. SERMON du 28e DIMANCHE après la Pentecôte


Matines Luc XXIV, 36-53

Liturgie :  Col. I, 12-18 ; Luc XVII, 12-19


AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT

Bien-aimés Frères et Sœurs,

 

I L’évangile de ce jour est un triste exemple d’ingratitude humaine. Dix lépreux rencontrent Jésus. « Jésus, Maître – ils savaient qui Il était et qu’elle était Son autorité -, aie pitié de nous ! » Jésus leur dit : « Allez, et montrez-vous aux prêtres ». Mais, comme ils y allaient, leur lèpre tomba ! L’un des  dix, aussitôt, revint sur ses pas en louant Dieu et il tomba aux pieds de Jésus. « Et les neufs autres ne sont-ils pas guéris ? Il n’y a donc eu que toi pour rendre grâce »…

Il n’y avait eu que lui, en effet, pour revenir et pour rendre Grâce. Or c’était un Samaritain. Seul donc cet étranger est revenu ! observe le Christ. Il poursuit en disant à cet homme « Relève-toi : ta foi t’a sauvé ! »

Or la guérison était accomplie : le miracle était antérieur, mais le Christ notre Dieu, lui parle exactement comme Il le fait à ceux qu’Il guérit DANS L’INSTANT …

Alors, les neuf autres ? … pourrait-on presque se demander rétrospectivement.

Il n’y a pas de « trous » dans l’Ecriture. Parfois, simplement, elle ne dit rien, comme pour cet ancien disciple du Baptiste, venu suivre le Christ avec André …

Mais voyez-vous, Bien-aimés Frères et Sœurs, cette ingratitude des demandeurs satisfaits, on la constate malheureusement bien souvent. « Seigneur, fais-moi réussir à mon examen ! », ou bien : « Seigneur, fais que cette maladie ne revienne pas ! » Et vous pouvez imaginer sans peine d’autres supplications semblables. Le suppliant a réussi à son examen, cet autre n’a pas eu de nouvelle alerte de santé … je vous laisse vous figurer l’issue heureuse dans tous les cas que vous avez bien voulu imaginer avec moi …

Mais combien pensent à remercier le Seigneur ?

II C’est sur l’expression de la gratitude que commence – au milieu d’une phrase ! – la péricope de l’épître de ce jour : « Louant Dieu qui nous a choisis, nous conduisant au royaume de Son Fils bien-aimé qui, par Son Sang, nous a libérés du péché … »

C’est en Christ en effet que commence tout et qu’aboutit tout.

Il est l’image du Dieu invisible, l’icône divine. Il a été engendré avant les siècles, et tout ce qui existe visible et invisible a été fait par Lui et pour Lui. Il est avant toutes choses et toutes choses subsistent par Lui. Il est la Tête du Corps de l’Eglise.

Il est ce Commencement et Il est, Lui le Ressuscité, le premier-né d’entre les morts, « afin qu’il soit le Premier en tout ! ».

Voilà ce que nous dit l’épître de ce jour et vous voyez combien est non seulement dérisoire mais littéralement folle l’ingratitude de tous ceux qui Le méconnaissent. Nous Lui devons tout, notre existence en ce monde et notre Foi qui est promesse d’immortalité …

Car non seulement Il nous a créé, mais, par Son Sang, Il nous a rachetés !

Il s’est fait Homme comme nous. Dans le 6 e évangile de matines, Il apparaît à ses apôtres après la Résurrection, Il leur montre ses plaies, et comme ses disciples doutaient encore, Il leur demande à manger et sous leurs yeux Il mange le poisson et le miel. Il franchit les murailles et les portes fermées, et Il peut manger comme nous.

Car Il est Vrai Dieu et Vrai Homme.

Soyons bouleversés de reconnaissance, et, comme le Samaritain guéri, adorons-Le !

Amin