Parabole du riche et de Lazare

 

 

Toute personne qui lit le saint Évangile sait que notre Seigneur Jésus-Christ a dit à ceux qui L’écoutaient « qu’il est difficile à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu ». Il n’a dit cela que du riche et de personne d’autre. Et nous pouvons voir en lisant l’Evangile nombre d’exemples montrant combien cela est difficile. Nous le voyons notamment dans cette parabole du riche et de Lazare. Nous y voyons un riche qui ne vivait que pour son plaisir : il possédait cette richesse, l’utilisait sans compter, mais vivait uniquement pour lui-même, selon son bon vouloir. Nulle part il n’est dit qu’il commettait quelques péchés particulièrement lourds : il n’a ni tué, ni volé personne. Cependant la parabole nous dit que sa fin fut terrible, car après sa mort il s’est retrouvé dans les tourments de l’enfer.

Ainsi, nous lisons que cet homme riche avait amassé une bonne récolte et se demandait : que vais-je faire ? Je n’ai pas où la ranger. Il avait amassé tellement de blé que ses granges, ses débarras, ses greniers ne suffisaient pas à engranger cette récolte. Pour l’instant, il n’y a là aucun mal, ce ne sont que des réflexions et des soucis d’ordre purement domestique pour lesquels on ne peut rien lui reprocher. Et il ajoute : « Voici ce que je ferai. J’abattrai mes greniers et j’en bâtirai de plus grands et j’y amasserai toute ma récolte, tous mes biens». Il n’y a toujours là rien de répréhensible. C’est la sagesse même. Ce propriétaire dit ce qu’il est utile de faire afin que sa richesse, sa récolte ne viennent à périr, comment et où la conserver – il n’y a toujours là rien de mal.

Mais plus loin nous lisons qu’il envisage de se construire des greniers et des granges plus grands afin d’y amasser toute sa récolte. « Et je dirai à mon âme : mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour de nombreuses années – repose-toi, mange, bois et réjouis-toi ». Et là nous voyons que lorsqu’il a été gratifié par le Seigneur d’une telle richesse, pas un instant il n’a pensé au fait qu’il y avait des gens qui pouvaient être dans le besoin, avoir faim. Une telle idée ne lui était même pas venue à l’esprit et il dit à son âme  - nous allons maintenant pouvoir vivre pour notre plaisir ! Autrement dit, nous avons affaire à un parfait égoïste et nous voyons l’issue terrible qui s’ensuivit : avec toutes ses richesses il s’est effondré dans l’abîme infernal selon la parole de Dieu : « Insensé ! Cette nuit-même ton âme te sera redemandée, et ce que tu as préparé, pour qui cela sera-t-il ? ». Et cette issue est tellement évidente et terrible que le Seigneur ne donne aucune explication supplémentaire, ajoutant seulement : « Il en est ainsi de celui qui amasse des trésors pour lui-même, et qui n’est pas riche en Dieu ».

Cette leçon évangélique est pour chacun d’entre nous. Il est peu de personnes sur cette terre qui ne seraient heureuses de se voir offrir une grande richesse, mais dès lors que celle-ci leur tombe dans les mains, aussitôt les assaillent les tentations qui vont faire dire au Seigneur qu’il était difficile à un riche d’entrer dans le Royaume.

Mais il est un autre type de richesse, la richesse spirituelle, que personne ne peut nous enlever. Combien d’enseignements édifiants nous donne l’Église, que ce soit dans ses textes liturgiques ou dans ses enseignements ! Nous avons là l’exemple de ce malheureux richard qui s’était tellement enrichi qu’il en avait oublié d’en remercier Dieu, avait oublié de penser aux pauvres et nécessiteux et, pour toutes ces raisons, eut une fin terrible. Mais prenons exemple sur les saints de Dieu qui refusèrent toute forme de richesses terrestres et de notabilité ; qui refusèrent tout et sacrifièrent tout par amour pour le Christ ! Ce sont ces exemples qui devraient être une édification pour nous sur la façon dont nous devons amasser la richesse spirituelle et comment nous devons nous comporter pour être d’authentiques chrétiens, toujours prêts, si l’occasion se présente, à rester fidèles même jusqu’à la mort, car ainsi que le Seigneur le dit dans l’Apocalypse : «  Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie ». Amen

 

Saint Métropolite PHILARÈTE

 

 

 

 

Притча о богатом и Лазаре

 

 

Кто читает Евангелие, знает, что Господь Иисус Христос сказал тем, кто Его слушал : «Трудно богатому войти в Царствие Божие». Ни о ком другом Он этого не сказал, а именно о богатом. В Евангелии мы с вами находим и примеры того, как это трудно. Мы знаем притчу о Богатом и Лазаре. Там говорится, что богатый человек жил в свое удовольствие : обладая богатством, он им пользовался в самых широких размерах, для себя жил, как ему хотелось. Не сказано там, что он творил какие-то страшные, тяжкие грехи : никого не убил, не ограбил. Однако же, притча эта говорит, что конец был страшный, потому что после своей смерти он оказался в адских мучениях.

Итак, Господь сказал, что у одного человека богатого был урожай хороший, и вот он стал размышлять : «Что мне делать? Мне некуда собрать мой урожай» ! Такой он был большой, так много хлеба у него уродилось, что его амбары, кладовые, житницы, не вмещали этого урожая. Пока здесь нет ничего плохого, когда он так думает : это чисто хозяйственные заботы, в которых его не за что упрекнуть. Он дальше говорит : «Вот, что я сделаю. Я мои житницыразломаю совсем, а вместо них построю более большие и в них соберу все богатство мое, весь этот урожай». И пока все еще ничего плохого нет. Это благоразумно; хозяин говорит о том, что нужно сделать, чтобы не погибло такое богатство, чтобы не погиб такой урожай, а чтобы хранить его там, где нужно – ничего плохого здесь еще нет.

Но вот дальше мы в Евангелии читаем и слышим, как он сказал, что построю себе эти большие амбары и кладовые, соберу туда мой урожай : «И я скажу себе : душа моя, много ты имеешь богатства, на много лет тебе хватит – почивай, ешь, пей, веселись» ! Вот тут мы с вами и видим, что когда Господь ему дал такое богатство, такой урожай, он и не подумал о том, что есть люди, у которых не только нет такого урожая, но которые голодают. Ему и в голову такая мысль не пришла, он своей душе говорит : «Вот мы теперь с тобой будем в свое удовольствие жить !» Т.е. перед нами – совершенно законченный эгоист ! И вот страшный конец – со всем своим урожаем он тоже рухнул в адскую бездну, потому что Бог ему сказал : «Безумец, в эту ночь твою душу у тебя истяжут , – т.е. немилостиво вырвут – конец тебе пришел, а то, что ты заготовляешь, кому достанется» ? Так ясен и так страшен этот конец, что Господь никаких объяснений больше и не прибавил, а только добавил : «Так бывает со всяким, кто собирает для себя, а не в Бога богатеет» !

Это урок евангельский каждому из нас. Вряд ли много найдется на свете людей, которые не рады были бы, если бы к ним пришло богатство ! Но вот тут-то сразу, как только богатство в руки человеку приходит, вместе с ним и приходят те соблазны, из-за которых Господь и сказал, что именно «трудно богатому войти в Царствие Божие» .

Бывает другое богатство, богатство духовное, которое у человека никто не может отнять. Как много назиданий, братие, дает нам Церковь: в своих богослужениях, в своих наставлениях ! Вот и пример этого несчастного богача, который так обогатился, не поблагодарив Бога за богатый дар урожая, не подумав о ближних своих, которые нуждаются, и из-за этого так страшно погиб. А возьмём примерысвятых угодников Божиих, которыеотказывались и от богатства земного и от знатности – от всего !, принося всё это в жертву Возлюбленному Жениху Христу. Вот эти примеры должны быть для нас назиданием о том, как нужно собирать духовное богатство и как нужно быть христианином, готовым всегда, если нужно, быть верным, даже до смерти, ибо как говорит Господь в Апокалипсисе : «Будь верен даже до смерти, и дам тебе венец жизни» ! Аминь.

 

Святой Митрополитъ ФИЛАРЕТЪ

Vénération de la Croix

 

Chaque année, le dimanche après l’Exaltation de la Croix nous lisons l'évangile selon saint Marc dans lequel notre Seigneur nous dit que celui qui veut Le suivre, doit renoncer à lui-même, prendre sa croix et marcher à Sa suite.

Nous savons que tous les nombreux sages de ce monde, qui proposent chacun leur recette du bonheur pour les hommes, présentent un avenir radieux promettant toute sorte de biens, alors qu'en réalité ce qu'ils proposent s'apparente plus à l'antichambre de l'enfer.

Mais notre Seigneur Jésus-Christ berçait-Il Ses disciples avec de telles promesses roses ? Nullement. Nous savons qu'Il leur disait : « Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom; mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé ».

Certainement qu'à l'époque, avant la crucifixion du Christ, on n'avait pas une idée aussi claire qu'aujourd'hui de ce qu'était la croix et de ce qui signifiait porter sa croix, mais il était clair pour tous qu'il s'agissait d'un instrument d'une mort terrible et honteuse et qu'il s'agissait donc d'accepter une vie de souffrance.

De qui dit-on dans le monde d'aujourd'hui que c'est un homme prospère et heureux ? Habituellement d'un homme riche, possédant de grands moyens car ainsi tout lui est accessible. C'est ainsi qu'en effet pense le monde, mais notre Seigneur Jésus-Christ enseignait : « Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perdait son âme? ». Souvenez-vous de la parabole de l'homme qui avait engrangé une riche récolte et qui disait à son âme : « Tu as beaucoup de biens en réserve pour plusieurs années; repose-toi, mange, bois, et réjouis-toi ». Et là Dieu lui dit : «Insensé ! cette nuit même ton âme te sera redemandée; et ce que tu as préparé, pour qui cela sera-t-il ? ». De même dans l'évangile de ce jour, le Seigneur dit : « Et que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perd son âme ? ». Pour Celui qui a créé l'âme humaine, celle-ci est plus précieuse que tous les biens de ce monde. Pour le salut de nos âmes pécheresses, le Seigneur S'est laissé crucifier sur la Croix, par laquelle nous sommes sauvés et devant laquelle nous nous prosternons aujourd'hui.

Suivre le Christ signifie renoncer à soi-même, renoncer à tous ses caprices et lubies pécheresses, condamner son mode de vie agité et accomplir les commandements du Christ. Mais la vie actuelle est ainsi faite qu'aucun commandement du Seigneur n'a d'importance, et vouloir les accomplir devient réellement une croix très lourde à porter, car à chaque moment le monde se mettra en travers du chemin de celui qui veut suivre le Christ et tentera de le séduire par ses attraits pécheurs et toutes sortes de tentations.

Mais souviens-toi, chrétien, la vie terrestre ne t'est donnée qu'une seule fois. Elle ne sera pas répétée. Après, viendra l'éternité qui, elle, n'aura pas de fin. Et cette éternité correspondra en tout point à la manière dont tu auras vécu cette vie terrestre, ce bref tronçon de ton existence sur terre. Réfléchis bien à cela, et tout spécialement en ce jour où le Seigneur nous appelle à être des stavrophore-porteurs de croix, où chacun de nous doit prendre sa croix et la porter en marchant à Sa suite.

C'est là le devoir de chaque chrétien, de toute âme chrétienne. Ce n'est pas par hasard que l'on a mis sur nous une croix le jour de notre baptême. Ce n'est pas par hasard que lorsqu'un chrétien est inhumé, et afin qu'il repose jusqu'à la résurrection future, au-dessus de son corps est également plantée la Vivifiante Croix du Seigneur. Cela signifie qu'il était, ou du moins devait être, un stavrophore-porteur de croix.

Gardons cela toujours en mémoire et lorsque nous allons nous prosterner devant la Croix Vivifiante, prions le Seigneur qu'Il nous donne la force, la patience et la persévérance de porter jusqu'au bout la Croix de notre vie. Amen.

 

Saint Métropolite PHILARÈTE

 

 

Поклонение Животворящему Кресту

 

Из года в год, в воскресенье после Воздвижения, св. Церковь за божественной литургией, предлагает нам Евангелие от Марка, в котором святой Евангелист передает нам призыв Господа Иисуса Христа, Который говорит: если человек хочет идти за Ним, он должен отвергнуться себя, взять крест свой и идти за Ним.

Обыкновенно, как мы знаем, все многочисленные мудрецы века сего, предлагающие каждый на свой лад рецепт общечеловеческого благоденствия, стараются представить будущее, как что-то очень приятноеивсякие блага сулят они. Правда, действительная жизнь показывает, что вместо всего того, что они обещают, жизнь по их рецептам часто бывает похожа на какое-то преддверие ада.

Так ли поступал Господь наш Иисус Христос? Убаюкивал ли Он Своих учеников, Своих последователей, такими розовыми обещаниями? Нет. Знаем мы, как Он говорил им : «Будете ненавидимы всеми Имени Моего ради: только претерпевый... до конца, тот спасен будет».

Быть может, тогда – до Креста Христова – не так ясно было, что такое крест и крестоношение. Не так ясно, как для нас с вами. Но тем не менее, всякий знал тогда, что крест есть орудие страшной, мучительной и позорной казни и поэтому, если говорилось о том, что нужно взять крест, то всякому становилось понятно, что тут речь о том, чтобы принять жребий страдания в жизни.

Кого считают люди в мiре благополучными, счастливыми? Обычно, – и больше всего – того человека, у которого есть большие средства и кому все доступно. Так судит мiръ, но совсем не так Господь говорил : «Какая польза человеку, если он весь мiръ приобретет, а душе своей повредит? или какой выкуп даст человек за душу свою?». Вспомните одну из самых коротких притч Господа Спасителя о человеке, у которого был богатый урожайикоторый говорил душе своей : «Имеешь многие блага, на много лет тебе хватит. Почивай, ешь, пей, веселись!». И тут обрушился страшный приговор Божий : «Безумец! В эту ночь душу твою возьмут у тебя, а то, что ты заготовил, кому останется?».

Вот так и сегодня Господь говорит в Евангелии : «Какая польза человеку, если он приобретет весь мiръ, а душе своей повредит?» Т.е. безсмертную человеческую душу ее Творец оценил дороже всего этого мiра. Чтобы спасти наши души грешные, Господь пригвоздился ко Кресту, на котором совершил наше спасение и которому мы ныне поклоняемся.

Но когда Господь говорит нам, что кто хочет за Ним идти, должен взять крест свой и отвергнуться себя, то что это значит? Это значит отвергнуть все свои прихоти и грешныя наклонности, осудить весь свой суетный образ жизни, исполняя заповеди Господни. Но в теперешней жизни, когда ни с одной заповедью Господней не считаются, исполнение заповедей будет, действительно, тяжким крестоношением имiръ все время будет становиться на дороге и соблазнять своими греховными утехами и грешными приманками ...

Но помни, человек: один только раз дается тебе жизнь земная. Она не будет повторена. За ней дальше наступит вечность, которой уже не будет конца. Но эта вечность будет в точности соответствовать тому, как ты проведешь эту земную жизнь, этот краткий отрезок твоего бытия на земле. Подумай же об этом, особенно в нынешний день, когда Господь призывает нас к тому, чтобы мы были крестоносцами, чтобы взяли крест свой и несли этот крест, следуя за Ним.

И это есть долг каждого христианина, каждой христианской души. Ведь недаром на нас с вами надели крест при крещении. Недаром, когда христианин погребается, для того, чтобы упокоиться до будущего воскресения, над его погребенным телом ставят также Животворящий Крест. Это значит, что он был, или должен был быть крестоносцем.

Будем же об этом помнить всегда, и поклоняясь пред Крестом Животворящим, будем молиться Господу, чтобы Он и нам дал силу, постоянство, терпение и стойкость для того, чтобы свой жизненный крест донести до конца. Аминь.

 

св. Митрополитъ ФИЛАРЕТЪ

Résurrection du fils de la veuve de Naïn

Luc VII, 11-18

 

 

Sur la Terre Sainte, en Palestine, il est une petite ville qui s'appelle Naïn et qui n'a d'autre intérêt particulier que d'être mentionnée dans le saint livre des Évangiles. Nous venons d'entendre lors de la Liturgie que son nom est lié à l'un des plus étonnants miracles de Jésus-Christ.

Nous savons que dans cette ville, le fils unique d'une femme veuve venait de mourir. Il n'est pas difficile d'imaginer le malheur et la tristesse inconsolables de cette mère. Le garçon vient de mourir. On porte son corps hors de la ville pour l'inhumer. Un grand nombre de personnes accompagnent la mère éplorée et tentent vraisemblablement de la consoler, mais sa tristesse est inconsolable. Mais alors que la procession sortait de la ville, ils rencontrent une autre procession, c'était notre Seigneur Jésus-Christ avec Ses apôtres entourés d'une grande foule de personnes. Et voilà que ces deux processions se croisent, se croisent la mort et la Vie.

Hier soir aux vigiles, nous avons glorifié notre Seigneur Jésus-Christ comme étant le Principe de notre vie. Il est l'origine de toute vie, à Ses apôtres Il disait : « Car Je vis et vous vivrez en Moi » (Jn XIV, 19). Il donne la vie à tout ce qui vit. Et voilà qu'Il est confronté à cette triste scène, ce chagrin d'une mère inconsolable. Nous savons qu'en règle générale la mort triomphe de la vie, car toute vie prend fin avec la mort, ce qui est indiscutable. Il n'est pas dit dans l’Évangile que la mère ait demandé quoi que ce soit au Seigneur. Peut-être même ne L'avait-elle pas remarqué, plongée qu'elle était dans son chagrin. Mais le Seigneur avait vu ses pleurs, ses lamentations inconsolables, et Il prit pitié d'elle et lui dit : « Ne pleure pas » (Luc VII, 13) ! Et ceci a dû agir sur elle, car toute parole du Christ est porteuse de force et de pouvoir. Ceux qui portaient le corps du garçon s'arrêtèrent. Le Seigneur toucha le cercueil et s'adressant au défunt lui dit comme à un vivant : « Jeune homme, Je te le commande, lève-toi!» (Luc VII, 14). Le mort se leva et se mit à parler.

Est-il besoin de dire la joie de la mère. Le miracle provoqua une impression stupéfiante. Une grande frayeur les saisit tous : « Un grand prophète a paru parmi nous, et Dieu a visité Son peuple » (Luc VII, 16), dirent-ils. En général on pense que la mort finit toujours par vaincre la vie, mais là nous voyons que lorsque le Principe de notre vie intervient, c'est l'inverse qui se produit. Dans les Évangiles nous lisons fréquemment que notre Seigneur Jésus-Christ a ressuscité des morts, et non seulement Lui-même ressuscitait des morts, mais lorsqu'Il envoyait prêcher les apôtres, Il leur disait : « Guérissez les malades /.../ chassez les démons, ressuscitez les morts » (Mt X, 8).

L'aide divine ne tarde jamais à se manifester là où il y a de la foi. Et si le Seigneur pouvait dire avec tristesse de ses contemporains qu'ils étaient « une race incrédule et perverse » (Mt XVII, 17), ces paroles, malheureusement, se rapportent encore plus à nous. Nous sommes aujourd'hui bien plus incrédules et pervers qu'ils ne l'étaient. Mais lorsque le Seigneur s'adresse à un homme, qu'Il fait appel à sa faible foi et que celle-ci se réveille, alors le miracle se produit.

Il en est toujours ainsi, un chrétien animé d'une foi sincère sait qu'à Dieu tout est possible. Un poète russe a dit : «  Heureux qui a la foi ! Tout lui sourit dans le monde ! ». Et en effet, il est heureux, car la foi est un flambeau puissant entre ses mains qui illumine toute sa vie, ce qui lui permet de voir ce qui est juste. Ce n'est pas en vain que le psalmiste disait : « J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé » (Ps. CXV, 1), autrement dit « j'ai parlé conformément à ce que je croyais ». Ainsi doit être la vie de tout chrétien. La lumière de la foi doit éclairer tout le chemin de sa vie. Et alors, de sa propre expérience, il saura que le Seigneur est proche de ceux qui croient en Lui, et sa vie sera alors comblée de bienfaits divins. Amen.

 

Saint MétropolitePHILARÈTE

 

 

 

Воскрешение сына Наинской вдовы

 

 

В Святой Земле в Палестине, есть небольшой город, который именуется Наин. Сам по себе он ничего особого не представляет, но в то же время, название его запечатлено в Святом Евангелии. Мы слышали сегодня за Божественной литургией, что именно с этим городом связано одно из поразительных чудес Господа Иисуса Христа.

Евангелие нам рассказывает, что в городе этом у одной вдовы умер единственный сын. Не трудно, конечно, себе представить неутешную скорбь и горе осиротевшей матери. Юноша умер. Его выносят из города для того, чтобы совершить погребение. Вместе с плачущей матерью идет много народа из города, вероятно, пробуют ее утешать, но скорбь ее неутешна. Но когда процессия эта вышла из города, то навстречу ей подошла другая процессия. Это шел Господь Иисус Христос со Своими апостолами и окруженный множеством народа. И вот две процессии встречаются, встретились смерть и Жизнь.

Как раз вчера на всенощном бдении мы славили Господа нашего Иисуса Христа, как Начальника жизни нашей. От Него всякая жизнь, Он апостолам Своим говорил: «Я живу, и вы живы будете» (Ин.14:19). Он дает жизнь всему живущему. И вот Он встречается с этой скорбной картиной, с этим горем безутешной матери. Обыкновенно, как мы знаем в жизни, смерть торжествует над жизнью, ибо всякая жизнь оканчивается смертью – это бесспорно. В Евангелии не сказано, чтобы скорбящая мать просила о чем-нибудь Иисуса Христа. Да она, может быть, и не заметила Его, ибо была, конечно, поглощена своим горем. Но Господь видел ее плач, безутешное рыдание, сжалился над нею и сказал ей: «не плачь» (Лк.7:13)! Но это должно было подействовать на нее, ибо слово Христово есть слово со властью. Несущие юношу на место погребения остановились. Господь, прикоснувшись к одру и обращаясь к мертвецу, как к живому, говорит: «Юноша! тебе говорю, встань!» (Лк.7:14). Мертвый поднялся и встал и стал говорить.

Не нужно говорить, какая радость охватила мать. Чудо произвело потрясающее впечатление, ибо великий страх всех исполнил и все говорили: «Великий пророк восстал между нами, и Бог посетил людей своих» (Лк.7:16). Как будто бы смерть всегда побеждает жизнь, но тут мы видим, что когда в дело вмешивается Начальник жизни нашей, то получается обратное. В Евангелии мы не раз читаем о том, что Господь Иисус Христос воскрешал мертвецов и не только Сам воскрешал, но когда посылал апостолов на проповедь, Он говорил: «Больных исцеляйте... бесов изгоняйте, мертвых воскрешайте» (Мф.10:8).

Там, где есть вера, там никогда не замедлит Божия помощь. К сожалению, если Господь говорил в Свое время со скорбью о Своих современниках, что это «род неверный и развращенный!» (Мф.17:17), то к нам это, вероятно, еще больше подходит. В наше время мы еще более неверны и еще более развращены, чем они. Но когда Господь обратился к одному человеку, к его немощной вере, и эта вера проявила себя, то чудо милости последовало.

Так и всегда, христианин, воодушевленный истинною верою, знает хорошо, что у Бога все возможно. «Блажен, кто верует – тепло ему на свете», – говорил поэт русский. Действительно, блажен, потому что вера – это как могучий светоч в его руках, который освещает его жизненный путь, и в этом свете он все видит правильно. Недаром псалмопевец когда-то говорил: «Веровав, тем же возглаголах» (Пс. 115:1), т.е. : «Я говорил соответственно тому, как я веровал». Иначе говоря, – вера была преисполнена началом для всего, что я говорю. Вот так и у христианина должна быть вера на всем пути его. Светом веры он должен освещать свою жизнь. И если это будет так, то он на опыте постоянно будет познавать, что действительно Господь близок к тем, кто верует в Него и жизнь его тогда будет полна великих Божиих благодеяний. Аминь.

 

Святой Митрополитъ ФИЛАРЕТЪ

Dimanche du Festin Nuptial / Мt  22, 1-14/

 

Aujourd’hui la Sainte Église propose à notre attention l’Évangile du festin nuptial, où il est dit que se sont retrouvés réunis àun même repasles bons commeles méchants. Et lorsque le Maître est entré, il a remarqué qu’un homme ne portait pas l’habit nuptial, ce qui entraîna la punition terrible que nous avons entendue : il a été lié et jeté dans le feu éternel. Nous avons même de la peine à comprendre comment le Seigneur, qui est si Bon, a pu infligerune punition pareille ? Souvenez-vous de l’évangile lu il y a deux dimanches sur le jeune homme riche qui, s’étant approché du Seigneur, demanda ce qu’il convenait de faire pour obtenir le Royaume des Cieux. Le Seigneur avait répondu : accomplis les commandements, et voyant son âme, Il ajouta : « Distribue tous tes biens, viens et suis-Moi ».

Le Seigneur demandait de Le suivre, mais le jeune homme était riche. Il mettait son espoir en cette richesse, en tous ces biens qui nous entourent. Etil ne comprenait pas que cette nuit même son âme pouvait lui être redemandée et comment allait-il se retrouver dans cette nouvelle existence éternelle ? Le Seigneur l’appelait à se renouveler, à se défaire de toutes ces escarres que sont les passions humaines. Cet Évangile nous enseignait donc à nous détourner des biens terrestres car cette nuit même la vie éternelle peut s’ouvrir à nous. La terre ne nous est donnée que comme moyen pour obtenir ce qui est utile à notre âme. Et notre âme doit être en quelque sorte imprégnée des Enseignementsdes Béatitudes.

Dimanche dernier, la lecture de l’Évangile nous parlait des vignerons infidèles. Le Seigneur avait planté une vigne et rétribuait ceux qui la travaillaient. Ce salaire suffisait amplement à couvrir tout ce qui était nécessaire à leur vie. Mais, à l’image du jeune homme riche, les vignerons se sont laissés posséder par cette richesse comme si elle leur appartenait. Cette vigne est devenue pour eux semblable à ce que la terre est pour nous : sur cette terre nous construisons nos villas somptueuses, alors qu’à côté gisent des Lazare, des pauvres, des veuves, des enfants malheureux qui ne demandent qu’à être éduqués. Mais cela ne nous préoccupe pas. Nous pensons à nos toilettes, à nos festins, toutes sortes de choses que nous n’emporterons pas avec nous. Et ainsi, l’homme s’en va dans la vie éternelle, nu, sans aucune bonne action à son actif.

Après nous être remémorés ces deux lectures évangéliques, demandons-nous pourquoi le Seigneur nous propose cette parabole du festin nuptial, dont parle également l’évangéliste Luc /14° chap./ en y ajoutant certains détails. Le Christ y est invité à un repas chez Simon le pharisien et Il voit comment se comportaient les Juifs qui avaient adopté la Loi de Moïse. Comment ils l’avaient transformée en une vénération d’eux-mêmes, de leur propre orgueil. Voyant cela, et tout en plaignant Simon qui L’avait invité, Il se mit à l’enseigner. Mais, qui était-Il pour eux ? Un Rabbi – rien de plus ! C’est pourquoi, alors que le Christ parlait du fait que pour entrer dans le Royaume Céleste il fallait accomplir des bonnes œuvres, un des Juifs, n’y tenant plus, s’exclama : « Heureux celui qui aura part au banquet dans le Royaume de Dieu », car pour lui cette félicité était le lot des fils d’Abraham. Cette promesse faite à Moïse, elle nous a été donnée à nous, Juifs, c’est notre royaume, pensait-il.

C’est alors que le Christ délivre cette parabole. Il montre que le Seigneur avait pendant si longtemps appelé les Juifs à recevoir cette félicité, les appelant à mener une vie pure, mais qu’ils n’étaient pas venus. Tout comme ce jeune homme ou ces vignerons ils étaient occupés par les soucis de cette terre. Ils se faisaient construire des palais, faisaient l’acquisition de quantités de malheureux esclaves, vivaient dans le confort et leur esprit était totalement ailleurs. Qu’avaient-ils à faire de ce festin Royal dont on leur parlait, de sorte qu’une grande majorité d’entre eux refusèrent d’y assister. Alors, le Seigneur fit venir Ses guerriers et à travers eux invita tout le monde, les bons comme les méchants, sans distinction. En Orient, lorsqu’un festin était donné, on n’offrait pas seulement la nourriture, mais on offrait également les habits de fête. Mais il se trouva parmi les invités un pharisien qui fut horrifié par ce qu’il vit : il y avait là de grands pécheurs, des femmes de mauvaise vie, des publicains et il ne voulut pas apparaître comme leur égal. Il trouvait en outre que ses vêtements personnels étaient de bien meilleure qualité et refusa de les changer contre ceux qui lui étaient proposés. Le Roi entra, regarda tous les présents et lui dit : « Ami !, comment es-tu entré ici sans avoir une robe de noces ? ». L’homme resta muet, mais on peut imaginer qu’en son for intérieur il était révolté observant tous ces pécheurs qui assistaient au festin nuptial. Lui, qui se croyait être un juste, un descendant d’Abraham, le voila assis parmi tous ces gens et le plus humiliant pour lui était qu’on lui demandait d’échanger ses riches habits pour s’habiller comme tous ces pécheurs.

Et il advint ce que nous savons. Le Seigneur ordonna de le lier et de le jeter dans les ténèbres extérieures pour avoir enfreint l’unité. Mais pour nous, de quelle unité s’agit-il ? - De lunité de l’Église du Christ. Voyez, frères et sœurs, combien il est important d’observer cette unitéet combien est chère aux yeux du Seigneur l’Église du Christ.

Écoutons Sa voix et de toute la force de notre âme accomplissons ce qu’Elle exige de nous, préservons le vêtement qu’Elle nous donne, afin de ne pas connaître le même sort que celui qu’avait connu celui qui avait refusé de revêtir l’habit nuptial. Amen .

 

Archevêque ANDRÉ /Rymarenko/

 

 

 

 

 

Неделя о брачном пире / Мф 22, 1-14/

 

На сегодняшний день Святая Церковь предлагает нашему вниманию евангелие о брачном пире, где говорится, что собрались на трапезу и добрые, и злые. И когда вошел Господин, нашел тут человека не в брачной одежде. И за то, что он был не в брачной одежде, совершилось такое страшное наказание. Он был выброшен, связан и брошен в место огненное. Для нас это может быть даже непонятным. Что же это такое? Господь ведь милостивый, милосердный… и вдруг такое страшное наказание. Если вы вспомните, братья, то Евангелие, которое читалось в позапрошлое воскресенье, то вы вспомните и того юношу, который подошел ко Господу и спросил Его, что сделать, чтобы войти в Царство Небесное. Господь ему сказал: исполняй заповеди. Он сказал, что он исполнил их. Но Господь, видя его душу, сказал: «Раздай все, что имеешь, и иди за Мною».

Господь звал человека за Собою, но юноша этот был богат. У него было упование на это земное, на то, что окружает нас. И он, как-то, не понимал, что и в сию ночь душа могла отняться, перейти в вечное бытие. И с чем он ушел? Господь его звал для обновления, для того, чтобы из сердца его ушли все струпья, которые являются человеческими страстями. Евангелие позапрошлого воскресенья показывает: не уповайтеназемные богатства, потому что в сию же ночь может раскрыться для нас вечное бытие. Земля дана нам только как средство для получения того, что должно быть в душе человека. А душа наша должна быть напоена, как бы пропитана Заповедями Блаженства. В прошлое воскресение в Евангельском чтении говорилось о виноградоделателях. Господь сотворил виноградник, давал им содержание за то, что они работали. Содержание это состояло из всего, что было необходимо для их жизни. А они, так же, как и юноша, приняли в свое сердце что этот виноградник их богатство, им принадлежащее. Виноградник оказался для них таким же соблазном, как для нас земля, на которой нам кажется есть всё, что нам нужно: на ней мы строим наши виллы, а около этих вилл лежат Лазари – нищие, тут же и вдовы, тут же несчастные дети, которых нужно воспитать… Но мы этим не занимаемся. Мы занимаемся своими нарядами, своими трапезами… теми делами, которые здесь останутся. И человек уходит в вечную жизнь голым, без доброделания…

И вот теперь, когда мы разобрали эти два Евангелия, тогда мы спросим : почему же Господь предлагает нашему вниманию эту притчу о брачном пире. Об этой же притче говорит и Евангелист Лука /14-ая глава/с некоторыми подробностями. Там Христосъ был приглашен на трапезу к Симону – фарисею. На этой трапезе Христосъ видел, что делали те евреи, которые приняли закон Моисеев. Как они этот закон Моисеев превратили в средство своего величания, своей гордости. И Христосъ, видя это и жалея Симона, который его пригласил, начал его поучать. Но кем же Он для них был ? Равви, и только ! И тут один из евреев не выдержал, и когда Христосъ говорил о том, что за свои доброделания получат Царство Небесное, он громко сказал, вернее воскликнул: «Блажен кто вкусит Царство Небесное! » Блажен, потому что для него это блаженство принадлежит детям Авраама. Обетование, которое дано Моисею, – оно наше, и мы, евреи, им пользуемся, это :— наше царство.

Тогда-то Христосъ и дает им вот эту притчу. И тут Он показывает, что евреев столько времени звал Господь для получения блаженства, для чистоты жизни, но они не пришли. Они были заняты так же, как вот этот юноша, как эти виноградари, землею. Они строили, очевидно, себе вот эти дворцы, накупали себе этих несчастных рабов, жили в комфортабельном состоянии, и им было не до того. А поэтому какая там трапеза Царская? К этой трапезе они отнеслись так, что почти все отказались. Тогда Господин вызвал своих воинов и призвал через воинов всех: и злых, и добрых, без избрания: все должны были придти. Но на востоке, когда давалась трапеза, давалось не только питание, пища, но давалось и одеяние. И вот, когда дали облачение тем, кто пришел, – и блуднице, и мытарю, и другим грешникам – всем были даны одинаковые облачения. Но тут нашелся и фарисей, который вошел. То, что он увидел, представилось ужасом. Среди тех, кто был приглашен, были и великие грешники, и блудницы, и мытари… Он не захотел быть с ними равным. Его собственное облачение, как ему казалось, было гораздо лучшим. И он остался в нем. Царь, вошел посмотреть возлежащих, говорит ему: «Друг! Как ты вошел сюда не в брачной одежде?» Возмущался тем, что на Брачном Пиру присутствуют все грешники. А вот он, как будто праведный, сын Авраамов и тут сидит он с ними вместе. И унизительнее всего было то, что от него хотят, чтобы он переменил свое богатое облачение на то, в котором все грешники были одеты, на брачное облачение.

И получилось то, что получилось! Господь велел его связать за то, что он нарушил единство. А единство какое? Единство Церкви Христовой. Вот видите, братья и сестры, как важно это единство, как дорога Церковь Христова в Очах Господних. Будем же слушаться ёе гласа, будем исполнять от всей души то, что Она требует от нас, будем хранить то облачение, которое Она дает нам. Да не случится же с нами того, что случилось с тем, кто был не в брачной одежде. Аминь.

Архiепископъ АНДРЕЙ /Рымаренко/

Dans ta Dormition tu n'as pas abandonné le monde,

ô Mère de Dieu

 

Le peuple orthodoxe russe, comme aucun autre peuple, a toujours ressenti dans son histoire de façon très forte et manifeste la protection puissante de la Très-Sainte Mère de Dieu. Une quantité innombrable de ses icônes miraculeuses qui se sont manifestées dans tous les confins de la Russie et les miracles innombrables qu'elles ont générés en témoignent de façon indiscutable.

Et c'est bien parce que le peuple russe orthodoxe vénérait à ce point la Mère de Dieu qu'il a appelé son pays avec un sentiment d'immense gratitude « La maison de la Très-Sainte Mère de Dieu », et qu'il a bâti de très nombreux temples en son honneur à travers toute la Terre Russe. Et il aimait tout particulièrement cette grande fête de la Dormition, ressentant très justement en son coeur que c'est précisément à cause de cette fête que la Mère de Dieu nous est si proche et si chère.

C'est une fête joyeuse et pleine de consolation ! Ce n'est pas un hasard si beaucoup la nomme « Seconde Pâque » ou « Pâque de la Mère de Dieu ». En effet, son Corps Très-Pur, ainsi que nous l'apprend la tradition ecclésiale, dès le troisième jour après son ensevelissement a été ressuscité par la puissance divine et a été porté dans les demeures célestes. S'étant endormie d'un sommeil de mort temporaire, la Très-Sainte Mère de Dieu « n'a pas abandonné le monde », mais au contraire nous est devenue encore plus proche, car elle s'est faite notre puissante Intercesseuse auprès du trône de Dieu, celle « qui jamais ne se lasse d'intercéder pour nous », comme nous le chantons dans le kondakion de la fête.

En cela réside la grande consolation que nous apporte cette fête. La mort cesse, en effet, d'être effrayante dans la mesure où la Mère du Donateur de Vie elle-même l'a connue. Cette fête nous apporte la conviction que la mort n'est qu'un moment transitoire dans la vie de tout chrétien, un moment qui doit être vécu afin d'obtenir ensuite la vie éternelle.

Dans ces conditions, faut-il avoir peur de la mort ? Évidemment, non ! Que peut-il y avoir d'effrayant dans la mort, si la Mère de Dieu elle-même a subi la mort ? Mais pourquoi, alors, dit-on dans le psaume (33, 22) « funeste sera la mort des pécheurs». Dans cette phrase, tout l'accent porte sur « les pécheurs ». La mort n'est pas terrifiante par elle-même, ce sont les péchés qui nous la rendent telle, et c'est bien des péchés dont il faut avoir peur et non de la mort.

Tout est dénaturé chez nos contemporains : ils ne craignent plus les péchés, mais ont peur de la mort, ils cherchent à vivre le plus longtemps possible, ils inventent toutes sortes d'artifices pour prolonger leur vie terrestre. Cela vient du fait que cette notion de péché a tout simplement été éradiquée de leur conscience. Pour la majorité de nos contemporains, le péché, en fait, n'existe plus et parallèlement la croyance ferme en une vie future dans l'au-delà est également annihilée.

Comment a-t-on pu en arriver là, spécialement chez les chrétiens ? La cause en est ce processus invisible, mais sensible pour le cœur d'un croyant, d'abandon général de la foi, d'apostasie, qui gagne toujours plus de terrain dans le monde. Mais le plus effrayant est que cette apostasie a également gagné l’Église où elle s'est largement développée durant ce vingtième siècle dit « progressiste », et maintenant elle s'efforce même de « dynamiter » de l'intérieur l’Église orthodoxe.

N'est-ce pas un reniement du Christ que de sacrifier l’Église authentique et vouloir, à partir de toutes les dénominations apostatiques créer une sorte de nouvelle « église », en lieu et place de l'unique Église véritable fondée par le Christ Lui-Même, qui a dit : « Je bâtirai Mon Église et les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle » /Mat. 16,18/.

La Très-Sainte Mère de Dieu pleure amèrement au spectacle de ce reniement toujours plus grand de la foi en son Divin Fils. Si aujourd'hui on craint plus la mort que le péché, c'est que l'on oublie les paroles du Christ : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l'âme; craignez plutôt celui qui peut faire périr l'âme et le corps dans la géhenne » /Mat. 10,28/. Quant à nous, tant que cette vague d'apostasie ne nous a pas encore submergés, nous devons tout faire pour ne pas nous laisser entraîner dans ce processus mortel.

Prions donc de tout notre cœur et avec zèle la Très-Pure Mère de Dieu qui dans sa Dormition ne nous abandonne pas et pleure sur nos péchés, prions-la afin qu'elle nous sauve de cette génération perverse /Actes 2,40/.

Très-Sainte Mère de Dieu, viens à notre aide !

+ Archevêque AVERKY

 

 

Во успении мiра не оставила еси, Богородице

 

Эту великую истину всегда ощущали на себе православные русские люди, неустанно призывавшие Богоматерь в своих молитвах. И действительно безчисленное множество чудотворных икон Ее, явленных во всех концах Земли Русской, и неисчислимое количество чудес, от них источавшихся убедительно свидетельствуют об этом.

Потому-то и чтил так православный русский народ что и отечество свое с благодарною любовью именовал «Домом Пресвятыя Богородицы», строя в честь Ее многочисленные храмы по всему лицу Земли Русской. А особенно почитал русский человек как раз нынешний великий праздник Успения, верно ощущая своим сердцем, что именно благодаря событию, воспоминаемому сегодня, Пречистая Матерь Божия стала так близка и дорога нам.

Утешительный и радостный это праздник! И недаром называют его некоторые «Второй Пасхой» или «Богородичной Пасхой». Ведь Пречистое Тело Матери Божией, как гласит обще-церковное предание, уже на третий день после погребения, было воскрешено Божественною силою и нетленным взято в райские обители. Уснув временным сном смерти, Пречистая Матерь Божия не только «не оставила мiра», но наоборот – стала еще ближе нам, ибо сделалась всесильной Ходатаицей за нас перед престолом Божиим, поистине «в молитвах неусыпающей», как мы поём в кондаке праздника.

В этом-то и заключается для нас великое утешение сегодняшнего праздника. Смерть перестает быть страшной, если ей подверглась Сама Матерь Подателя жизни. Нынешний праздник убеждает нас в том, что смерть не представляет собою ничего безнадежно-ужасного: она есть лишь необходимый переходный момент в жизни каждого человека-христианина, который надо пережить, чтобы сподобиться затем жизни вечной. 

Следует ли в таком случае бояться смерти? Конечно, нет! Что может быть страшного в смерти, если умерла даже Сама Матерь Божия? Но почему в таком случае говорит Слово Божие, что «смерть грешников люта»? (Псал. 33, 22). Сила этого последнего изречения, конечно, в слове «грешников». Не сама по себе смерть люта, а грехи наши делают ее для нас лютой. Грехов и следует бояться, а не смерти.

Но у современных людей все извращено: они уже не боятся грехов, а боятся только смерти, желая здесь пожить подольше и изобретая всевозможные средства для того, чтобы продлить свою земную жизнь. Это потому, что само понятие греха теперь уже вытравлено у них из сознания. Греха для большинства современных людей уже как бы не существует, а одновременно вытравляется и живая вера в будущую жизнь.

Как могло дойти до этого – особенно у христиан? Причиной этого является тот незримый, но для чуткого верующего сердца ясно ощутимый процесс, который всё усиливается в мiре. Но самое страшное это то, что Отступление вошло уже внутрь Церкви и во всю свою ширь развернулось в нынешнем «прогрессивном» двадцатом веке и стремится теперь «взорвать» изнутри нашу Православную Церковь. Разве не отступление от Христа – пожертвовав истинной Церковью, стремиться создать из всех безчисленных вероисповедных отступнических обществ какую-то новую «церковь» на место той единой истинной Церкви, которую основал Сам Христосъ, сказав: «Созижду Церковь Мою, и врата адова не одолеют ей» (Матф. 16, 18) ?

Горько плачет об этом, всё расширяющемся отступлении от веры в Ее Божественного Сына, Пречистая Матерь Божия, и если мы сегодня больше боимся смерти, нежели греха, то это потому, что забываем слова Христовы: Не бойтеся убивающих тело, души же не могущих убить; а бойтесь более Того, Кто может и душу и тело погубить в геенне (Мф. 10, 28). Но мы, пока не захватила нас волна Апостасии, будем бодрствовать и трезвиться (1Сол.5,4-6), чтобы не дать себя завлечь в этот губительный процесс.

Будем усердно и горячо молить Пречистую Матерь Божию, во Успении Своем нас не оставляющую и слезы за нас проливающую, да спасет нас от века сего развращенного (Деян. 2, 40).

Пресвятая Богородице, помогай нам !

 

Архiепископъ АВЕРКIЙ /Таушевъ/