PENTECÔTE


Vêpres : Nombres XI, 16-17, 24-29 – Joël II, 23-32 – Ezéchiel XXXVI, 24-28
Matines : Jean
XX, 19-23
Lit
urgie : Actes II, 1-11 ; Jn VII, 37-52, VIII, 12


AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,

 

La Pentecôte – cinquante jours après Pâques – était initialement une grande fête juive, instituée en mémoire du jour où Dieu remit à Moïse les Tables de la Loi. C’est la « fête » où se rendit le Seigneur et dont il est question dans nos textes de ce jour.

I – Dans le texte des Nombres, Dieu dit à Moïse de choisir soixante-dix vieillards sages et savants… : « Сonduis-les devant le sanctuaire : Je prendrai de ton esprit et je le mettrai sur eux ». Il s’agissait de désigner des assistants de Moïse, afin que celui-ci ne soit pas seul à avoir la charge – religieuse – du peuple. Moïse fit ainsi, il disposa les soixante-dix devant le sanctuaire, l’esprit de Dieu descendit sur eux, ils « prophétisèrent », c’est-à-dire prêchèrent sous l’inspiration de Dieu …Mais ils ne continuèrent pas.

Or deux hommes, qui avaient été désignés – Eldad et Médad –, mais qui n’étaient pas venus vers le tabernacle, « prophétisèrent » dans le camp. Des proches de Moïse – et non des moindres : Josué en était ! – lui suggérèrent de le leur interdire. Moïse n’en fit rien et constata – avec satisfaction manifestement – que l’Esprit de Dieu était sur eux …

L’Esprit, en effet, souffle où Il veut. Constatons-le aussi et retenons les noms d’Eldad et de Medad qui prophétisèrent dans le camp, alors que les soixante-dix appelés ne prophétisèrent plus. Nous aussi, Russes hors-frontières, nous ne nous rattachons pas au patriarcat de Moscou et cela est valable aussi pour d’autres ethnies qui sont parmi nous …

L’Esprit souffle où Il veut et il faut Lui être fidèle, humblement, mais totalement.

La péricope du Prophète Joël annonce, de manière partiellement métaphorique, l’abondance de biens dont bénéficiera Israël, et Dieu annonce : J’enverrai mon Esprit : vos fils et vos filles prophétiseront.

Des signes dans le ciel, inquiétants, sont annoncés qui préluderont au Jour du Seigneur. Mais la conclusion est dans l’esprit de l’évangile : ceux qui invoqueront le Nom du Seigneur seront sauvés.

Je vous sauverai des « nations » – païennes – dit Dieu dans la prophétie d’Ezéchiel, Je vous conduirai à votre terre, mais aussitôt reparaît le thème de l’eau pure qui depuis le Dimanche de la Samaritaine est dans notre esprit. Cette eau vous purifiera de toute souillure. Vous n’aurez plus un cœur de pierre et « Je vous donnerai mon Esprit ». Le peuple, ainsi renouvelé, marchera dans les commandements de Dieu. En un mot :

vous serez Mon peuple et Je serai votre Dieu …

Que notre humilité nous donne un cœur purifié et que le Seigneur marche avec nous.

II – Avec la péricope de l’évangile de Matines, nous avons l’apparition du Seigneur dans un lieu clos où sont les apôtres par crainte des Juifs. Le Seigneur leur donne la paix, par deux fois : « La paix soit avec vous ! » et Il souffle sur eux en disant : « Recevez le Saint-Esprit ». Il institue le Sacrement de pénitence : « Ceux auxquels vous remettrez les péchés, leurs péchés seront remis et ceux dont vous retiendrez les péchés, leurs péchés seront retenus ». L’humilité, plus haut mentionnée, aboutit à la pénitence.

III – C’est dans le chapitre 2 des Actes que se trouve la description de la Nouvelle Pentecôte. Un vent violent retentit et ébranle les murs de la maison où tous les apôtres se trouvaient réunis. Le « vent violent », c’est le souffle de l’Esprit et, aussitôt, des flammes se posent sur chacun d’eux.

C’est le baptême du Saint-Esprit que le Christ avait annoncé à Ses apôtres : «Jean a donné le baptême d’eau, vous recevrez vous le baptême du Saint-Esprit ».

C’est ce baptême de feu, que nous donnons sous la forme de l’huile dans la Chrismation.

L’efficacité de ce baptême de l’Esprit apparaît aussitôt : les apôtres prophétisent – pour reprendre le terme des Lectures – et tous ceux qui avaient été attirés par le vacarme du vent violent ont la stupéfaction de les entendre chacun dans sa propre langue ! La descente du Saint-Esprit débouche aussitôt sur la prédication apostolique universelle de l’Evangile.

La péricope évangélique de ce jour réunit le thème de l’eau et le thème du feu. C’est d’abord ces paroles du Christ « le dernier jour de la fête » : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive. Celui qui croit en Moi, des fleuves d’eau vive découleront de lui : c’est exprimer la prédication inépuisable de l’Evangile.

L’apôtre commente : le Christ parlait de l’Esprit que recevraient ceux qui croiraient en Lui car le Saint-Esprit n’était pas encore venu. Mais la péricope s’achève, après l’évocation de contestations diverses, par ces mots souverains du Christ où nous retrouvons le feu : « Je suis la Lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres car il aura la Lumière de Vie ».

Que cette Lumière de Vie soit toujours avec nous !

AMIN

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