XIII-ème DIMANCHE après la PENTECÔTE

Parabole des vignerons infidèles

Mat. XXI, 33-42 ; Marc XII, 1-12 ; Luc XX, 9-19

 

Cette parabole des vignerons infidèles nous est relatée de façon identique par les trois évangélistes synoptiques, Matthieu, Marc et Luc. Un maître de maison, qu'il faut comprendre comme étant Dieu le Père, a planté un vignoble, qu'il faut entendre comme étant l'Eglise de l'Ancien Testament. Il a entouré ce vignoble d'une clôture qui représente la Loi de Moïse et tous les préceptes devant protéger le peuple de Dieu de l'influence des païens. Il a ensuite creusé un pressoir et construit une tour pour que les gardiens puissent la protéger des voleurs. Le pressoir et la tour sont compris par les saints Pères comme étant le sanctuaire et l'église. Ayant fait tout le nécessaire, le maître confia le vignoble à des vignerons, qui représentent les grands-prêtres et les membres du Sanhédrin. Puis le maître se retira, ce qui signifie que le Seigneur leur transmit toute la plénitude de son pouvoir sur le peuple juif, afin qu'ils lui présentent par la suite les fruits de leur gestion – comment ils ont éduqué le peuple selon la Loi Divine.

Quelque temps après, il envoya ses serviteurs, c'est-à-dire des prophètes, mais les vignerons infidèles les rouèrent de coups et les lapidèrent – c'est en effet ainsi que les chefs du peuple juif agissaient avec ces envoyés de Dieu. Ils dirigeaient le peuple sans se soucier de sa vie spirituelle, ne pensaient qu'à leur propre intérêt et ne supportaient pas ces prophètes qui venaient leur rappeler leurs obligations. Enfin le maître envoya son propre fils, c'est-à-dire notre Seigneur Jésus-Christ. C'est donc l'héritier – se dirent les vignerons, tuons-le et gardons son patrimoine. Alors ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent afin que le pouvoir sur le peuple juif ne vienne à leur échapper. De même, notre Seigneur Jésus-Christ fut emmené et mis à mort en dehors de Jérusalem qui était le cœur de l'Eglise vétérotestamentaire.

Le maître, c'est-à-dire Dieu, transmettra ce vignoble à d'autres vignerons. Le peuple de Dieu ne sera plus soumis au pouvoir des grands-prêtres, des pharisiens et du sanhédrin, mais sera remis aux mains des apôtres et de leurs successeurs qui seront les nouveaux pasteurs du peuple de Dieu – l'Eglise du Christ.

Achevant cette parabole le Christ dit qu'Il est la pierre angulaire dont parlent les Ecritures et qui est rejetée par les bâtisseurs, les chefs du peuple juif. Le Christ est la Pierre Angulaire de l'Eglise néo-testamentaire, qui sera Pierre d'Achoppement pour tous ceux qui continueront à s'élever contre Lui et combatteront Son Royaume. « Celui qui tombera sur cette Pierre sera brisé, et celui sur qui Elle tombera, Elle l’écrasera ». L'insoumission du peuple juif à travers ses chefs aura pour conséquence que le Royaume de Dieu lui « sera enlevé, et sera donné à un peuple qui en produira les fruits », c'est-à-dire au nouveau peuple de Dieu, aux membres de l'Eglise du Christ – le Nouvel Israël.



+ Archevêque AVERKY

1906/1976

 

Traduction abrégée d'après

Руководство къ изученію Священнаго Писанія

Новаго Завѣта

Часть первая — Четвероевангеліе

стр. 246-248

 

 

 

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