La France Orthodoxe
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SERMON pour l’ARCHANGE MICHEL
Matines : Matt. XIII, 24-30 et 36-43
Liturgie : Hebr. II, 2-10 ; Luc X, 16-21
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
I – L’épître aux Hébreux, dans la péricope lue en l’honneur de l’archistratège Michel évoque le témoignage des anges, présents en divers épisodes de l’Ancien Testament (Israël, « fort contre Dieu » n’a-t-il pas lutté toute une nuit avec l’archange ? Souvenez-vous aussi de Tobie – pour ne pas parler du rôle des anges dans l’Annonce faite à Marie et dans les avertissements donnés plusieurs fois à son époux concernant Jésus enfant. Les anges ont ainsi eu un rôle mémorable dans l’histoire du Salut. Toutefois, ce n’est pas aux anges qu’est soumis le monde à venir : « Qu’est-ce que l’homme, est-il dit dans l’Écriture, rappelle l’apôtre, que Tu te souviennes de lui, ô Dieu ? Et du fils de l’homme que Tu en prennes grand soin ? » L’homme, en effet, est de peu inférieur aux anges, pourtant c’est un homme, Jésus-Christ, que Tu as couronné de gloire et que Tu as établi souverain de tous les ouvrages de Tes mains.
Les anges ont continué à se manifester dans le monde chrétien et c’est une intervention miraculeuse de l’Archange Michel à Colosse dont nous faisons mémoire en ce jour. Un homme, Archippe, priait à Colosse dans une église que les païens voulaient détruire par une rivière détournée : l’homme a invoqué l’archange Michel qui a vaincu le déferlement des eaux.
II – L’évangile évoque cette mission confiée aux apôtres, d’aller deux par deux dans tous les villages, guérissant les malades, chassant les démons – ces anges déchus par suite de leur orgueilleux mépris de l’homme –, ressuscitant les morts. Ces apôtres reviennent et font part au Christ de leur merveilleuse surprise en voyant que même les démons leur obéissent. Le Christ témoigne alors de Sa propre nature divine, en disant : « J’ai vu Satan tomber du ciel comme l’éclair », car Il est Lui-même coéternel et antérieur au monde. Il évoque pareillement tous les autres miracles qui accompagneront la prédication évangélique : ils marcheront sur les serpents et les scorpions et les boissons mortelles ne leur feront pas de mal. Il ajoute alors : « Ne vous réjouissez pas de ces grandes œuvres et de ce que les démons vous soient soumis mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont inscrits dans les cieux ». Ces apôtres étaient des hommes simples, sans culture en particulier. Mais le Christ laisse éclater Sa gratitude et Sa joie : « Oui, je te loue, Père, de ce que Tu as caché ces choses aux intelligents et que Tu les as révélées aux simples ! »
Ayons cette simplicité, bien-aimés frères et sœurs, qui était celle de ces hommes frustes, les apôtres. Invoquons les Anges, détestons les démons, et gardons cette simplicité de cœur et d’esprit qui était le propre des apôtres.
AMIN
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24-e DIMANCHE après PENTECÔTE
Mémoire de Saint Philarète
Matines : Marc XVI, 1-8
Liturgie : Eph. II, 14-22 ; Luc VIII, 41-56.
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
I – La péricope de ce jour, est l’inoubliable épisode de la résurrection de la fille de Jaÿre, au milieu duquel s’intercale la guérison de l’hémorroïsse, deux manifestations spectaculaires de la Toute Puissance du Christ qui a dit : « Tout pouvoir M’a été donné au Ciel et sur la Terre ».
A – Jaÿre était un « chef de la synagogue », venu se jeter à Ses pieds en le priant de guérir sa fille, âgée de douze ans, qui se mourait. Jésus y va, Mais, pendant qu’Il marchait entouré d’une foule nombreuse, une humble femme, hémorroïsse depuis douze ans, s’approche et touche par derrière le vêtement de Jésus et elle est guérie aussitôt. Jésus demande « qui m’a touché ?» alors qu’Il était entouré par la foule, mais Il a senti qu’« une force est sortie de lui ». La femme se voyant découverte tombe à Ses pieds et raconte son humble histoire et Jésus lui dit : « Ma fille, ta foi t’a sauvée ».
Sur ces entrefaites, arrivent les serviteurs de Jaÿre disant de ne pas déranger le Maître car sa fille venait de mourir. Jésus dit à Jaÿre : « Crois seulement ! Ta fille sera guérie ». Ils arrivent dans la maison du chef de la synagogue, tout le monde est en pleurs. Jésus dit : « Ne pleurez pas : elle dort ! ». On se moque de Lui, Il entre avec les parents dans la chambre de la jeune défunte, Il la prend par la main : « Jeune fille, lève-toi ! ». Et elle se lève.
B – Faisons mémoire de deux autres résurrections que rapportent les évangiles : le fils de la veuve de Naïm, pendant qu’on l’enterrait – on enterrait le troisième jour – et Son ami Lazare, le 4-e jour, alors, dit Marthe, qu’il puait déjà : la corruption de la chair étant déjà commencée. Mais Christ notre Dieu est le Maître de la vie et de ma mort. A Ses apôtres, lorsqu’Il les envoie prêcher deux par deux, Il leur dit également : « guérissez les malades, ressuscitez les morts » (Matt. 10, 8). La mort, ne l’oublions pas, est un châtiment d’Adam après sa faute. Christ vainqueur de la mort est vraiment le nouvel Adam
II – Mais nous, les hommes, nous ne sommes pas le Nouvel Adam. Ce que le Christ nous recommande, c’est la FOI. Nous le voyons dans l’épisode de Jaÿre : « Crois seulement ! ». Il faut venir à Lui, car l’homme est libre, nous l’avons souvent rappelé. Ce n’est pas toujours facile : Jaÿr était un personnage important, un chef nous dit le texte évangélique, dans la synagogue et chacun connaît l’opposition virulente à l’égard de Jésus de la synagogue et des pharisiens.
C’est une démarche volontaire aussi que celle de l’hémorroïsse, ruinée par les médecins et qui va à Jésus avec une foi totale. Elle s’approche par derrière et elle est guérie alors que Jésus ne la voit pas !
Quant au Fils de la veuve de Naïm, il n’avait rien demandé puisqu’il était déjà mort ! « Demandez et vous recevrez ». Mais le Tout Puissant aussi reste libre et Sa bonté est infinie et ne connaît pas de limites. Il a vu passer l’enterrement du fils unique de la veuve de Naïm et Il « s’est ému en son cœur ».
III – Le franchissement de toutes les limites, tel est l’enseignement que nous apporte l’épître de ce jour. « De deux peuples, par sa Croix, il en a fait un seul ». Il y avait en effet d’abord les circoncis et les incirconcis. Il y avait aussi, puisque la Palestine était envahie, les Juifs et les « gentils », c’est-à-dire ceux qui appartenaient à d’autres nations, ceux qui étaient proches depuis toujours et ceux qui l’étaient devenus récemment. Le Christ Lui-même, de Son vivant, était allé au-delà : nous L’avons vu guérir le serviteur du « centurion » et constater : « Je n’ai jamais vu une telle foi en Israël ! »
Néanmoins, sa révélation du franchissement des limites du peuple juif a été progressive.
Avant la Résurrection : (Matt. 10, 5), Il a dit encore « N’allez pas chez les gentils … N’allez pas chez les Samaritains ».
Mais Lui-même néanmoins … Rappelons-nous cette Samaritaine ... qu’Il feignait de ne pas considérer si bien que les apôtres eux-mêmes Le pressaient de lui donner satisfaction. Il n’est pas bon, dit-Il, de donner aux chiens le pain des enfants. Oui, mais répond l’humble samaritaine, les chiens aussi mangent sous la table le pain qui tombe de la table des enfants ! et elle obtient ce qu’elle demandait.
Après la Résurrection, l’élargissement est net et impératif : « Enseignez toutes les nations, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit ».
La charité du Christ notre Dieu n’a point de limites : Il est vraiment le Vainqueur de la Mort pour toutes les nations !
AMIN
En ce jour, l’Eglise fait mémoire de saint Philarète, troisième Métropolite de l’Eglise Hors-Frontières, mémorable pour tous les Orthodoxes à cause de son Epître de douleur par laquelle il condamna l’œcuménisme justement qualifié par lui de « somme de toutes les hérésies ». « L’humble Philarète » comme il se qualifiait a été canonisé par une Eglise lointaine : il est véritablement le rempart de l’Orthodoxie. Rendons-lui grâce !
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23-e DIMANCHE après PENTECÔTE
Matines : Mat. XXVIII, 16-20
Liturgie : Eph. II 4-10 ; Luc VIII, 26-39
Eph. VI, 10-17 ; Mat. X, 16-22
AU NOM DU PÈRE, DU FILS ET DU SAINT ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
I – L’épître de ce dimanche est un hymne à la Grâce ! Dieu, qui est riche en miséricorde, dans Son amour nous à ressuscités alors que nous étions morts, Il nous a rappelés à la vie avec le Christ. C’est par Sa Grâce que vous êtes sauvés, et, anticipant et se plaçant naturellement dans l’éternité, l’apôtre ajoute : Il nous a ressuscités ensemble, Il nous a fait asseoir DANS LES LIEUX CÉLESTES en Jésus-Christ. Nous n’y sommes pas encore, bien-aimés Frères et Sœurs, mais, pour l’apôtre inspiré, c’est comme si nous y étions déjà ! et il poursuit : afin qu’apparaisse dans les siècles des siècles l’immense richesse de Sa Grâce. Revenant quelque peu sur la terre, l’apôtre précise : Par la Grâce, vous êtes sauvés PAR LE MOYEN DE LA FOI. Il balaye, d’une certaine manière, les revendications de ceux qui opèrent, ce n’est pas par les œuvres, par les actes, que vous êtes sauvés. On entrevoit les discussions ultérieures sur la foi et les œuvres : vous êtes sauvés par la Grâce, par la foi : que nul ne se vante de ses œuvres ! Mais avec une richesse équilibrée et vivifiante, il ajoute : nous sommes la créature de Dieu fondée dans le Christ – et donc aussi –, pour les bonnes actions que Dieu a préparées pour que nous les accomplissions. Comment ne pas repenser, en cette épiphanie de la Grâce, à la parole du Seigneur dans le premier évangile de matines : « Je suis avec vous, tous les jours et jusqu’à la fin du monde » ?
II – Mais cet hymne à la Grâce, n’ôte pas non plus ce qui est imputable, le cas échéant, à l’homme seul – et volontairement seul. La péricope de Luc est celle de ce possédé qui vivait dans les sépulcres, entièrement nu, et qui terrorisait les populations. Ce possédé voit s’approcher le Christ et il Lui dit : « Que me veux-tu, Fils de Dieu ? » – car les démons ne se trompent pas et ils savent reconnaître Dieu. Le Christ se prépare à délivrer le possédé et Il demande au démon : « Quel est ton nom ? » – « Légion » est la réponse, car il y avait une multitude de démons dans ce possédé.
Christ les chasse, et au moment où ils devaient sortir de l’homme, ils implorent le Seigneur afin de ne pas retomber dans l’abîme : « permets-nous d’entrer dans ces porcs qui paissent là ! » Christ le permet, et la légion de démons s’empare des porcs qui aussitôt se jettent dans le lac et S’Y NOIENT. Vous comprenez par là que le démon, quels que soient ses apparences et ses faux-semblants, est toujours puissance de mort.
La suite de la péricope, en un balancement signifiant avec l’épître, montre la réaction des Gadaréniens : avertis de ce qui s’est passé, constatant avec stupeur la guérison du possédé qui les avait effrayés, ils demandent néanmoins au Seigneur de quitter leur pays. Car l’homme est libre. La Grâce ne s’impose pas et notre Dieu Se retire. Le possédé voulait Le suivre. Christ le renvoie chez lui en lui disant de raconter les bienfaits que Dieu a faits pour lui. Et ce possédé guéri n’y a pas manqué. L’homme, nous l’avons déjà vu peut être reconnaissant. De toute manière, il est libre. La Grâce est toujours présente. Même les démons du Possédé la reconnaissent. Elle opère et elle sauve. Le possédé a été guéri de ses démons. Les Gadaréniens ont vu le miracle, mais ils ont été effrayés et ont demandé au Christ de Se retirer.
Vous le voyez : on peut refuser la Grâce : elle est toute puissante, mais l’homme est libre …
Puissions-nous toujours, Frères et Sœurs bien-aimés, reconnaître la Grâce et l’accepter.
AMIN
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22-e DIMANCHE après PENTECÔTE
Matines : Jean XXI, 15-25
Liturgie : Gal. VI, 11-18 ; Luc XVI, 19-31
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
I – Les trois textes d’aujourd’hui trouvent leur unité, patente et mystérieuse, dans le notion de vocation, cette volonté de Dieu qui s’insère en nous, dans notre chair même, et son implication martyrologique. Elle est la marque de Dieu qui s’imprime en nous, le cas échéant, mais cette élection gracieuse ne supplante pas notre liberté.
L’évangile de Matines est celui de l’élection singulière de Pierre : « Simon ; fils de Jonas, m’aimes-tu ? » Pierre affirme qu’il L’aime et le Christ répond : « Pais mes brebis ! » – l’autorité dans l’Eglise, découlant de l’amour pour le Christ, comme de sa seule source. Une seconde fois, Christ pose la même question, Pierre répond affirmativement et le Christ lui dit pareillement : « Pais mes brebis ». Une troisième fois le Christ formule la même question, Pierre un peu attristé de cette troisième interrogation, répond : « Tu sais tout : tu sais bien que je t’aime ! »
Or immédiatement après cette triple affirmation d’amour, Christ enchaîne par la prédiction du martyre de saint Pierre : « Quand tu étais jeune, tu te ceignais et tu allais où tu voulais. Quand tu seras vieux, on te ceindra et on te mènera où tu ne voudras pas ! ». L’élection de Pierre par son amour entraîne aussitôt la prédiction du martyre par lequel – voyez la spécificité de la logique chrétienne – il glorifiera Dieu.
L’élection – le choix divin – reste mystérieuse : en témoigne l’interrogation à propos de Jean qui marchait derrière eux : « Et de lui, Seigneur, qu’en sera-t-il ? » Mais le Christ répond par l’affirmation de la volonté divine : « Si Je veux qu’il demeure jusqu’à ce que Je revienne, que t’importe ? »
II – Ce mystère est inhérent à ce qui était dit à propos de la circoncision. Juifs et judaïsants auraient voulus que les chrétiens portent dans leur corps – comme c’était la tradition juive – le signe de leur appartenance à Dieu. L’apôtre écarte avec vigueur cette suggestion : je ne me glorifie qu’en la croix du Christ ! Ce qui importe, ce n’est ni d’être circoncis ou incirconcis, mais d’être une créature nouvelle.
Au reste, ajoute-t-il, que personne ne me fasse de peine, car je porte sur mon corps les blessures de Jésus-Christ – c'est-à-dire les stigmates. Cette confession, précieuse en elle-même, confirme que, comme nous le disions plus haut, l’élection divine a une implication martyrologique.
Mystères redoutables, évidemment.
III – L’évangile de ce Dimanche est l’histoire du riche jouisseur et du pauvre Lazare. Tous deux meurent la même nuit. Le riche, dans les flammes de ses tourments, voit de loin Lazare dans le sein d’Abraham. Il dialogue avec Abraham, lui demande d’envoyer Lazare mouiller son doigt pour lui humecter la langue … Abraham lui explique avec bienveillance qu’il y a un abîme entre ces deux séjours éternels, si bien que nul ne peut passer de l’un à l’autre. Envoie au moins, ajoute le riche, Lazare à mes cinq frères pour qu’ils ne vivent pas comme moi et se repentent. « Ils ont Moïse et les prophètes, répond Abraham : ils ne croiraient pas davantage un mort ressuscité. »
Et cela s’applique évidemment à tous ceux qui ont vécu après le Christ, c’est-à-dire à beaucoup de fidèles et d’infidèles : ils ont eu le Christ ressuscité et ils ne L’ont pas cru !
Les signes ne nous manquent jamais, mais le tout est de transcender notre égoïsme et de les reconnaître !
QUE LE CHRIST NOUS AIDE A DISCERNER SA SAINTE VOLONTÉ ET À LE SUIVRE !
Amen
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20-e DIMANCHE après la PENTECÔTE
Pères du VII° Concile Œcuménique
Matines : Jean, XX, 19-31
Liturgie : Gal. I, 11-19 ; Luc VII, 11-16
Hébr. XIII, 7- ; Jean XVII, 1-13
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
Le Sauveur vient au devant de nous : Il est notre Rédempteur et Il nous aime !
I – La péricope de l’Epître aux Galates montre ce que peut avoir d’inouï Son approche. Saül en effet était un juif fanatique, zélateur de la foi de ses pères, et un des plus redoutables persécuteurs de la Foi du Christ. Or il y eut le « Chemin de Damas » que saint Paul ne décrit pas ici : le Christ, dit-il simplement, lui apparut. Le Christ, ajoute-t-il, qui m’avait choisi dès le ventre de ma mère. La conversion fut instantanée : le persécuteur devient aussitôt un évangélisateur, et sans même aller à Jérusalem voir les autres apôtres, il part évangéliser en Arabie, de là il revint à Damas, et ce n’est que trois ans plus tard, qu’il alla voir Pierre à Jérusalem. Il resta chez lui quinze jours. Il ne vit aucun autre apôtre, sauf Jacques, le frère du Seigneur. Mais, préalablement à leur témoignage, il savait tout par la révélation du Christ Lui-même.
Le Christ en effet connaît, individuellement et jusqu’au fond de leur âme, ceux qu’Il appelle. C’est ce que confirme la péricope de l’évangile de matines concernant Thomas. Christ était apparu aux autres apôtres, dans une pièce fermée par crainte des Juifs. Ils racontèrent à Thomas que le Seigneur leur était apparu, mais Thomas ne voulut rien croire : « Si je ne vois la trace des clous … ». Or huit jours après, le Christ leur apparaît toutes portes étant closes pareillement, et Thomas étant présent. « Approche, Thomas, et mets ton doigt … mets ta main dans mon côté … » Le Rédempteur aimant le connaît de l’intérieur et le secourt.
C’est ce même amour, cette tendresse qui apparaissent dans l’épisode du fils de la Veuve de Naïn. La pauvre femme suivait en pleurant l’enterrement de son fils unique : le Seigneur s’attendrit en son cœur. Il touche la civière, les porteurs s’arrêtent : « Jeune homme, je te dis : lève-toi ! » Le miracle s’accomplit et le Seigneur le rendit à sa mère. Nous avons la consolation, nous les hommes, de savoir que ce jeune garçon ressuscité et sa mère furent des évangélisateurs zélés, comme aussi la fille de Jaïr et son père. Ceux-là étaient reconnaissants ; à l’inverse d’Isaac Lakedem, le juif errant, qui, guéri par le Christ à la piscine des brebis, où, paralysé il se faisait porter en vain depuis trente-huit ans, démontra au contraire une monstrueuse ingratitude en refusant un peu d’eau au Christ montant au Calvaire.
II – Mais certains, hélas, s’endurcissent dans le mal, et c’est l’autre versant du souci de l’apostolat. Le passage lu de l’épître aux Hébreux, témoigne du souci de l’apôtre quant à la fidélité des convertis : « Souvenez-vous, dit-il, de vos maîtres dans la foi » ! Il y avait en effet, les nouveaux convertis, des fausses questions, des interrogations dont risquaient de découler des aberrations. Ne quittez pas l’enseignement reçu ! En effet, « Christ est le même, hier, aujourd’hui et dans les siècles des siècles » L’apôtre se contente d’allusions, mais il circulait aussi des prescriptions alimentaires suspectes – comme nous en voyons de nos jours chez certains sectaires – : mieux vaut vous affermir par la prière et par la grâce que par certaines nourritures-miracles. Il y avait, aussi, soupçonnons-nous certaines interdictions des judaïsants ... Le Christ est mort au-delà des murailles, conclut l’apôtre : sortons donc du camp pour aller à Lui : notre cité n’est pas de ce monde, mais du siècle à venir, et offrons sans cesse « le fruit de nos lèvres », c’est-à-dire un sacrifice de louange. Ces allusions voilées à des doctrines ou à des fantasmes qui avaient cours, sont pertinentes s’agissant de la fête des pères du 7e Concile. L’Eglise fait toujours mémoire des pères des divers conciles. Le 7e dont il s’agit ici, convoqué par l’Impératrice Irène, porta condamnation des iconoclastes. La question de l’iconoclasme se prolongea encore pendant de nombreuses années, jusqu’au «Triomphe de l’orthodoxie» – que nous fêtons toujours au début du Carême –, sous le règne des saints « Empereurs », Michel et Théodora.
L’évangile propre à ces saints défenseurs de la Foi est la grande « prière sacerdotale » du Christ. L’heure est venue, dit le Christ à son père. Glorifie ton Fils, afin qu’il Te glorifie « comme Tu lui as donné puissance sur toute chair, afin qu’il donne la vie éternelle à tous ceux que Tu lui as confiés ! ». J’ai manifesté Ton nom, ajoute-t-il, aux hommes que Tu m’as donnés …Arrêtons-nous un instant. Nous avons vu la sollicitude bouleversante du Christ, son affection terrestre … Mais l’apôtre Paul, qui est le témoin exemplaire de cette sollicitude à l’égard de lui-même, apparemment ennemi du Christ, ajoute qu’il avait été « choisi dès le ventre de sa mère ».
Il y a des méchants, nous l’avons vu, des pervers et des sectaires – que dénoncent les Conciles. Mais si, grande est la Providence, elle n’exclut pas LA PRÉDESTINATION. Au cœur en effet de cette grande et suprême prière sacerdotale, le Christ a ces mots terribles : « Je prie pour eux [Les fidèles que Tu m’as donnés], Je ne prie pas pour le monde »
Infinie est la sollicitude du Christ-Dieu POUR LES ÉLUS … Mais tous les hommes ne sont pas sauvés.
Avec les Pères du 7e Concile, prions, selon les paroles de la fin de la prière sacerdotale, pour être parmi ceux que la Vérité du Père, connue par le Fils, a SANCTIFIÉS !
AMIN
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