SERMON du 29-e DIMANCHE après PENTECÔTE

Matines : Jean, XX, 1-10

Liturgie : 1 Tim. 1, 15-17 ; Ev : Luc, 13, 10-17

 

AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT

Bien-aimés Frères et Sœurs

 

Les textes de ce 29-e Dimanche sont d’une extrême brièveté, mais ils mettent en relief cette qualité éminente qui est en Jésus-Christ et en sa présence : l’évidence ! Souvent, il faut faire effort pour atteindre dans les Ecritures, au-delà des apparences, la signification profonde. Cela est l’un des caractères de la Révélation : il faut à la suite du Seigneur rechercher la vérité. Mais, ne l’oublions pas, la profondeur se dérobe parfois, comme nous l’avons dit la dernière fois, aux intelligenti et elle se révèle aux enfants. C’est ce que nous constatons dans les trois textes d’aujourd’hui.

I L’Evangile de matines, décrit cet émoi de Pierre et Jean, lorsque Marie-Madeleine, au matin du troisième jour, vient leur dire : on a enlevé le corps du Seigneur et on ne sait où on l’a mis. Les deux apôtres y courent. Jean, plus jeune, arrive le premier, il voit les bandelettes, mais il n’entre pas. Pierre arrivé ensuite, entre, voit les bandelettes et le voile du visage plié à part. Jean entre à son tour et là se produit le miracle rédempteur de l’Evidence : il vit et il crut …

Jusqu’alors, ajoute-t-il, il n’avait pas compris qu’il fallait que Jésus ressuscitât des morts.

Il n’est rien dit d’autre et les deux apôtres rentrent chez eux … Qu’a pensé Pierre ? L’important est la rencontre de l’évidence !

IIL’épître, péricope de I Timothée, est l’une des plus courtes qui soient. Cette parole est certaine, dit l’apôtre Paul, c’est que Jésus-Christ est venu au monde pour sauver les pécheurs dont je suis le premier. C’est ce qui est lu chaque dimanche dans la prière d’avant la Communion. C’est ce que je rapportais une autre fois comme le noyau de l’expérience mystique : Christ est venu pour ME sauver … C’est inouï, mais saint Paul continue par l’explication, singulière et révélatrice : « afin qu’Il fît voir en Moi une parfaite clémence pour servir de modèle pour ceux qui croiront en Lui pour avoir la vie éternelle. La mystique individuelle se répercute dans le Salut de beaucoup d’hommes.

IIIL’évangile, nous l’avons rencontré très récemment, c’est celui de cette femme, pliée en deux depuis dix-huit ans. Le Christ notre Dieu lui dit : « femme, tu es délivrée », ce qui suffit, nous le savons. Mais en outre Il lui impose les mains. Cela déclenche le réflexe du Chef de la synagogue : il y a six jours pour vous faire guérir – car il ne nie pas la guérison miraculeuse … – mais ne venez pas le jour du sabbat.

Hypocrites ! dit Jésus et Il allègue, par deux fois, l’évidence. Ne détachez-vous pas votre bœuf ou votre âne, le jour du sabbat pour le mener à boire ? Et ne fallait-il pas délier de son infirmité le jour du sabbat cette fille d’Abraham ?

Le Christ est venu pour nous sauver : n’oublions jamais cette EVIDENCE !

Amin

 



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