23-e DIMANCHE après PENTECÔTE


Matines : Mat. XXVIII, 16-20
Liturgie : Eph. II 4-10 ; Luc VIII, 26-39
Eph. VI, 10-17 ; Mat. X, 16-22


AU NOM DU PÈRE, DU FILS ET DU SAINT ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,


I – L’épître de ce dimanche est un hymne à la Grâce ! Dieu, qui est riche en miséricorde, dans Son amour nous à ressuscités alors que nous étions morts, Il nous a rappelés à la vie avec le Christ. C’est par Sa Grâce que vous êtes sauvés, et, anticipant et se plaçant naturellement dans l’éternité, l’apôtre ajoute : Il nous a ressuscités ensemble, Il nous a fait asseoir DANS LES LIEUX CÉLESTES en Jésus-Christ. Nous n’y sommes pas encore, bien-aimés Frères et Sœurs, mais, pour l’apôtre inspiré, c’est comme si nous y étions déjà ! et il poursuit : afin qu’apparaisse dans les siècles des siècles l’immense richesse de Sa Grâce. Revenant quelque peu sur la terre, l’apôtre précise : Par la Grâce, vous êtes sauvés PAR LE MOYEN DE LA FOI. Il balaye, d’une certaine manière, les revendications de ceux qui opèrent, ce n’est pas par les œuvres, par les actes, que vous êtes sauvés. On entrevoit les discussions ultérieures sur la foi et les œuvres : vous êtes sauvés par la Grâce, par la foi : que nul ne se vante de ses œuvres ! Mais avec une richesse équilibrée et vivifiante, il ajoute : nous sommes la créature de Dieu fondée dans le Christ – et donc aussi –, pour les bonnes actions que Dieu a préparées pour que nous les accomplissions. Comment ne pas repenser, en cette épiphanie de la Grâce, à la parole du Seigneur dans le premier évangile de matines : « Je suis avec vous, tous les jours et jusqu’à la fin du monde » ?

II – Mais cet hymne à la Grâce, n’ôte pas non plus ce qui est imputable, le cas échéant, à l’homme seul – et volontairement seul. La péricope de Luc est celle de ce possédé qui vivait dans les sépulcres, entièrement nu, et qui terrorisait les populations. Ce possédé voit s’approcher le Christ et il Lui dit : « Que me veux-tu, Fils de Dieu ? » – car les démons ne se trompent pas et ils savent reconnaître Dieu. Le Christ se prépare à délivrer le possédé et Il demande au démon : « Quel est ton nom ? » – « Légion » est la réponse, car il y avait une multitude de démons dans ce possédé.

Christ les chasse, et au moment où ils devaient sortir de l’homme, ils implorent le Seigneur afin de ne pas retomber dans l’abîme : « permets-nous d’entrer dans ces porcs qui paissent là ! » Christ le permet, et la légion de démons s’empare des porcs qui aussitôt se jettent dans le lac et S’Y NOIENT. Vous comprenez par là que le démon, quels que soient ses apparences et ses faux-semblants, est toujours puissance de mort.

La suite de la péricope, en un balancement signifiant avec l’épître, montre la réaction des Gadaréniens : avertis de ce qui s’est passé, constatant avec stupeur la guérison du possédé qui les avait effrayés, ils demandent néanmoins au Seigneur de quitter leur pays. Car l’homme est libre. La Grâce ne s’impose pas et notre Dieu Se retire. Le possédé voulait Le suivre. Christ le renvoie chez lui en lui disant de raconter les bienfaits que Dieu a faits pour lui. Et ce possédé guéri n’y a pas manqué. L’homme, nous l’avons déjà vu peut être reconnaissant. De toute manière, il est libre. La Grâce est toujours présente. Même les démons du Possédé la reconnaissent. Elle opère et elle sauve. Le possédé a été guéri de ses démons. Les Gadaréniens ont vu le miracle, mais ils ont été effrayés et ont demandé au Christ de Se retirer.

Vous le voyez : on peut refuser la Grâce : elle est toute puissante, mais l’homme est libre …

Puissions-nous toujours, Frères et Sœurs bien-aimés, reconnaître la Grâce et l’accepter.


AMIN

 

 

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22-e DIMANCHE après PENTECÔTE


Matines : Jean XXI, 15-25
Liturgie : Gal. VI, 11-18 ; Luc XVI, 19-31


AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,


I – Les trois textes d’aujourd’hui trouvent leur unité, patente et mystérieuse, dans le notion de vocation, cette volonté de Dieu qui s’insère en nous, dans notre chair même, et son implication martyrologique. Elle est la marque de Dieu qui s’imprime en nous, le cas échéant, mais cette élection gracieuse ne supplante pas notre liberté.
L’évangile de Matines est celui de l’élection singulière de Pierre : « Simon ; fils de Jonas, m’aimes-tu ? » Pierre affirme qu’il L’aime et le Christ répond : « Pais mes brebis ! » – l’autorité dans l’Eglise, découlant de l’amour pour le Christ, comme de sa seule source. Une seconde fois, Christ pose la même question, Pierre répond affirmativement et le Christ lui dit pareillement : « Pais mes brebis ». Une troisième fois le Christ formule la même question, Pierre un peu attristé de cette troisième interrogation, répond : « Tu sais tout : tu sais bien que je t’aime ! »

Or immédiatement après cette triple affirmation d’amour, Christ enchaîne par la prédiction du martyre de saint Pierre : « Quand tu étais jeune, tu te ceignais et tu allais où tu voulais. Quand tu seras vieux, on te ceindra et on te mènera où tu ne voudras pas ! ». L’élection de Pierre par son amour entraîne aussitôt la prédiction du martyre par lequel – voyez la spécificité de la logique chrétienne – il glorifiera Dieu.

L’élection – le choix divin – reste mystérieuse : en témoigne l’interrogation à propos de Jean qui marchait derrière eux : « Et de lui, Seigneur, qu’en sera-t-il ? » Mais le Christ répond par l’affirmation de la volonté divine : « Si Je veux qu’il demeure jusqu’à ce que Je revienne, que t’importe ? »

II – Ce mystère est inhérent à ce qui était dit à propos de la circoncision. Juifs et judaïsants auraient voulus que les chrétiens portent dans leur corps – comme c’était la tradition juive – le signe de leur appartenance à Dieu. L’apôtre écarte avec vigueur cette suggestion : je ne me glorifie qu’en la croix du Christ ! Ce qui importe, ce n’est ni d’être circoncis ou incirconcis, mais d’être une créature nouvelle.

Au reste, ajoute-t-il, que personne ne me fasse de peine, car je porte sur mon corps les blessures de Jésus-Christ – c'est-à-dire les stigmates. Cette confession, précieuse en elle-même, confirme que, comme nous le disions plus haut, l’élection divine a une implication martyrologique.

Mystères redoutables, évidemment.

III – L’évangile de ce Dimanche est l’histoire du riche jouisseur et du pauvre Lazare. Tous deux meurent la même nuit. Le riche, dans les flammes de ses tourments, voit de loin Lazare dans le sein d’Abraham. Il dialogue avec Abraham, lui demande d’envoyer Lazare mouiller son doigt pour lui humecter la langue … Abraham lui explique avec bienveillance qu’il y a un abîme entre ces deux séjours éternels, si bien que nul ne peut passer de l’un à l’autre. Envoie au moins, ajoute le riche, Lazare à mes cinq frères pour qu’ils ne vivent pas comme moi et se repentent. « Ils ont Moïse et les prophètes, répond Abraham : ils ne croiraient pas davantage un mort ressuscité. »

Et cela s’applique évidemment à tous ceux qui ont vécu après le Christ, c’est-à-dire à beaucoup de fidèles et d’infidèles : ils ont eu le Christ ressuscité et ils ne L’ont pas cru !

Les signes ne nous manquent jamais, mais le tout est de transcender notre égoïsme et de les reconnaître !

QUE LE CHRIST NOUS AIDE A DISCERNER SA SAINTE VOLONTÉ ET À LE SUIVRE !

 

Amen



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20-e DIMANCHE après la PENTECÔTE

Pères du VII° Concile Œcuménique


Matines : Jean, XX, 19-31
Liturgie : Gal. I, 11-19 ; Luc VII, 11-16
Hébr. XIII, 7- ; Jean XVII, 1-13

 


AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,


Le Sauveur vient au devant de nous : Il est notre Rédempteur et Il nous aime !

I – La péricope de l’Epître aux Galates montre ce que peut avoir d’inouï Son approche. Saül en effet était un juif fanatique, zélateur de la foi de ses pères, et un des plus redoutables persécuteurs de la Foi du Christ. Or il y eut le « Chemin de Damas » que saint Paul ne décrit pas ici : le Christ, dit-il simplement, lui apparut. Le Christ, ajoute-t-il, qui m’avait choisi dès le ventre de ma mère. La conversion fut instantanée : le persécuteur devient aussitôt un évangélisateur, et sans même aller à Jérusalem voir les autres apôtres, il part évangéliser en Arabie, de là il revint à Damas, et ce n’est que trois ans plus tard, qu’il alla voir Pierre à Jérusalem. Il resta chez lui quinze jours. Il ne vit aucun autre apôtre, sauf Jacques, le frère du Seigneur. Mais, préalablement à leur témoignage, il savait tout par la révélation du Christ Lui-même.

Le Christ en effet connaît, individuellement et jusqu’au fond de leur âme, ceux qu’Il appelle. C’est ce que confirme la péricope de l’évangile de matines concernant Thomas. Christ était apparu aux autres apôtres, dans une pièce fermée par crainte des Juifs. Ils racontèrent à Thomas que le Seigneur leur était apparu, mais Thomas ne voulut rien croire : « Si je ne vois la trace des clous … ». Or huit jours après, le Christ leur apparaît toutes portes étant closes pareillement, et Thomas étant présent. « Approche, Thomas, et mets ton doigt … mets ta main dans mon côté … » Le Rédempteur aimant le connaît de l’intérieur et le secourt.

C’est ce même amour, cette tendresse qui apparaissent dans l’épisode du fils de la Veuve de Naïn. La pauvre femme suivait en pleurant l’enterrement de son fils unique : le Seigneur s’attendrit en son cœur. Il touche la civière, les porteurs s’arrêtent : « Jeune homme, je te dis : lève-toi ! » Le miracle s’accomplit et le Seigneur le rendit à sa mère. Nous avons la consolation, nous les hommes, de savoir que ce jeune garçon ressuscité et sa mère furent des évangélisateurs zélés, comme aussi la fille de Jaïr et son père. Ceux-là étaient reconnaissants ; à l’inverse d’Isaac Lakedem, le juif errant, qui, guéri par le Christ à la piscine des brebis, où, paralysé il se faisait porter en vain depuis trente-huit ans, démontra au contraire une monstrueuse ingratitude en refusant un peu d’eau au Christ montant au Calvaire.

II – Mais certains, hélas, s’endurcissent dans le mal, et c’est l’autre versant du souci de l’apostolat. Le passage lu de l’épître aux Hébreux, témoigne du souci de l’apôtre quant à la fidélité des convertis : « Souvenez-vous, dit-il, de vos maîtres dans la foi » ! Il y avait en effet, les nouveaux convertis, des fausses questions, des interrogations dont risquaient de découler des aberrations. Ne quittez pas l’enseignement reçu ! En effet, « Christ est le même, hier, aujourd’hui et dans les siècles des siècles » L’apôtre se contente d’allusions, mais il circulait aussi des prescriptions alimentaires suspectes – comme nous en voyons de nos jours chez certains sectaires – : mieux vaut vous affermir par la prière et par la grâce que par certaines nourritures-miracles. Il y avait, aussi, soupçonnons-nous certaines interdictions des judaïsants ... Le Christ est mort au-delà des murailles, conclut l’apôtre : sortons donc du camp pour aller à Lui : notre cité n’est pas de ce monde, mais du siècle à venir, et offrons sans cesse « le fruit de nos lèvres », c’est-à-dire un sacrifice de louange. Ces allusions voilées à des doctrines ou à des fantasmes qui avaient cours, sont pertinentes s’agissant de la fête des pères du 7e Concile. L’Eglise fait toujours mémoire des pères des divers conciles. Le 7e dont il s’agit ici, convoqué par l’Impératrice Irène, porta condamnation des iconoclastes. La question de l’iconoclasme se prolongea encore pendant de nombreuses années, jusqu’au «Triomphe de l’orthodoxie» – que nous fêtons toujours au début du Carême –, sous le règne des saints « Empereurs », Michel et Théodora.

L’évangile propre à ces saints défenseurs de la Foi est la grande « prière sacerdotale » du Christ. L’heure est venue, dit le Christ à son père. Glorifie ton Fils, afin qu’il Te glorifie « comme Tu lui as donné puissance sur toute chair, afin qu’il donne la vie éternelle à tous ceux que Tu lui as confiés ! ». J’ai manifesté Ton nom, ajoute-t-il, aux hommes que Tu m’as donnés …Arrêtons-nous un instant. Nous avons vu la sollicitude bouleversante du Christ, son affection terrestre … Mais l’apôtre Paul, qui est le témoin exemplaire de cette sollicitude à l’égard de lui-même, apparemment ennemi du Christ, ajoute qu’il avait été « choisi dès le ventre de sa mère ».

Il y a des méchants, nous l’avons vu, des pervers et des sectaires – que dénoncent les Conciles. Mais si, grande est la Providence, elle n’exclut pas LA PRÉDESTINATION. Au cœur en effet de cette grande et suprême prière sacerdotale, le Christ a ces mots terribles : « Je prie pour eux [Les fidèles que Tu m’as donnés], Je ne prie pas pour le monde »

Infinie est la sollicitude du Christ-Dieu POUR LES ÉLUS … Mais tous les hommes ne sont pas sauvés.

Avec les Pères du 7e Concile, prions, selon les paroles de la fin de la prière sacerdotale, pour être parmi ceux que la Vérité du Père, connue par le Fils, a SANCTIFIÉS !

 

AMIN

 

 

 

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SERMON de la FÊTE du « POKROV »
[du « VOILE » - ou PROTECTION de la MÈRE de DIEU]



Vêpres : Gen. XXVIII, 10-17 ; Ezéch. XLIII, 27 et XLIV, 1-4 Prov. 9, 1-11
Matines : Lk I, 39-49, 56.
Liturgie : Hébreux IX, 1-7 ; Ev. Lk. X, 38-42 et XI, 27-28



La Fête du POKROV est une des plus grandes fêtes de la Mère de Dieu, une de celles auxquelles le peuple russe est particulièrement attaché : tout le peuple orthodoxe se sent sous le voile protecteur de la Mère de Dieu, comme lors du miracle que nous célébrons. La Mère de Dieu est apparue dans l’église des Blachernes, au dessus des Portes Royales. Elle tenait son voile sous lequel se trouvait tout le peuple. Et nous savons et nous espérons que la Mère de Dieu avec la merveilleuse procession, vienne chercher notre âme à notre mort.

L’église des Blachernes se trouve à « Tsarigrad » – la ville de l’empereur qui en l’occurrence est Constantinople.

I - Les lectures et les textes de ce jour sont, en général, ceux des fêtes de la Mère de Dieu. Toutefois l’Epître est tirée de la Lettre aux Hébreux. Dans cette péricope, saint Paul présente la disposition du Temple de la Première Alliance. Celui-ci comportait deux parties, deux tentes, comme l’on disait, qui rappelaient la disposition du Temple dans le désert. Ces deux parties, vous n’avez pas peine à vous les représenter, car ce sont, après le narthex ou vestibule, les deux parties de nos églises orthodoxes, la nef où se tiennent les fidèles et le sanctuaire. La nef était appelé [lieu] saint, et, au-delà du voile de séparation que nous avons toujours aux portes royales, il y avait le saint des saints. Mais si, dans le saint les prêtres se tenaient généralement pour accomplir le service liturgique – ce que nous faisons toujours pour les mariages, baptêmes, enterrements, panikhide, moleben -, dans le saint des saints, seul le grand prêtre pouvait entrer, une fois par an, et non sans s’être muni de SANG.

Chez nous aussi, le sanctuaire est réservé au clergé et acolytes, qui y entrent pour célébrer et qui sont munis du Sang de Jésus-Christ, l’agneau sans tâche.

Mais dans cette partie de la péricope d’aujourd’hui qui se limite à la description des deux parties du Temple, l’Eglise n’a pas le souci de marquer la continuité entre les deux alliances, elle donne simplement et sans commentaire l’épître de cette fête de la Mère de Dieu. C’est dire que cette description du Temple s’applique à la Mère de Dieu.

Il y a le saint où sont les fidèles, mais au-delà de l’iconostase se trouve le saint des saints où est Dieu et où s’accomplit la Consécration. « Christ est parmi nous » po sredi nas, disent lors de la Communion, prêtre et diacres. Le saint des saints est image de la Mère de Dieu, puisque c’est en elle que Dieu est venu PARMI NOUS.

II – L’icône du POKROV qui est devant vous et que vous vénérez avec nous est aussi le récit de l’apparition. La Mère de Dieu tenant son voile déployé est apparue au dessus de l’ambon, mais seul la voyait saint André qui faisait de grands gestes pour la montrer – car il était muet. Ce bienheureux André était un Fou de Dieu, ou Fol en Christ. Il y en avait donc en ce temps là à Byzance, comme il y en a eu beaucoup en Russie, au point que les Fous de Dieu apparaissent comme des saints propres au peuple russe. On en compte beaucoup en effet, parmi les saints de la Russie, l’une des plus récentes étant sainte Xénia de Petersbourg. Saint André faisait de grands gestes pour attirer l’attention de son compagnon d’ascèse, Epiphane. Saint Romanos le Mélode qui prêchait alors comme le représente l’icône l’a vue aussi.

Il y a eu en somme deux ou trois témoins privilégiés, le Fou de Dieu André, Epiphane son disciple en ascèse, Romanos le Mélode, qui est un poète, car la composition d’hymne relève de la poésie …

Des « marginaux », en un sens, alors qu’il y avait dans cette église, beaucoup de gens « très bien », pourrait-on dire, des fidèles pieux également et sages.

Mais ce « privilège » des Fous de Dieu, des poètes ne nous surprend pas. Dans les Proverbes lus hier pour cette fête, la Sagesse elle-même a préparé son repas, elle a envoyé ses servantes et elle crie : « Que celui qui est simple entre ici. Elle dit à ceux qui manquent d’intelligence : Venez, mangez de mon pain et buvez de mon vin … »

Il y a les vanités de l’intelligence, et il y a la rectitude des Fous de Dieu. Mais il est dit également : « Laissez la sottise et vous vivrez, marchez dans le chemin de la prudence … Le commencement de la sagesse est la crainte de Dieu et le conseil des saints c’est l’intelligence ».

Par l’intercession de saint André, le Fou de Dieu, de saint Romanos le Mélode et de saint Epiphane, marchons dans le chemin de la prudence sous le POKROV de la Toute Sainte Mère de Dieu !

 

AMIN

 

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18-e DIMANCHE après PENTECÔTE


Matines : Jean XX, 1-10
Liturgie : 2 Cor. IX, 6-11 ; Luc V, 1-11


AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,


I - Le septième « évangile de la Résurrection » évoque Marie-Madeleine qui voit que la lourde pierre placée devant le Tombeau a été ôtée. Elle constate aussi que le Corps du Seigneur a disparu. Elle va avertir Pierre qui vient en compagnie de Jean. Jean, plus jeune, court plus vite, il arrive le premier, voit les bandelettes, mais n’entre pas. Pierre arrive, voit d’un côté les bandelettes, de l’autre le voile du visage, et il entre. Jean raconte qu’il entre aussi : il voit et il croit. Car, ajoute-t-il, il n’avait pas encore pénétré le sens des Écritures et compris que le Christ devait ressusciter des morts. Nous assistons ainsi à la deuxième Conversion de Jean, à son Illumination, survenue – ne l’oublions pas, en particulier en ce jour ! – dans un Tombeau …

II – La Miséricorde de Dieu est inépuisable, paradoxale même : que notre charité s’en inspire ! Celui qui sème peu, dit l’Épître aux Corinthiens, récoltera peu et celui qui sème largement récoltera en abondance. On a toujours tendance à donner chichement, éventuellement parce qu’on redoute de manquer. Mais Dieu, enseigne cette péricope, vous donnera toujours suffisamment de biens pour que vous donniez en abondance.

Pourquoi ? Parce qu’Il est un Dieu bon et miséricordieux et que par suite Il ne laisse pas manquer de biens celui qui donne.

Me revient à l’esprit l’exemple de ce saint Cottolengo qui recueillait tous les pauvres, les malades, les infirmes … Son Hospice prenait de l’extension, il y avait toujours plus de gens dans le besoin et qui n’avaient pas d’autres recours. Il y avait aussi des dons, généreux et imprévisibles, car ce grand saint n’était pas un gestionnaire. Il vivait au jour le jour de la charité et il donnait, il donnait inépuisablement. La sœur trésorière s’affolait : un jour à bout de ressources, elle lui apporte un napoléon, un seul : c’est tout ce qui nous reste, Père ! « C’est le dernier ? » - « Oui, Père … » - « Donnez-le moi ! » Et il le jette par la fenêtre ! Dans l’après-midi même arrive un don généreux qui suffisait à faire vivre l’Hospice pendant plusieurs mois !

Ne donnez pas en retenant, donnez abondamment et le Seigneur vous donnera toujours assez de biens pour que votre charité ne s’épuise pas.

De l’ombre, comme nous le voyons par l’exemple de saint Jean, procède toujours la Lumière !

III – La péricope de l’évangile de Luc prend en apparence les choses de très loin. Christ monte dans la barque de Simon et lui demande de s’éloigner un peu du rivage de manière à ce qu’Il puisse prêcher au peuple. Après Son enseignement, Il dit à Simon de jeter son filet à droite de la barque. Simon témoigne qu’ils avaient travaillé toute la nuit sans rien prendre, mais que, sur la foi du Maître, il jettera ses filets. Ce qu’il fait et les filets se remplirent tellement de poissons qu’il est obligé d’appeler ses collègues pour l’aider à tirer ce filet.

Les autres viennent, l’aident, tirent les filets jusqu’au rivage. Simon dans une sage humilité dit au Seigneur : « Retire-Toi, Maître, car je suis pécheur ». Mais le Seigneur dans Sa bienveillance lui dit : « Ne crains pas ! Je te ferai pécheur d’hommes ! »

C’est ainsi le récit de la vocation de Simon et d’André et également de leurs compagnons, Jean et Jacques. Ils ont rencontré Dieu et à Sa suite, ils participent à la pêche miraculeuse de leurs frères, les hommes que le Christ est venu sauver.

AYONS CONFIANCE, FRÈRES ET SŒURS, EN L’INÉPUISABLE SOLLICITUDE DE DIEU : LES CIRCONSTANCES PEUVENT ÊTRE DÉCONCERTANTES, LE CHRIST RESSUSCITÉ DES MORTS POUR NOUS SAUVER, LES DOMINE TOUJOURS !

AMIN

 

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