9-e DIMANCHE après la PENTECÔTE


Matines : Jean XX, 19-31
Liturgie : 1 Cor. III, 9-17 ; Matt. XIV, 22-34


AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimé Frères et Sœurs,


Ce dimanche se trouve être en une convergence et les enseignements qui y confluent sont singulièrement riches – et aussi difficiles. Mais nous discernerons une unité – la vocation divine du Chrétien qui sera, dans cette affluence de textes, la lumière qui nous guidera.

I - Le neuvième évangile de Matines est celui pour lequel on pense d’abord à l’incrédulité de Thomas, mais qu’il est plus juste de voir comme celui de la vocation des apôtres. C’était très peu après la Crucifixion, les apôtres étaient tous dans un même lieu fermé par crainte des Juifs. Jésus leur apparaît, Il leur dit : « La paix soit avec vous ! », et Il leur montre Ses mains et Ses pieds – notons ici que le signe de la vocation divine des apôtres est le Christ dans les marques même de Sa souffrance salvatrice. Il leur répète : « La paix soit avec vous ! » et Il leur précise : « Comme le Père m’a envoyé, je vous envoie aussi de même ». Retenons-le dès maintenant : la vocation apostolique est à l’image de l’élection et de la vocation du Christ. Ce faisant, Il souffle sur eux ET LEUR CONFÈRE LE SAINT-ESPRIT. D’où la conclusion bien connue – qui est aussi le fondement de la Confession sacramentelle – « Ceux à qui vous pardonnerez leurs péchés, ils leur seront pardonnés …»

Or l’Apôtre Thomas étant absent ce jour-là, dès que les autres apôtres l’eurent mis au courant, il exprima son incrédulité : « Si je ne vois la marque des clous dans ses mains, …, si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai pas ! » Huit jours après, dans le même lieu et toutes portes étant fermées, le Christ leur apparut, Il dit à nouveau : « La paix soit avec vous ! » et, s’adressant à Thomas, Il lui dit : « Mets ici ton doigt et regarde mes mains, avance ta main et mets-la dans mon côté … ET NE SOIS PLUS INCRÉDULE, MAIS CROIS ! »

L’incrédulité momentanée de Thomas n’a pas aboli sa vocation d’apôtre que le Christ est venu confirmer, et lui-même bouleversé, exprime aussitôt l’adhésion chrétienne totale – que nous répétons toujours avec lui : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

Le Seigneur précise la valeur universelle de l’appel et de la réponse : « Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru ! »

II – La péricope – rarement citée - de la 1ère Epître aux Corinthiens donne toute l’ampleur de sa signification à cette vocation divine du chrétien qui est au cœur de l’enseignement de ce jour. En effet, l’apôtre dit : « Nous sommes ouvriers AVEC DIEU » et il développe cette similitude : « Vous êtes le champ que Dieu cultive, l’édifice de Dieu ».

Il continue en insérant directement l’action humaine – et apostolique ! – : « J’ai posé le fondement comme un sage architecte ». D’autres continueront l’œuvre et continueront de bâtir. Le fondement évidemment doit être Jésus-Christ, mais ces ajouts de construction seront de natures diverses – or, argent, bois ou chaume – selon l’aptitude de chacun. Ensuite viendra l’épreuve du feu. Certains ouvrages, bien bâtis sur le seul fondement subsisteront, d’autres seront emportés. Mais voilà la chose importante et la validité de la vocation apostolique et chrétienne : « Si l’ouvrage de quelqu’un brûle, il perdra le fruit de son travail, mais pour lui, il échappera toutefois comme au travers du feu. »

Suit l’explication – réconfortante car le fondement de notre vocation, à nous trop médiocres chrétiens, c’est le Christ Lui-même – « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu – repensons à l’évangile de Thomas plus haut cité – habite en vous ? Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira. Car le temple de Dieu est saint et vous êtes ce temple

III - L’évangile de ce neuvième dimanche est celui où les apôtres se trouvent – seuls – dans la barque au milieu d’une tempête violente et soudaine. Quoiqu’ils soient des marins expérimentés, ils se trouvent complètement épouvantés. Or ils voient venir à eux le Christ marchant sur les eaux. Ils sont encore plus effrayés, le prennent pour un fantôme … « Mais non ! leur dit le Seigneur, c’est moi ! » Du coup, Pierre dit : « Ordonne que je puisse venir jusqu’à Toi en marchant sur les eaux ! » - « Viens ! » dit le Christ. Pierre descend de la barque, marche sur les eaux, puis il prend peur et appelle le Christ au secours… « Hommes de peu de foi ! » dit le Seigneur qui le sauve néanmoins de la noyade !

Mais la conclusion est édifiante : quand le Christ fut revenu parmi eux dans la barque, « ils se prosternèrent et l’adorèrent ».

Ils avaient leurs petitesses, mais ils étaient des apôtres, des appelés – et cette vocation reste le fondement solide par lequel ils sont sauvés, ainsi que nous en avions eu la pré-annonce dans les textes précédents.

QUE LE CHRIST DANS SON INFINIE MISERICORDE AIT PITIE DE NOUS PECHEURS !

Amen

 

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LA TRANSFIGURATION

 

Vêpres : Exod. XXIV, 12-18 – Exod. XXXIII, 11-23 et XXXIV, 4-6, 8 – 3 Rois, XIX,3-9 et 11-13
Matines : Luc. IX, 28-36
Liturgie : 2 Pierre I, 10-19 ; Matt. XVII, 1-9


AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien aimés Frères et Sœurs,

 

I – La Fête de la Transfiguration est une très grande fête chrétienne. Elle nous est une consolation dans ce jeûne de la Toute Sainte. La Transfiguration se produisit quarante jours avant la Passion, confirmant bien que celle-ci était volontaire pour le Salut des hommes.

Le Christ avait pris pour compagnons dans l’ascension de la montagne trois disciples seulement, Pierre Jean et Jacques – Il avait d’ailleurs annoncé à mots couverts que certains verraient Sa gloire céleste avant leur mort. Et là, sur le Thabor, a lieu la prodigieuse Transfiguration : Son visage était plus brillant que le soleil et Ses vêtements éblouissants de blancheur.

Or, étaient auprès de Lui, s’entretenant de Son retour à Jérusalem et de Sa mort, Moïse et Elie – que les apôtres ont reconnus sans les avoir jamais vus : sagesse des témoins des apparitions … La voix du Père lui rendit témoignage : « Celui-ci est mon Fils Bien-aimé » …, une nuée lumineuse – le Saint Esprit – les enveloppait. Le témoignage du Père, en la présence de l’Esprit, le Précurseur l’avait déjà vu, mais ici Jésus Lui-même est transfiguré. Il n’est plus simplement Homme, mais Fils de Dieu. La Transfiguration est apparition pleine de la Divinité. Les apôtres tombent la face contre terre. Car ils ont vraiment vu Dieu !

Adorons, Bien-aimés Frères et Sœurs et partageons leur bouleversement !

II – Les deux Prophètes, instantanément identifiés par les apôtres, sont Moïse et Elie qui, eux aussi, d’une certaine manière, mais de manière certaine, avaient vu Dieu.

Moïse avait gravi une autre montagne, le Sinaï, il avait vu le Buisson ardent, après six jours le Seigneur lui avait donné les Tables de la Loi – c’est à dessein que l’apôtre Paul, dans une épître de la veille de ce jour rapproche et oppose l’écriture dans la pierre et ce qui est gravé dans les cœurs –, Moïse avait donc reçu une révélation écrite. Par ailleurs, comme le dit l’Exode, il s’entretenait familièrement avec Dieu « comme un ami avec un ami ». Mais c’est lui qui dans un autre épisode du même livre demande à Dieu de lui prouver qu’Il conduit véritablement son peuple en se manifestant visiblement à son serviteur. Dieu accède à sa demande, mais lui dit « Quand je passerai, je mettrai ma main sur tes yeux et ensuite tu me verras de dos car on ne peut voir mon visage sans mourir » – raison pour laquelle, quand nous vénérons le suaire le Vendredi Saint, nous mettons un linge sur le visage du Christ.

Moïse le visionnaire de l’Ancien Testament, a donc aussi vu Dieu – sans voir son visage.

Elie également, humble et pieux, conversait familièrement avec Dieu. C’est le cas, en particulier, lorsque, dans son affliction de persécuté fugitif, il demande à Dieu de lui ôter la vie. Le fidèle serviteur de Dieu est à bout de sa résistance humaine – c’est aussi très peu de jours avant la Passion que le Christ se laisse voir transfiguré … – et Dieu dans Son affection, se manifeste à Elie. Sous quelle forme ? Il lui dit qu’il entendra d’abord un épouvantable ouragan, ensuite un tremblement de terre : Dieu n’était ni en l’un ni en l’autre de ces phénomènes. Ensuite il percevra une brise légère et là était Dieu !

Singulière humilité du Tout Puissant qui a fait le ciel et la terre …

Semblablement, quand les apôtres, ayant finalement compris – même Pierre avait compris ! ce qui se passait – étaient tombés face contre terre, quand ils relevèrent la tête, ils trouvèrent en face d’eux, le Christ homme, seul et bienveillant.

Mais ils devenaient vraiment les Apôtres qui allaient nous porter l’Illumination et la Vie.

Et le Prophète Elie peu après le murmure de la brise légère, sacre un roi d’Israël et il investit son successeur Elisée. Peu après également, il montera sur le char de feu. Représentant les vivants aux côtés du Christ dans la Transfiguration, lui aussi « qui n’a pas connu la mort » reviendra peu avant la fin du monde et le Retour en Gloire du Christ lors de Son Second Avènement.

Car c’est ce Second Avènement que nous annonce aussi en ce jour la Transfiguration du Seigneur.

ATTENDONS-LE AVEC FERVEUR ! Bien-aimés Frères et Sœurs, et comme Moïse et Elie, comme les saints apôtres, SOYONS PORTEURS DE LA RÉVÉLATION …

 

AMIN





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FÊTE des Apôtres SAINT PIERRE ET SAINT PAUL

 

Vêpres :1 Pierre I, 3-9 ; 1 Pierre I, 13-19 ; 1 Pierre II, 11-24
Matines : Jean XXI, 15-25
Liturgie : 2 Cor. XI, 21- XII, 9 ; Matt. XVI, 13-19

AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,

I – Nous terminons la période de pénitence du jeûne et l’apôtre Pierre nous assure que nous aurons l’héritage du Christ, mais nous le recevrons dans les cieux. L’ascétisme est notre règle et nous sommes rachetés par le Sang de Jésus-Christ. Continuons à vivre modestement en dépit de l’héritage qui nous est promis, n’ayons pas de convoitises, respectons les autorités. Que notre vie soit humble.

Dans l’épître aux Corinthiens qui est proprement celle de la fête d’aujourd’hui, l’apôtre évoque toutes les épreuves qu’il a subies, les emprisonnements, les tortures, sans même parler de la prison et de la pauvreté. Il a eu ainsi plus de souffrances que beaucoup. Il a eu, il est vrai, des faveurs spirituelles : il les évoque. Mais nous aussi nous avons comme on dit des consolations spirituelles … Il ne faut pas s’y attarder, car « l’ange de Satan » est prêt à en profiter : saint Paul évoque sommairement ces tentations dont il souffrait douloureusement. Plusieurs fois, il avait demandé au Christ d’éloigner de lui cet esprit mauvais. Mais la réponse du Christ est lumineuse : Ma grâce de suffit !

Nous aussi supportons avec patience nos épreuves, ne nous exaltons pas des bonnes pensées qui nous viennent. Prenons notre existence, comme disait l’apôtre Pierre, avec modestie et patience. Mais nous également, ainsi que disait encore l’apôtre Pierre, nous avons la ferme espérance du Royaume des Cieux, souvenons-nous aussi toujours que le Christ est avec nous, que son secours, bienveillant et gratuit – c’est cela la Grâce – est toujours proche de nous, avec nous.

L’important, en effet, dit l’apôtre dans l’épître aux Romains, c’est de confesser le Christ !

« M’aimes-tu plus que ceux-ci » demande le Christ à Pierre, dans un passage de l’évangile de Jean également propre aux matines de ce jour. Pierre répond qu’il L’aime. Le Christ lui demande par trois fois la même chose et répond à l’affirmation de Pierre : « Pais mes agneaux ! ». Il lui dit, comme Il l’a dit également aux autres apôtres que ceux qu’il libèrera seront libérés dans le Royaume de Dieu et que ceux qu’il retiendra seront retenus, mais ce n’est pas pour autant qu’Il lui ouvre, pour ce monde-ci, un parcours heureux : Il lui prédit au contraire la manière dont il souffrira le martyre ! Nous retrouvons ce que disait l’apôtre Paul quant aux nombreuses épreuves et aux châtiments qu’il avait subis. Nous devons choisir le Christ, mais Lui-même reste le seul maître – et Il ne satisfait pas même la curiosité de Pierre lui demandant ce qu’il en sera de Jean qui marchait derrière eux.

Il est le souverain Maître et ce qui importe pour nous, c’est de le suivre.

Mais nous avons ainsi la béatitude de Le suivre et de L’avoir suivi. Or, à la fin de l’Evangile de ce jour, Christ demande aux apôtres : « Que dit-on de Moi ». Ceux-ci lui répondent les bruits qui couraient : certains disent que tu es Jean Baptiste, Elie, ou un autre des prophètes. Mais le Christ recommence : « Et vous que dites-vous ? ».
Pierre répond – ce que nous répétons avec lui – « Tu es le Christ, Fils du Dieu vivant ! »

Le Christ répond alors : « Sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise ! »Reconnaître Jésus comme le Christ, le libérateur, attendu depuis des générations et cet Homme le reconnaître comme le Fils du Dieu vivant, tel est le fondement de l’Eglise : c’est sur cette pierre-là qu’est fondée l’Eglise.

Rien d’autre n’est important, comme je le disais plus haut. « Tu es Pierre, ajouterons-nous, toi qui t’appelais Simon, et tu recevras les clés du Royaume ».

« Les péchés que tu pardonneras seront pardonnés, et ceux que tu retiendras seront retenus », car telle est la vocation de l’Eglise.

Que les prières des saints apôtres Pierre et Paul nous donnent d’avoir, COMME EUX, la même immuable, inébranlable et salvatrice fidélité !

 

AMIN

 

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2-e DIMANCHE après la PENTECÔTE
Naissance du Précurseur

 

Vêpres : Isaïe XLIII, 9-14 – Sages. Sal. III, 1-9 – Sages. Sal. V, 15-VI, 3
Matines : Marc XVI, 1-8
Liturgie : Rom. II, 10-16 ; Matt. IV, 18-23
Rom. XIII, 12 – XIII, 4 ; Luc I, 1-25, 57-58, 76, 80


AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,

 

Ce jour est aussi celui de la commémoration de la Naissance du Prophète Précurseur et Baptiste Jean.

Les textes de ce jour béni donnent par ailleurs l’enseignement spécifique de l’Eglise sur les saints.
« Vous êtes mes témoins, dit Dieu au prophète Isaïe, Il n’y a pas d’autre Dieu que Moi ! ». Les sages sont dans la main de Dieu, dit la Sagesse de Salomon. Dieu regarde les humbles. Ils ont paru souffrir, mais leur espérance est sans fin. Dieu les a éprouvés comme l’or au creuset et les a trouvés dignes de Lui. Ils jugeront les Nations et le Seigneur règnera avec eux pour les siècles. Et encore : ils recevront la couronne de justice et la Main de Dieu les couvrira de Sa force. Tels sont les saints.

I – L’épître des Saints de la Russie est ce passage même de la Lettre aux Hébreux où l’apôtre Paul évoque l’héroïsme des saints d’Israël, leurs prodiges de valeur, l’étonnante grandeur d’âme dont ils firent preuve également dans les tourments : or l’apôtre aboutit à cette conclusion paradoxale : tous ces saints héroïques, ces prodiges d’ascétisme n’obtinrent pas la récompense promise. Ils devaient en effet obtenir ce sort meilleur : de triompher avec nous, c’est-à-dire avec le Christ et dans le Christ.

Mais l’Epître de ce deuxième Dimanche après la Pentecôte nous illumine, au-delà des paradoxes apparents, sur le processus qui conduit à l’aboutissement, c’est-à-dire à la rétribution du Jugement final. La gloire et l’honneur seront pour l’homme qui fait le bien, pour les Juifs d’abord – puisqu’ils ont été les premiers à recevoir la promesse – et également pour les Gentils, c’est-à-dire ceux qui, nés de Nations extérieures, recevront l’évangile. Ce n’est pas ceux qui écoutent la loi qui sont justes, ce sont ceux qui observent la loi qui seront justifiés – qui donc deviendront et seront reconnus justes. L’apôtre précise sans crainte : les gentils qui n’ont pas eu la loi, lorsqu’ils font des choses bonnes, appliquent la Loi qui est en eux dans leur cœur.
II – L’évangile de ce jour est la péricope qui raconte la vocation de Simon-Pierre et d’André, son frère – le «premier appelé». Le Seigneur les appelle, Il leur dit : «Suivez-Moi !». Il ajoute : «Je vous ferai pêcheurs d’hommes». Peu après, Il appelle Jacques et Jean, les fils de Zébédée, qui eux aussi Le suivirent immédiatement, abandonnant leur vieux père - nous savons ce qu’a dit le Christ sur les parents et les proches … Jésus, ajoute la péricope, prêchait le royaume de Dieu, … guérissant tous les malades.

III – L’Epître du Précurseur est une exhortation aux œuvres d’honnêteté et une répudiation des vices, ce qui est conforme aux enseignements du Précurseur, mais elle comporte aussi un appel à la tolérance : celui qui est faible dans la foi, recevez-le avec bonté, que celui qui jeûne beaucoup soit bienveillant envers celui qui jeûne peu : ce n’est pas à nous de juger, mais à Dieu seul. Dieu est puissant pour affermir celui qui trébuche ou qui tombe …

L’Evangile du Précurseur est le long récit de saint Luc racontant toutes les circonstances de la vocation de Zacharie le Père du Précurseur. C'était un homme d’église, âgé et pieux, mais il n’avait pas d’enfant, car sa femme, Elisabeth était stérile. L’ange apparut à Zacharie et lui annonça que sa femme lui enfanterait un fils qui sera grand devant le Seigneur. Il ne boira ni vin ni cervoise, il sera rempli du Saint-Esprit, prêchera pour préparer au Seigneur un peuple bien disposé.

C’est la vocation ascétique et la vocation du Précurseur …«A quoi connaîtrai-je cela ? dit Zacharie, car je suis vieux et ma femme aussi est avancée en âge».

L’ange lui révèle qu’il est Gabriel et que Zacharie deviendra muet jusqu’à ce que ces choses arrivent.
Le peuple attendait et s’interrogeait, il pensait bien que Zacharie avait une révélation. Zacharie fit comprendre par signes ce qui lui était arrivé.

Peu de jours après, il rentra chez lui. Elisabeth conçut et se cacha par confusion …

Zacharie, peu près, prophétise et annonce la vocation du «petit enfant» qui préparera les voies du Seigneur
Jean demeura dans le désert « jusqu’au jour où il devait être manifesté à Israël.

Nous avons la grâce, en ce jour, d’être instruits sur le zèle et la charité des ascètes et nous revivons la surprenante révélation donnée à Zacharie : le Précurseur est en lui-même l’annonce de la Rédemption.

Adorons ce mystère et ces circonstances.

AMIN




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1-er DIMANCHE après la PENTECÔTE

Dimanche de Tous les Saints


Vêpres : Isaïe XLIII, 9-14 – Sages. Sal. III, 1-9 – Sages. Sal. V, 15 ; VI, 3
Matines : Matt.
XXVIII, 16-20
Liturgie : Hébr. XI, 33-XII, 2 ; Matt. X, 32-33, 37-38, XIX, 27-30


AU NOM DU PÊRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,


A ceux qui constatent que nos grandes fêtes sont toujours «en retard» par rapport aux fêtes homonymes de l’Occident, il est possible de dire que, par contre, nous sommes en avance par rapport à eux qui fêtent la Toussaint le 1er novembre et « tous les morts » le 2.

Pour nous, la Toussaint n’est pas un jour de brumes automnales : nous la célébrons le Dimanche qui suit la Pentecôte, ce qui est normal puisque les saints sont les fruits de la descente du Saint Esprit, et pour nous c’est une grande fête lumineuse : Duminica mare ! dit-on en roumain. Et tous les saints, ce ne sont pas uniquement ceux qui sont inscrits dans le calendrier, c’est tous ceux qui sont morts en Jésus-Christ, nos ancêtres et nos frères. De la même manière quand l’apôtre Paul écrit à une Eglise, il écrit à «tous les saints», c’est-à-dire les baptisés qui s’y trouvent.

Jour de lumière et de joie, puisque nous fêtons l’immense multitude des saints, connus et inconnus, qui ont vécu et se sont endormis en Jésus-Christ.

Les textes de ce jour béni donnent l’enseignement spécifique de l’Eglise sur les saints : le monde laïque et déchristianisé aurait volontiers tendance, dans la moins mauvaise hypothèse, à les mettre sur le même plan que les grands hommes, les héros …

« Vous êtes mes témoins, dit Dieu au prophète Isaïe, Il n’y a pas d’autre Dieu que Moi ! ».

Les sages sont dans la main de Dieu, dit la Sagesse de Salomon. Dieu regarde les humbles. Ils ont paru souffrir, mais leur espérance est sans fin. Dieu les a éprouvés comme l’or au creuset et les a trouvés dignes de Lui. Ils jugeront les Nations et le Seigneur régnera avec eux pour les siècles. Et encore : ils recevront la couronne de justice et la Main de Dieu les couvrira de Sa force. Tels sont les saints.

L’évangile des matines, d’une certaine manière, donne la clé de leur vocation : «Evangélisez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit» De ce terreau des baptisés sortent les «témoins de Dieu» : les saints se sont oubliés eux-mêmes, aimant Dieu par-dessus tout et le Christ sera avec eux jusqu’à la fin du monde.

I – L’épître ne laisse pas d’être un peu déconcertante. L’apôtre évoque les merveilles des saints d’Israël : ils ont conquis des royaumes, exercé la justice, obtenu l’effet des promesses, fermé la gueule des lions, ils ont mis en déroute des armées d’étrangers, ils ont ressuscité des enfants morts. Leurs souffrances et leurs martyres ne sont pas moins étonnants, ils ont été tourmentés, lapidés, sciés, ils ont vécu en ascètes, vêtus de peaux de bêtes, vivant dans des trous de la terre, eux dont le monde n’étaient pas dignes, mais – là est le paradoxe dont se sert l’apôtre – tous ces saints admirables N’ONT PAS EU LEUR RECOMPENSE … Nous restons sans voix ! et il poursuit tranquillement «parce que Dieu voulait pour eux un sort MEILLEUR». Ils recevront en effet leur récompense avec nous qui avons eu comme guide et comme modèle LE CHRIST QUI A SOUFFERT ET QUI A ÉTÉ CRUCIFIÉ, alors qu’ils n’avaient connus, eux, le Christ seulement en espérance.

II – L’évangile, complexe et ardu, est néanmoins résolutif :

A) « Quiconque Me confessera devant les hommes, je le confesserai devant mon Père qui est aux cieux, et quiconque Me reniera, je le renierai devant mon Père ».

B) « Celui qui aime son père ou sa mère… son fils ou sa fille plus que Moi, n’est pas digne de Moi ». Quand j’étais enfant, ces paroles me scandalisaient un peu : le plus grand amour que peut connaître un gamin, c’est évidemment celui de son père et de sa mère. Mais il faut la sagesse que donnent les années, les épreuves, la prière et la Grâce non seulement pour savoir, mais pour expérimenter que l’amour suprême est celui que nous porte le Christ notre Dieu, si bien qu’il dépasse infiniment celui que nous portent nos proches les plus affectueux.

Mais le Christ notre Dieu ajoute : « celui qui ne prend pas sa croix n’est pas digne de Moi ».

L’ascèse est inhérente à la marche vers le salut, et nous le comprenons liturgiquement en ce dimanche de tous les saints qui prélude à un Carême.

Celui qui aura sauvé sa vie, poursuit le Christ dans le même esprit de répudiation des jouissances la perdra, mais celui qui aura perdu sa vie à cause de Moi, la sauvera

Le Christ est notre MODELE absolu d’ascèse !

C) La solution définitive est dans Matt. 19, 27-30 « Et nous, demande Pierre, nous qui avons tout quitté pour Toi ? … » Christ répond : « vous serez sur douze trône jugeant les tribus d’Israël … Quiconque aura laissé son père, sa femme, ses fils … recevra au centuple dans le royaume des cieux … »

La conclusion définitive est le renversement des valeurs Les premiers (héros, grands hommes, etc.) seront les derniers, et les derniers seront les premiers.

Que le Christ notre Dieu, bien-aimés Frères et Sœurs, nous donne l’humilité d’être les derniers et de Le suivre jusqu’à la fin !

 AMIN



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