Décollation du Chef de Saint Jean Baptiste

 

C'est une fête toute particulière que célèbre aujourd'hui la Sainte Église. Cela se voit notamment dans le fait que bien qu'il s'agisse d'une fête, l’Église n'en a pas moins posé le principe d'un jeûne strict en ce jour, un jeûne si strict que l'oustav de l’Église n'autorise pas de consommer du poisson en ce jour.

Bien sûr, vous connaissez tous l'histoire de la décollation du chef du saint Baptiste et Précurseur Jean. Cette histoire est très riche d'enseignements. Entre autres choses, elle nous apprend ce qu'un célèbre homéliste avait dit avec beaucoup de justesse à une époque où l'on se passionnait beaucoup pour la danse, en qualifiant la danse de « art de Hérodiade ». Et cette définition est parfaitement justifiée. Mais pour nous, le plus important est de souligner qu'Hérode a commis son méfait par fidélité à la parole donnée. Mais l’Église conteste totalement cette fidélité à la parole donnée et elle dit qu'il eût mieux valu que l'inique Hérode ne fasse aucune promesse, car la promesse qu'il avait faite n'était pas une promesse de faire le bien. Il eût mieux valu pour lui de ne pas honorer sa promesse et d'obtenir la vie éternelle, plutôt que de tenir parole en faisant trancher la tête du Précurseur.

Il y a un principe dans l’Église voulant que si un homme a fait une promesse à Dieu, mais que par la suite il réalise qu'il s'agit d'une promesse déraisonnable, et qu'il se trouve donc dans la situation d'être prisonnier d'une promesse inique, il lui faut alors se rendre chez son père spirituel et lui demander de le délier de cette promesse. Ce que le père spirituel fera en lui imposant une épitémie, une pénitence, pour avoir fait une promesse déraisonnable.

Nous devons tous nous garder à l'esprit que si nous avons fait une promesse déraisonnable, mieux vaut ne pas la tenir. Le triste exemple d'Hérode est là pour nous le prouver. Si Hérode l'avait su, sans doute n'aurait-il pas fait un serment aussi irréfléchi, mais, l'esprit échauffé par la danse impudique de sa belle-fille, enivré par le vin qu'il avait bu, il ne pouvait plus se contrôler. Nous pouvons voir là un enseignement concernant nos festins et nos banquets. Voilà ce que peut être amené à faire un homme qui, sous l'action de l'alcool, ne se contrôle plus. Car en effet, l’Évangile nous apprend qu'Hérode vénérait le saint Précurseur et Baptiste Jean, il écoutait avec plaisir son enseignement et n'hésitait pas à agir en conséquence. Hérodiade, en revanche, était furieuse contre Jean, et cherchait à le tuer, mais ne savait comment y parvenir, car Hérode ne le lui permettait pas. Mais lorsqu'il se trouva dans ce triste état lors de ce festin, Hérode commit cet horrible forfait dont Hérodiade rêvait depuis si longtemps.

Que cela, chers frère et sœurs, soit pour nous une leçon utile. Amen.

Saint Métropolite PHILARÈTE