Le pape François poursuit la déconstruction de son Église

 

Le pape argentin François /Bergoglio/ ne cesse de nous étonner. Nous avons déjà consacré plus d’un article à ses multiples décisions provocantes et nous disons une fois de plus que ses agissements non seulement ne nous concernent pas, mais ne devraient même pas nous intéresser. Et pourtant ...

Et pourtant, nous ne pouvons regarder sans compassion et sympathie des catholiques honnêtes observer, impuissants, comment se délite cet édifice multiséculaire qui a formé et façonné pour une grande part la culture occidentale et que par ignorance ils appellent l’Église du Christ. Il y a mille ans, le patriarcat de Rome, devenu Église catholique, s’est détaché de l’Église pour tomber dans l’hérésie. Une des composantes de cette hérésie consiste précisément dans la conception même du pape, de sa place et de sa signification dans l’Église. On sait que, notamment, depuis l’adoption du dogme de l’infaillibilité papale proclamé en 1870 lors du concile de Vatican I, mais qui préexistait de longue date dans la conscience des chrétiens occidentaux, il est une devise vivace : le pape c’est l’Église ! Ainsi, en dehors du pape point d’Église ni de salut, et comme les erreurs en engendrent toujours de nouvelles, on en vient à confesser que le pape est le Vicaire du Christ et qu’il serait même plus important que la Sainte Eucharistie !

Nous savons que disant cela nous pouvons étonner le lecteur qui refusera de croire à nos propos. C’est pourquoi nous donnons un extrait, que nous citons dans notre ouvrage « L’Église Russe face à l’Occident »,tiré d’un livre d’un savant catholique, Monseigneur Émile Bougaud, rédigé à l’intention des séminaristes : « Si Jésus-Christ est réellement présent dans la Sainte Eucharistie, y est-Il complètement présent ? … Évidemment, non … Il est réellement présent, mais Il est muet … je vous bénis de ne pas nous avoir laissé une présence réelle, morte pour ainsi dire, mais vivante, active … C’est donc toute une moitié de vous-même … que je cherche en vain dans le tabernacle muet … et quelle moitié, j’allais presque dire la plus nécessaire. Si toute une moitié de Jésus-Christ ne se trouve pas dans la Sainte Eucharistie, c’est qu’elle est ailleurs ; elle est au Vatican ; elle est dans le pape … Voilà le mystère du christianisme, c’est le miracle de la présence réelle de l’’Incarnation perpétuée sous deux voiles … Hors de ces deux mystères qui n’en font qu’un, on n’a plus qu’un Jésus-Christ amoindri … Ôtez le pape, le Jésus-Christ de l’Eucharistie n’est plus complet » /Le christianisme et les temps présents. Tome IV, "L’Église", Paris, Poussielgue, 1882, pp. 506 et suivantes/c’est nous qui soulignons/. Cet ouvrage a été rédigé en 1882, mais a connu de multiples rééditions toutes revêtues de l’imprimatur. Nous disposons de l’édition de 1923 ce qui, en soi, témoigne du succès de l’ouvrage et de la légitimation de ses thèses par les autorités catholiques supérieures. Certes, aujourd'hui, les catholiques ne se reconnaissent plusdans un tel délire, mais des traces en sont restées et continuent de vivre : pour la majorité des catholiques – sans le Pape il n'y a pas de salut et il n'y a pas d'Église.

Nous rappelons cette référence historique pour illustrer notre propos ci-dessus sur l’impossibilitéqu’ont les catholiques de s’opposer à l’activité destructrice du pape régnant. Un catholique ordinaire, qu’il soit simple laïque ou prêtre, est tenu de s’incliner devant les décisions papales. Il s’agit là d’une sorte de dogme de foi. Sinon, ils sont contraints de rompre avec fracas avec tout ce en quoi ils ont cru durant toute leur existence comme en un axiome ne pouvant souffrir le moindre doute. Rappelons toutefois deux exemples de rupture : au XIX-ème siècle est apparue l’Église vieille catholique née du refus de la révolution et du concordat subséquent, à quoi s’est ajouté par la suite le rejet du dogme de l’infaillibilité papale ; dans la deuxième moitié du XX-ème siècle, sous l’impulsion de Monseigneur Lefèbvre, suite au concile Vatican II et au refus des innovations doctrinales et rituelles qu’il introduisait, est apparu le mouvement des catholiques traditionalistes qui aujourd’hui cause tant de désagréments au pape François.

C’est peu dire que le concile Vatican II a produit une véritable révolution à l’intérieur de l’Église d’Occident, mettant beaucoup de choses sens dessus dessous à l’image des autels tournés à l’envers, grâce à quoi le prêtre ne se tient plus face à l’Orient, face à Dieu comme le faisaient les chrétiens depuis des temps immémoriaux, mais face au peuple comme dans un meeting protestant. Mais ce n’est pas là l’essentiel. Le mot-clé définissant le sens et l’esprit de ce concile était l’aggiornamento, c’est-à-dire l’adaptation de l’Église au monde contemporain. Autrement dit l’exact opposé de ce qu’a toujours enseigné la Sainte Église, ce qui a amené aujourd’hui le catholicisme à une totale sécularisation où le politiquement correct a supplanté les sages doctrines chrétiennes.

Il est donc compréhensible qu’il se soit trouvé des chrétiens pours’élever face aux innovations imposées au peuple des croyants, et l’opposition s’est concentrée sur la défense de ce qu’il est convenu d’appeler "la messe de toujours", celle qui avait été formulée au XVI-ème siècle lors du concile de Trente par le pape Pie V,tout en rejetant la nouvelle messe, dite de Paul VI. Reconnaissons qu’il s’agit-là d’une réaction parfaitement compréhensible : si nous avions été mis devant l’obligation de célébrer une Liturgie dénaturée en lieu et place de notre Divine Liturgie, il est permis d’espérer qu’il se serait trouvé pas mal de monde pour s’y opposer. D’ailleurs, l’Église russe a bien connu pareille tentative avec les initiatives scandaleuses, soutenues par les bolcheviks et malheureusement par le patriarcat de Constantinople, de l’Église vivante et des Rénovateurs, mais elles furent fermement repoussées par le peuple orthodoxe et ont totalement disparu. Ainsi, après de longues péripéties et recherches de solutions de compromis entre les résistants et la papauté, Monseigneur Lefebvre rompt ouvertement avec le pape en 1988, entraînant à sa suite une masse significative de croyants. Il entérine la rupture en pratiquant l’ordination de nouveaux évêques sans l’accord et contre la volonté du pape. L’excommunication est immédiatement signifiée à tous ceux qui ont osé enfreindre ce commandement essentiel du catholicisme – l’obéissance inconditionnelle due au pontife romain. Parmi ceux qui avaient tenté de se rebeller, certains, effrayés par la dureté de la sanction, demandèrent à réintégrer l’Église officielle où, dans le cadre d’une Fraternité Saint Pierre, un statut spécial leur fut accordé les autorisant à célébrer selon les anciens missels et les anciens ritessous le contrôle d’une commission spéciale créée par Jean-Paul II, Ecclesia Dei.

Avec les lefebvristes la situation est maintenant stabilisée – ils vivent leur propre vie conformément aux préceptes de leur conscience. Mais il n’en va pas de même pour les "fils prodigues" qui sont rentrésdans la maison du père après avoir fait pénitence. De nombreux évêques, pénétrés d’esprit moderniste, n’ont de cesse de leur créer des ennuis dans les diocèses dont ils ont la charge, ce qui a amené le pape conservateur Benoît XVI à promulguer en juillet 2007 un motu proprio, sorte de décret personnel du pape, sous le titre de Summorum Pontificum, dont le but était de régler et légaliser à nouveau l’existence de ces catholiques attachés à la Tradition. Ainsi, entre les catholiques de tendances différentes, mais sous l’autorité du pape, avait été atteinte une paix religieuse relative dans cette question particulièrement douloureuse.

Et c’est là que le pape François entre en scène. Tout au long de sa carrière vécue en Argentine, il s’est forgé une solide réputation de moderniste, de libéral, de compagnon de route idéologique de mouvements pro-marxistes et d’extrême gauche et de partisan de la fameuse "théologie de la libération". Bref, l’antithèse totale de son prédécesseur qui avait vainement tenté durant son court pontificat de redresser le cours désastreux que suivait l’Église catholique, mais cette entreprise s’était avérée au-dessus de ses forces et il avait relevé lui-même la lourde charge du pouvoir suprême reposant sur ses épaules et s’était retiré dans un monastère dépendant de la curie romaine.

Pendant ce temps François n’est pas resté inactif et a réussi durant ses huit années de pontificat à faire pas mal de dégâts. Mais la question de ces traditionalistes qui l’insupportent, avec leur messe en latin, leur passéisme, leur nostalgie du passé, est une sorte d’écharde dans sa chair et il a décidé de se débarrasser, sans autre discussion et amabilité, de ces préjugés obsolètes. Au milieu du mois de juillet de cette année, le surlendemain de sa sortie d’hôpital où il venait de subir une opération, ce qui lui a valu d’ailleurs des marques de sympathie et de compassion, le pape montre son vrai visage, nullement souriant, et proclame son propre motu proprio, "Traditionis Custodes" par lequel il supprime purement et simplement tous les efforts qu’avec peine et amour son prédécesseur avait entrepris pour pacifier la situation. Cet acte, difficilement compréhensible, posé du vivant encore de Benoît XVI (!), a fait l’effet d’un coup de tonnerre bien au-delà des cercles traditionalistes.

Et sans la moindre honte Françoisaffirme avec aplomb l’exact contraire de la réalité, tout en sachant parfaitement proférer là un mensonge manifeste : «Je désire maintenant, avec cette Lettre apostolique, pousser toujours plus loin dans la recherche constante de la communion ecclésiale». Ces paroles du pape peuvent être définies d’un terme simple et compréhensible de tous – de la mystification, de l’imposture, car nous verrons ci-dessous par quels moyens il envisage d’atteindre une paix religieuse plus efficace.

Il faut savoir que conformément aux règles en vigueur il y a encore peu, il n’était permis à quiconque de célébrer selon l’ancien missel et les anciens rites. Il fallait pour cela obtenir une autorisation particulière accordée par l’instance supérieure. Avec la réforme mise en place par François, tous ceux qui possédaient cette autorisation doivent à nouveau en faire la demande, qui sera attentivement examinée, et ces autorisations ne seront pas toutes renouvelées. Bref, un peu comme dans la Fédération de Russie actuelle avec la question épineuse des enregistrements et réenregistrements continuels des paroisses sans lesquels il n’est pas possible de jouir d’une existence religieuse légale. Selon la réforme de François, plus aucune paroisse nouvelle ne pourra dorénavant obtenir cette autorisation. Le sens général de ce motu proprio est clairement d’aboutir à l’extinction progressive de ces groupes traditionalistes, de ces échardes dans sa chair, par l’asséchement continu de leur source, alors que tout au contraire ils ne demandent qu’à se multiplier. Avec une irritation qu’il a de la peine dissimuler, François justifie sa décision par le fait que les traditionalistes, par leurs célébrations sous la forme tridentine, ont abusivement exploité la liberté qui leur avait été accordée pour élargir le fossé entre les tenants et les opposants à Vatican II. Leur intention étant de montrer la supériorité des messes traditionnelles sur la nouvelle messe et, en fin de compte d’exprimerleur rejet de Vatican II.

On nous dira cependant que l’ancien missel peut encore être utilisé, ce qui est exact, mais dans des conditions tellement drastiques que l’on a de la peine à considérer cela comme une liberté de choix proposée aux croyants. Toutefois, malgré sa malice, le pape n’avait pas prévu que ces croyants seraient capables d’opposer une résistance farouche à ses réformes, et cela fait quatre samedis de suite que des rassemblements de protestation se réunissent devant les bâtiments des nonciatures apostoliques, à Paris comme dans d’autres capitales, et les manifestants sont bien décidés à poursuivre leur action jusqu’au retrait de ce décret inadmissible. Mais plus étonnant et inattendu encore est qu’une grande partie de l’épiscopat, notamment en France, ce que personne n’aurait imaginé, ne voit pas l’utilité d’une décision aussi brutale et lourde de conséquences éventuelles. L’initiative papale apparaît, ni plus ni moins, comme une lubie personnelle, mais totalement inutile, et qui ne fera que ranimer des cendres presque éteintes.

De plus, il faut noter que le pape se cache sous le voile d’une collégialité fictive, comme si sa décision avait été prise après un large questionnement des évêques du monde entier, tout en omettant d’indiquer le résultat de cette consultation. Toutefois, par une indiscrétion d’un des membres de la Congrégation pour la doctrine de la foi, on a pu savoir qu’il n’y aurait eu que 15 % d’évêques qui auraient manifesté leur entier soutien, alors qu’un pourcentage identique se serait prononcé fermement contre et qu’une large masse de 70 % n’aurait manifesté aucune opinion précise… Ainsi, le pape aurait organisé ce cataclysme en se cachant derrière une si faible majorité.

Comme nous l’avons dit plus haut, le pape s’est efforcéde faire passer son opération pour une décision collégiale sans imaginer un instant que ses évêques, en principe si dociles, ayant grandi et s’étant formé dans l’idéologie de Vatican II, pourraient manifester une quelconque désobéissance à l’égard d’une décision aussi libérale. C’est pourquoi, il ne voit sans doute pas le danger que présente pour lui-même l’article 2 du motu proprio, quistipule: «Il appartient à l’évêque diocésain, en tant que modérateur, promoteur et gardien de toute la vie liturgique de l’Église particulière qui lui est confiée, de régler les célébrations liturgiques de son diocèse. Par conséquent, il est de sa compétence exclusive d’autoriser l’utilisation du Missel romain de 1962 dans son diocèse, selon les directives du Siège Apostolique» pensant pouvoir, par un tel subterfuge, dégager sa personne de tout risque ou critique en les mettant sur le dos des évêques diocésains, mais ne voyant pas comment une telle décision peut se retourner contre lui.

Ainsi, apprécions maintenant avec quelle sollicitude paternelle le pape François s’adresse aux adeptes de l’ancienne messe :

Le premier article précise d’entrée que les livres liturgiques promulgués «conformément aux décrets du Concile Vatican II, sont l’unique expression de la lex orandi du Rite romain». Tout est déjà dit dans cet article introductif.

Le deuxième article stipule qu’il est de la compétence exclusive de l’évêque du lieu d’autoriser l’utilisation des anciens missels, mais « conformément aux directives du Siège apostolique ».

Le troisième article est certainement le plus complet et intéressant par son côté explicite. L’article est divisé en six divisions et s’adresse aux évêques qui ont actuellement dans leurs diocèses « un ou plusieurs groupes » de traditionalistes, laissant entendre par là-même que là où il n’y en a pas il ne pourra y en avoir dans l’avenir.

- Ainsi, un tel évêque doit s’assurer soigneusement que ces groupes ne rejettent pas la légitimité liturgique des réformes et des directives du dernier concile. Autrement dit – précisément ce qu’ils contestent !

- Il est de l’obligation de l’évêque de désigner « un ou plusieurs lieux où les fidèles adhérents de ces groupes peuvent se réunir pour la célébration eucharistique ». Mais le plus succulent vient immédiatement après : « pas cependant dans les églises paroissiales et sans l’érection de nouvelles paroisses personnelles » ! En d’autres termes, ces sous-hommes ont tout loisir de se réunir dans des hangars, mais surtout pas dans des églises paroissiales et, cela va sans dire, mais il n’est pas superflu de le redire, ils ne peuvent créer de nouvelles paroisses.

- Il revient à l’évêque « d’établir aux endroits désignés les jours où les célébrations eucharistiques sont autorisées»(!), en utilisant l’ancien missel, mais il doit également veiller à ce que les textes des Saintes Écritures soient « proclamées dans la langue vernaculaire, à l’aide de traductions de la Sainte Écriture approuvées pour usage liturgique par les Conférences épiscopales respectives», autrement dit, ce qu’il est convenu d’appeler les traductions œcuméniques d’où ont été supprimés des mots et des passages non conformes aux normes du politiquement correct actuel. Chacun comprendra.

- L’évêque doit nommer un prêtre qui, en tant que son délégué devra surveiller ces groupes et veiller à ce que ces paroisses soient « effectives pour leur croissance spirituelles et déterminer s’il y a lieu ou non de les conserver» ! Tout commentaire serait superflu.

Le dernier point de cet article 3 parle de lui-même. Citons-le in extenso : « L’évêque doit se garder d’autoriser la constitution de nouveaux groupements ».

Le 8-ème et dernier article de ce document plein d’amour paternel, rédigé sans fard ni circonvolutions inutiles, résume tout son sens : « Les normes, instructions, autorisations et usages antérieurs non conformes aux dispositions du présent Motu Proprio sont abrogés. Tout ce que j’ai déclaré dans cette Lettre apostolique sous forme de Motu Proprio , j’ordonne qu’il soit observé dans toutes ses parties, nonobstant toute autre disposition contraire, même si digne de mention particulière, et j’établis qu’il soit promulgué par voie de publication dans « L’Osservatore Romano », entrant en vigueur immédiatement ».

Combien toutes ces dispositions contraignantes et tatillonnes rappellent le fonctionnement du Patriarcat de Moscou dans la période soviétique ! François comprend certainement qu’à son âge ses jours sont comptés et il n’en ressent que plus le désir de laisser une trace dans l’Histoire. Une trace de la totalité de sa vie. Nous n’avons nulle intention de faire un éloge particulier de quelque pontife romain que ce soit. D’aucun. Toutefois, jamais le trône papal n’a été occupé par un pareil destructeur. La meilleure preuve en est que même parmi l’épiscopat français, dont le conservatisme n’est pourtant pas la caractéristique essentielle, il s’en trouve de nombreux qui sont perplexes et même prêts à aller au-devant de ces traditionalistes mettant en œuvre les droits que le pape lui-même leur a imprudemment conféré dans son motu proprio.

De plus, François peut-il croire en la solidité et la pérennité de ses décisions dans la mesure où lui-même montre l’exemple qu’un pape peut, d’un simple trait de plume, abroger une décision mûrement réfléchie et fondée d’un autre pape et proclamer son juste contraire ? Dans les hautes sphères de l’Église catholique nombreux sont ceux qui dès à présent regardent plus loin et réfléchissent déjà aux années qui viennent. Ayant goûté François, peut-être voudront-ils remettre leur navire ecclésial dans des eaux moins tumultueuses. De source officieuse et apparemment fiable, le cardinal Ladaria, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a, autant qu’il le pouvait tenté, vainement, de réfréner l’ardeur du pape. En revanche, l’archevêque anglais Arthur Roche, nouveau préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, où il a remplacé le cardinal Sarah farouche partisan de la ligne Benoît XVI, a déclaré devant des théologiens anglo-saxons : « Nous anéantirons Summorum Pontificum. Le pouvoir liturgique sera donné aux évêques, mais pas aux évêques conservateurs ».

Quelle sera l’issue de ces débats ? Quelles seront les forces qui prévaudront ? Celles qui à la suite de François ne pensent qu’à élever des murs entre les croyants de sensibilités différentes, ou bien celles qui tentent de jeter des ponts entre eux ? Les mois à venir nous diront quel est le chemin que l’Église catholique entend suivre.

Quant à la mésaventure que connaissent les traditionalistes ralliés à Rome, elle montre combien la position assise entre deux chaises est périlleuse. Suggérons à ceux qui veulent rester réellement fidèles à la Tradition, qu’il faut savoir remonter au-delà de la messe tridentine de Pie V pour goûter à la plénitude de la Tradition chrétienne, ce que nombre d’entre eux ont déjà compris.

Protodiacre Germain Ivanoff-Trinadtzaty