Dimanche de Tous les Saints

«Celui qui ne prend pas sa croix et ne Me suit pas, n’est pas digne de Moi».

 

Si l’on veut comprendre comme il se doit cette sentence du Christ, il convient de bien analyser la notion de ‘croix’. Le Seigneur l’emploie fréquemment dans Ses discours. «Si quelqu’un veut venir à Ma suite, qu’il renonce à soi-même, qu’il prenne sa croix et Me suive». De même, dit-Il au jeune-homme riche : «Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel, puis viens, prends ta croix et suis-Moi».

Le cœur d’un fidèle orthodoxe comprend parfaitement le sens de ce mot et par croix il désigne les difficultés, les ennuis, les peines, les malheurs et les chagrins de la vie. Tous, nous en portons beaucoup de ces croix. Chacun porte la sienne !

Chez l’un, la femme est malade, - c’est une croix. Chez un autre, c’est l’enfant qui est handicapé, - et c’est une croix. Chez un troisième, les enfants sont bien portants, mais ils ne réussissent pas dans les études, - c’est également une croix. L’enfant d’un quatrième a été renversé par une voiture et le voila handicapé pour la vie, - c’est aussi une croix. Le cinquième a été abandonné par sa femme, - c’est également une croix lourde à porter ! En un mot, il n’est pas de personne à qui le Seigneur n’ait posé une croix sur les épaules. Mais notez bien que le Seigneur ne donne à chacun que la croix qu’il est en mesure de porter. Si un bon maître ne charge jamais son cheval plus qu’il ne peut supporter, se peut-il que le Seigneur, Qui est un Père aimant et charitable, agisse différemment ? Si donc, il peut nous sembler parfois que la croix qui nous est donnée est trop lourde, cela vient de notre peu de foi en Dieu.

Et voilà que tous ces stavrophores, ces porteurs de la croix du Christ, avancent sur le chemin de la vie : les uns sont vigoureux, ne plient pas l’échine sous le poids de la croix, ils avancent avec des paroles de bénédiction sur les lèvres pareils à Job qui, couché sur son tas de fumier, s’exclamait : « Que le nom du Seigneur soit béni ! ». Alors que d’autres se traînent, courbés sous le poids de la vie ; nulles paroles de bénédiction ou de glorification du Seigneur sur leurs lèvres et pourtant on n’entend aucune parole de désespoir ou de révolte. « Que Ta volonté soit faite ! ». Ce sont des hommes pourvus d’une grande patience qui porteront leur croix jusqu’au bout.

On peut encore voir un autre groupe de ces porteurs de croix. Ils n’arrivent plus à avancer, ils sont arrêtés, exténués ; leurs visages sont emplis de souffrance, inondés de larmes, mais à travers ces larmes brille la foi et chacun d’eux garde sa croix sur ses épaules. Ils ne s’en débarrasseront pas, car au loin ils voient le Seigneur Christ qui fut crucifié, mais avait vaincu le mal de cette vie par Sa croix et avait terrassé la mort d’une blessure mortelle. Tous ceux qui bénissent le Seigneur dans leur malheur en remettant sans murmures leur vie et leur volonté entre les mains de Dieu, tout comme ceux qui ont tout perdu hormis leur espoir de pouvoir porter leur croix jusqu’au bout – tous sont dignes du Seigneur, car ils n’ont pas rejeté leur croix.

Et combien de chrétiens qui suivent une autre voie, une voie large ! On ne voit pas de croix sur leurs épaules. Ce sont tous ceux qui disent « Seigneur, Seigneur ! », mais qui n’accomplissent pas Sa volonté et refusent de vivre selon Ses commandements ; ce ne sont pas ceux qui rejettent la Parole Divine, mais qui ont par avance décidé qu’elle ne les concerne pas, n’a pas été écrite pour eux. En un mot, ce sont ceux qui tout en portant le nom de chrétien vivent en païens, pour leur propre plaisir et non pour Dieu. Le Seigneur a dit qu’ils sont indignes de Lui, car si même ils le suivent, ils refusent de porter leur croix.

Et que promet le Seigneur à ceux qui Le suivent en portant leur croix ? Peut-on imaginer qu’Il ne leur réserve que douleur, malheur et souffrance ? Si à la fin, même ceux qui aiment Dieu ne peuvent s’attendre qu’à des ennuis et des malheurs, peu nombreux seront ceux qui auront la force de porter leur croix. Mais le Seigneur a dit : « Quiconque aura quitté des maisons, ou des frères, ou des sœurs, ou un père, ou une mère, ou une femme, ou des enfants, ou des champs à cause de Mon nom, il recevra le centuple et possédera la vie éternelle »

Voilà quelle est la récompense pour tous ceux qui acceptent de porter la croix de leur vie ! Reprenez courage vous tous qui êtes fatigués, reprenez vos forces vous qui êtes affaiblis. Si les paroles du Christ ne parviennent pas à vous convaincre, pensez à ceux que nous sommes en train de fêter aujourd’hui : tous les saints, ceux qui comme nous ont eu à porter la croix de leur vie et l’ont amenée, sans se plaindre, jusqu’au bout et ont hérité de la vie éternelle. Amen.

 

Archiprêtre Victor Illienko

 

 

 

Неделя Всех Святых

Кто не берет креста своего, и следует за Мною, тот не достоин Меня

 

Чтобы хорошо понять это Христово изречение, нужно вдуматься в одно слово “крест.” Это слово Господь не один раз употребил в Своих речах. “Если кто хочет идти за Мною, да отвергнется себя, возьмет крест свой и по Мне грядет.” Также и богатому юноше Господь сказал: “Пойди, все, что имеешь, продай и раздай нищим – и будешь иметь сокровище на небесах и приходи, последуй за Мною, взяв крест.”

Народ православный своим сердцем хорошо понял значение этого слова и крестом обозначает тяготы, беды, невзгоды, несчастья и скорби жизни. Много их у нас, этих крестов; и у каждого человека – свой! У одного жена больная – это крест. У другого – дитя калека; и это крест! У третьего дети здоровы, но не преуспевают в ученье – это тоже крест. Четвертый попал под машину и на всю жизнь стал калекой – и это крест. Пятого бросила жена – и это крест нелегкий!

Одним словом, нет человека, которому бы Господь не положил на плечи креста. Причем каждому Господь дает крест по силам его. Если хороший хозяин не накладывает на лошадь больше, чем она может понести, то неужели же Господь, милосердный Отец всех, будет поступать иначе? И если иногда нам кажется, что наш крест слишком тяжел, что он выше наших сил, то это бывает от недоверия к Богу, от нашего маловерия.

И вот идут крестоносцы Христовы путем жизни: одни бодро, не сгибаясь под тяжестью креста, со словами благословения на устах, подобно Иову, который и лежа на гноище восклицал: “Да будет благословенно имя Господне”! Другие бредут, согбенные тяготою жизни; слова благословения, хвала Господу не звучит у них на устах, но не слышно и слов отчаяния, ропота; одно слышится: “Да будет воля Твоя!” Это люди великого терпения; они донесут свой крест до конца. Вижу я и еще одну группу крестоносцев. Они уже не идут, они остановились, они очень устали; лица их полны страдания, глаза их полны слез, но и сквозь слезы еще светится вера и у каждого крест на плечах. Они не сбросят его, ибо видят впереди себя Христа Господа, некогда распятого на кресте, но победившаго крестом зло жизни, и самую смерть уязвившего смертельной раной.

И благословящие Господа в несчастьях, и молча предавшие свою жизнь в волю Божию, и, наконец, те, что потеряли все, кроме надежды донести свой крест до конца – все они достойны Господа, ибо не отказались от креста своего.

А сколько христиан, что идут другим путем, путем широким! Не видно крестов на плечах их. Это те, что говорят:” Господи-Господи!” но воли Его не исполняют, по заповедям Его жить не хотят; это те, что не охуждают Слова Божия, но о нем они заранее решили, что не для них оно написано. Наконец, это те, кто нося имя христианское, живет по язычески, угождая себе, а не Богу. Про таких Господь сказал, что они недостойны Его, ибо идут за Ним, не взяв креста своего.

Что же обещает Господь идущим за Ним с крестом на плечах? Неужели одне скорби, несчастья, страдания? Если бы в конечном итоге и любящих Бога ожидали только беды и напасти, то немного было бы сильных понести такой крест. Но Господь сказал: “Всякий, кто оставит домы, или братьев, или сестер, или отца, или матерь, или жену, или детей, или земли ради имени Моего, получит во сто крат и наследует жизнь вечную.”

Вот награда несущим крест жизни! Ободритесь же все уставшие, укрепитесь ослабевшие! Если слова Христовы вас мало убеждают, вспомните, кого мы чествуем сегодня: всех святых, тех, кто подобно нам несли жизненный крест, донесли его безропотно до конца и наследовали жизнь вечную. Аминь.

Протоиерей Виктор Ильенко

Dimanche de l’Aveugle-né

 

 

Nous avons entendu aujourd’hui le récit évangélique de saint Jean le Théologien sur la guérison par notre Seigneur Jésus-Christ d’un aveugle de naissance. Et il est important de noter qu’à la fin du récit, le Seigneur dit : « Je suis venu dans ce monde pour un jugement, pour que ceux qui ne voient point voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles » /Jn 9, 39/. Ces paroles ont sans doute provoqué parmi les pharisiens des réflexions ironiques comme : « Serions-nous, nous aussi, des aveugles ? » /Jn 9, 40/. Et ils entendirent cette réplique du Seigneur : « Si vous étiez aveugles, vous n’auriez point de péché » /Jn 9, 41/, parce que tant qu’un homme ne sait pas, qu’il est ignorant, il ne peut rien transgresser consciemment et ne peut donc commettre de gros péchés. Et si même il ne fait pas ce qu’il devrait, le Seigneur ne le lui en tiendra pas rigueur, car il ne sait pas qu’il pèche. Et le Seigneur poursuit : « Mais maintenant vous dîtes que vous voyez, et donc votre péché demeure ».

Souvenez-vous qu’il s’agit là d’un jugement terrible, car il est prononcé par Celui qui Seul peut justifier ou condamner. Notre Seigneur Jésus-Christ n’a pas donné seulement la vue physique, mais également spirituelle à l’aveugle. Et l’évangile nous montre en même temps combien les ennemis du Christ, par leur obstination, s’aveuglent toujours plus en persistant dans leur erreur.

Après qu'il a été guéri par le Seigneur, on a demandé à cet homme comment cela était arrivé. Mais il ne put répondre qu’une seule chose : il était aveugle lorsque le Seigneur s’était approché de lui. Sans doute avait-il entendu comment on appelait le Sauveur, c’est pourquoi il dit : « Un homme que l’on appelle Jésus m’a enduit les yeux avec de la boue. Puis je me suis lavé dans la piscine de Siloé comme Il me l’avait demandé, et j’ai recouvré la vue ». Et il ne dit pas autre chose aux pharisiens qui également le pressaient de questions. Une querelle s’éleva parmi ces ennemis du Christ. Les uns disaient qu’Il ne pouvait pas venir de Dieu puisqu’Il ne respectait pas le sabbat, c’est-à-dire la loi. D’autres rétorquaient : comment un pécheur pouvait-il faire des choses pareilles ? L’ancien aveugle entendait tous ces arguments et la vérité lui apparaissait de plus en plus clairement. Les propos de certains pharisiens – comment un pécheur pouvait-il faire de tels prodiges – devinrent pour lui une ligne directrice et il finit par leur dire : « Je vous l’ai déjà dit, et vous ne m’avez pas écouté. Pourquoi voulez-vous l’entendre encore ? Est-ce que vous aussi, vous voulez devenir Ses disciples ? » /Jn 9, 27/. Eux, ces ennemis déchaînés du Sauveur, voudraient devenir Ses disciples ? Se rendait-il seulement compte de la rage dans laquelle il les mettait en suggérant cela ? Et ivres de colère ils lui dirent : « Toi, tu es son disciple, nous, nous sommes disciples de Moïse. Nous savons que Dieu a parlé à Moïse, mais celui-ci, nous ne savons d’où il est » /Jn 9, 27-28/.

L’Église, après avoir fait le récit de ce miracle du Sauveur, chante également par la bouche de chacun de nous  dans le kondakion de ce jour : « Les yeux de mon âme étant aveugles, je viens à Toi, ô Christ, comme l’aveugle de naissance ». Il y a encore quelques semaines, nous priions avec persévérance : « Donne-moi de voir mes fautes ». Si dans nos prières nous demandons de voir nos fautes, cela signifie que nous ne les voyons pas comme il le faudrait du fait que, précisément, les yeux de nos âmes sont aveugles. C’est pourquoi cette prière est pleine de sens et elle est comprise par chacun. Les saints ont toujours dit que l’homme ne voit pas ses propres péchés.

Saint Macaire d’Egypte disait qu’un homme pouvait être bon, mais tout au-dedans de son âme il y a toujours des racines vénéneuses. Le Christ est venu nous guérir de cette corruption. C’est précisément ce que ne voient pas les réformateurs contemporains de nos vies. Ils ignorent tout simplement que l’homme est un être pécheur. C’est pourquoi le bienheureux Augustin disait que toute la différence entre les hommes est que certains sont plus mauvais, alors que d’autres le sont moins. Quant à nous, nous devons toujours avoir à l’esprit que nous sommes pécheurs et devons demander au Seigneur d’éclairer les yeux de notre cœur, tout comme il éclaira la vue spirituelle et physique de cet aveugle-né. Amen.

Saint Métropolite PHILARÈTE

 

 

 

Неделя  о  Слепом

 

Сегодня мы с вами слышали за Божественной литургией повествование святого евангелиста Иоанна Богослова о том, как Иисус Христос исцелил человека слепорожденного, т.е. который никогда ничего не видал. Характерно то, что когда закончилось это евангельское повествование, Господь сказал: «На суд Я пришел в этот мир, чтобы невидящие видели, а видящие оказались слепы». На это озлобленные враги, книжники и фарисеи, вероятно, с иронией и насмешкой Ему сказали: «Неужели и мы слепы?». И получили ответ, Господь им сказал: «Если бы вы были слепы, то не имели бы... греха», потому что, когда человек не знает, не ведает, он не может ничего сознательно нарушить и большого греха не совершает. Если даже сделал не так и Сам Господь не вменяет это ему в грех, если он не знал, что он грешит. Господь и говорит: «Если бы вы были слепы, то не имели бы этого греха, но так как вы сами утверждаете, что вы видите, то поэтому грех ваш остается на вас».

Помните, что это очень страшный приговор, потому что произнес его Тот, Кто Один только может оправдать или осудить. Господь Иисус Христос дал бывшему слепцу не только физическое, но и духовное зрение. В то же самое время Евангелие показывает, как своим упорством враги Христовы все больше и больше ослепляют себя, оставаясь в своем заблуждении.

Когда Господь исцелил слепого человека, его спросили, как это произошло? Он ответил, что он не может ответить на этот вопрос: он был слеп, когда к нему подошел Господь. Вероятно он слышал, как Спасителя называли, поэтому он и сказал в ответ: «Человек нарицаемый Иисус , положил брение мне на очи . Я после этого умылся в Силоаме, по Его повелению, и прозрел». Они спросили его: «Кто Он? Он ответил: не знаю». Его повели к фарисеям, они тоже его стали допрашивать. Он коротко им сказал: «Брение положил мне на очи, я умылся и вижу». Между фарисеями и между врагами Христовыми тут поднялся спор – «распря», как в Евангелии сказано: одни говорили, что Этот Человек не от Бога, потому что субботы не хранит, т.е. закон. Другие возражали: как может грешный человек делать такие дела? Бывший слепец слышит эти речи, эту распрю и истина для него становится все яснее и яснее. И вот эти слова одной группы фарисеев (как может грешный человек такие знамения творить), для него и послужили руководящей нитью для дальнейшего и в конце концов он им сказал: «Я сказал вам уже и вы не слышали, что вы опять хотите слышать? или... вы хотите быть Его учениками?». Они, осатаневшие враги Спасителя, хотят быть Его учениками?! Он и не подозревал, конечно, какой удар он им нанес этими словами. И они уже с гневом и злобно отвечают: «Ты ученик Его, а мы Моисеевы ученики. Мы знаем, что... Моисею говорил Бог, а откуда Этот мы не знаем».

Церковь, рассказавши сегодня нам об этом чуде Спасителя, в то же самое время от лица каждого из нас поет в кондаке дня: «Душевными очима ослеплен, к Тебе, Христе, прихожу, яко же слепой от рождения». Не так давно мы настойчиво Богу молились: «Даруй ми зрети моя прегрешения». Если мы просим, чтобы нам зреть, видеть наши прегрешения, значит, мы их не видим, как должно. Это, как раз потому, что мы «душевными очами» ослеплены. Поэтому эта молитва церковная для каждого из нас вполне осмысленна и понятна. Да и святые отцы всегда говорят, что человек своих грехов как должно не видит.

Преподобный Макарий Египетский говорил, что бывает человек хороший, но глубже всего корни в его душе ядовитые. От этой порчи пришел нас исцелить наш Господь Иисус Христос. Это как раз то, что совершенно не видят в наши дни теперешние реформаторы жизни. Они все забывают, да и не знают, что человек есть грешное существо. Поэтому, как говорил блаженный Августин разница между людьми только в том, что один больше зол, а другой меньше. Нужно всегда сознавать, насколько мы грешны и испорчены грехом и просить, чтобы Господь просветил наши очи сердечные так, как Он просветил и физическое и духовное зрение у этого бывшего слепца, о котором мы слышали. Аминь.

св. Митрополитъ ФИЛАРЕТЪ

 

 

Le Seigneur est descendu sur terre en tant que Fils de Dieu

et Il est remonté aux Cieux comme Dieu-Homme

 

 

Ceux qui participent aux vigiles de l’Exaltation de la Croix Vivifiante dans une cathédrale où célèbre un évêque, assistent à un rite d’une très grande profondeur lorsque la Croix, tenue très haut par l’évêque descend progressivement très bas jusqu’au sol, puis, tout aussi progressivement, remonte d’où elle est descendue.

Ce rite illustre précisément la fête de l’Ascension : le Fils de Dieu est descendu du haut du trône de Sa Gloire jusqu’à nous, jusqu’à notre terre pécheresse, afin de sauver l’homme. Et Il n’est pas resté sur terre, mais Il est descendu dans l’abîme le plus infernal pour libérer les âmes qui s’y trouvaient en proie aux pires tourments. Et en ces jours lumineux de fête, l’Église nous dit que le Christ-Sauveur est descendu des Cieux comme Fils de Dieu et Il y est retourné en tant que Dieu-Homme.

Le Sauveur a emmené avec Soi notre nature pécheresse et déchue et l’a installée sur le Trône de Gloire de Son Royaume à la droite de Dieu le Père, au-dessus même de la Très-Sainte Mère de Dieu. Voilà ce que le Seigneur a fait pour notre salut ! C’est pourquoi, après l’Ascension du Seigneur, les apôtres sont descendus du Mont des Oliviers non dans la tristesse, mais avec « une grande joie », ainsi que nous le dit l’Église. Ils avaient compris le sens profond de cet Acte du Christ, où le Fils de Dieu était descendu sur terre pour sauver l’homme, et Il l’avait non seulement sauvé, mais installé sur le trône de Son Royaume.

Comme nous le lisons dans les Évangiles, le Seigneur a dit : « Là où Je suis, là sera Mon serviteur » /Jn 12, 26/. Efforce-toi donc, âme humaine, de servir notre Seigneur Dieu fidèlement. Alors, dans Son Royaume éternel tu seras auprès de Lui, ainsi qu’Il nous l’a Lui-même promis et nous savons qu’Il n’a jamais parlé avec exagération, ni dit de mensonges. Il en sera donc ainsi, comme il en a toujours été, conformément à ce qu’Il dit. Amen.

 

Saint Métropolite PHILARÈTE

 

 

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Господь Сошел на землю, как Сын Божий,

а Вознесся на небеса, как Богочеловек

 

 

Те, кто бывают в храме Божием на всенощной, в канун Воздвиженья Животворящего Креста, видят глубоко содержательный обряд в соборе, где архиерейская служба. Там крест с большой высоты постепенно опускается вниз до самого пола, а потом снова постепенно поднимается назад кверху, туда, откуда он спустился.

Это священнодействие как раз указывает нам на сегодняшний праздник: Сын Божий сошел с престола Своей Славы сюда к нам, на грешную землю, для того, чтобы спасти погибавшего человека, и на земле не остался, а пошел в самую адскую бездну и оттуда освободил души, которые там томились. А Церковь настойчиво нам говорит в нынешний светлый и праздничный день о том, что Христос Спаситель сошел с неба, как Сын Божий, Своим Божеством, а взошел туда же, как Богочеловек.

Наше отпавшее грешное естество Спаситель унес туда с Собой и посадил его на Престоле Славы Царствия Своего, одесную, рядом с Богом Отцом, выше даже Непорочной Девы Марии. Вот, что сделал Господь наш для нашего спасения ! Вот почему апостолы с горы Елеонской после Вознесения Господня, ушли не с печалью, а «с радостью великою», как Церковь говорит. Они поняли смысл этого Подвига Христова, что Сын Божий сошел на землю, чтобы спасти человека, и не только его спас, а посадил на престоле Царствия Своего.

Господь, как мы знаем из Евангелия, говорил: «идеже есмь Аз, ту и слуга Мой будет» (Ин. 12:26) – там, где Я, там будет и Мой слуга. Заботься, душа человеческая о том, чтобы верно Господу Богу служить. Тогда в Его вечном Царствии будешь около Него, как Он Сам обещал, а Он никогда не преувеличивал и неправды не говорил. Значит, так и было и будет, как Он сказал. Аминь.

 

Святой Митрополитъ ФИЛАРЕТЪ

 

La  Samaritaine

 

Ce dimanche est appelé Dimanche de la Samaritaine. Nous avons lu dans l’évangile de ce jour le récit où notre Seigneur Jésus-Christ conversait près du puits de Jacob avec une femme-samaritaine, et comment Il était parvenu à la tourner vers la lumière et à une existence pieuse. Dans ce récit touchant nous voyons avant tout une leçon pour nous-mêmes : combien nous devons être prudents dans nos jugements sur nos proches et devons éviter de porter sur eux toute condamnation, ainsi que nous l’enseigne l’évangile d’aujourd’hui.

Notre Sauveur, fatigué du chemin parcouru, était assis près du puits. Une Samaritaine vient puiser de l’eau et le Seigneur lui dit : « Donne-moi à boire » /Jn 4, 7/. Elle Lui répondit froidement et de façon étonnante : « Comment toi, qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi qui suis une femme samaritaine? » /Jn 4, 9/, ce qui est ni plus ni moins qu’un refus, et elle ajoute : « Les Juifs n’ont pas de relations avec les Samaritains ». En dépit de ce refus, le Seigneur poursuivit la conversation et nous voyons combien, rapidement, le ton de la Samaritaine change brusquement. Alors Il lui dit : « Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: Donne-moi à boire! tu lui aurais toi-même demandé à boire, et il t'aurait donné de l'eau vive » /Jn 4, 10/. Toutefois, bien qu’elle soit une grande pécheresse, ainsi que nous le verrons plus tard, sous l’écorce de ses passions battait un cœur vivant et ce cœur comprit que devant elle se tenait un Homme inhabituel. Elle changea immédiatement de ton et dit : « Seigneur, Tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond, d'où aurais-tu donc cette eau vive? Es-tu plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits » /Jn 4, 11-12/. Le Seigneur continue à lui parler de l’eau vive et avec une grande sagesse et amour l’amène à Lui dire : « Je sais que le Messie doit venir, celui qu'on appelle Christ; quand il sera venu, il nous fera connaître toutes choses ». Et en réponse elle entend : « Je le suis, Moi qui te parle » /Jn 4, 25-26/.

La Samaritaine fut assurément ébranlée, car nous ne voyons aucune réponse de sa part. Elle avait ressenti toute la sainte et terrible vérité de ces paroles. Et, jetant là son seau, ne faisant plus attention à Lui, elle s’enfuit en courant en ville pour dire à tout le monde qu’ils viennent et voient si Celui qui lui avait tout raconté sur elle-même n’était pas le Christ.

C’est là une leçon pour nous. Le Seigneur avait vu que sous l’enveloppe de ses péchés nombreux, il y avait un cœur vif chez cette femme. Il est des gens qui en apparence vivent de façon très convenable, alors qu’ils sont spirituellement morts. Elle, en revanche, en dépit de toute cette saleté dans laquelle elle se vautrait, ne l’était pas. Nous le voyons au fait qu’immédiatement elle se met à Lui poser des questions d’ordre spirituel, et dit : « Seigneur, je vois que tu es un prophète » /Jn 4, 19/. Et elle Lui demande comment il faut vénérer Dieu : comme le disent les Juifs, ou les Samaritains ? Cela montre bien que son âme était vivante. Il y avait cette question et cette recherche qui la travaillaient : comment et où vénèrent-on justement Dieu ? Et elle en vient à dire : le Messie nous expliquera tout. Et elle entendit la réponse du Christ.

Que cela soit une leçon à chacun de ne critiquer personne ! Cette Samaritaine était pécheresse, et elle est devenue une juste, et plus même puisque l’Église la glorifie en tant que sainte martyre Photinie la Samaritaine qui a souffert pour le Christ. Ne critiquons jamais personne, car nous ne connaissons pas le monde intérieur des gens.

Souvenons-nous d’un autre miracle étonnant où le Seigneur, par Sa sagesse et Son amour, ramena à Lui une autre âme perdue, celle de Zachée, le publicain. A peine le Seigneur l’avait-Il vu et était entré dans sa maison, qu’Il lui disait : « Aujourd’hui le salut est entré dans cette maison » /Luc 19, 9/, parce qu’Il avait vu dans l’âme de ce publicain âpre au gain une étincelle lumineuse. Et le Seigneur sut avec sagesse transformer cette étincelle en flamme et Zachée devint un juste. Que ces exemples évangéliques nous aident à nous juger nous-mêmes et non les autres. Il n’y a pas si longtemps, nous récitions la prière de saint Ephrem et demandions au Seigneur de voir nos propres fautes et de ne pas juger nos frères. L’évangile de ce jour nous montre que nous n’avons nullement le droit de condamner quiconque, car nous ne savons pas ce qu’il y a dans l’âme de la personne. Amen

 

Saint Métropolite PHILARÈTE

 

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Беседа  с  Самарянкой

 

Церковь именует это воскресенье Неделей о самарянке, потому что за Божественной литургией читалось евангельское повествование о том, как Господь наш Иисус Христос беседовал у колодца Иаковлева с женщиной-самарянкой и обратил ее к свету и к доброй благочестивой жизни. В этом трогательном повествовании мы с вами видим, прежде всего, урок для нас, как мы должны быть осторожны в своих суждениях о ближних и избегать всякого осуждающего приговора над ними, помня, что повествует нам Евангелие.

Спаситель сидел, утомившись от пути, у колодца Иакова. Пришла женщина-самарянка набрать воды и, когда Господь сказал ей: «дай Мне пить», то получил холодный, отчужденный ответ: «как Ты, будучи еврей , просишь пить у меня, Самарянки?». Это, собственно, отказ. Дальше добавлено: «ибо Иудеи с Самарянами не соприкасаются». Несмотря на этот почти отказ, Господь не прекратил беседу с ней. Уже после Его следующих слов, мы видим, как тон речи этой самарянки резко изменился. Он ей сказал: «если бы ты ведала дар Божий и Кто говорит с тобою ты бы сама просила у Него, и Он дал бы тебе воду живую». Оказалось, что хотя эта самарянка была большая грешница, как видно из дальнейшего, но под корой страстей и греха билось живое сердце. И это живое сердце почувствовало, что перед ней совсем необыкновенный Человек. Она сразу меняет тон, говоря: Господин, у Тебя почерпала нет, колодец глубок, откуда Ты можешь взять живую воду? Или Ты больше отца нашего Иакова, который нам дал этот водный источник?. Дальше Господь беседует с ней об этой воде живой и, в конце концов, Своей мудрой, любви исполненной беседой, приводит ее наконец к такой фразе: «знаю, что когда придет Мессия, то есть Христос Он возвестит нам вся» – Он нам все объяснит, все расскажет. И слышит ответ: «это Я, Который говорит с тобой» !

Самарянка была потрясена, в этом нет никакого сомнения, потому что здесь мы не видим никакого уже ответа с ее стороны. Она почувствовала всю святую и страшную истину этих слов. И бросивши тут свой водонос, не обращая на Него никакого внимания, устремилась бегом в город и стала говорить жителям города, чтобы они вышли и посмотрели, не Христос ли Тот Человек, Который все ей рассказал о ней самой.

Это нам урок: Господь наш видел, что у этой женщины живое сердце под корой греха. Есть люди, которые как будто бы живут вполне благоприлично, но мертвы духовно. Она духовно не умерла, при всей той грязи, в которую она себя опустила. Мы видим это из того, что, как только она увидела, что Он знает то, что не может быть известно Ему обычным порядком, она сразу спрашивает у Него о духовных вопросах и говорит: «Господи! вижу, что Ты пророк». Сейчас же она Его спрашивает о том, как правильно нужно кланяться Богу: так, как говорят иудеи или так, как говорят самаряне? Значит, жива была в ней душа. Значит, жила в ней эта мысль и жило недоумение и искание: где же именно правильное Богопоклонение и Богопочитание? Мудрость, которой Господь вел ее все дальше в своей беседе, привела ее к тому, что наконец она высказалась, что «Мессия нам все объяснит!» И услыхала ответ.

Отсюда да научится каждый из нас не осуждать никого! Вот эта самарянка была грешница, а потом стала праведницей. Да не только праведницей, потому что Церковь ее прославляет, как святую мученицу Фотину Самаряныню, которая пострадала за Христа. Поэтому никогда никого не следует осуждать – мы совершенно не знаем внутреннего мира человека.

Вспомним другое поразительное чудо, когда Господь еще одну заблудившуюся душу Своею любовью и мудростью сразу привлек к Себе: Закхея – мытаря. Только что Господь его увидел, только что взошел в дом к нему и уже возвещает: «днесь спасение дому сему бысть»! Почему? Потому что Господь видел в душе этого мытаря, предавшегося беззаконным стяжаниям, светлую искорку. И Господь мудро эту искорку зажег в пламя, и Закхей стал праведным человеком. Пусть эти евангельские примеры научат нас себя судить, а не других. Ведь не так уж далеко прошло время, когда мы с вами просили Господа, чтобы Господь даровал нам зреть наши прегрешенья и не осуждать брата нашего. Евангелие нам показывает, что осуждать мы не имеем никакого права, потому что не знаем, что в душе у человека. Аминь.

Святой Митрополитъ ФИЛАРЕТЪ

 

La Patience du Paralytique /Jn V, 1-15/

 

Que restait-il à faire à ce pauvre paralysé, ce cadavre non enseveli, cet homme resté malade durant 38 années, ainsi que nous l’avons lu dans l’Évangile de ce jour. Il ne lui restait qu’à endurer et souffrir. Et il souffrait patiemment ainsi depuis de longues années sans se départir de l’espoir que viendrait enfin le jour où il parviendrait à descendre le premier dans la piscine afin d’obtenir la guérison.

Il est normal à un homme en bonne santé de bouger, travailler, réfléchir, croire, espérer, en un mot – de vivre intensément, dans la pleine mesure de ses forces physiques et spirituelles. En cela réside son bonheur. Mais à un homme, cloué par la maladie à son grabat depuis de longues années, dont la vie physique est réduite à sa plus simple expression, il reste énormément de temps à vivre toute sorte d’expériences spirituelles, à réfléchir au destin amer qui est le sien, à se poser inlassablement les questions : « Pourquoi, pour quelle raison, dans quel but ? A qui peut bienservir mon infirmité ? Quel est le sens de ma vie qui est un fardeau pour tout le monde ? ».

Pour toute personne tombée dans le malheur, ce genre d’interrogations se répète de jour en jour à l’image d’une chaîne qui se déroule sans fin et finit par la torturer, l’amener au désespoir à l’idée d’un avenir encore pire et peut la pousser à une triste extrémité – un suicide spirituel, voire physique, au cas où elle n’aurait pu engranger suffisamment de patience.

L’activité est inhérente à un homme en bonne santé. En elle se manifeste sa vie. Alors que la patience dans la souffrance est indispensable à celui qui est tombé dans le malheur ; en elle se manifeste sa force d’âme. Avoir de la patience, c’est endurer le malheur qui vous frappe dans l’espoir que ce malheur ne tardera pas à passer, que les circonstances évolueront positivement, que la maladie finira par être traitée et vaincue, mais surtout, et plus que tout, c’est de savoir que jamais le Seigneur ne nous enverra des épreuves au-dessus de nos forces.

Lorsque la patience se transforme en une obéissance soumise à la volonté Divine, alors l’homme ne craint plus de continuer à vivre. Il peut souffrir durant des années de maladie grave, vivre dans des circonstances pénibles tout en conservant une âme vive.

Écoutons notre paralytique parler à un Inconnu, en fait, et sans qu’il le sache,il s’agissait du Christ Sauveur ! En réponse à la question – veux-tu être guéri, il n’a pas répondu avec insolence. Et pourtant, il aurait pu dire : « Si je ne le voulais pas, resterai-je ici à traîner par terre depuis près de 40 ans ? ». S’il n’avait pas de patience, le Christ ne l’aurait pas trouvé près de la piscine des Brebis. S’il n’avait pas la foi, le Christ ne l’aurait pas rencontré plus tard, après sa guérison, à l’intérieur du temple. Par ces quelques traits de son comportement, nous pouvons juger du caractère moral du paralytique et dire qu’il était digne de la grâce Divine qui lui avait été octroyée. Toutefois, qu’il lui ait fallu endurer 38 années de souffrance pour obtenir cette guérison, nous ne sommes pas capable de donner d’explication à ce fait. Nous pouvons seulement apprécier la signification de ce miracle par rapport à nous-mêmes.

Ainsi, nous voyons que ce n’est qu’après de longues années d’attente que le Seigneur a apporté Sa grâce. Et Il nous la donnera également à nous, pécheurs, si seulement nous ne nous détournons pas de Lui, si seulement nous continuons à endurer les épreuves avec patience, sans perdre l’espérance.

Pour comprendre que notre salut réside précisément dans la patience, pensez à ce qu’il advient à l’âme d’un homme qui perd cette patience, se désespère, et se prive de toute espérance ! Son âme devient indifférente à Dieu, elle perd le goût de la prière, se renferme sur elle-même et ne s’intéresse plus qu’aux choses de ce monde. Dans le pire des cas, cet homme devient aigri à un point tel qu’il n’est plus en mesure de parler de Dieu sans moquerie, blasphème et malédictions. Il est en état de mort spirituelle. Il ressent tout le poids de son état sans être capable d’en changer car dorénavant il n’est plus seul : l’esprit diabolique, l’esprit de méchanceté se sont rendus maîtres de son âme et le conduisent à sa perte.

Par contre, un homme qui s’est armé de patience en se disant : «  Je suis prêt à mourir, à perdre la vie, mais jamais je ne renierai Dieu, jamais je ne cesserai de Lui élever mes prières, jamais je ne Lui tournerai le dos, et à la suite de Job qui a tant souffert je me dirai – si j’ai accepté tout le bien que Dieu m’a donné, pourquoi serai-je incapable d’endurer le mal ?! ». Un tel homme qui serait passé à travers des masses d’épreuves sans se départir de la foi et de la patience sera par la suite, à l’image de Job, oucomme le pauvre Lazare qui gisait devant la porte du riche, glorifié en connaissant ultérieurement le bonheur,et cet homme connaîtraittout comme eux les joies éternelles dans le sein d’Abraham.

Ainsi donc, chers frères, faisons en sorte d’acquérir de la patience, soyons toujours prêts à supporter sans murmure tous les événements malheureux qui pourraient nous arriver, alors nous serons dignes de jouir tant des joies terrestres que du Royaume céleste dont, dans Son immense bonté, notre Seigneur Jésus-Christ veuille bien ne pas nous priver. Amen

 

Archiprêtre Victor Illienko

 

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Терпение  Расслабленного /Ин V, 1-15/

 

Что оставалось делать этому расслабленному, остававшемуся в недуге 38 лет, этому “непогребенному мертвецу,” о котором читалось в сегодняшнем Евангелии? Терпеть – скажете вы. Он и терпел. Терпел много лет и не расставался с надеждой, что придет же, наконец, день, когда он первым спустится в купель и получит исцеление.

Человеку здоровому нормально – двигаться, работать, думать, верить, желать – одним словом, жить интенсивно, в полную меру своих духовных и физических сил. И в этом его счастье. Но человеку, прикованному к одру многолетним недугом, у которого физическая жизнь сведена до минимума, слишком много времени остается для его духовных переживаний, на обдумывание своей горькой участи, на задавание себя вопросов: “Почему, за что, для чего? Кому нужна эта моя немощь? И какой смысл жизни моей, которая всем в тягость?”

У всякого человека, попавшего в беду, цепь таких вопросов продолжается изо дня в день и может измучить его, истомить предчувствием еще худших дней и привести к печальному концу – духовному или даже физическому самоубийству, если он не запасется терпением.

Активность свойственна здоровому человеку. В ней проявляется его жизнь. А терпение необходимо человеку, впавшему в беду; и в нем проявляется сила его души. Терпение – это перенесение случившегосяснадеждою, что беда скоро пройдет, что обстоятельства изменятся к лучшему, что болезнь поддастся лечению и, что самое главное – Господь не даст нам испытания, которое было бы выше наших сил.

Когда терпение перешло в доверчиивую покорность воле Божией, то такому человеку уже не страшно дальше жить. Он может десятки лет быть в недуге или тесных обстоятельствах и все же иметь живую душу.

Послушайте, как он разговаривает с незнакомым ему Человеком – Христом Спасителем! На вопрос: хочешь ли быть здоровым, он не ответил грубостью. А мог бы сказать: “Если бы не хотел, то не сидел бы здесь уже четвертый десяток лет.” Если бы не было у него терпения, то Христос не нашел бы его у Овечьей купели. Если бы не было у него веры, то Христос не встретил бы его потом, по исцелении, в храме. По этим двум-трем чертам характера расслабленного мы можем судить о его цельном нравственном облике и сказать, что это был человек, достойный милости Божией – и она была ему дана. А то, что она была ему дана после 38-летняго испытания, а не раньше, то мы бессильны объяснить этот факт в применении к расслабленному. И можем оценить его значение только в отношении к нам самим.

Даже весьма достойного человека Господь милует после многих лет ожидания. Помилует и нас, грешных, лишь бы мы не отвернулись от Него, лишь бы продолжали терпеть, лишь бы не теряли надежды. В терпении и в надежде на милость Божию наше спасение.

Чтобы понять, что именно в терпении наше спасение, подумайте, чем становится душа человека, потерявшего терпение, отчаявшегося, лишившегося надежды! Она становится безразличной к Богу, теряет вкус к молитве, замыкается в самой себе и открывается лишь для вещей мира сего. В худшем же случае – озлобляется до того, что без насмешки, без хулы и проклятий не может говорить о Боге. Это – смерть духовная. И чувствует человек всю тяжесть своего состояния, но не может изменить его, потому что он уже не один: дух лукавый, дух злобы овладел его душой и влечет ее к погибели.

И наоборот, человек, вооружившийся терпением, сказавший себе: “умру, жизни лишусь, а от Бога не отрекусь, не перестану Ему молиться, не повернусь к Нему спиной, но подобно многострадальному Иову буду повторять – если мы благое приняли от Бога, то отчего не стерпеть и злого?!” Такой человек, и прошедши сквозь тучу испытаний, будет жить верою и терпением и будет или увенчан, подобно Иову, последующим счастьем, или, подобно нищему Лазарю, лежавшему у ворот богача, сподобится вечных радостей на лоне Авраамовом.

Итак, други-братия, приобретем терпение, будем всегда готовы переносить с благодушием случающияся прискорбности, – тогда мы будем достойны и радостей земных и Царства небесного, которых да не лишит нас Господь наш Иисус Христос ради Своего великого милосердия. Аминь.

 

Протоиерей Виктор Ильенко