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SERMON du 31-e DIMANCHE après PENTECÔTE
Les Ancêtres du Christ
Matines : Jean, XX, 19-31
Liturgie : Coloss. 3, 4-11 ; Luc, 14, 16-24
Ephés. 6, 10-17 ; Luc, 21, 12-19
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs
I – Nous approchons de la Nativité, comme l’humanité s’en approchait génération après génération. Aujourd’hui, il est fait mémoire des ancêtres, ceux qui descendaient d’Abraham, premier « circoncis » et donc premier Juif, en passant par Juda dont descend le Christ notre Dieu et dans la lignée duquel il n’y avait jamais eu de prêtre – comme l’ont noté les Pères de l’Eglise.
L’évangile de Matines est celui de « l’incrédulité de Thomas ». Vous en connaissez le déroulement, c’était dans un lieu fermé où les disciples étaient réunis par crainte des Juifs. Christ leur apparaît toutes portes étant closes. Christ leur confirme leur mission, souffle sur eux le Saint-Esprit. Thomas était absent, refuse de croire, comme vous savez, ce que lui rapportent les autres apôtres … Christ apparaît toutes portes étant closes pareillement, huit jours après. Bouleversement et conversion totale de Thomas qui, soit dit pour mémoire, confesse le premier la Divinité du Christ : « Mon Seigneur et mon Dieu ». Mais, en ce jour des praotetz, il est singulièrement opportun de mentionner la fin de la péricope : « Tu as cru, Thomas, parce que tu as vu : Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru » : tels étaient les Ancêtres du Christ que nous célébrons.
II – L’évangile de ce jour, nous l’avons déjà entendu il y a peu, c’est celui de ce Maître de Maison qui fait un grand banquet où il y avait beaucoup d’invités. Mais, lorsque les serviteurs les convient en leur annonçant que tout est prêt, aucun ne vient ! Ils allèguent chacun telle ou telle occupation urgente. Le Maître qui avait tout préparé pour ses hôtes, est justement irrité. Il envoie chercher par ses serviteurs les pauvres, les impotents, les infirmes … Quand les serviteurs lui rapportent qu’il y a encore des places libres, le Maître les envoie par les chemins faire venir tous ceux qu’ils rencontrent – c’est l’image de la vocation des gentils, c’est-à-dire de nous mêmes. Et il dit catégoriquement : « aucun de ceux qui avaient été invités ne goûtera de mon repas ».
C’est la répudiation des Juifs dont nous avons vu comment, ils avaient été choisis lors de la vocation d’Abraham et des « ancêtres » fidèles.
La péricope des Colossiens est résolutive. Votre vie, dit l’apôtre, est cachée avec Christ en Dieu, mais quand Christ, qui est votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez vous aussi dans la Gloire. Faites donc mourir en vous tout ce qui compose l’homme terrestre, dépouillez le vieil homme et revêtez l’homme nouveau. Il n’y a plus désormais ni Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis – la Loi s’efface dans la Foi – MAIS CHRIST EST EN TOUT ET EN TOUS !
III – Tout, pour autant, n’est pas toujours facile pour les chrétiens et l’office des martyrs honorés en ce jour le rappelle. Abandonnez le vieil homme était-il dit plus haut : le soldat du Christ est différent de tout « militant », de tout activiste – ne parlons pas des paresseux qui ne se dévouent pour rien – de combats humains : ce n’est pas contre la chair et le sang que le chrétien doit combattre, mais contre les esprits malins. D’où cet équipement métaphorique avec toutes les armes de Dieu : ayez la Vérité pour ceinture, la cuirasse de la Justice, pour chaussures le zèle à propager l’évangile, et, par dessus tout, le bouclier de la Foi, le casque du Salut et l’épée de l’Esprit qui est la Parole de Dieu.
Ainsi armés, les chrétiens seront persécutés et cela leur servira de TÉMOIGNAGE. N’oublions pas que nous célébrons des martyrs et le mot martyre veut dire : témoignage. Ils seront trahis par leurs pères, leurs proches … Le Christ leur donnera une bouche et une sagesse. On en fera périr beaucoup : néanmoins, ajoute paradoxalement le Christ, il ne se perdra pas un cheveu de votre tête : cela veut dire qu’ils auront la force de Samson. Comment donc ? Possédez vos âmes PAR LA PATIENCE !
Avec les martyrs, avec les patriarches, sachons que notre vie est « cachée avec Christ en Dieu », et, en prémices de la Gloire, possédons nos âmes par notre patience.
AMIN
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SERMON du 29-e DIMANCHE après PENTECÔTE
Matines : Jean, XX, 1-10
Liturgie : 1 Tim. 1, 15-17 ; Ev : Luc, 13, 10-17
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT
Bien-aimés Frères et Sœurs
Les textes de ce 29-e Dimanche sont d’une extrême brièveté, mais ils mettent en relief cette qualité éminente qui est en Jésus-Christ et en sa présence : l’évidence ! Souvent, il faut faire effort pour atteindre dans les Ecritures, au-delà des apparences, la signification profonde. Cela est l’un des caractères de la Révélation : il faut à la suite du Seigneur rechercher la vérité. Mais, ne l’oublions pas, la profondeur se dérobe parfois, comme nous l’avons dit la dernière fois, aux intelligenti et elle se révèle aux enfants. C’est ce que nous constatons dans les trois textes d’aujourd’hui.
I – L’Evangile de matines, décrit cet émoi de Pierre et Jean, lorsque Marie-Madeleine, au matin du troisième jour, vient leur dire : on a enlevé le corps du Seigneur et on ne sait où on l’a mis. Les deux apôtres y courent. Jean, plus jeune, arrive le premier, il voit les bandelettes, mais il n’entre pas. Pierre arrivé ensuite, entre, voit les bandelettes et le voile du visage plié à part. Jean entre à son tour et là se produit le miracle rédempteur de l’Evidence : il vit et il crut …
Jusqu’alors, ajoute-t-il, il n’avait pas compris qu’il fallait que Jésus ressuscitât des morts.
Il n’est rien dit d’autre et les deux apôtres rentrent chez eux … Qu’a pensé Pierre ? L’important est la rencontre de l’évidence !
II – L’épître, péricope de I Timothée, est l’une des plus courtes qui soient. Cette parole est certaine, dit l’apôtre Paul, c’est que Jésus-Christ est venu au monde pour sauver les pécheurs dont je suis le premier. C’est ce qui est lu chaque dimanche dans la prière d’avant la Communion. C’est ce que je rapportais une autre fois comme le noyau de l’expérience mystique : Christ est venu pour ME sauver … C’est inouï, mais saint Paul continue par l’explication, singulière et révélatrice : « afin qu’Il fît voir en Moi une parfaite clémence pour servir de modèle pour ceux qui croiront en Lui pour avoir la vie éternelle. La mystique individuelle se répercute dans le Salut de beaucoup d’hommes.
III – L’évangile, nous l’avons rencontré très récemment, c’est celui de cette femme, pliée en deux depuis dix-huit ans. Le Christ notre Dieu lui dit : « femme, tu es délivrée », ce qui suffit, nous le savons. Mais en outre Il lui impose les mains. Cela déclenche le réflexe du Chef de la synagogue : il y a six jours pour vous faire guérir – car il ne nie pas la guérison miraculeuse … – mais ne venez pas le jour du sabbat.
Hypocrites ! dit Jésus et Il allègue, par deux fois, l’évidence. Ne détachez-vous pas votre bœuf ou votre âne, le jour du sabbat pour le mener à boire ? Et ne fallait-il pas délier de son infirmité le jour du sabbat cette fille d’Abraham ?
Le Christ est venu pour nous sauver : n’oublions jamais cette EVIDENCE !
Amin
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SERMON du 28-e DIMANCHE après PENTECÔTE
Apôtre Philémon
Matines : Luc XXIV, 36-53
Liturgie : Coloss. I, 12-18 ; Luc XIV, 16-24
Philémon I, 1-25 ; Luc X, 1-15
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT
Bien-aimés Frères et Sœurs
I – Ce passage de l’Epître aux Colossiens que vous venez d’entendre est d’une densité singulière et, en quelques lignes, l’Apôtre Paul nous donne tout ce que la Révélation nous a enseigné et c’est, pourrait-on dire, la mine inépuisable dans laquelle travaillent tous les théologiens chrétiens.
Rendons grâces au Père, commence-t-il, qui nous a fait passer dans le Royaume de Son Fils bien-aimés. Voilà en effet le « royaume » qu’annonçaient le Christ, puis, à sa suite, les apôtres, royaume qui, par la Grâce, est en ce monde et qui n’est pas de ce monde. C’est l’Evénement fondamental de l’histoire humaine, lequel est l’Avènement du Fils en qui, explique l’apôtre, nous avons la Rédemption : tout est changé et tout devient clair à nos yeux parce que, par le Fils, nous sommes sauvés !
« Vrai Dieu de vrai Dieu » dit le Symbole de foi et l’apôtre formule la relation fondamentale du Fils au Père : Il est l’image du Dieu invisible. Il n’y a pas en effet d’autre icône du Père que le Fils. Arbitraire, voire blasphématoire est cette représentation du Père comme d’un vieillard barbu si fréquente dans l’art occidental !
L’apôtre poursuit son enseignement en disant du Fils : « c’est par Lui qu’ont été créées toutes les choses visibles et invisibles », tout ce qui existe, paraphraserons-nous, visiblement ou invisiblement. Mais il ajoute, indiquant la finalité du créé : Tout a été créé par Lui et pour Lui. Le Fils est avant toutes choses et toutes choses subsistent par Lui – c’est ce que les théologiens appellent « la Création continuée ».
C’est Lui qui est le Chef de l’Eglise, le Commencement – natchatok –, le premier-né d’entre les morts : afin qu’Il tienne le premier rang en toutes choses.
II – Cette merveilleuse synthèse du Christianisme est suivie par la parabole du festin de l’évangile de saint Luc.
Un « maître de maison » – et nous savons que par là est souvent désigné Dieu – faisait un grand festin. Ses serviteurs avertissent les invités – ils étaient donc prévenus ! – que le grand repas est prêt. Mais l’un dit qu’il vient d’acheter un champ et qu’il va le visiter, un autre qu’il a acheté des paires de bœufs et veut les voir au travail, un autre encore qu’il vient de se marier … Bref, tous les invités, sous un prétexte ou sous un autre, font défaut au maître de maison. Celui-ci est fort irrité et dit à ses serviteurs de faire entrer les pauvres, les impotents, les boiteux, les aveugles … Ainsi font-ils et ils viennent ensuite avertir le maître qu’il y a encore des places libres.
« Allez par les chemins et faites entrer tous ceux que vous trouverez … - mais voici la décision terrible – aucun de ceux qui avaient été invités ne mangera de mon souper »
Au premier niveau, cela désigne évidemment l’exclusion des Juifs qui n’ont pas répondu à l’appel du Christ et qui ont été remplacés par les « gentils », ceux des « nations » étrangères parmi lesquels nous nous retrouvons nous-mêmes.
Mais au second niveau cela ne risque-t-il pas de s’appliquer aussi à ceux d’entre nous, les chrétiens qui avons reçu l’enseignement du Christ, qui sommes toujours conviés à Son repas, mais qui sommes distraits par nos affaires et nos préoccupations et qui les faisons passer AVANT la préoccupation fondamentale, celle du Salut ?
Interrogeons-nous, Bien-aimés Frères et Sœurs, il y a le sens allégorique qui désigne souvent des faits historiques, mais il y a le sens anagogique qui désigne les vérités supérieures et spirituelles, mystiques si vous voulez…
Et je ferai ici une incursion dans la péricope de l’évangile – de Luc également – propre à la fête de saint Philémon. C’est la mission donnée aux soixante-dix qui sont envoyés par le Christ pour annoncer la bonne nouvelle et accomplir toutes les bonnes œuvres qui y sont liées, guérir les malades, purifier les lépreux, ressusciter les morts … Or le Christ leur dit, dans quelque maison où vous entriez, donnez-leur la paix : certains seront bien disposés, d’autres moins, « votre paix vous reviendra … » Mais si on ne vous reçoit pas, partez et secouez la poussière de vos pieds : SODOME, au Dernier Jour, sera traitée moins mal que ces bourgs qui ne vous auront pas reçus.
Suivent les malédictions de Khorazine, Bethsaïde et Capharnaüm.
Cette péricope de saint Philémon, complète celle du festin et des invités conviés qui refusent le repas.
Interrogeons-nous dans le secret de notre conscience et NE REFUSONS JAMAIS la Grâce du Christ qui est l’icône du Père, l’alpha et l’oméga !
AMIN
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SERMON du 27-e DIMANCHE après PENTECÔTE
Matines : Luc 24, 12-35
Liturgie : Ephés. 6, 10-17; Luc 13, 10-17
Ephés. 6, 10-17 ; Luc 12, 8-12
Nous avons en ce 27-e Dimanche qui est aussi la célébration de martyrs et confesseurs, deux péricopes évangéliques et, de plus, l’évangile de matines et ce sont les armes dont nous sommes équipés – selon les métaphores de l’épître – pour comprendre l’enseignement, saisissant voire paradoxal, sur le péché contre le Saint-Esprit, seul impardonnable.
I – Dans ce passage de l’Epître aux Ephésiens, l’apôtre Paul nous détaille, sous forme d’images, l’équipement qui doit être le nôtre en tant qu’évangélisateurs et lutteurs contre les démons. Restez avec le Seigneur et prenez les armes de Dieu pour combattre le diable, car notre adversaire véritable n’est pas, comme en apparence, fait de chair et de sang. C’est le démon sous toutes ses formes et en toutes ses forces ; d’où la belle évocation allégorique : prenez la ceinture de la Vérité, la cuirasse de la Justice, les sandales de l’évangélisation, le bouclier de la Foi, le casque du Salut, et l’épée spirituelle qu’est la Parole de Dieu ... Nous sommes ainsi axés sur la Confession dont il va être question par la suite.
II – Face à l’Evangile que nous prêchons, il y a d’abord – sans mauvaise volonté – la simple inintelligence. C’est ce que nous voyons avec les deux voyageurs d’Emmaüs. Ils n’étaient pas du tout hostiles, puisqu’ils étaient des disciples du Christ. Or, tandis qu’ils cheminaient, le Christ ressuscité les abordent – ils ne Le reconnaissent évidemment pas – et leur demande de quoi ils parlaient et pourquoi ils semblent si tristes. Les deux pèlerins s’étonnent qu’Il ne soit pas au courant, l’informent, Lui parlent de Jésus, de Sa condamnation et de Son exécution. C’était un prophète puissant en actes et en paroles, disent-ils … et nous pensions que ce serait Lui qui délivrerait Israël. Ils ne renient pas Jésus, L’admirent toujours, ils écoutent attentivement les citations que leur fait ensuite Jésus, car il s’agissait de leur propre culture juive, mais ils n’avaient pas compris quel était le Royaume que Jésus annonçait.
Il peut y avoir un autre type d’inintelligence – sans même parler de malveillance caractérisée – et c’est ce qui apparaît dans la péricope de ce Dimanche. Il s’agissait d’une femme courbée en deux depuis dix-huit ans. Le Christ lui dit : « Femme, tu es délivrée ! » – ce qui était suffisant, nous le savons par d’autres épisodes –, mais en outre Il lui impose les mains. Le Chef de la synagogue rappelle : « Il y a six jours pour travailler : venez donc dans ces jours-là pour être guéris ». Ce responsable de synagogue ne nie pas le miracle : mais il faut venir un autre jour que celui du sabbat ! Il ne nie pas, mais il ne comprend pas. Il y a en effet l’inintelligence de ceux qui dont butés dans leurs habitudes et dans leur Loi.
III – Nous arrivons ainsi à l’évangile des Confesseurs que nous honorons en ce jour.
« Quiconque, dit le Christ, Me confessera devant les hommes, le Fils de l’homme le confessera devant les anges. Mais celui qui Me reniera sera renié devant les anges. »
Nous voyons en passant, le rôle des anges – dont nous parlions Dimanche dernier – dans notre Salut.
Il poursuit – et ici nous sommes confrontés à ce qui est vraiment difficile –, en disant : « Quiconque aura parlé contre le Fils de l’homme – c’est-à-dire le Christ Lui-même ! – il lui sera pardonné. Mais celui qui aura blasphémé contre l’Esprit, il ne lui sera PAS pardonné ! »
Nous ressentons un moment de stupeur : nous sommes tellement habitués à l’accueil bienveillant de tous les pécheurs.
Les pécheurs repentis, cependant …
La suite nous aide à comprendre : « On vous mènera devant les puissants, devant les tribunaux : ne vous mettez pas en peine de ce que vous répondrez car le Saint-Esprit vous enseignera ! »
Nous célébrons aujourd’hui des confesseurs martyrs : mais l’Esprit est plus grand que la Confession …
Car il est L’EGLISE sur la terre et aux cieux.
C’EST-A-DIRE LA PRÉSENCE DE DIEU !
Que, par l’intercession des saints Martyrs, le Christ notre Dieu soit toujours avec nous !
AMIN
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SERMON du 26-e DIMANCHE après PENTECÔTE
Fête de l’archange Michel et des Puissances célestes
Matines : Luc XXIV, 1-12
Liturgie : Ephés. V, 9-19; Luc XII, 16-21
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT !
Bien- aimés Frères et Sœurs,
I – Vous étiez autrefois dans les ténèbres. Vous êtes maintenant dans la Lumière Marchez donc comme des enfants de la Lumière, dit l’Epître. Le fruit de l’Esprit, c’est tout ce qui est bon, la vérité, la justice, toutes sortes de bonnes œuvres, recherchez ce qui plaît au Seigneur. N’ayez donc pas part aux œuvres de ténèbres ! Condamnez-les plutôt !
Ne vous enivrez pas, ne faites pas de festins … Le péché d’Adam, rappelons-le, était aussi Gourmandise. Pratiquons LE JEÛNE ! Fuyez les choses malhonnêtes, ce que d’autres font en secret finit toujours par apparaître et est condamné par la Lumière.
« Réveille-toi toi qui dors, ajoute l’apôtre en une citation biblique, relève-toi et Christ t’éclairera ! »
C’est de Lui que vient tout ce qui est bon. Vivez dans la prière, les cantiques, soyez judicieux en tout, mesurés …
Faites de saintes lectures. Lisez chaque jour l’épître et l’évangile du jour. Telle pieuse fidèle avait toujours sur sa table de chevet les Psaumes : avant de s’endormir, elle en lisait deux ou trois ... Dites sans vous lasser la prière de Jésus : le chapelet est notre recours et même en marchant, même en conduisant notre voiture, nous pouvons prier ! Le jeûne n’est pas uniquement l’abstention de certaines nourritures : il est l’effort de toute l’âme pour être toujours avec Dieu.
Rachetons le Temps, car les jours sont mauvais !
Les temps sont mauvais : vous n’avez qu’à ouvrir le journal et, dans le délire du mois des « fêtes » comme on dit, vous n’aurez qu’à regarder l’agitation, les débordements, les frénésies de jouissance et de divertissements.
Le déferlement des biens du monde n’est pas dans la ligne de l’évangile et de la vérité ! Il en est le contraire !
II – C’est ce que nous montre en ce jour la parabole du riche qui avait une récolte exceptionnelle, un afflux exceptionnel de tout ce qui était non seulement l’abondance, mais la surabondance et le superflu. Ce riche se réjouissait, il prenait des mesures en conséquence, il pensait faire abattre ses greniers, en faire de plus grands, et il disait en lui-même : « Réjouis-toi mon âme – c’est-à-dire : ma vie - ! Mange, bois, fais la fête … »
« Sot ! lui dit Dieu : ta vie – ton âme - te sera redemandée cette nuit même ! De tous les biens que tu as amassés, que t’en restera-t-il ? »
Le hiérodiacre Vissarion, commentant cette péricope, raconte l’anecdote suivante sur Alexandre le Grand. Alexandre avait conquis, après bien d’autres royaumes, la Perse. Il fit alors venir les plus grands sages de ce pays et il leur dit : « Demandez-moi ce que vous voudrez : je vous le donnerai ! » - «Împårate (ce qui veut dire : roi en vieux roumain), donne-nous de vivre sans mourir ! » Alexandre s’emporta : « On m’avait dit que vous étiez des sages : je vois que vous êtes idiots ! Tous les hommes meurent ! » - « Mourras-tu toi aussi, împårate ? » - « Ça, c’est absolument certain ! … » - « Alors, quand tu mourras, tous ces royaumes que tu as conquis, toutes ces richesses … que t’en restera-t-il ? » Alexandre fut troublé et y pensa longuement.
Ce sont les païens qui recherchent les biens terrestres. Vous, nous, enrichissons-nous en Dieu ! Notre âme éternelle est plus importante que tous les biens terrestres.
III – Le calendrier fait que, cette année, en même temps que le 26-e Dimanche, nous célébrons la fête du saint Archange Michel et des autres Puissances célestes.
Vêpres : Jésus fils de Navila V, 13-15 ; Juges, VI, 2- 7, 11-24 ; Isaïe, XIV, 7-20
Hébr. : II, 2-10 ; Luc X, 16-21
Les anges sont les premières créatures créées. Ils étaient lumière, mais la seule lumière parfaite est Dieu. Ils étaient donc accessibles aux tentations de ténèbres et ainsi chuta Satan – que mentionne le Christ dans la péricope évangélique d’aujourd’hui – ainsi que ses compagnons qui devinrent les démons. Les démons nous tentent, mais les anges nous gardent : les textes nous le rappellent parfois et nous ne devons jamais l’oublier. Invoquons dans le calme de la prière nos anges gardiens !
Les humains, créés ensuite, ne participent pas aux charismes des anges – nous le savons et nous l’expérimentons ! – mais ils sont, comme le rappelle l’Epître aux Hébreux lue en ce jour, « de peu inférieurs aux anges ».
Les anges – l’épître d’aujourd’hui le mentionne –, ils ont pris part à l’éducation des hommes. A plusieurs reprises, ils se sont manifestés aux hommes. Ainsi en a-t-il été pour Jésus fils de Navila dont le livre suit immédiatement le cinquième de Moïse dont ce Jésus était un disciple. L’ange lui apparut portant une épée. Es-tu des nôtres ou de nos compétiteurs ? demanda cet homme de Dieu. L’ange lui répondit : « Je suis archi stratège du Seigneur. Quitte tes chaussures, car le lieu que tu foules est sacré ».
C’est un ange qui apparut à l’humble Gédéon qui vaquait comme il le pouvait à ses modestes travaux ruraux sous l’oppression des Madianites. Un ange lui apparut et lui dit que lui-même vaincrait cet ennemi. Gédéon prépare un sacrifice, de son bâton, l’ange allume le feu sacrificiel. Gédéon comprend et il s’attend à mourir car il a vu ce qui est divin, mais le Seigneur lui révèle qu’il ne mourra pas et effectivement il vainc l’ennemi.
Car il y a des princes mauvais ce qui était le cas du Roi de Babylone séparé par ses crimes et au-delà de la mort des autres souverains défunts, comme le rappelle la troisième lecture, les anges étant mêlés aux affaires humaines.
Mais comment se fait-il que ce soit aux hommes – et non aux anges – que soit soumis « le monde à venir », selon l’Epître aux Hébreux ? Tu as mis, dit encore le même texte, toutes choses sous ses pieds … Vous le comprenez, bien-aimés Frères et Sœurs, Celui qui est en cause dans cette interrogation sous-jacente, c’est Jésus-Christ, lui qui a été, pour un temps dit l’Apôtre, de peu inférieur aux anges. La prescience du rôle du Christ fut la cause, disent les Pères, de la révolte de Satan. J’ai vu Satan tomber du ciel comme l’éclair ! dit en l’évangile de ce jour le Fils de Dieu lui-même.
L’explication dernière et suprême elle est dans le texte de l’Epître que vous avez entendue. C’est par la mort qu’Il a soufferte que le Christ, afin que par la Grâce de Dieu Il souffrît la mort pour tous, nous a sauvés. L’apôtre explicite : « Il était convenable que Celui par qui et pour qui sont toutes choses, consacrât l’Auteur de leur salut PAR LA SOUFFRANCE ».
Voilà pourquoi et comment, Frères et Sœurs bien-aimés, LA CROIX du Christ notre Dieu est l’explication dernière et suprême DE TOUT L’UNIVERS.
AMIN
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