Le Seigneur est descendu sur terre en tant que Fils de Dieu

et Il est remonté aux Cieux comme Dieu-Homme

 

 

Ceux qui participent aux vigiles de l’Exaltation de la Croix Vivifiante dans une cathédrale où célèbre un évêque, assistent à un rite d’une très grande profondeur lorsque la Croix, tenue très haut par l’évêque descend progressivement très bas jusqu’au sol, puis, tout aussi progressivement, remonte d’où elle est descendue.

Ce rite illustre précisément la fête de l’Ascension : le Fils de Dieu est descendu du haut du trône de Sa Gloire jusqu’à nous, jusqu’à notre terre pécheresse, afin de sauver l’homme. Et Il n’est pas resté sur terre, mais Il est descendu dans l’abîme le plus infernal pour libérer les âmes qui s’y trouvaient en proie aux pires tourments. Et en ces jours lumineux de fête, l’Église nous dit que le Christ-Sauveur est descendu des Cieux comme Fils de Dieu et Il y est retourné en tant que Dieu-Homme.

Le Sauveur a emmené avec Soi notre nature pécheresse et déchue et l’a installée sur le Trône de Gloire de Son Royaume à la droite de Dieu le Père, au-dessus même de la Très-Sainte Mère de Dieu. Voilà ce que le Seigneur a fait pour notre salut ! C’est pourquoi, après l’Ascension du Seigneur, les apôtres sont descendus du Mont des Oliviers non dans la tristesse, mais avec « une grande joie », ainsi que nous le dit l’Église. Ils avaient compris le sens profond de cet Acte du Christ, où le Fils de Dieu était descendu sur terre pour sauver l’homme, et Il l’avait non seulement sauvé, mais installé sur le trône de Son Royaume.

Comme nous le lisons dans les Évangiles, le Seigneur a dit : « Là où Je suis, là sera Mon serviteur » /Jn 12, 26/. Efforce-toi donc, âme humaine, de servir notre Seigneur Dieu fidèlement. Alors, dans Son Royaume éternel tu seras auprès de Lui, ainsi qu’Il nous l’a Lui-même promis et nous savons qu’Il n’a jamais parlé avec exagération, ni dit de mensonges. Il en sera donc ainsi, comme il en a toujours été, conformément à ce qu’Il dit. Amen.

 

Saint Métropolite PHILARÈTE

 

 

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Господь Сошел на землю, как Сын Божий,

а Вознесся на небеса, как Богочеловек

 

 

Те, кто бывают в храме Божием на всенощной, в канун Воздвиженья Животворящего Креста, видят глубоко содержательный обряд в соборе, где архиерейская служба. Там крест с большой высоты постепенно опускается вниз до самого пола, а потом снова постепенно поднимается назад кверху, туда, откуда он спустился.

Это священнодействие как раз указывает нам на сегодняшний праздник: Сын Божий сошел с престола Своей Славы сюда к нам, на грешную землю, для того, чтобы спасти погибавшего человека, и на земле не остался, а пошел в самую адскую бездну и оттуда освободил души, которые там томились. А Церковь настойчиво нам говорит в нынешний светлый и праздничный день о том, что Христос Спаситель сошел с неба, как Сын Божий, Своим Божеством, а взошел туда же, как Богочеловек.

Наше отпавшее грешное естество Спаситель унес туда с Собой и посадил его на Престоле Славы Царствия Своего, одесную, рядом с Богом Отцом, выше даже Непорочной Девы Марии. Вот, что сделал Господь наш для нашего спасения ! Вот почему апостолы с горы Елеонской после Вознесения Господня, ушли не с печалью, а «с радостью великою», как Церковь говорит. Они поняли смысл этого Подвига Христова, что Сын Божий сошел на землю, чтобы спасти человека, и не только его спас, а посадил на престоле Царствия Своего.

Господь, как мы знаем из Евангелия, говорил: «идеже есмь Аз, ту и слуга Мой будет» (Ин. 12:26) – там, где Я, там будет и Мой слуга. Заботься, душа человеческая о том, чтобы верно Господу Богу служить. Тогда в Его вечном Царствии будешь около Него, как Он Сам обещал, а Он никогда не преувеличивал и неправды не говорил. Значит, так и было и будет, как Он сказал. Аминь.

 

Святой Митрополитъ ФИЛАРЕТЪ

 

La  Samaritaine

 

Ce dimanche est appelé Dimanche de la Samaritaine. Nous avons lu dans l’évangile de ce jour le récit où notre Seigneur Jésus-Christ conversait près du puits de Jacob avec une femme-samaritaine, et comment Il était parvenu à la tourner vers la lumière et à une existence pieuse. Dans ce récit touchant nous voyons avant tout une leçon pour nous-mêmes : combien nous devons être prudents dans nos jugements sur nos proches et devons éviter de porter sur eux toute condamnation, ainsi que nous l’enseigne l’évangile d’aujourd’hui.

Notre Sauveur, fatigué du chemin parcouru, était assis près du puits. Une Samaritaine vient puiser de l’eau et le Seigneur lui dit : « Donne-moi à boire » /Jn 4, 7/. Elle Lui répondit froidement et de façon étonnante : « Comment toi, qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi qui suis une femme samaritaine? » /Jn 4, 9/, ce qui est ni plus ni moins qu’un refus, et elle ajoute : « Les Juifs n’ont pas de relations avec les Samaritains ». En dépit de ce refus, le Seigneur poursuivit la conversation et nous voyons combien, rapidement, le ton de la Samaritaine change brusquement. Alors Il lui dit : « Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: Donne-moi à boire! tu lui aurais toi-même demandé à boire, et il t'aurait donné de l'eau vive » /Jn 4, 10/. Toutefois, bien qu’elle soit une grande pécheresse, ainsi que nous le verrons plus tard, sous l’écorce de ses passions battait un cœur vivant et ce cœur comprit que devant elle se tenait un Homme inhabituel. Elle changea immédiatement de ton et dit : « Seigneur, Tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond, d'où aurais-tu donc cette eau vive? Es-tu plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits » /Jn 4, 11-12/. Le Seigneur continue à lui parler de l’eau vive et avec une grande sagesse et amour l’amène à Lui dire : « Je sais que le Messie doit venir, celui qu'on appelle Christ; quand il sera venu, il nous fera connaître toutes choses ». Et en réponse elle entend : « Je le suis, Moi qui te parle » /Jn 4, 25-26/.

La Samaritaine fut assurément ébranlée, car nous ne voyons aucune réponse de sa part. Elle avait ressenti toute la sainte et terrible vérité de ces paroles. Et, jetant là son seau, ne faisant plus attention à Lui, elle s’enfuit en courant en ville pour dire à tout le monde qu’ils viennent et voient si Celui qui lui avait tout raconté sur elle-même n’était pas le Christ.

C’est là une leçon pour nous. Le Seigneur avait vu que sous l’enveloppe de ses péchés nombreux, il y avait un cœur vif chez cette femme. Il est des gens qui en apparence vivent de façon très convenable, alors qu’ils sont spirituellement morts. Elle, en revanche, en dépit de toute cette saleté dans laquelle elle se vautrait, ne l’était pas. Nous le voyons au fait qu’immédiatement elle se met à Lui poser des questions d’ordre spirituel, et dit : « Seigneur, je vois que tu es un prophète » /Jn 4, 19/. Et elle Lui demande comment il faut vénérer Dieu : comme le disent les Juifs, ou les Samaritains ? Cela montre bien que son âme était vivante. Il y avait cette question et cette recherche qui la travaillaient : comment et où vénèrent-on justement Dieu ? Et elle en vient à dire : le Messie nous expliquera tout. Et elle entendit la réponse du Christ.

Que cela soit une leçon à chacun de ne critiquer personne ! Cette Samaritaine était pécheresse, et elle est devenue une juste, et plus même puisque l’Église la glorifie en tant que sainte martyre Photinie la Samaritaine qui a souffert pour le Christ. Ne critiquons jamais personne, car nous ne connaissons pas le monde intérieur des gens.

Souvenons-nous d’un autre miracle étonnant où le Seigneur, par Sa sagesse et Son amour, ramena à Lui une autre âme perdue, celle de Zachée, le publicain. A peine le Seigneur l’avait-Il vu et était entré dans sa maison, qu’Il lui disait : « Aujourd’hui le salut est entré dans cette maison » /Luc 19, 9/, parce qu’Il avait vu dans l’âme de ce publicain âpre au gain une étincelle lumineuse. Et le Seigneur sut avec sagesse transformer cette étincelle en flamme et Zachée devint un juste. Que ces exemples évangéliques nous aident à nous juger nous-mêmes et non les autres. Il n’y a pas si longtemps, nous récitions la prière de saint Ephrem et demandions au Seigneur de voir nos propres fautes et de ne pas juger nos frères. L’évangile de ce jour nous montre que nous n’avons nullement le droit de condamner quiconque, car nous ne savons pas ce qu’il y a dans l’âme de la personne. Amen

 

Saint Métropolite PHILARÈTE

 

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Беседа  с  Самарянкой

 

Церковь именует это воскресенье Неделей о самарянке, потому что за Божественной литургией читалось евангельское повествование о том, как Господь наш Иисус Христос беседовал у колодца Иаковлева с женщиной-самарянкой и обратил ее к свету и к доброй благочестивой жизни. В этом трогательном повествовании мы с вами видим, прежде всего, урок для нас, как мы должны быть осторожны в своих суждениях о ближних и избегать всякого осуждающего приговора над ними, помня, что повествует нам Евангелие.

Спаситель сидел, утомившись от пути, у колодца Иакова. Пришла женщина-самарянка набрать воды и, когда Господь сказал ей: «дай Мне пить», то получил холодный, отчужденный ответ: «как Ты, будучи еврей , просишь пить у меня, Самарянки?». Это, собственно, отказ. Дальше добавлено: «ибо Иудеи с Самарянами не соприкасаются». Несмотря на этот почти отказ, Господь не прекратил беседу с ней. Уже после Его следующих слов, мы видим, как тон речи этой самарянки резко изменился. Он ей сказал: «если бы ты ведала дар Божий и Кто говорит с тобою ты бы сама просила у Него, и Он дал бы тебе воду живую». Оказалось, что хотя эта самарянка была большая грешница, как видно из дальнейшего, но под корой страстей и греха билось живое сердце. И это живое сердце почувствовало, что перед ней совсем необыкновенный Человек. Она сразу меняет тон, говоря: Господин, у Тебя почерпала нет, колодец глубок, откуда Ты можешь взять живую воду? Или Ты больше отца нашего Иакова, который нам дал этот водный источник?. Дальше Господь беседует с ней об этой воде живой и, в конце концов, Своей мудрой, любви исполненной беседой, приводит ее наконец к такой фразе: «знаю, что когда придет Мессия, то есть Христос Он возвестит нам вся» – Он нам все объяснит, все расскажет. И слышит ответ: «это Я, Который говорит с тобой» !

Самарянка была потрясена, в этом нет никакого сомнения, потому что здесь мы не видим никакого уже ответа с ее стороны. Она почувствовала всю святую и страшную истину этих слов. И бросивши тут свой водонос, не обращая на Него никакого внимания, устремилась бегом в город и стала говорить жителям города, чтобы они вышли и посмотрели, не Христос ли Тот Человек, Который все ей рассказал о ней самой.

Это нам урок: Господь наш видел, что у этой женщины живое сердце под корой греха. Есть люди, которые как будто бы живут вполне благоприлично, но мертвы духовно. Она духовно не умерла, при всей той грязи, в которую она себя опустила. Мы видим это из того, что, как только она увидела, что Он знает то, что не может быть известно Ему обычным порядком, она сразу спрашивает у Него о духовных вопросах и говорит: «Господи! вижу, что Ты пророк». Сейчас же она Его спрашивает о том, как правильно нужно кланяться Богу: так, как говорят иудеи или так, как говорят самаряне? Значит, жива была в ней душа. Значит, жила в ней эта мысль и жило недоумение и искание: где же именно правильное Богопоклонение и Богопочитание? Мудрость, которой Господь вел ее все дальше в своей беседе, привела ее к тому, что наконец она высказалась, что «Мессия нам все объяснит!» И услыхала ответ.

Отсюда да научится каждый из нас не осуждать никого! Вот эта самарянка была грешница, а потом стала праведницей. Да не только праведницей, потому что Церковь ее прославляет, как святую мученицу Фотину Самаряныню, которая пострадала за Христа. Поэтому никогда никого не следует осуждать – мы совершенно не знаем внутреннего мира человека.

Вспомним другое поразительное чудо, когда Господь еще одну заблудившуюся душу Своею любовью и мудростью сразу привлек к Себе: Закхея – мытаря. Только что Господь его увидел, только что взошел в дом к нему и уже возвещает: «днесь спасение дому сему бысть»! Почему? Потому что Господь видел в душе этого мытаря, предавшегося беззаконным стяжаниям, светлую искорку. И Господь мудро эту искорку зажег в пламя, и Закхей стал праведным человеком. Пусть эти евангельские примеры научат нас себя судить, а не других. Ведь не так уж далеко прошло время, когда мы с вами просили Господа, чтобы Господь даровал нам зреть наши прегрешенья и не осуждать брата нашего. Евангелие нам показывает, что осуждать мы не имеем никакого права, потому что не знаем, что в душе у человека. Аминь.

Святой Митрополитъ ФИЛАРЕТЪ

 

La Patience du Paralytique /Jn V, 1-15/

 

Que restait-il à faire à ce pauvre paralysé, ce cadavre non enseveli, cet homme resté malade durant 38 années, ainsi que nous l’avons lu dans l’Évangile de ce jour. Il ne lui restait qu’à endurer et souffrir. Et il souffrait patiemment ainsi depuis de longues années sans se départir de l’espoir que viendrait enfin le jour où il parviendrait à descendre le premier dans la piscine afin d’obtenir la guérison.

Il est normal à un homme en bonne santé de bouger, travailler, réfléchir, croire, espérer, en un mot – de vivre intensément, dans la pleine mesure de ses forces physiques et spirituelles. En cela réside son bonheur. Mais à un homme, cloué par la maladie à son grabat depuis de longues années, dont la vie physique est réduite à sa plus simple expression, il reste énormément de temps à vivre toute sorte d’expériences spirituelles, à réfléchir au destin amer qui est le sien, à se poser inlassablement les questions : « Pourquoi, pour quelle raison, dans quel but ? A qui peut bienservir mon infirmité ? Quel est le sens de ma vie qui est un fardeau pour tout le monde ? ».

Pour toute personne tombée dans le malheur, ce genre d’interrogations se répète de jour en jour à l’image d’une chaîne qui se déroule sans fin et finit par la torturer, l’amener au désespoir à l’idée d’un avenir encore pire et peut la pousser à une triste extrémité – un suicide spirituel, voire physique, au cas où elle n’aurait pu engranger suffisamment de patience.

L’activité est inhérente à un homme en bonne santé. En elle se manifeste sa vie. Alors que la patience dans la souffrance est indispensable à celui qui est tombé dans le malheur ; en elle se manifeste sa force d’âme. Avoir de la patience, c’est endurer le malheur qui vous frappe dans l’espoir que ce malheur ne tardera pas à passer, que les circonstances évolueront positivement, que la maladie finira par être traitée et vaincue, mais surtout, et plus que tout, c’est de savoir que jamais le Seigneur ne nous enverra des épreuves au-dessus de nos forces.

Lorsque la patience se transforme en une obéissance soumise à la volonté Divine, alors l’homme ne craint plus de continuer à vivre. Il peut souffrir durant des années de maladie grave, vivre dans des circonstances pénibles tout en conservant une âme vive.

Écoutons notre paralytique parler à un Inconnu, en fait, et sans qu’il le sache,il s’agissait du Christ Sauveur ! En réponse à la question – veux-tu être guéri, il n’a pas répondu avec insolence. Et pourtant, il aurait pu dire : « Si je ne le voulais pas, resterai-je ici à traîner par terre depuis près de 40 ans ? ». S’il n’avait pas de patience, le Christ ne l’aurait pas trouvé près de la piscine des Brebis. S’il n’avait pas la foi, le Christ ne l’aurait pas rencontré plus tard, après sa guérison, à l’intérieur du temple. Par ces quelques traits de son comportement, nous pouvons juger du caractère moral du paralytique et dire qu’il était digne de la grâce Divine qui lui avait été octroyée. Toutefois, qu’il lui ait fallu endurer 38 années de souffrance pour obtenir cette guérison, nous ne sommes pas capable de donner d’explication à ce fait. Nous pouvons seulement apprécier la signification de ce miracle par rapport à nous-mêmes.

Ainsi, nous voyons que ce n’est qu’après de longues années d’attente que le Seigneur a apporté Sa grâce. Et Il nous la donnera également à nous, pécheurs, si seulement nous ne nous détournons pas de Lui, si seulement nous continuons à endurer les épreuves avec patience, sans perdre l’espérance.

Pour comprendre que notre salut réside précisément dans la patience, pensez à ce qu’il advient à l’âme d’un homme qui perd cette patience, se désespère, et se prive de toute espérance ! Son âme devient indifférente à Dieu, elle perd le goût de la prière, se renferme sur elle-même et ne s’intéresse plus qu’aux choses de ce monde. Dans le pire des cas, cet homme devient aigri à un point tel qu’il n’est plus en mesure de parler de Dieu sans moquerie, blasphème et malédictions. Il est en état de mort spirituelle. Il ressent tout le poids de son état sans être capable d’en changer car dorénavant il n’est plus seul : l’esprit diabolique, l’esprit de méchanceté se sont rendus maîtres de son âme et le conduisent à sa perte.

Par contre, un homme qui s’est armé de patience en se disant : «  Je suis prêt à mourir, à perdre la vie, mais jamais je ne renierai Dieu, jamais je ne cesserai de Lui élever mes prières, jamais je ne Lui tournerai le dos, et à la suite de Job qui a tant souffert je me dirai – si j’ai accepté tout le bien que Dieu m’a donné, pourquoi serai-je incapable d’endurer le mal ?! ». Un tel homme qui serait passé à travers des masses d’épreuves sans se départir de la foi et de la patience sera par la suite, à l’image de Job, oucomme le pauvre Lazare qui gisait devant la porte du riche, glorifié en connaissant ultérieurement le bonheur,et cet homme connaîtraittout comme eux les joies éternelles dans le sein d’Abraham.

Ainsi donc, chers frères, faisons en sorte d’acquérir de la patience, soyons toujours prêts à supporter sans murmure tous les événements malheureux qui pourraient nous arriver, alors nous serons dignes de jouir tant des joies terrestres que du Royaume céleste dont, dans Son immense bonté, notre Seigneur Jésus-Christ veuille bien ne pas nous priver. Amen

 

Archiprêtre Victor Illienko

 

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Терпение  Расслабленного /Ин V, 1-15/

 

Что оставалось делать этому расслабленному, остававшемуся в недуге 38 лет, этому “непогребенному мертвецу,” о котором читалось в сегодняшнем Евангелии? Терпеть – скажете вы. Он и терпел. Терпел много лет и не расставался с надеждой, что придет же, наконец, день, когда он первым спустится в купель и получит исцеление.

Человеку здоровому нормально – двигаться, работать, думать, верить, желать – одним словом, жить интенсивно, в полную меру своих духовных и физических сил. И в этом его счастье. Но человеку, прикованному к одру многолетним недугом, у которого физическая жизнь сведена до минимума, слишком много времени остается для его духовных переживаний, на обдумывание своей горькой участи, на задавание себя вопросов: “Почему, за что, для чего? Кому нужна эта моя немощь? И какой смысл жизни моей, которая всем в тягость?”

У всякого человека, попавшего в беду, цепь таких вопросов продолжается изо дня в день и может измучить его, истомить предчувствием еще худших дней и привести к печальному концу – духовному или даже физическому самоубийству, если он не запасется терпением.

Активность свойственна здоровому человеку. В ней проявляется его жизнь. А терпение необходимо человеку, впавшему в беду; и в нем проявляется сила его души. Терпение – это перенесение случившегосяснадеждою, что беда скоро пройдет, что обстоятельства изменятся к лучшему, что болезнь поддастся лечению и, что самое главное – Господь не даст нам испытания, которое было бы выше наших сил.

Когда терпение перешло в доверчиивую покорность воле Божией, то такому человеку уже не страшно дальше жить. Он может десятки лет быть в недуге или тесных обстоятельствах и все же иметь живую душу.

Послушайте, как он разговаривает с незнакомым ему Человеком – Христом Спасителем! На вопрос: хочешь ли быть здоровым, он не ответил грубостью. А мог бы сказать: “Если бы не хотел, то не сидел бы здесь уже четвертый десяток лет.” Если бы не было у него терпения, то Христос не нашел бы его у Овечьей купели. Если бы не было у него веры, то Христос не встретил бы его потом, по исцелении, в храме. По этим двум-трем чертам характера расслабленного мы можем судить о его цельном нравственном облике и сказать, что это был человек, достойный милости Божией – и она была ему дана. А то, что она была ему дана после 38-летняго испытания, а не раньше, то мы бессильны объяснить этот факт в применении к расслабленному. И можем оценить его значение только в отношении к нам самим.

Даже весьма достойного человека Господь милует после многих лет ожидания. Помилует и нас, грешных, лишь бы мы не отвернулись от Него, лишь бы продолжали терпеть, лишь бы не теряли надежды. В терпении и в надежде на милость Божию наше спасение.

Чтобы понять, что именно в терпении наше спасение, подумайте, чем становится душа человека, потерявшего терпение, отчаявшегося, лишившегося надежды! Она становится безразличной к Богу, теряет вкус к молитве, замыкается в самой себе и открывается лишь для вещей мира сего. В худшем же случае – озлобляется до того, что без насмешки, без хулы и проклятий не может говорить о Боге. Это – смерть духовная. И чувствует человек всю тяжесть своего состояния, но не может изменить его, потому что он уже не один: дух лукавый, дух злобы овладел его душой и влечет ее к погибели.

И наоборот, человек, вооружившийся терпением, сказавший себе: “умру, жизни лишусь, а от Бога не отрекусь, не перестану Ему молиться, не повернусь к Нему спиной, но подобно многострадальному Иову буду повторять – если мы благое приняли от Бога, то отчего не стерпеть и злого?!” Такой человек, и прошедши сквозь тучу испытаний, будет жить верою и терпением и будет или увенчан, подобно Иову, последующим счастьем, или, подобно нищему Лазарю, лежавшему у ворот богача, сподобится вечных радостей на лоне Авраамовом.

Итак, други-братия, приобретем терпение, будем всегда готовы переносить с благодушием случающияся прискорбности, – тогда мы будем достойны и радостей земных и Царства небесного, которых да не лишит нас Господь наш Иисус Христос ради Своего великого милосердия. Аминь.

 

Протоиерей Виктор Ильенко

MESSAGE PASCAL

 

Du Primat de l’Église Orthodoxe Russe Hors-Frontières

 

 

CHRIST EST RESSUSCITÉ !

 

Chers Frères Évêques, prêtres, moines et fidèles, chers Frères et Soeurs !

Nous sommes dans l’attente du Second Avènement du Christ sur notre terre pécheresse, nous attendons la venue du Pantocrator, du Tout-Puissant, et avec Lui nous attendons également l’avènement du Royaume Céleste accompagné de légions innombrables de forces angéliques incorporelles.

Le Royaume des Cieux est un monde parfait et éternel qui est appelé à remplacer sous peu notre monde terrestre, et qui anéantira à jamais le péché de ce monde, manifestant pour l’éternité l’or des vertus et de la grâce Divine dans toute leur pureté.

Surmonter et vaincre le monde terrestre sans périr et disparaître avec lui, ne peut se faire qu’avec l’aide du Christ, parce qu’en Lui est le pouvoir permettant de ressusciter les morts et d’accorder la vie éternelle. Cette action Divine est Dieu même en Qui il n’y a point de mort : « Je suis la résurrection et la vie ; quiconque croit en Moi vivra, quand même il serait mort » /Jn 11, 25/.

Nous croyons Seigneur en notre résurrection universelle et en Ton Second Avènement qui ne saurait tarder !

Nous espérons, Seigneur, en Ton amour envers nous, Ta création, maisqui sommes si faibles. Par amour pour nous, Tu as bien voulu endurer la Passion et la mort que Tu as vaincu par Ta résurrection merveilleuse pour notre salut ! Que Ta volonté éternelle demeure en nous !

 

EN VÉRITÉ, IL EST RESSUSCITÉ !

 

Métropolite AGAFANGEL

Pâque du Christ – 2021

 

 

 

Пасхальное послание


Первоиерарха Русской Православной Церкви Заграницей

 

 

Христосъ Воскресе !

 


Дорогие архипастыри и пастыри, монашествующие и мiряне, братья и сёстры!

Мы ожидаем Второго Пришествия Христа на нашу грешную землю, Пришествия Вседержителя Царства Божьего и с Ним пришествия самого Небесного Царства с его безчисленными ангельскими безплотными силами.

Небесное Царство – совершенный и вечный мiръ, который вскоре сменит наш земной мiръ, уничтожит грех этого мiра и явит навсегда золото добродетели и благодати Божией во всей чистоте.

Преодолеть земной мiръ и не погибнуть вместе с ним можно только Христом, поскольку в Нём заключена сила, воскресающая мёртвых и дающая вечную жизнь – это действие Божие, это Сам Бог, в Котором нет смерти: "Я есмь воскресение и жизнь; верующий в Меня, если и умрёт, оживёт" (Ин 11.25).

Веруем Господи, во всеобщее наше воскресение и Твоё скорое Второе Пришествие !

Надеемся, Господи, на Твою любовь к нам – немощному Твоему творению, ради которого Ты претерпел вольные страдания и смерть, и победил смерть Своим чудесным ради нас Воскресением ! Да пребудет и в нас Твоя вечная воля !

 

Воистину, Воскресе Христос !

 

+ Митрополит Агафангел

Пасха Христова, 2021 год

Dimanche de Thomas

 

« Thomas, l’un des douze, celui que l’on appelle Didyme, n’était pas avec eux lorsque vint Jésus. Les autres disciples lui dirent : “Nous avons vu le Seigneur”. Mais il leur dit : Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt à la place des clous, et ma main dans Son côté, je ne croirai point ».

Mais quel est le sens profond de son «  je ne croirai point ! » ? Ne pouvait-il vraiment pas croire les autres onze apôtres, ne pouvait-il pas croire ses confrères ? Lui auraient-ils menti ? N’avaient-ils pas tous ensemble suivi l’enseignement du Christ, vécu ensemble tous les miracles qu’Il avait accompli, le Golgotha, Sa mort en croix. Mais le désir des apôtres était maintenant de partager avec lui cette joie qu’ils venaient d’éprouver. Non, ce ne pouvait être du mensonge. Toutefois, Celui qu’ils avaient vu, était-ce réellement le même Christ ? N’était-ce pas un mirage, ou un quelconque autre Christ ? Ne se trompaient-ils pas ?

Et Thomas avait peur de perdre ce qu’il possédait. Mais que possédait-il ? Voici ce qu’il possédait : durant toutes ces années vécues en compagnie du Christ, il s’était pénétré de Son enseignement, de toute Sa façon de vivre et il ne pouvait plus vivre de façon différente. Il souffrait physiquement de ne plus pouvoir vivre auprès du Christ, d’échanger personnellement avec Lui, mais il avait fermement compris que le Christ était venu sur terre pour nous apprendre le plus grand des commandement divin : l’amour pour Dieu et envers notre prochain et Il avait Lui-même accompli cet amour, afin de nous donner les forces d’y parvenir. Au Paradis, le premier homme accomplissait le commandement de Dieu. Pour y parvenir, il puisait les forces en se nourrissant des fruits de l’Arbre de Vie. Mais voici que survint la chute et le péché. Et le Paradis, de même que l’Arbre de Vie, furent perdus et ainsi disparurent les forces que l’homme avait pour mener une vie agréable à Dieu, conforme à Ses enseignements.

Et le Christ est venu nous apporter l’Arbre de Vie Néo-testamentaire : Son Corps et Son Sang. « Vous ferez ceci en souvenir de Moi » – dit-il lors de la Sainte Cène. Et Thomas connaissait l’enseignement du Christ, et il savait où il devait puiser ses forces pour réaliser Ses commandements. Il en vivait. Même en dehors de la présence physique du Christ, il vivait en Christ. Et plus que tout, il craignait de se tromper : et si les disciples avaient vu un autre Christ ? Pas le sien, Celui en Qui il vivait et continuait de vivre. Voilà ce que signifie son « je ne croirais point ! ». Mais le Seigneur était à nouveau apparu à Ses disciples huit jours après Sa Résurrection, alors que Thomas était présent, et Il lui avait permis de mettre la main dans Ses blessures. C’est alors que retentit ce cri enthousiaste de Thomas qui continue à bouleverser notre cœur : « Mon Seigneur et Mon Dieu ! ».

Mais voici à présent les paroles du Christ qui sont adressées à chacun de nous et qui ouvrent une nouvelle époque de la foi qui maintenant durera jusqu’à la fin des temps : « Parce que tu M’a vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru ». Et l’apôtre Jean le Théologien ajoute : « Ceci a été écrit, afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, en qu’en croyant vous ayez la vie en Son nom ». Amen.

 

Archevêque ANDRÉ /Rymarenko/

 

 

2‑я Неделя Пасхи Фомино Воскресенье

 

Фома же, один из двенадцати, называемый Близнец, не был тут с ними, когда приходил Иисус. Другие ученики сказали ему: “мы видели Господа”. Но он сказал им: “если не увижу на руках Его ран от гвоздей, и не вложу перста моего в раны от гвоздей, и не вложу руки моей в ребра Его, не поверю».

Что же значит это его “не поверю!” ? Неужели он мог не поверить другим одиннадцати апостолам, своим собратьям ? Неужели они могли солгать ему ? Ведь всю проповедническую жизнь Христову, все Его чудеса, Голгофу, смерть на кресте они пережили вместе, и вот, теперь этой радостью, которую они все испытали, они хотят поделиться с ним. Нет, это не ложь. Но Тот, Кого они видели, был ли действительно Тот же Христос ? Не было ли это видение или какой-нибудь другой Христосъ ? Не была ли это ошибка ?

А он боялся потерять то, что имел. Что же он имел ? А вот что : за эти годы общения со Христом он впитал в себя Его учение, весь строй Его жизни и уже не мог жить по другому. Ему было больно не общаться больше лично со Христом, но он уже понимал, что Христос пришел на землю, чтобы научить нас главной заповеди Божией : любви к Богу и к ближнему, Самому совершить ее и дать нам силы, чтобы исполнять ее. В Раю первый человек исполнял заповедь Божию. Силы же для исполнения Заповеди Божией он черпал от вкушения плодов Древа Жизни. Но вот совершилось грехопадение. Был потерян Рай, было потеряно Древо Жизни, а вместе с ним и силы к богоугодной жизни.

И Христосъ пришел, чтобы дать нам Новозаветное Древо Жизни : Тело и Кровь Свою. « Сие творите в Мое воспоминание » – сказал Он на Тайной Вечери. И Фома знал заповеди Христовы, он знал где черпать силы для исполнения их. Он жил этим. Он жил, хоть и без человеческого присутствия Христа, но во Христе. И он боялся ошибиться : а вдруг ученикам явился другой Христосъ, не Тот, Которым он жил и продолжал жить. Вот что значит его “не поверю” ! И Господь на восьмой день по Воскресении опять явился ученикам, когда и Фома был в доме, и дал ему прикоснуться к ранам Своим. И тут раздался восторженный возглас Фомы, который и ныне волнует наше сердце : « Господь мой и Бог мой ».

А вот слова Христа, которые уже относятся к нам с вами, открывая новую эпоху веры, которая пребудет уже до скончания мира : « Ты поверил, потому, что увидел Меня. блаженны не видевшие и уверовавшие ». « Сие же написано, добавляет Апостол Иоанн Богослов, дабы вы уверовали, что Иисус есть Христос, Сын Божий, и веруя имели жизнь во Имя Его ». Аминь.

 

Архiепископъ АНДРЕЙ /Рымаренко/