La France Orthodoxe
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17-e DIMANCHE après PENTECÔTE
Matines: Luc XXIV, 36-53
Liturgie : Galat. I, 11-19 ; Luc VII, 11-16
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
I - L’Evangile de Matines raconte une nouvelle apparition du Christ à Ses disciples. Ceux-ci, épouvantés, Le prennent d’abord pour un fantôme. Mais le Christ leur dit de Le toucher, car les fantômes n’ont ni os ni chair. Mais comme dans leur joie, ils ne croyaient pas encore, Il leur dit : « Avez-vous quelque chose à manger ? » - Ils Lui présentèrent un morceau de poisson grillé et un rayon de miel et Il les mangea devant eux.
Il enchaîne en leur rappelant ce qu’Il leur avait enseigné en évoquant Moïse et les prophètes. Vous êtes témoins de ces choses et Je vais vous envoyer par le monde. Mais attendez quelques jours à Jérusalem jusqu’à ce que je vous receviez ce que Je vous ai promis – c’est-à-dire le Saint-Esprit. Il les mena ensuite vers Béthanie. Il les bénit, et comme Il les bénissait, Il se sépara d’eux et fut élevé au ciel.
II – L’Evangile que je vous ai annoncé, ne vient pas de l’homme, témoigne ici l’Apôtre Paul, mais je l’ai reçu par la révélation de Jésus-Christ.
Cela s’applique également à toute la Révélation apostolique ; nous venons d’être témoins de l’Ascension : Eh bien, à travers les apôtres, nous venons d’en avoir la révélation par Jésus-Christ.
Singulièrement extraordinaire était le fait de l’Ascension : c’est de Jésus-Christ Lui-même que nous en recevons la connaissance !
III – Le Seigneur est singulièrement proche de nous !
L’épanouissement de cette vérité est, dans l’évangile d’aujourd’hui l’épisode du fils de la veuve de Nain. Le Seigneur était entouré d’une grande foule et comme Il approchait de la porte de la ville, il arriva qu’on portait en terre un mort, fils unique d’une veuve.
Le Seigneur fut touché de compassion et dit à la mère : « Ne pleure plus ! »
Il toucha la bière et les porteurs s’arrêtèrent. Et Jésus dit : « Jeune homme, Je te le dis : Lève-toi ! »
Et celui qui était mort s’assit et commença à parler. Jésus le rendit à sa mère. Tel est le miracle de la résurrection du fils de la veuve de Nain.
Le Seigneur est plein de compassion : adorons-Le !
AMIN
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16-e DIMANCHE après PENTECÔTE
Matines : Luc XXIV, 12-35
Liturgie : 2 Cor. XI, 31 – XII, 9 ; Luc VI, 31-36
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
I – L’Evangile de Matines mentionne initialement la visite solitaire de Pierre au Sépulcre et son étonnement, mais il est centré sur l’épisode des pèlerins d’Emmaüs longuement développé. Deux disciples se rendaient à Emmaüs et ils parlaient des dramatiques événements de la Passion. Un inconnu se joint à eux et leur demande pourquoi ils sont si tristes. Ils s’étonnent de l’ignorance de cet homme, mais à sa demande ils évoquent les événements récents. Ils parlent avec admiration de Jésus dont ils disent qu’Il était un prophète puissant et dont ils espéraient qu’Il rétablisse le royaume d’Israël. « Gens sans intelligence et d’un cœur tardif » dit l’inconnu, et, en citant tous les prophètes à partir de Moïse, il leur explique comment Jésus devait effectivement souffrir, être mis à mort et ressusciter.
Les deux disciples d’Emmaüs l’écoutent attentivement et, comme le soir tombait, ils invitent cet inconnu à rentrer avec eux à l’auberge … L’inconnu – car c’était Jésus – s’assied avec eux, prend le pain et le bénit et les deux le reconnaissent alors « à la fraction du pain ». Bouleversés, ils retournent aussitôt à Jérusalem pour raconter ce qui leur était arrivé.
Les autres apôtres les croient et ils disaient : « Le Seigneur est vraiment ressuscité. Il est apparu à Simon ... » – mentionné au début de cet évangile d’aujourd’hui.
Cet épisode est singulièrement mémorable, car le Seigneur y explique personnellement le plan divin qui le concernait et qui demeure fondamentalement dans le Credo.
II – C’est dans la ligne, véritablement mystique, de cette rencontre mémorable que s’insère le témoignage de l’apôtre Paul qui évoque toutes les faveurs dont, à sa surprise, il a bénéficié. Certes, il a été poursuivi, persécuté et il n’a échappé que difficilement à tel ou tel persécuteur. Mais il a eu aussi des révélations extraordinaires : dans son corps ou sans son corps, il ne sait, il a été transporté « au troisième ciel » et il a entendu là des paroles qu’il n’est pas permis de répéter …
Tout cela est vrai, mais afin qu’il ne s’en vante pas, il a reçu aussi « un ange de Satan » qui est venu le tourmenter dans sa chair. Il a demandé plusieurs fois au Seigneur d’en être libéré, mais le Seigneur lui a répondu : « Ma Grâce te suffit ! » Et Il ajoute : « Car ma force s’accomplit dans la faiblesse ! »
III – Ces deux premières parties du sermon d’aujourd’hui, nous introduisent l’une et l’autre aux manifestations et à l’essence de la Mystique. Les pèlerins d’Emmaüs sont sur le plan de la quotidienneté : ils parlent, en toute simplicité de ce qu’ils ont vu, et – ajoutons – de ce qu’ils n’ont pas compris. Le Seigneur survient, Il leur parle comme à des compagnons et Il leur explique Tout.
Ils reçoivent dans leur humilité quotidienne la Connaissance suprême. Paul, au milieu des vicissitudes de sa vie terrestre reçoit la révélation suprême et incommunicable.
C’est, pourrait-on dire, l’alpha et l’oméga de la mystique : on peut s’y trouver tout naturellement, sans rien d’extraordinaire, et l’on peut au contraire être transporté « au troisième ciel » !
Mais l’aboutissement paradoxal, c’est l’évangile de ce jour : si vous aimez ceux qui vous aiment, si vous prêtez à ceux dont vous attendez des bienfaits, quel gré vous en saura-ton ? Même les païens font ainsi.
Mais le Christ nous dit : faites du bien à ceux dont vous n’attendez rien, aimez vos ennemis ! Nous avons franchi deux degrés apparemment opposés de la Mystique et nous aboutissons à la plénitude de la charité.
Que nos âmes soient remplies de sagesse !
AMIN
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14-e DIMANCHE après PENTECÔTE
Matines : Marc XVI, 9-20
Liturgie : 2 Cor. I, 21 – II,4 ; Matt. XXII, 1-14
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
I – Les prévenances de Dieu à notre égard sont toujours bien au-delà de ce que nous imaginons : car nous ne sommes que des hommes et Il est Dieu et Il est notre Sauveur. Nous le voyons dès l’évangile de Matines : Christ ressuscité apparaît à Marie-Madeleine venue à Son tombeau. Elle le raconte aussitôt, mais on ne la crut pas ! Il apparaît aux pèlerins d’Emmaüs, ils racontèrent, mais on ne les crut pas ! Il apparaît enfin aux onze qui étaient à table et Il leur reprocha leur manque de foi. Il leur renouvelle ce qui est leur mission apostolique, d’évangéliser les nations et de baptiser afin que ceux qui croiront soient sauvés, et peu après, dans l’affirmation de Sa Divinité, sous leurs yeux Il s’élève dans le ciel.
Les témoins immédiats ont témoigné, mais l’incrédulité commence dès leurs tout proches !
II – Paul n’est qu’un apôtre, mais il a reçu en arrhes le sceau de Dieu et c’est par suite de la conscience du décalage entre lui et ses fidèles de Corinthe qu’il a longtemps différé d’aller parmi eux.
Nous sommes toujours déphasés face à la munificence de la Grâce …
III – L’évangile de saint Matthieu pour ce quatorzième dimanche est celui des noces du Fils du Roi. Le Roi mariait son Fils, et, pour cette occasion, le festin préparé était plus que ce que l’on peut attendre en orient : il était d’une magnificence non seulement orientale, mais royale. Les bêtes avaient été égorgées à l’avance, les viandes et tous les autres mets avaient été préparés : au moment opportun, le Souverain envoie ses serviteurs convier les invités – car ceux-ci avaient été prévenus à l’avance. Mais, curieusement, l’un ou l’autre s’excusent : tel avait acheté un champ et voulait le visiter, tel autre avait une affaire en cours, un autre encore venait de se marier : bref, sous divers prétextes, tous refusent de se rendre à l’invitation.
Le Roi envoie à nouveau d’autres serviteurs – à la longueur de ces diverses circonstances, vous comprenez bien que ce récit ne se rapporte pas à des événements quotidiens, mais a une dimension symbolique – mais
les serviteurs successivement envoyés sont aussi mal reçus que les premiers, voire plus mal : certains sont insultés, certains sont maltraités, certains sont tués … Vous pensez alors au prophète Zacharie, tué entre la nef et le sanctuaire : vous pensez bien, car c’est des prophètes qu’il s’agit effectivement ici ... Tous ces prophètes que le Roi – c’est-à-dire Dieu – a envoyé au peuple juif, « les invités », pour une circonstance qui n’était autre que le mariage du Fils de Dieu et de la nature humaine, le Christ incarné.Que fait le Roi ainsi bafoué par les invités qu’il avait choisis ? Il envoie son armée qui châtie les meurtriers et brûle leur ville – c’est la fin de l’existence de la nation juive.
Ensuite, le Roi dit à ses serviteurs : « Le repas est prêt – vous voyez bien qu’il s’agit d’un symbole –, faites entrer tous ceux que vous rencontrerez par les chemins et par les places ». Ces nouveaux conviés qui n’étaient pas originellement invités, ce sont les Gentils, c’est-à-dire nous les non-juifs. Ainsi font les serviteurs et ils sont bientôt en mesure d’annoncer au Roi que toutes les places au festin sont désormais occupées.
Le Roi vient à son tour, voit tous ces convives … Mais il remarque l’un d’entre eux qui est venu au banquet sans la robe nuptiale – c’est-à-dire sans s’être préparé pour ce festin royal, c’est-à-dire l’Eucharistie. Le Roi lui demande les raisons de son comportement, l’autre bafouille, le Roi le fait prendre par ses gens, lier pieds et poings attachés et le fait jeter dans les ténèbres extérieures – où il y aura des pleurs et des grincements de dents.
Dieu est patient, nous l’avons vu, miséricordieux et plus que miséricordieux !… Mais il est notre Roi. Il y a Ses prescriptions, Ses enseignements et Ses lois. Il avait choisi les Juifs en leur donnant des règles qui devaient les conduire au Christ.
Celui qui refuse les comportements de salut, celui-là est rejeté dans les ténèbres du châtiment éternel.
Puissions-nous, frères et sœurs bien-aimés, ne pas confondre la PATIENCE de Dieu et le LAXISME DE L’INDIFFERENCE !
AMIN
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FÊTE de l’EXALTATION DE LA CROIX
Vêpres : 1) Exode XV, 22-27 et XVI, 1 ; 2) Prov. III, 11-18 ; 3) Isaïe, LX, 11-16
Matines :Jean XLII 12, 28-36
Liturgie : 1 Cor. I : 18-24 ; Jn XIX, 6-11, 13-20, 25-28, 30-35
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
La Fête, pénitentielle (c’est même le dimanche, un jour de jeûne) et glorieuse de la Croix, du Sacrifice rédempteur et de notre Salut, se déroule, sous le signe de l’obéissance dans l’épreuve, et ensuite, de la plénitude qui en est l’aboutissement.
I – a) La péricope de l’Exode est l’épisode de Mara (ce qui veut dire : amertume) : les Hébreux, en fuite dans le désert, souffraient de la soif. Ils arrivent finalement à Mara où il y avait de l’eau. Mais ils ne purent la boire, car cette eau était amère. Ils récriminèrent contre Moïse, celui-ci s’adressa au Seigneur qui lui dit : jette dans l’eau le bois que je t’enseignerai. Moïse plante son bois dans la fontaine et l’eau devient DOUCE et les Hébreux purent la boire.
Le bois, le bâton de Moïse est l’image de la croix – qui change l’amertume en douceur.
La Croix du Christ, plantée par Moïse, a rendu douce l’eau de Mara. Mais le Seigneur Lui-même tire la leçon de l’épisode pour Moïse : « Si tu écoutes mes ordonnances, je ne t’infligerai pas les maladies que j’ai infligées aux Egyptiens car je suis l’Eternel QUI GUÉRIT».
b) « Ne méprise pas, disent les Proverbes, le châtiment que t’envoie l’Eternel. Il te châtie, comme un père châtie le fils QU’IL AIME ». Et le livre inspiré poursuit : Heureux l’homme qui trouve la Sagesse, celui qui obtient l’intelligence, elle est plus précieuse que les pierres les plus précieuses, que l’or et que l’argent. Elle est l’arbre de Vie. Vous voyez revenir le bois, le bâton de Moïse - drevo jivota ect’.
c) Le passage d’Isaïe décrit l’afflux de tous les biens de la terre à Jérusalem dont les portes restent ouvertes de jour et de nuit. « Tu ne seras plus la délaissée mais ont t’appellera la ville de l’Eternel et ta magnificence durera d’âge en âge « et tu sauras que Moi, l’Éternel je suis ton Sauveur, que le Puissant de Jacob – c’est-à-dire le Christ – est ton Rédempteur ».
II – En transition, je mentionnerai l’évangile de matines. Le Christ, à l’approche de la Passion, est troublé et Il dit au Père : « Glorifie-moi ». Une voix du ciel vient et dit : « Je T’ai glorifié et je Te glorifierai encore ».
« C’est maintenant que se fait le Jugement du monde, ajoute le Christ. Le Prince des ténèbres sera chassé et Moi, quand j’aurai été élevé, j’attirerai tous les hommes. » Quand Il aura été élevé, c’est-à-dire, immédiatement, sur la croix, c’est-à-dire, médiatement et symboliquement, comme le serpent d’airain, élevé par Moïse (Nombres, XXI) sur une perche et qui guérit les Hébreux mordus par les serpents : Le serpent d’airain est une image biblique de la Croix.
L’amertume devient douceur, l’affliction est marque d’amour « Heureux celui qui rencontre la Sagesse ».
Mais la croix est l’arbre de vie, la sagesse est plus précieuse que l’or et l’argent, car au terme de ces renversements dialectiques, vient l’enseignement de l’apôtre Paul : la sagesse n’est pas celle des hommes, elle n’est pas celle des intelligents, elle est celle de la Croix, folie aux yeux des hommes et PUISSANCE DE DIEU ! Nous prêchons un Christ crucifié, ajoute-t-il, scandale pour les Juifs, folie pour les hommes. Christ est la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu. Voilà donc le renversement total opéré par la Croix : « Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes ! »
III – C’est forts de ces enseignements, que nous abordons l’évangile de ce jour de la Croix, qui n’est autre que le récit de la Passion, selon saint Jean. Ce récit comporte, dans la lecture de ce jour, quatre phases, dont la séparation est marquée par l’omission de certains versets.
La première phase suit les vociférations des Juifs (« Crucifie-le »), c’est l’interrogation de Pilate, d’où es-tu ?, le silence de Jésus, la mise en garde : je peux te faire mourir, la réponse de Jésus : « Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi, s’il ne te venait d’en haut ».
Vient ensuite la condamnation : « Crucifierai-je votre roi ? », la réponse des Juifs : « Nous n’avons pas d’autre roi que César », la marche au Golgotha, la crucifixion, et le texte de l’inscription.
La troisième phase est celle de Marie et de Jean : « Voilà ton fils », « Voilà ta mère », et la mention de son accomplissement : « Le disciple la prit chez lui ».
La quatrième phase est celle du vinaigre : « Tout est consommé » et Jésus rendit l’esprit. Les soldats envoyés, sur recommandation des Juifs, brisent les jambes des deux larrons, mais pas celles de Jésus qui étaient mort. Mais un soldat – Longin – transperce Son côté d’un coup de lance … « et il en sortit du sang et de l’eau ».
Récit exact et sobre, mais qui culmine par l’effusion du Sang et de l’Eau, du Baptême et de l’Eucharistie par lesquels nous sommes sauvés.
Que le Sacrifice de la Croix soit toujours dans nos cœurs et dans nos esprits !
AMIN
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13-e DIMANCHE après la PENTECÔTE
Matines : Marc XVI, 1-8
Liturgie : 1 Cor. XVI, 13-24 ; Matt. XXI, 33-42
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
L’évangile de ce jour décrit la mauvaise foi et la persévérance dans le mal de mauvais employés. Leur Maître leur avait concédé en location – en métairie, dirions-nous plus exactement – la vigne qu’il avait plantée, qu’il avait entourée de barrières, qu’il avait dotée de pressoir, où il avait construit un bâtiment …
La saison des fruits étant proche, le Maître envoya des serviteurs pour recevoir la part de production qui lui revenait, puisqu’il s’agissait de métairie.
Mais les vignerons, au lieu de s’acquitter de leur dû, maltraitèrent les serviteurs, les frappant, les chassant, en tuant même …
Le Maître envoya d’autres serviteurs qui furent aussi mal reçus, battus, chassés, lapidés ou tués.
Si bien – vous voyez à la longueur de ces divers épisodes, qu’il s’agit de plus que d’un simple récit ! – si bien que le Maître envoya son propre fils en pensant que les employés de la vigne auraient au moins du respect pour le fils du Maître. Mais eux se dirent : « C’est l’héritier ! Tuons-le et la vigne sera à nous ! ».
C’est ce qu’ils firent : ils tuèrent le fils et héritier et jetèrent son corps hors de la vigne …
Retenez cette circonstance : Christ aussi, le Fils Unique de Dieu, a été crucifié hors de la ville.
Vous le comprenez alors, cette parabole est l’évocation de l’histoire du peuple juif. Dieu lui avait attribué cette vigne féconde, c’est-à-dire la Terre Promise, afin qu’ils en retirent les produits comme le peuple élu qu’ils étaient. Mais ils étaient le Peuple Elu, parce qu’ils avaient reçu la première Révélation les mettant à même de rendre à Dieu le culte qui Lui était dû. L’histoire juive colle aux circonstances de la parabole.
Les Juifs furent infidèles : Dieu leur envoya Ses serviteurs – c’est-à-dire les prophètes – les uns après les autres. Ils les maltraitèrent, les chassèrent, tuèrent certains d’entre aux, comme Zacharie abattu entre le temple des fidèles et le sanctuaire …
Finalement, Dieu envoya Son Fils Unique et bien-aimé : et ils Le tuèrent en dehors de la ville, comme nous l’avons compris en écoutant cette circonstance de la parabole. « Que fera donc le Maître à ces vignerons ? » demande le Seigneur. « Il les châtiera, lui est-il répondu, et il louera sa vigne à d’autres ».
Vous le comprenez, il s’agit du transfert du sacerdoce divin des Juifs aux « Gentils », c’est-à-dire à nous-mêmes, de la substitution de l’Eglise à la Synagogue.
Mais ici, le Christ notre Dieu rompt avec cette pédagogie de l’explication de la parabole, par l’évocation de cet autre et fondamental passage de l’Ecriture : « N’avez-vous pas lu que la pierre rejetée par les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle ? » La pierre d’angle, fondamentale dans la construction de tout bâtiment, c’est Lui, le Christ sur lequel repose l’Eglise. A l’apôtre Simon, qui à la demande du Seigneur « Que dit-on que je suis », avait répondu : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant », le Christ déclare : « Tu es Pierre et sur cette pierre sera fondée Mon Eglise ».
Il n’y a pas d’autre fondement que le Christ.
Le Royaume de Dieu sera ôté aux Juifs ; et, précise-t-Il, « quiconque tombera sur cette pierre sera brisé ». Le Christ est la pierre de scandale sur laquelle les hommes se diviseront. Il est aussi la pierre de touche, celle du jugement. Le Christ, en effet, est Celui sur Lequel et par Lequel tout homme sera jugé.
Redoutable enseignement ! Nous sommes loin, bien-aimés Frères et Sœurs, du laxisme du monde moderne, du relativisme inhérent à nos mentalités et à cet œcuménisme dont saint Philarète disait, dans son Epître de douleur, qu’il est la « synthèse de toutes les hérésies » … La Vérité, en effet, est Une, comme le Christ est Un.
Soyons tout entiers à Lui, bien-aimés Frères et Sœurs, totalement et sans réticences.
AMIN
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