée dans le désert en purifiant leur âme du péché. Paix à ceux qui avaient été bien enfermés, car ils avaient peur des Juifs. Bien-aimés frères et sœurs, ce jour d’Antipâque marque la fin de la Semaine Lumineuse. Ce jour-là est aussi la fête du Saint Apôtre Thomas.

Les apôtres avaient vraiment peur des Juifs. Ils avaient vu tous ce qui s’était passé avec le Christ : la trahison, la torture et la mort sur la croix. Même la foi de Pierre sur laquelle le Christ voulait bâtir son Église a plié sous les événements de la semaine qui précédait la Résurrection et il a renié trois fois le Christ. Selon les Juifs, ces gens apeurés qui avaient du mal à croire à la Résurrection ont eu le courage de voler le corps de leur rabbi. Mais laisser les apôtres vivre dans la peur n’était pas la volonté du Christ. Il voulait les envoyer pour évangéliser les nations.

« Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie.Après ces paroles, il souffla sur eux, et leur dit: Recevez le Saint Esprit. » (Jean 20:21-22) La réception du Saint Esprit se fait pleinement par les apôtres pour la fête de la Pentecôte, mais cette première réception est pour enlever la peur et le doute de leurs cœurs. De la même manière, le prêtre souffle dans la bouche du futur baptisé, avant qu’il soit baptisé pleinement dans les eaux sanctifiées du baptistère.

Le Saint Esprit est appelé aussi Consolateur. C’est Lui qui amène la paix dans l’âme. C’est Lui qui était dans les prophètes avant l’incarnation du Christ et dans les Saints après Son incarnation. D’où la salutation du Christ : « Paix à vous ! ». Mais ce jour-là l’apôtre Thomas n’était pas présent dans la pièce. Est-ce par manque de paix dans l’âme qu’il ne croit pas aux autres apôtres et à ce qu’ils lui racontaient ? Il ne faut pas oublier que les apôtres, eux aussi, n’avaient pas cru aux femmes myrophores.

«Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, si je ne mets  mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets la 
main dans son côté, non, je ne croirai pas !» (Jean 20:25). Combien de fois, nous aussi, nous voulons des preuves de l’existence de Dieu ? Le Christ nous aide dans notre peu de foi, dans notre manque de paix. Il aide également le Saint apôtre Thomas et huit jours après saluant de la même manière « Paix à vous » Jésus S’approche de Thomas et lui dit : « Avance ici ton doigt, et regarde mes mains; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté; et ne sois pas incrédule, mais croyant. » (Jean 20:27)

La foi s’enflamme dans le Saint apôtre Thomas quand il s’approche des blessures de Jésus et il nous en rend témoignage en s’exclamant :« Mon Seigneur et Mon Dieu » (Jean 20 :28). Car Jésus est Dieu ! Le vrai Dieu, le Fils du Père ! Oui, Il a fait des prophéties, mais Il n’est pas seulement un prophète comme le disent les musulmans. Oui, IL a fait des miracles et des guérisons, et néanmoins Arius a nié la Divinité du Christ en L’appelant une créature. De nos jours, les Témoins de Jéhovah reprennent cette même fausse doctrine. Comment un Dieu peut être créé ? Mais le Christ est notre Sauveur, notre Seigneur et notre Dieu, comme l’apôtre Thomas l’a témoigné pour nous. Qui d’autre que Dieu Lui-même peut donner la paix dans notre âme ?

La suite de l’évangile est tournée plus vers nous. Les Chrétiens de nos jours, nous, qui n’avons pas été présents au moment où Jésus est entré dans la pièce, la porte et les fenêtres fermées. Nous, qui n’avons pas touché les blessures des clous et le côté de Jésus. Le Seigneur envoie la grâce aux générations suivantes: « Parce que tu m'as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n'ont pas vu, et qui ont cru! » (Jean 20:29). Nous, qui pouvons voir le Christ uniquement avec nos yeux spirituels. La preuve que le cœur pur et l’esprit humble ont tourné plus de gens vers Dieu que les miracles ont tourné les Juifs vers Jésus. Le Sauveur a fait devant leurs yeux plein de miracles mais, ils n’ont pas cru. En revanche, des gens simples comme la Samaritaine, l’aveugle né, la cananéenne et beaucoup d’autres ont cru en Christ et ils ont hérité le Royaume de Dieu. C’est bien de se poser toujours nous-même la question : A quel groupe appartenons-nous ?

Envoie-nous Ta paix à nos âmes, Seigneur, à nous pécheurs, et enlève toute crainte et doute de nos cœurs! Amen !

 

Prêtre Zhivko Zhelev

 

Dimanche des Femmes Myrrophores

 

Aujourd'hui, nous célébrons la mémoire des saintes Femmes Myrrophores, des saints et justes Joseph d'Arimathie et Nicodème. C’est un jour lumineux et joyeux, le Christ est Ressuscité ! De quelle joie légère et céleste résonnent ces mots qui font écho dans chaque âme en quête de Lumière et de Vérité ! Cette joie a commencé lorsque le Seigneur, après Sa Résurrection, est apparu pour la première fois aux femmes porteuses de myrrhe en leur disant : « Réjouissez-vous ! » Elles coururent vers les Apôtres pour leur annoncer la bonne nouvelle : « Le Christ est ressuscité »! et Il apparut ensuite à l'apôtre Pierre.

Depuis ce jour, non seulement pour les apôtres, mais aussi pour tous ceux qui s'efforcent de vivre une vie pleine de sens, le message de la Résurrection du Christ est devenu une source de joie inépuisable, la lumière de la vie, le fondement de la prédication et le dogme essentiel de la foi chrétienne.

« Si le Christ n'était pas Ressuscité, notre foi serait vaine », dit l’apôtre Paul. Mais le Christ est Ressuscité ! En Vérité, Il est Ressuscité ! Et pour le Christ Ressuscité, les croyants ont donné, et offrent encore, leur vie terrestre en louant le Très-Haut. En quoi réside l'essence de la joie pascale ? L'essence de la joie de Pâque est exprimée dans les paroles de ce chant pascal : « Nous célébrons la mise à mort de la mort et le commencement d’une vie nouvelle et éternelle ».

« Ô Christ, notre grande Pâque sacrée /.../ donne-nous de communier avec Toi d’une façon plus réelle encore, au jour sans déclin de Ton Royaume », chantons-nous en ces jours de la Sainte Pâque. Par ce chant, nous exprimons notre désir d'être éternellement en union et en communion réelles et substantielles avec le Christ.

Chers frères et sœurs ! Pâque c’est un état d'esprit joyeux et lumineux que le Christ donne à tous ceux qui vivent l'expérience de Sa Croix et de Sa Résurrection. Mais avons-nous cet état d'esprit joyeux de Pâque seulement les jours de la fête elle-même ? Nous devrions toujours avoir cet état d'esprit et cette humeur légère et joyeuse, en particulier lorsque nous communions aux Saints Dons. Saint Séraphim vivait Pâque continuellement, il avait toujours l'âme en joie. Pourquoi ? Parce qu'il était profondément convaincu de la présence du Ressuscité dans sa propre vie. Et nous ? Ne reconnaissons-nous pas et ne sentons-nous pas la main du Seigneur au-dessus de nos têtes ? Ne remarquons-nous pas la présence de Dieu dans le monde ?

« Pâque, qui nous ouvre les portes du paradis ! » Les portes sont ouvertes, mais vais-je les franchir ? Les saints que nous célébrons aujourd'hui, les justes Joseph d'Arimathie et Nicodème, nous montrent comment les franchir. Il faut vaincre la peur et suivre le Christ, nous disent-ils. Ensuite, la sainte-égale-aux-apôtres Marie-Madeleine qui n'a pas seulement reçu la Parole de Dieu dans son esprit, mais elle l'a aussi servi avec ses biens, en donnant à tous un exemple de dévotion fervente au Christ et de compassion pour Lui, en se tenant devant la Croix auprès de la Très-Pure Vierge Marie.

Saluant et félicitant les sœurs de notre paroisse à l'occasion de leur fête, en ce jour lumineux des Femmes Myrrophores, je prie le Seigneur pour que toutes nos paroissiennes portent la croix de leur vie avec la même patience et la même humilité que celles qui ont marché sur les traces du Christ, afin que vous puissiez, très chères, servir Son Corps - la Sainte Eglise - qui de vos biens, qui de vos travaux et de vos talents. Amen.

Le Christ est en Vérité Ressuscité !

 

Évêque MITROPHANE /Znosko-Borovsky/

 

 

Неделя Жен-Мироносиц

 

Сегодня память св. Жен-Мироносиц, праведных Иосифа Аримафейского, Никодима. Светлый и радостный день! Христосъ Воскресе! – какой светлой небесной радостью звучат эти слова и отдаются в каждой душе, ищущей Света и Правды жизни! И началась эта радость с того момента, когда Воскресший Господь, по Своем Воскресении, в первый раз явился Женам-Мироносицам со словом: «Радуйтесь». Они побежали к Апостолам с радостной вестью: «Христосъ Воскресе!», и явился Он апостолу Петру.

С тех пор не только для апостолов, но и для всех стремящихся жить осмысленной жизнью, весть о Воскресении Христовом стала источником радости неиссякаемой, светом жизни, стала фундаментом ппоповеди и основным догматом веры христианской.

Если бы Христосъ не воскрес, напрасной была бы вера наша, – сказал ап. Павел. Христосъ Воскресе! Воистину Воскресе! И за Воскресшего Христа верующие отдавали, и ныне отдают, с хвалою Всевышнему на устах, земную жизнь свою.

В чем сущность радости пасхальной? Сущность пасхальной радости выражена в словах пасхальной песни: «Смерти празднуем умерщвление, иного жития вечного начало».

«О, Пасха велия и священнейшая, Христе... подавай нам истее Тебе причащатися в невечернем дни Царствия Твоего», – поем мы в дни св. Пасхи. В этих словах песни церковной мы выражаем наше желание непрестанно, без конца, быть в действительном, существенном соединении и общении со Христом.

Дорогие братья и сестры! Пасха – это светлое радостное состояние души, которое дает Христосъ нам, переживающим Его Крест и Воскресение. Но неужели это радостное пасхальное настроение бывает у нас только в дни самого Праздника? Это светлое, радостное состояние души и настроение должно быть у нас всегда и, особенно, когда мы причащаемся св. Таин. У преп. Серафима всегда была Пасха – всегда была радость на душе. Почему? Да потому, что он глубоко уверился в присутствии Воскресшего в своей жизни. А мы? Неужели мы не сознаем и не чувствуем каждый над собою десницу Господню? Неужели не замечаем присутствия Божия в мiре?

«Пасха, двери райские нам отверзающая!» Двери открыты, но войду ли я в них? Как войти в них – указывают нам святые сегодняшнего дня, праведные Иосиф Аримафейский и Никодим. Надо преодолеть страх и пойти за Христом, – говорят они. Затем св. равноап. Мария Магдалина: она не только восприняла Слово Божие в свой ум, но и служила Ему от имений своих, всем подавая пример пламенной преданности Христу и пример сострадания Ему и у Креста предстоявшей Пречистой Деве Марии.

Приветствуя сестер нашего храма с их праздником, со светлым днем Жен-Мироносиц, молю Господа, чтобы все наши прихожанки с таким же терпением и смирением несли каждая свой жизненный крест, с коими Жены-Мироносицы шли по стопам Христа, чтобы и вы, дорогие, служили Его Телу – св. Церкви – кто от имений своих, кто трудами и талантами своими. Аминь.

Христосъ Воистину Воскресъ !

 

Епископъ МИТРОФАНЪ /Зноско-Боровскiй/

 

 

 

"Ne pèche plus,

de peur qu’il ne t’arrive quelque chose de pire"

 

 

Frères et sœurs en Christ,

« Ne pèche plus, de peur qu’il ne t’arrive quelque chose de pire » (Jean 5:14)! Le Christ nous met en garde du comportement que nous avons envers nos péchés. Ce n’est pas un hasard si l’Église nous propose ce passage après Pâques. Car la Résurrection du Christ n’est pas seulement un événement passé, mais une réalité qui agit dans nos blessures, dans nos paralysies spirituelles, ici et maintenant.

L’Évangile nous parle de la période après Pâques. St Irénée de Lyon nous confirme que si la grande fête n’est pas explicitement mentionnée dans le texte il s’agit bien de la fête de Pâques. Le lieu : la piscine Bethesda (lieu de la grâce). Elle était appelée de telle manière car :

"un ange descendait de temps en temps dans la piscine, et agitait l'eau; et celui qui y descendait le premier après que l'eau avait été agitée était guéri, quelle que fût sa maladie» (Jean 5:4). Un homme paralysé depuis 38 ans gisait près de la piscine. Ce pauvre homme représente l’humanité dans l’attente, incapable de se sauver elle-même.

Les cinq portiques de la piscine, disent les Saints Pères, symbolisent la Loi mosaïque : bien présente, mais impuissante à guérir. Le prophète ne suffit pas, la Loi seule ne suffit pas. Il faut le Verbe incarné pour que l’homme se relève. Saint Jean Damascène dit : « Le Christ est venu non seulement pour enseigner, mais pour guérir la nature humaine déchue, en assumant notre faiblesse. »

Jésus demande à cet homme : « Veux-tu être guéri ? » (Jean 5:6). Il ne lui impose pas la guérison. Car Dieu respecte notre liberté, même dans notre douleur, et en même temps il nous révèle l’état de son âme après 38 ans de maladie. C’est la moitié d’une vie. Malgré toutes ses souffrances il subit tout avec patience et sans rancune.

Sa guérison n’est pas progressive comme la guérison des médecins. Elle est instantanée, parfaite et elle s’applique non seulement au corps, mais aussi à l’âme du paralytique. Le malade n’a pas de foi explicite. Et pourtant, le Christ le guérit par pure compassion, par amour, pour éveiller en lui un changement.

Quand Jésus retrouve plus tard l’homme dans le Temple, il ne lui parle pas de sa guérison, mais de sa responsabilité spirituelle : « Voici, tu as été guéri ; ne pèche plus, de peur qu’il ne t’arrive quelque chose de pire. » (Jean 5:14) Ce verset est une parole de vérité et d’amour. Car le péché est pire que la souffrance corporelle. Il détruit la communion avec Dieu, la paix intérieure, et nous fait revenir à la mort.

Saint Jean Chrysostome commente : « Le Christ ne condamne pas, mais il avertit. Il montre que la guérison physique est le commencement d’une guérison plus haute. ». Et Saint Basile le Grand ajoute car : « Celui qui retourne au péché après avoir été purifié est comme un chien retournant à son vomi. »

Dans la tradition orthodoxe, la guérison offerte par le Christ appelle à une transfiguration de la vie. Le paralytique est désormais libre : libre de se lever, de marcher, de vivre selon l’Esprit Saint. Mais cette liberté demande un effort spirituel constant, une vigilance intérieure, une ascèse joyeuse. Car la grâce n’annule pas la synergie entre Dieu et l’homme. Saint Maxime le Confesseur écrit : « La guérison commence par la grâce, mais elle s’achève dans le combat libre et volontaire du cœur. »

Cette scène de Bethesda n’est pas seulement un événement passé. Elle est le miroir de notre vie aujourd’hui. Nous aussi, souvent, nous sommes allongés, immobiles dans notre foi, dans la lassitude, dans le bruit du monde. Notre piscine de Bethesda aujourd’hui, c’est peut-être la prière qu’on repousse, faute de temps ou par indifférence ; la confession que l’on retarde, par honte ou orgueil ; le pardon que l’on ne donne pas, même si l’âme en souffre. Et comme l’homme de l’Évangile, nous disons parfois : « Je n’ai personne pour me plonger dans la piscine. » (Jean 5:7), autrement dit : je suis seul, abandonné, personne ne me comprend, personne ne m’aide... Mais le Christ vient à nous, personnellement, dans ce monde bruyant, fragmenté, digitalisé — Il vient  alors, doucement, sans bruit, et Il pose la même question : « Veux-tu être guéri ? »

Frères et sœurs, nous ne sommes pas seuls comme le paralytique. Chaque dimanche, chaque liturgie est une descente de l’Ange véritable dans les eaux de notre cœur. Le Christ est présent, et Il nous propose sa guérison. Le Christ nous a laissé l’Église, non comme une institution humaine, mais comme la piscine spirituelle où les eaux du baptême, de la confession, de l’Eucharistie, guérissent l’homme tout entier.

Mais aujourd’hui encore, Il nous avertit : « Ne pèche plus… » non par menace, mais pour nous inviter à demeurer dans la lumière. Car le pire, ce n’est pas la souffrance terrestre, mais de se couper volontairement de Dieu.

Que ce temps pascal soit un temps de relèvement, de réveil spirituel, de fidélité joyeuse. Et que la Mère de Dieu, Médecin compatissante de nos blessures, nous accompagne toujours vers son Fils, notre Vie et notre Résurrection. Amen.

Le Christ est ressuscité !

+ Père Zhivko

 

 

 Dimanche de la Samaritaine

Jean 4, 5-42

 

Christ est Ressuscité !

 

Nous avons entendu l'Évangile qui nous relate la conversation du Sauveur avec la Samaritaine.

Il faut bien savoir que les Juifs ne considéraient pas les Samaritains comme des êtres humains à part entière, ils les traitaient avec une haine sans bornes et leur refusaient même le droit de ressusciter des morts.

Et voici que le Christ, le Fils de Dieu, parle à une Samaritaine. Et de quoi parle-t-il ? - Il lui parle de l'essence la plus profonde de la religion de l'esprit. Et par cette conversation, il souligne, contrairement à ce que pensaient les Juifs, que les Samaritains sont des enfants du Père unique qui est aux Cieux tout autant que le sont les Juifs.

C’est là, la première chose qui attire notre attention dans la lecture de l'Évangile de ce jour.

La deuxième est que le Christ ne rejette pas la pécheresse qui s'est livrée à un concubinage illégal. Il lui parle de «l'eau vive», de la puissance de la grâce de Dieu. Et Il parle de telle sorte que la femme pécheresse, en touchant de cette eau qui est la grâce de l'Esprit Saint, abandonne sa vie pécheresse et, de pécheresse, devient une sainte martyre pour le Christ sous le nom de Photinia - Svetlana.

« Je suis la porte », dit le Christ, la porte qui mène à la régénération spirituelle. Et voilà que la pécheresse est entrée par cette porte, qui la fait entrer dans le domaine de la communion avec le Vrai Dieu, et qu'elle est devenue une sainte.

Avant le Christ, l'histoire ne connaissait pas le respect total dû à la femme. Pour Socrate, ce grand et glorieux homme de l'Antiquité, la femme n'était qu'une servante ; la femme était considérée comme un être inférieur par Bouddha, qui interdisait même à ses disciples de parler aux femmes. Le Christ, en revanche, apporte la liberté à la femme, il l'élève à sa juste hauteur.

Et la troisième chose qui attire notre attention dans le présent Évangile, ce sont les paroles du Sauveur à la Samaritaine : «Crois-moi», «le temps vient où ce n'est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que l'on adorera le Père - les vrais adorateurs adoreront le Père en Esprit et en Vérité».

Dieu est Esprit, la Vérité est le Christ. «Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie», dit le Sauveur. Dans les paroles adressées à la Samaritaine, le Seigneur indique que le temple de Jérusalem a achevé sa mission, que son rôle est terminé, que la fin de l'Ancienne Alliance est arrivée et qu'un temps nouveau vient - le temps de la Nouvelle Alliance - le temps du peuple de Dieu, du peuple qui a accepté le Christ-Messie, le peuple dans lequel toutes les nations se fondent dans le Christ en une seule famille d'enfants de Dieu. En Christ - dans le Fils de Dieu, dans le Verbe fait chair, dans le Verbe crucifié et ressuscité. Amen.


Le Christ est ressuscité !

 

Évêque MITROPHANE /Znosko-Borovsky/

 

 

 

Неделя о Самарянке

Ин 4, 5-42

 

Христосъ Воскресе !

 

Вы слышали, дорогие, Евангелие, в котором повествуется о беседе Спасителя с Самарянкой.

Ведь иудеи не считали самарян полноценными людьми, относились к самарянам с безграничной ненавистью, и даже отрицали за ними право на воскресение из мертвых.

А тут Сам Христосъ, Сын Божий, беседует с самарянкой! И о чем беседует!? Он беседует с ней о глубочайшей сущности религии духа. И этой беседой подчеркивает, – вопреки мышлению иудеев, – что самаряне такие же дети единого Отца Небесного, какими были и иудеи.

Это первое, что привлекает внимание наше в нынешнем Евангельском чтении.

Второе: мало того, Христосъ не гнушается грешницы, находившейся в незаконном сожительстве.Сней говорит Он о «живой воде» – о силе Божией благодати. Говорит так, что грешная женщина, прикасаясь к этой воде – к благодати Духа Святого, оставляет грешную жизнь и из грешницы становится святой мученицей за Христа с именем Фотины – Светланы.

«Азъ есмь дверь» – говорит Христосъ – дверь, ведущая к духовному возрождению. И вот грешница вошла в эту дверь, вводящую в область общения с Богом Истинным, и стала святой.

До Христа, дорогие мои, история не знала полного уважения к женщине. Для Сократа – этого великого и славного мужа древности, – женщина была только служанка; низшими существами считал женщин и Будда, который запрещал своим ученикам даже разговаривать с женщинами. Христосъ же приносит женщине свободу, Он возносит женщину на должную ей высоту.

И третье, что привлекает наше внимание в нынешнем Евангелии – это слова Спасителя, сказанные Самарянке: «Поверь Мне, – наступает время, когда не на горе сей и не в Иерусалиме будут покланяться Отцу – истинные поклонники будут поклоняться Отцу в Духе и Истине».

Богъ есть Дух, Истина есть Христосъ. «Азъ есмь Путь и Истина и Животъ», – говорит Спаситель. В словах, сказанных Самарянке, Господь указывает на то, что Иерусалимский храм закончил свою миссию, закончил роль свою, пришел конец Ветхого Завета, и что наступает новое время – время Нового Завета – время Народа Божия, народа – принявшего Мессию-Христа, народа, в котором все языки, все нации сливаются во Христе в единую семью чад Божиих. Во Христе – в Сыне Божием, в Слове – ставшем плотию – Распятом и Воскресшем. Аминь.

Христосъ Воскресе !

 

Епископъ МИТРОФАНЪ /Зноско-Боровскiй/

 

Le Dimanche du Pardon

 

Aujourd’hui, c’est le Dimanche du Pardon, le dernier jour avant le Grand Carême. En ce jour, les chrétiens orthodoxes écoutent des chants liturgiques émouvants, se replient sur eux-mêmes et examinent leurs relations avec leurs parents, enfants, proches, amis et collègues. De la chorale, ils entendent l’appel divin à pardonner à tous et pour tout – pour tout ce qui les a blessés, calomniés ou offensés, consciemment ou inconsciemment. Ils s’embrassent avec un sentiment fraternel et se demandent mutuellement pardon.

Dès demain commence le Grand Carême, qui dure quarante jours jusqu’à l’entrée du Christ à Jérusalem. De cette manière, nous suivons les traces du Sauveur, qui a jeûné pendant quarante jours avant de proclamer l’Évangile au monde. Avant Lui, Noé est resté quarante jours dans l’arche. Moïse a passé quarante jours avec Dieu sur le mont Sinaï. Les Israélites ont erré dans le désert pendant quarante ans. Quelle est la signification sacrée du nombre quarante ? Ces jours, ces semaines et ces années représentent toujours une préparation à quelque chose de nouveau. Ce nombre évoque sans doute aussi les quarante semaines de grossesse avant la naissance d’une nouvelle vie. Pour Noé, il annonçait un monde purifié du péché par le Déluge. Pour Moïse, il marquait l’émergence d’un peuple d’alliance. Pour les Israélites, cela signifiait une nouvelle vie en Terre promise. Pour le Christ, il symbolise la naissance du nouvel Israël, libéré du péché, réconcilié avec Dieu et soumis à la loi de l’Esprit, et non à celle de la chair.

Beaucoup d’entre nous savent déjà que le mot slave "post" (carême) a une connotation militaire et signifie "garde" ou "sentinelle". Nous sommes appelés à être des soldats du Christ. Tout comme les soldats font leurs adieux à leurs proches avant de partir au combat, nous devons d’abord nous pardonner mutuellement avant d’entamer la lutte invisible contre les esprits mauvais extérieurs et contre nos ennemis intérieurs – nos mauvaises habitudes, nos passions et nos tentations. Lors de la liturgie d’aujourd’hui, dans l’Évangile de Matthieu, nous lisons : "Si vous ne pardonnez pas aux hommes leurs offenses, votre Père céleste ne vous pardonnera pas non plus vos péchés." (Matthieu 6:14-15). La même logique du pardon est inscrite dans la prière du Seigneur, le "Notre Père" : "Remets-nous nos dettes, comme nous les remettons à nos débiteurs…"

Le diable durcit les cœurs et les remplit de rancune, au point que certains refusent de pardonner et d’oublier. D’autres pardonnent, mais ne peuvent pas oublier. Un troisième groupe parvient à pardonner et à oublier, ce qui est un exploit remarquable. Saint Jean Chrysostome dit que "il est plus facile de pardonner que de se venger." Mais en raison de notre égoïsme naturel, nous préférons souvent nous abandonner à nos passions et rendre le mal pour le mal. "Le principe œil pour œil finira par rendre le monde entier aveugle". Le monde est ainsi fait que le bien exige souvent un grand effort, tandis que le mal se fait avec une facilité tragique. "Le royaume des cieux est forcé, et ce sont les violents qui s’en emparent" (Matthieu 11:12).

Les anciens Grecs avaient déjà compris que la chose la plus difficile pour l’homme est de se connaître soi-même – son âme, ses qualités et ses défauts. Nous sommes constamment occupés par toutes sortes de tâches, discutons avidement de la vie privée des autres, mais lorsque nous restons seuls, ne serait-ce qu’un court instant, nous nous ennuyons et cherchons des distractions. Prenons-nous le temps, avant la confession, d’examiner notre conscience et de nous souvenir de nos fautes envers Dieu et envers les autres ? Après la confession, nous recouvrons souvent notre âme du linceul de l’oubli et préférons scruter celles des autres. Sans voir la poutre dans notre propre œil, nous remarquons la paille dans celui de notre voisin (Matthieu 7:3). Nous ne considérons même pas le commérage, la moquerie et l’accusation des autres comme un péché, mais plutôt comme un agréable passe-temps et un moyen de socialisation.

Saint Paul écrit : "Ô homme, tu es inexcusable, toi qui juges les autres ; car en jugeant autrui, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui juges, tu fais les mêmes choses." (Romains 2:1).

L’ancienne tradition des Pères du désert raconte qu’un moine juste du désert égyptien vit un jour un de ses frères commettre un péché. Il soupira et dit : "Malheur à moi ! Comme il pèche aujourd’hui, ainsi je pourrais pêcher demain !"

Souvenons-nous de l’épisode de la femme adultère que les pharisiens voulaient lapider. Lorsque le Christ leur dit que seul celui qui est sans péché peut jeter la première pierre, leur conscience commence à les troubler et leur rappelle leurs propres fautes. Honteux, ils baissent la tête, lâchent leurs pierres et s’en vont (Jean 8:9).

Le pardon n’est pas facile. Parfois, l’effort de pardonner réveille notre orgueil, ravive une ancienne douleur, une indignation endormie ou une haine atténuée. Pourtant, le pardon est indispensable pour pouvoir s’unir au Christ pendant la Sainte Communion. Avant de nous approcher du Calice, nous devons rechercher la paix et demander pardon à ceux que nous avons offensés, mais aussi veiller à ne pas nourrir de haine ou de mépris envers ceux qui ont péché contre nous. Car les dons sacrés peuvent aussi être pour notre condamnation si notre cœur est encore chargé de rancune.

Ce soir, lors du Dimanche du Pardon, regardons les autres dans les yeux et tendons la main pour un pardon sincère, afin de commencer le Carême avec un cœur pur. Je vous prie de me pardonner à mon tour mes faiblesses, mes offenses, ou si je n’ai pas été à la hauteur dans certaines situations, si je n’ai pas su répondre à vos attentes. Pardonnez-moi et que Dieu vous pardonne !

Bon Carême à tous !

 

Prêtre Zhivko ZHELEV