THEOPHANIE

« Pendant qu’Il priait, le ciel s’ouvrit, et l’Esprit-Saint sous une forme corporelle, comme une colombe » /Luc 3, 2-22/ descendit sur le Fils de Dieu debout dans le Jourdain. La voix de Dieu le Père se fit entendre du haut des cieux : « Celui-ci est Mon Fils bien-aimé, en qui J’ai mis toute Mon affection » /Mat. 3, 17/.

Oui, aujourd’hui également le ciel est ouvert, à nouveau l’Esprit-Saint descend sur les eaux et Dieu rend témoignage de Son Fils. Ah ! si seulement les yeux de notre âme pouvaient s’ouvrir ! Si seulement nos oreilles pouvaient entendre les paroles célestes ! Nous pourrions alors voir que les cieux au-dessus de nous sont ouverts. Nous pourrions voir le Fils de Dieu parmi nous et l’Esprit Saint volant au-dessus de nous et nous pourrions entendre la voix de Dieu témoignant de la divinité du Sauveur du monde. Nous pourrions comprendre comment l’Esprit Saint est descendu sur les eaux leur rendant la bonté originelle qu’elles avaient lors de la création du monde, en leur conférant une force vivifiante qui régénère la nature déchue.

Seuls les cœurs purs voient le divin. Ceux qui sont enténébrés par le péché regardant ne voient pas, écoutant n’entendent pas.

Lors du baptême de notre Seigneur les gens voyaient le ciel, mais le Précurseur Jean seul vit les cieux s’ouvrir. Beaucoup de gens avaient vu le Seigneur Jésus-Christ lorsqu’Il est venu au Jourdain, mais seul Jean comprit que c’était le Fils de Dieu Incarné, alors que les autres ne voyaient en Lui qu’un homme ordinaire, un charpentier, fils de charpentier. Il est possible que Jean n’ait pas été le seul à voir l’Esprit Saint sous forme de colombe descendre sur Lui, mais il fut le seul à comprendre qu’il s’agissait de l’Esprit Saint, alors que les autres le prenait pour le vol d’un simple pigeon.

Beaucoup, sans doute, ont entendu la voix de Dieu le Père sur le Jourdain, mais seul Jean entendit distinctement le témoignage de Dieu sur Son Fils. Les autres crurent entendre un tonnerre grondant au-dessus des eaux, tout comme plus tard ils crurent entendre gronder le tonnerre, alors que c’était la réponse de Dieu le Père à la prière de Son Fils :« Père, glorifie ton nom! Et une voix vint du ciel: Je l'ai glorifié, et je le glorifierai encore. La foule qui était là, et qui avait entendu, disait que c'était un tonnerre. D'autres disaient: Un ange lui a parlé » /Jn 12, 28-29/

De même aujourd’hui nous voyons les nuages qui couvrent le ciel et nous ne voyons pas que les cieux sont ouverts, nous respirons l’air, mais nous ne ressentons pas l’Esprit Saint qui descend sur nous et sur les eaux, nous entendons les paroles des chants liturgiques et nous ne comprenons pas leur puissance divine.

Or, en réalité, parmi nous se tient Celui qui a dit : « Là où deux ou trois sont réunis en Mon nom, Je suis parmi eux » /Mat. 18, 20/ . En réalité les cieux sont ouverts et leur Créateur témoigne de Son Fils Co-Éternel, et l’Esprit Saint descend actuellement sur les eaux pour les sanctifier. Par la grâce divine, cette eau deviendra source de santé corporelle et spirituelle, elle nous sanctifiera nous, nos habitations ainsi que la nature, nous la garderons pure des années entières sans que jamais elle nese corrompe. Elle sera comme la voix divine clamant que notre Seigneur Jésus-Christ est le Fils de Dieu descendu en ce monde pour nous régénérer, rendre notre nature incorrompue, et nous élever dans l’Église Céleste.

Ouvrons nos cœurs par notre foi et du fond de notre âme clamons : «Tu es grand, Seigneur, et admirables sont Tes œuvres, et nulle parole ne suffit à chanter Tes merveilles ! ».

Saint JEAN de Shangaï